Aliénation mentale

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L'aliénation mentale (habituellement et simplement décrit aliénation) est un terme désignant un trouble mental instable (en psychiatrie [1] et psychologie abnormale) dans lequel un individu se retrouve psychiquement et psychologiquement séparé du monde extérieur (quelque temps connu comme psychose [1] ). Le terme a été utilisé pour la première fois dans le sens médical et psychiatrique par Philippe Pinel dans un texte de 1801, son Traité médico-philosophique sur l'aliénation mentale[2].

Historique[modifier | modifier le code]

Depuis les années 1960, l'aliénation était considérée comme un état de perturbation mentale. Elle peut apparaître durant le développement chez l'enfant et également chez les individus souffrant de trouble de la personnalité schizoïde et de schizophrénie. Jusqu'alors, il était plutôt question de folie avec l'extension du terme que Pinel dénonce. Il s'agit donc et d'une part de médicaliser ce champ en y incluant d'emblée des visées thérapeutiques et de l'autre, de le sortir de celui des démonologies et autres visions religieuses morales. Pinel évoque encore la notion de médecine mentale.

À l'origine, le terme aliénation possède un sens juridique, il prendra donc dès lors un sens médical - qui sera ensuite abandonné pour celui de maladie mentale - et il sera aussi repris en philosophie puis dans la sociologie marxiste. À noter que le sort de ce terme est paradoxal, puisque chargé par Pinel de décrire un état de maladie "aliénant" (dans le sens de quelqu'un qui serait déchu de sa liberté par son état mental) et surtout guérissable, il est devenu à son tour péjoratif pour signifier un état quasi équivalent de "dégénéré".

Le terme d'aliénisme a été peu utilisé jusqu'au XXe siècle où il a été définitivement remplacé par celui de psychiatrie. Le terme de médecin aliéniste qui a été utilisé avant que celui de psychiatre ne s'impose et qui était censé remplacer celui de médecins des fous qui connotait péjorativement. Socrate a ainsi été qualifié en 1856 par le médecin François Lélut comme étant un philosophe ayant souffert d'aliénation mentale[3] (voir également Eudémonisme [4] ou l'impératif morale de Le signe divin de Socrates [5]).

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b 48251 Santé medecine Le Journal de Femmes Consulte 2017-05-02
  2. « L'heureuse influence exercée dans ces derniers temps sur la médecin par l'étude des autres sciences, ne peut plus permettre aussi à donner à l'aliénation le nom général de folie qui peut avoir une latitude indéterminée et s'étendre sur toutes les erreurs et les travers dont l'espèce humaine est susceptible, ce qui grâce à la faiblesse de l'homme et sa dépravation, n'aurait plus de limite. »
  3. François Lélut, Du démon de Socrate : spécimen d’une application de la science psychologique à celle de l’histoire, Librairie de l'Académie Impériale de médecine, 1856
  4. André Comte-Sponville, Dictionnaire philosophique, PUF, 2001.
  5. J.M. Ambury - Aspects de la pensée de Socrate: Eudaimonisme Internet Encyclopedia of Philosphy, Consulted 2017-05-02

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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