Zostérops de Swinhoe

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Zosterops simplex

Le Zostérops de Swinhoe (Zosterops simplex) est une espèce d'oiseaux de la famille des Zosteropidae. Proche du Zostérops du Japon, il vit dans le sud-est du continent asiatique ; il vit le plus souvent dans les forêts, se nourrissant d'insectes, de nectar et de fruits.

Dénomination[modifier | modifier le code]

Le nom Zostérops est issu du grec ζωστήρ (zoster) signifiant « ceinture » et ὤψ (ops) signifiant « œil », en référence au cercle blanc qui entoure ses yeux. Le qualificatif « de Swinhoe » se réfère à son découvreur, Robert Swinhoe (celui-ci ne lui donna pas de nom particulier, le nom n'est apparu que lors de sa séparation en tant qu'espèce à part entière)[1].

Description[modifier | modifier le code]

Le Zostérops de Swinhoe possède un dos vert olive, avec un front jaune et le cercle oculaire blanc caractéristique des zostérops. Ses lores sont noirs, et sa gorge et sa poitrin sont jaune, tout comme sa croupe ; le reste de ses dessous sont gris. Le bec et les pattes sont gris. La femelle est identique au mâle[2].

Répartition et habitat[modifier | modifier le code]

Répartition[modifier | modifier le code]

Le Zostérops de Swinhoe est natif d'Asie de l'Est, occupant l'est de la Chine, Taïwan, la péninsule indochinoise, jusqu'à Sumatra et Bornéo[3]. Il a également été introduit en Californie, où il s'est relativement bien adapté malgré l'absence de son habitat naturel[4].

Migration[modifier | modifier le code]

Il est partiellement migrateur, les populations les plus au nord migrant vers la Birmanie, la Thaïlande et la péninsule indochinoise[2].

Habitat[modifier | modifier le code]

Il occupe les forêts, majoritairement de feuillus ainsi que les fourrés et les zones plus ouvertes comme les jardins ou les vergers. On le trouve à basse altitude, bien qu'il puiss monter jusqu'à 2 590 m d'altitude dans son aire d'hivernage[2].

Écologie et comportement[modifier | modifier le code]

Alimentation[modifier | modifier le code]

Le Zostérops de Swinhoe est omnivore, se nourrissant d'insectes, de fruits et de nectar[5]. Il peut se nourrir à tous les étages de la forêt, attrapant les insectes sur le feuillage en vol ; on le trouve souvent en volée mixte avec des mésanges ou des fauvettes[2].

Reproduction[modifier | modifier le code]

La reproduction du Zostérops de Swinhoe commence en mars et se termine en août pour les individus présents en Chine, et peut commencer dès décembre et se finir en septembre pour les individus plus aux sud ; il peut éventuellement avoir plusieurs nichées par an. La femelle est seule à construire le nid, qui a une forme de bol et est fait d'herbes et de fibres. La couvée compore 2 à 6 œufs, qui sont couvés par les deux sexes pour une durée de 10 ou 11 jours ; les petits sont capables de quitter le nid après une durée équivalente[6],[2].

Systématique[modifier | modifier le code]

Le Zostérops de Swinhoe a été décrit pour la première fois par Robert Swinhoe en 1861[7]. Il est actuellement divisé en cinq sous-espèces par le Congrès ornithologique international[3]:

  • Z. s. simplex Swinhoe, 1861 : la sous-espèce nominale. Vit dans l'est de la Chine, à Taïwan et dans l'extrémité nord-est du Viêt Nam.
  • Z. s. hainanus Hartert, 1923 : Vit sur l'île de Hainan. Proche de simplex mais plus petit et légèrement plus jaune.
  • Z. s. erwini Chasen, 1935 : Vit sur les côtes de la péninsule indochinoise, à Sumatra, sur les îles Riau, à Bangka, sur les îles Natuna et dans l'ouest de Bornéo. Proche de williamsoni, avec des dessous pâles et des dessus plus jaunes.
  • Z. s. williamsoni Robinson & Kloss, 1919 : Vit sur les côtes du golfe de Thaïlande et dans l'ouest du Cambodge. Front jaune très marqué, avec des dessous plus pâles.
  • Z. s. salvadorii Meyer & Wiglesworth, 1894 : Vit sur les îles Mega et Enggano. Possède un cercle oculaire légèrement plus large et des lores noirs assez larges, s'étendant sous l'œil. Il possède une bande jaune au centre de son ventre ; son bec est noir.

Le Zostérops de Swinhoe n'a acquis le statut d'espèce que récemment, à la suite de la révision du genre Zosterops par une étude de Lim et al. en 2018. simplex et hainanus étaient auparavant considérées comme des sous-espèces de Z. japonicus, tandis que williamsoni et erwini appartenaient à Z. palpebrosus. salvadorii était considéré comme une espèce à part, dénommée Zostérops d'Enggano[8]. Cette classification a depuis été adoptée par les principales autorités taxonomiques[9].

erwini a également longtemps était considéré comme un synonyme de Z. p. auriventer avant d'être réhabilitée par Wells en 2017[10].

Le Zostérops de Swinhoe et l'humain[modifier | modifier le code]

Conservation[modifier | modifier le code]

Le Zostérops de Swinhoe est classé comme une « préoccupation mineure » par l'UICN (18 mars 2024)[11], car il est considéré comme comme commun dans son aire de répartition, bien que la population ne soit pas bien connue.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) James A. Jobling, The Helm dictionary of scientific bird names : from aalge to zusii, Christopher Helm, (ISBN 978-1-4081-3326-2, 1-4081-3326-1 et 978-1-4081-2501-4, OCLC 659731768, lire en ligne)
  2. a b c d et e (en) Bas van Balen, « Swinhoe's White-eye (Zosterops simplex), version 1.0 », Birds of the World,‎ (ISSN 2771-3105, DOI 10.2173/bow.swiwhe1.01species_shared.bow.project_name, lire en ligne, consulté le )
  3. a et b Congrès ornithologique international, 18 mars 2024
  4. (en) Devon A. DeRaad, Marlon E. Cobos, Natalie R. Hofmeister et Lucas H. DeCicco, « On the brink of explosion? Identifying the source and potential spread of introduced Zosterops white-eyes in North America », Biological Invasions,‎ (ISSN 1573-1464, DOI 10.1007/s10530-024-03268-8, lire en ligne, consulté le )
  5. (en) Hamish Wilman, Jonathan Belmaker, Jennifer Simpson et Carolina de la Rosa, « EltonTraits 1.0: Species‐level foraging attributes of the world's birds and mammals: Ecological Archives E095‐178 », Ecology, vol. 95, no 7,‎ , p. 2027–2027 (ISSN 0012-9658 et 1939-9170, DOI 10.1890/13-1917.1, lire en ligne, consulté le )
  6. Chungwei Yen et Chingsong Sun, « Breeding biology of the Japanese white-eye(Zosterops japonica simplex) in Taichung Area, Tai va », Dong wu xue bao [Acta zoologica Sinica], vol. 49, no 2,‎ , p. 185–190 (ISSN 0001-7302, lire en ligne, consulté le )
  7. British Ornithologists' Union, Ibis, vol. v.3=no.9-12 (1861) [Lacks:Pl.V], Academic Press, (lire en ligne)
  8. (en) Bryan T. M. Lim, Keren R. Sadanandan, Caroline Dingle et Yu Yan Leung, « Molecular evidence suggests radical revision of species limits in the great speciator white-eye genus Zosterops », Journal of Ornithology, vol. 160, no 1,‎ , p. 1–16 (ISSN 2193-7206, DOI 10.1007/s10336-018-1583-7, lire en ligne, consulté le )
  9. « Zosterops simplex (Zostérops de Swinhoe) - Avibase », sur avibase.bsc-eoc.org (consulté le )
  10. (en) D. R. Wells, « Zosterops white-eyes in continental South-East Asia. 1: proposed refinements to the regional definition of Oriental White-eye Z. palpebrosus », Bulletin of the British Ornithologists' Club, vol. 137, no 2,‎ , p. 100–109 (ISSN 0007-1595 et 2513-9894, DOI 10.25226/bboc.v137i2.2017.a12, lire en ligne, consulté le )
  11. UICN, consulté le 18 mars 2024

Liens externes[modifier | modifier le code]

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