Yves Rocher
Conseiller régional de Bretagne | |
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Conseiller général du Morbihan Canton de La Gacilly | |
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Maire de La Gacilly | |
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Naissance | |
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Sépulture |
Cimetière de La Gacilly (d) |
Nom de naissance |
Yves Joseph Marie Rocher |
Nationalité | |
Activités | |
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À partir de |
Enfants |
Daniel Rocher (d) Jacques Rocher |
Membre de | |
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Distinction |
Yves Rocher, né le à La Gacilly dans le Morbihan et mort le à Paris 10e, est un entrepreneur et homme politique français.
Il crée en 1959 l'entreprise de cosmétiques Yves Rocher. Il s'engage en politique et est élu maire de La Gacilly de 1962 à 2008, conseiller général du Morbihan de 1982 à 2001 et conseiller régional de Bretagne de 1992 à 1998.
Biographie
[modifier | modifier le code]Enfance
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Yves Rocher naît le et grandit dans le village de La Gacilly, en Bretagne. Il passe son enfance aux côtés de son père Joseph, chapelier teinturier[1],[2]. Il entre au lycée Saint-Sauveur à Redon et y obtient son certificat d'étude[2]. Il se passionne pour les plantes, avec son cousin et parrain, Joseph-Pierre Ricaud, médecin, qui lui fait découvrir leurs vertus médicinales[2].
Années 1950-1960
[modifier | modifier le code]Son père meurt alors qu'il a 14 ans[3]. Yves Rocher aide alors sa mère dans l’exploitation du commerce familial d’articles textiles[2].
Yves Rocher déclare avoir créé son laboratoire pour produire une pommade à base de ficaire dont la formule lui a été donnée par une guérisseuse. Il installe son laboratoire dans le grenier familial en 1958[2].
Il construit une première usine, contre l'avis du maire en place, en 1959[2].
Il a plusieurs procès pour exercice illégal de pharmacie[4]. Peu après, il s'associe avec un pharmacien et se lance dans la fabrication artisanale de crèmes, onguents et tisanes[5].
Dans les années 1950, Yves Rocher installe ses usines à La Gacilly, « située en dehors des grands courants d'échanges régionaux » et en déclin démographique[6]. Cela permet de redynamiser économiquement la commune[6].
Il crée en 1959 son entreprise de produits cosmétiques. Elle confectionne et vend des produits de beauté et de soins comme des lotions, des savons, etc., juridiquement moins sensibles que la préparation initiale[1],[4]. « L'image de la firme et de ses produits est très tôt associée à celle de la nature et des plantes »[6]. Son choix est de maintenir les prix bas[6], et de continuer à vendre ses produits hors pharmacie[7].
Yves Rocher s’engage en politique, en promettant à ses électeurs emplois et développement économique, qu'il met en place avec son entreprise. Son activité d'entrepreneur lui apporte une légitimité politique : en 1962, il devient maire de La Gacilly[8].
Entre 1962 et 2008, Yves Rocher est maire de La Gacilly[2],[note 1]. Il est sous l'étiquette divers droite[9]. Il aménage la ville pour devenir plus touristique. La municipalité fait venir des artisans, installe des fleurs et crée des attractions touristiques, comme le musée végétal de la Fondation Yves Rocher[6], un jardin botanique comprenant une collection d'armoises et de sauges, un végétarium ou encore le lancement d'un festival photographique[1].
1959 | 1969 | 1984 | années 1990 |
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30 | 334 | 1200 | environ 1800 |
En 1969, l'entreprise ouvre son premier magasin[10], développe différentes marques, réutilisant pour les dénommer des patronymes familiaux (Jouvance, Ricaud) puis ouvre des succursales à l'étranger[1]. La population de La Gacilly double entre les années 1960 et 1990, et l'entreprise compte 1800 employés en 1991[8].
Années 1970-1990
[modifier | modifier le code]En 1977, le mensuel Armor Magazine désigne Yves Rocher « Breton de l'année »[11].
En 1982, il devient conseiller général du canton de La Gacilly, et implante deux usines dans les communes Les Fougerêts et Saint-Martin-sur-Oust, situées dans le canton[6]. La même année, Yves Rocher fonde la société Françoise Saget, qui vend des produits textiles comme du linge de maison[12].
En 1989, il est en conflit avec Banexi, banque d'affaires de la Banque Nationale de Paris, à propos du rachat de la marque Petit Bateau[1],[13],[14].
En 1992, il se présente aux élections régionales[6]. Son programme est « Des emplois pour la Bretagne centrale »[15]. Pour Marie-France Turcotte et Anne Salmon, « le projet politique devient régional ». L'entreprise Yves Rocher s'implante dans les communes du Morbihan et d'Ille-et-Vilaine : Questembert, Ploërmel, Rieux, Sixt-sur-Aff, Guillac, Maure-de-Bretagne, Janzé et Saint-Marcel[6].
Ses trois enfants travaillent au sein du groupe Rocher. Yves Rocher confie la présidence de la société qu’il a créée à son fils aîné Didier en 1992 pour s'occuper, lui, du développement économique régional avec l'association Agir pour l'emploi dans le Morbihan. Daniel crée la marque Daniel Jouvance et Jacques suit les questions environnementales. Mais Yves Rocher doit revenir à la tête de son groupe à la suite de la mort accidentelle de son fils Didier, en 1994[16].
Parallèlement à ses activités professionnelles, Yves Rocher poursuit sa carrière politique. Il est élu conseiller général du Morbihan pour le canton de La Gacilly, de 1982 à 2001, puis conseiller régional de Bretagne de 1992 à 1998, élu sur une liste Bouger le Morbihan[17].
Son cumul des fonctions publiques et privées, étant élu et dans le même temps principal acteur économique du territoire qu'il représente, lui vaut des critiques[18],[19]. Le mélange de ses fonctions d'industriel et d'homme politique est au cœur de sa stratégie tout au long de sa carrière[8].
En 2002, il est récompensé par un ordre de l'Hermine[11].
Yves Rocher est promu commandeur de la Légion d'honneur en [20].
Mort
[modifier | modifier le code]Yves Rocher meurt le à l'hôpital Lariboisière de Paris, d'un accident vasculaire cérébral[3]. Ses obsèques religieuses ont lieu à La Gacilly le et est inhumé dans le cimetière du village[21].
Postérité
[modifier | modifier le code]Son petit-fils Bris est nommé directeur général du groupe en 2006, et hérite de la présidence de l’entreprise familiale à sa mort en 2009[22].
Publications
[modifier | modifier le code]- 1976, Cent plantes - mille usages, Hachette (ISBN 978-2010033865), 320 pages.
- 1977, Mieux vivre par les plantes, Hachette.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Cet article est partiellement ou en totalité issu de l'article intitulé « Fondation Yves Rocher » (voir la liste des auteurs).
Notes
[modifier | modifier le code]Références
[modifier | modifier le code]- Nicole Vulser, « Yves Rocher », Le Monde, (lire en ligne)
- « Yves Rocher. Disparition d'un pionnier », Le Journal des entreprises, (lire en ligne [archive du ])
- « Yves Rocher : la mort d'un pionnier », Paris Match,, (lire en ligne)
- Maïté Turonnet, « Un rocher dans un jardin », Libération, (lire en ligne)
- ↑ Gabriel Milési, Les dynasties du pouvoir de l'argent, Michel de Maule, , p. 97.
- Marie-France B. Turcotte et Anne Salmon, Responsabilité sociale et environnementale de l'entreprise, PUQ, (ISBN 978-2-7605-3568-8, lire en ligne), p. 89-92
- ↑ « La mort d'Yves Rocher à 79 ans dont 50 de cosmétique végétale », France Info, (lire en ligne)
- Monique Le Chêne et Anne Monjaret, « La ville au parfum: Yves Rocher met l'usine au vert », Ethnologie française, vol. 24, no 4, , p. 764–776 (ISSN 0046-2616, lire en ligne, consulté le )
- ↑ « Le créateur des cosmétiques Yves Rocher est mort », Le Parisien, (lire en ligne)
- ↑ Frédéric Thérin, « Saga. Yves Rocher, la beauté pour tous », L'Express, (lire en ligne)
- Philippe Argouarch, « L'industriel breton Yves Rocher est décédé », Agence Bretagne Presse, (lire en ligne)
- ↑ « La Gacilly. Retour sur l’histoire de la marque Françoise Saget pour ses 40 ans », Ouest-France, (lire en ligne)
- ↑ « Franc comme un banquier... », sur L'Express, (consulté le )
- ↑ Sophie Lécluse, « Les petits secrets de la famille Yves Rocher », Capital, (lire en ligne)
- ↑ Thierry Bonenfant, « Chapitre 4 : Bretagne. Des campagnes électorales éclatées: », dans Chroniques électorales, Presses de Sciences Po, (ISBN 978-2-7246-0616-4, DOI 10.3917/scpo.ysmal.1992.01.0095, lire en ligne), p. 95–113
- ↑ « Yves Rocher devrait reprendre la direction de son entreprise de cosmétologie « verte » », Le Monde, (lire en ligne)
- ↑ « L’élection des présidents des conseils régionaux Bretagne », Le Monde, (lire en ligne)
- ↑ « L'Ouest en mémoire (Ina) - Yves Rocher à La Gacilly 1977 (vidéo) », Institut national de l'audiovisuel, (lire en ligne)
- ↑ « La Gacilly, fief breton du géant de la beauté », Le Point, (lire en ligne)
- ↑ « Tout savoir sur Yves Rocher, fondateur du groupe Yves Rocher », sur Libre Service Actualités (consulté le )
- ↑ Christine Baucherel., « Yves Rocher laisse une empreinte « indélébile » », Ouest-France, (lire en ligne)
- ↑ « Héritier malgré lui », Le Point, (lire en ligne)
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
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- Ressource relative à la musique :
- Homme d'affaires français
- Maire du Morbihan
- Conseiller général du Morbihan
- Conseiller régional de Bretagne
- Commandeur de la Légion d'honneur promu en 2008
- Titulaire de l'ordre de l'Hermine
- Groupe Yves Rocher
- Marque de produit cosmétique
- Naissance en avril 1930
- Naissance à La Gacilly
- Décès en décembre 2009
- Décès dans le 10e arrondissement de Paris
- Décès à 79 ans
- Mort d'un accident vasculaire cérébral
- Personnalité inhumée dans le Morbihan
- Personnalité française du monde des affaires du XXe siècle