Autunite

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Autunite
Catégorie VIII : phosphates, arséniates, vanadates[1]
Image illustrative de l’article Autunite
Autunite sur granite - Les Oudots (71)
Général
Classe de Strunz
Classe de Dana
Formule chimique Ca(UO2)2(PO4)2 • 10-12 H2O
Identification
Masse formulaire 986,26 uma
Couleur jaune, jaune verdâtre, vert pâle, vert sombre, vert jaunâtre.
Système cristallin orthorhombique
Réseau de Bravais Primitif P
Classe cristalline et groupe d'espace Dipyramidale (mmm)
Macle Rare par interpénétration sur {110}
Clivage parfait à {001}, mauvais à {010} et {100}
Cassure irrégulière
Habitus Cristaux tabulaires, contour octogonal ou rectangulaire, massif, terreux.
Échelle de Mohs 2 - 2,5
Trait jaune pâle
Éclat vitreux à mat
Propriétés optiques
Indice de réfraction nα=1,553
nβ=1,575
nγ=1,577
Biréfringence Δ=0,024 ; biaxe négatif
2V = 10° à 53°
Pléochroïsme aucun
Fluorescence ultraviolet Verte sous UV
Transparence Transparent, translucide
Propriétés chimiques
Densité 3,1 - 3,2
Fusibilité Fond assez facilement en méta-autunite
Solubilité Dans l'acide nitrique, dans l'acide chlorhydrique
Propriétés physiques
Magnétisme aucun
Radioactivité 86,4 kBq/g

Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire.

L'autunite est une espèce minérale composée d'un phosphate hydraté d'uranyle et de calcium, de formule chimique Ca(UO2)2(PO4)2 • 10-12 H2O mais pouvant contenir des traces de baryum et de magnésium.

Historique de la description et appellations[modifier | modifier le code]

Inventeur et étymologie[modifier | modifier le code]

L'autunite a été découverte par Joseph-François de Champeaux[2] en 1799[3]; il fait le lien avec l'urane dans son article de 1801 du Journal des Mines[4].

Décrite en détail par Henry-James Brooke et William Hallowes Miller en 1852[5], l'autunite tire son nom de la localité type, Autun en Saône-et-Loire (France)[6]. Jöns Jacob Berzelius l'avait en fait déjà décrite en 1819, partiellement, sous le nom de sel à base de chaux, où l'oxide d'urane joue le rôle d'acide[7].

Topotype[modifier | modifier le code]

L'Ouche d'Jau, (ou la mine Renaudiots, Les Rouaux, La Troche), Saint-Symphorien-de-Marmagne, Autun, Saône-et-Loire, Bourgogne, France.

Synonymie[modifier | modifier le code]

Il existe pour cette espèce plusieurs synonymes[8] :

  • calcium-autunite ;
  • calco-uranite (Breithaupt)[9] ;
  • lime-uranite (anglicisme).

Cristallochimie[modifier | modifier le code]

L'autunite sert de référence à un groupe de minéraux isostructuraux, qui porte son nom.

Groupe de l'autunite (ou groupe de la torbernite)

Cristallographie[modifier | modifier le code]

  • Paramètres de la maille conventionnelle : a = 7,009 Å, c = 20,736 Å, Z = 2 ; V = 1 018,68 Å3.
  • Densité calculée = 3,22

Gîtologie[modifier | modifier le code]

Minéral d'altération de la zone d'oxydation des gisements de minéraux uranifères (Pechblende/Uraninite). Dans les filons hydrothermaux et les pegmatites.

Utilité[modifier | modifier le code]

Minéral commun qui est un minerai d’uranium.

Gisements remarquables[modifier | modifier le code]

Drapeau de l'Allemagne Allemagne

Drapeau des États-Unis États-Unis

Drapeau de la France France

Remarque sur la radioactivité[modifier | modifier le code]

La couleur et la cristallisation attrayante de ce minéral le font rechercher par les collectionneurs. Toutefois, comme beaucoup de minéraux hydratés, l'autunite se transforme avec le temps en perdant ses molécules d’eau en méta-autunite (pseudomorphose), à structure tétragonale.

Les collectionneurs doivent être conscients du fort taux de radioactivité de ce minéral tant dans la manipulation que dans le stockage ou l’exposition[13].

Galerie et fluorescence[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. La classification des minéraux choisie est celle de Strunz, à l'exception des polymorphes de la silice, qui sont classés parmi les silicates.
  2. Jean-Philippe Passaqui, « Un ingénieur des mines au parcours original : Joseph François de Champeaux » [PDF] (consulté le ).
  3. « "L'effet radiant" en Saône-et-Loire, il y a un siècle », article de Lucien Taupenot paru dans la revue « Images de Saône-et-Loire » n° 112 de décembre 1997, pages 19 et 20.
  4. https://annales.ensmp.fr/articles/1800-1801-2/30-37
  5. Brooke, H.J. and Miller, W.H. (1852) Introduction to Mineralogy by Wm. Phillips, London, 1823. New edition by Brooke and Miller. 8vo, London: 519
  6. MINER Database von Jacques Lapaire - Minéraux et étymologie
  7. Berzelius, J.J. (1819) Nouveau système de Minéralogie. Translated from the Swedish. 8vo, Paris: 295.
  8. « Index alphabétique de nomenclature minéralogique » BRGM
  9. Manuel de minéralogie, Volume 2 Par Alfred Des Cloizeaux p. 479 1893
  10. Wittern: "Mineralfundorte in Deutschland", 2001
  11. Lasmanis, R. et al (1990): Metal Mines of Washington-Preliminary Report
  12. Le Règne Minéral, Hors Série IV (1998)
  13. (en) « Radioactivity : Mineral Properties », sur minerals.net (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Liens externes[modifier | modifier le code]