Cimetière russe de Sainte-Geneviève-des-Bois

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Cimetière russe de Sainte-Geneviève-des-Bois
Entrée principale du cimetière.
Pays
Région
Commune
Adresse
Rue Léo-LagrangeVoir et modifier les données sur Wikidata
Religion(s)
orthodoxie russe
Tombes
5 220
Personnes
15 000
Mise en service
Patrimonialité
Coordonnées
Identifiants
Find a Grave
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Le cimetière de Liers de Sainte-Geneviève-des-Bois, couramment désigné comme le cimetière russe de Sainte-Geneviève-des-Bois, est un cimetière situé au 8 de la rue Léo-Lagrange à Sainte-Geneviève-des-Bois (Essonne), en Île-de-France. Il est connu pour y accueillir un grand nombre de personnalités russes et françaises d'origine russe.

Histoire[modifier | modifier le code]

Le cimetière devant l’église Notre-Dame-de-la-Dormition.

Le cimetière de Liers de Sainte-Geneviève-des-Bois, dit cimetière « russe », est un cimetière communal. Le , le conseil municipal décide de créer un nouveau cimetière. Depuis cette date, ce cimetière est resté communal ; on y trouve toutes les confessions, dont plusieurs tombes juives et musulmanes.

Dorothy Paget et Elena Kirilovna Orlova (née Struve 1877-1957) créent une maison de retraite pour Russes blancs, la Maison russe, dans les bâtiments du château de la Cossonnerie. La princesse Vera Mechtcherskaïa (1876-1949), sœur aînée d'Elena Orlova, les rejoint en tant que directrice de la Maison. En 1927, la première pensionnaire de la Maison russe est inhumée dans ce qu’on appellera désormais le « cimetière russe ». Il s'agit d'une partie du cimetière communal de Liers et en dépend administrativement[1]. Véritable site de mémoire, environ 15 000 Russes ou Français d’origine russe venus en France à la suite de la révolution bolchevique de 1917 y sont inhumés dans quelque 5 200 tombes. Suivront les dépouilles des Russes réfugiés en France au milieu des années 1940 et dans les années 1970-1980[2].

Le carré russe fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques par arrêté du [3].

Carré de la division d'Alekseïev.

L'aménagement est « à la russe » (petits bancs, cadre pastoral, avec des abiétacées, des pins, et de grands bouleaux).

Les patriarches de Russie Alexis II[N 1] et Cyrille, ainsi que le président de la fédération de Russie, Vladimir Poutine, s’y sont rendus et ont fleuri plusieurs tombes. La fédération de Russie assurait depuis 2005 le paiement à la mairie de Sainte-Geneviève-des-Bois (dotation votée en deux fois par la Russie pour un total de plus d'1 million d'euros [2],[5]) des concessions échues dont l'ayant-droit reste introuvable, afin d'éviter le déplacement des reliques dans un ossuaire et la revente de la concession comme le font toutes les municipalités. Mais depuis la guerre menée à l'Ukraine par la Russie depuis 2022, la mairie de Sainte-Geneviève-des-Bois refuse officiellement ces flux financiers[2].

L'église orthodoxe Notre-Dame-de-l'Assomption (église de la la Dormition de la Mère de Dieu), inaugurée en 1939, est située sur un territoire privé totalement indépendant du cimetière communal. Elle est surmontée d'un toit vert et d’un bulbe bleu. Avec son campanile, ils sont de style novgorodien des XVe et XVIe siècles. Ce territoire fut acquis par l'archevêché des églises orthodoxes de tradition russe en Europe occidentale au sein du patriarcat œcuménique. Il dépend depuis 2019 de la métropole de Doubna (archevêché des églises orthodoxes russes en Europe occidentale), appartenant à la juridiction du patriarcat orthodoxe de Moscou. L'église fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques par arrêté du [6].

Personnalités inhumées[modifier | modifier le code]

Environ 15 000 Russes ou Français d’origine russe y sont inhumés dans 5 220 tombes.

Danseurs et chorégraphes[modifier | modifier le code]

Le tombeau de Rudolf Noureev.

Cinéastes et acteurs[modifier | modifier le code]

Peintres et sculpteurs[modifier | modifier le code]

Écrivains[modifier | modifier le code]

Tombe d'Ivan Bounine.

Architecte[modifier | modifier le code]

Membres de la noblesse[modifier | modifier le code]

Tombe de la famille Youssoupov.

Hommes politiques[modifier | modifier le code]

Officiers[modifier | modifier le code]

Carré de la division de Drozdovski, 2008.

On y trouve aussi des monuments funéraires et des carrés de militaires de l'Armée impériale russe et des Armées blanches russes, avec entre autres :

Autres personnalités[modifier | modifier le code]

  • le violoniste Yoska Nemeth (1921-1965)
  • Alexandre Petrovitch Fabergé (1877–1952), troisième fils du célèbre joaillier du tsar, Pierre-Karl Fabergé
  • Sofia Fiodorovna Koltchak, née Omirova (1876-1956) épouse de l’amiral Koltchak, chef des armées blanches en 1917 et régent de Russie.
  • Rostislav Alexandrovitch Koltchak (1910-1965), leur fils
  • l'archiprêtre Alexis Medvedkov, saint Alexis d'Ugine, prêtre orthodoxe canonisé en 2004, date à laquelle ses reliques ont été transportées de la crypte de l'église de la Dormition vers l'église du monastère Notre-Dame-de-Toute-Protection de Bussy-en-Othe où elles sont vénérées
  • un carré des chauffeurs de taxis
  • Sergueï Prokoudine-Gorski (1863-1944), célèbre photographe, notamment connu pour son travail sur la couleur au cinéma et en photographie. Ses travaux sont gardés à la bibliothèque du conservatoire de Washington.
  • la marionnettiste Ioulia Slonimskaïa Sazonova (1884-1957).

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • 241 notices sur les 5220 tombes que compte le cimetière, en 2 volumes / 2 langues : Amis de Ste Geneviève des Bois et ses environs, La Nécropole russe de Sainte-Geneviève-des-Bois, t. 1, Evry, Vulcano Communication, (ISBN 978-2-9524786-1-8) et traduit en russe par Anastasia de Seauve : Общество друзей истории Сент-Женевьев-де-Буа и его окрестностей, пер. с франц. Анастасия де Сов, Русский некрополь Сент-Женевьев-де-Буа, t. 2, Evry, Vulcano Communication,‎ [10]
  • Vassilis Pnevmatikakis, « Le cimetière russe de Sainte-Geneviève-des-Bois : histoire et enjeux identitaires d’un coin de Russie en France », Mémoire(s), identité(s), marginalité(s) dans le monde occidental contemporain, 2015.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Le [4]

Références[modifier | modifier le code]

  1. Société historique de Sainte-Geneviève-des-bois, Sainte Geneviève des Bois. Le XXe siècle, 1992 (ISBN 2-9506431-0-8).
  2. a b et c Eve Chancel, « Avec la guerre en Ukraine, l’avenir incertain du cimetière russe de Sainte-Geneviève-des-Bois, le plus grand à l’étranger », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  3. « Cimetière de Liers », notice no PA91000006, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  4. Marine Legrand, « Les Russes de Sainte-Geneviève émus par la visite du patriarche Alexis II », sur leparisien.fr, Le Parisien, (consulté le ).
  5. Décisions et décrets de la Douma de la FdR, déclarations de M. Medevdev.
  6. « Église orthodoxe russe Notre-Dame-de-l'Assomption », notice no PA00088003, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  7. Georges Nivat, Les sites de la mémoire russe: Géographie de la mémoire russe, Fayard, (ISBN 978-2-213-64040-2, lire en ligne).
  8. « Emmanuel Konstantinovich Andronikof (1947-1995) -... », sur fr.findagrave.com (consulté le ).
  9. Service historique des Armées.
  10. « Succès de librairie pour le livre sur le cimetière russe, 12 janvier 2009 », sur leparisien.fr (consulté le ).

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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