The Young Gods

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The Young Gods
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The Young Gods au Hellfest 2019
Informations générales
Pays d'origine Drapeau de la Suisse Suisse
Genre musical rock électronique, rock industriel[1], musique industrielle[2], avant-rock[3]
Années actives depuis 1985
Labels Play It Again Sam, Interscope, Two Gentlemen, Ipecac Recordings
Site officiel www.younggods.com
Composition du groupe
Membres Franz Treichler
Cesare Pizzi
Bernard Trontin

The Young Gods [ðə jʌŋ ɡɒdz][4] (litt. « Les Jeunes Dieux ») est un groupe de rock électronique suisse, originaire de Fribourg[5],[6] et fondé à Genève[7].

Biographie[modifier | modifier le code]

Débuts (1985–1992)[modifier | modifier le code]

Le groupe est formé au début de l'année 1985 à Genève, et comprend Franz Treichler au chant (principal compositeur et unique membre stable de la formation), Cesare Pizzi au sampler et Frank Bagnoud à la batterie. Leur musique est alors construite à partir d'une multitude de courts emprunts (via le sampler) à « l'histoire de la musique enregistrée » (classique, rock, punk rock, heavy metal, etc.)[8]. D'une manière analogue, le nom du groupe est « emprunté » à un titre du deuxième EP de la formation new-yorkaise Swans.

The Young Gods effectuent leur concert inaugural en première partie de Mark Stewart + Maffia (en) au New Morning de Genève, en . Un premier single, Envoyé !, est publié l'année suivante par Organik (CH) (un sous-label de RecRec) et Southern Records (R-U), désigné dans la foulée « Single of the Week » (single de la semaine) par l'hebdomadaire anglais Melody Maker. Sur la foi de ce disque et de nombreux concerts en Europe, The Young Gods assoient rapidement leur réputation, suscitant l'engouement du public et l'éloge des critiques pour leur performances intenses et leur approche sonore singulière et novatrice.

1987 voit la sortie de leur album homonyme, sacré disque de l'année par Melody Maker et reconnu aujourd'hui comme l'une des pièces maîtresses du rock électronique des années 1980[9]. Le trio signe peu après avec le label belge Play It Again Sam et publie son deuxième album, L'Eau rouge, en 1989. La sortie de ce dernier disque marque l'arrivée d'Alain Monod au sampler en remplacement de Cesare Pizzi.

The Young Gods traversent l'Atlantique pour leur première tournée aux États-Unis au printemps 1990, avant de se produire en juillet sur la grande scène du Reading Festival en Grande-Bretagne. En 1991, The Young Gods publient un disque hommage au compositeur Kurt Weill et en 1992 sortent leur quatrième album studio, T.V. Sky.

De Only Heaven à Second Nature (1993–2000)[modifier | modifier le code]

En 1993, le groupe signe un contrat avec la major américaine Interscope. Franz Treichler passe alors une grande partie de l'année 1994 à New York à composer et enregistrer Only Heaven avec leur producteur de toujours Roli Mosimann. Only Heaven sort en et récolte d'élogieuses critiques[8]. La formation enchaîne avec de nombreuses tournées en Europe, États-Unis, Australie et Russie. Fin 1996, le batteur Üse Hiestand quitte la formation, remplacé par le genevois Bernard Trontin.

De retour à Genève en 1997, The Young Gods décident d'y monter leur propre studio d'enregistrement et sortent le disque ambient Heaven Deconstruction (en), réalisé avec des pistes d'Only Heaven. Pour leur opus suivant, Second Nature (2000) (réédité aux États-Unis par Ipecac Recordings en 2003), ils retournent à l'indépendant, après avoir été « remerciés » par Interscope fraîchement racheté par Warner. Cette même année, le groupe se produit en tête d'affiche au Queen Elizabeth Hall de Londres. Second Nature reçoit le « Lapin d'or », prix de la meilleure création musicale Suisse de l'année. Cette période marque également le début d'une diversification des projets pour The Young Gods, au-delà du cadre strictement rock, telle la composition d'une musique de relaxation pour l'Office fédéral de la santé publique dans le cadre de l'Exposition nationale suisse de 2002, ainsi que la conférence sonore Amazonia Ambient Project réalisée avec l'anthropologue Jeremy Narby (de 2004 à 2007).

En 2005, le groupe part en tournée pour célébrer ses vingt ans de carrière, et sort à cette occasion une compilation rétrospective. Commence alors une phase particulièrement dense pendant laquelle The Young Gods, devenu un quartet avec l'arrivée du multi-instrumentiste Vincent Haenni, vont s'activer sur plusieurs projets en parallèle, qu'il s'agisse d'un spectacle musical en hommage à Woodstock (2005), une réinterprétation de son catalogue en version acoustique (l'album Knock on Wood et sa tournée, 2006), un sixième album studio (Super Ready/Fragmenté) ainsi que des collaborations avec Dälek, Koch-Schütz-Studer, Barbouze de chez Fior et le Lausanne Sinfonietta (de 2007 à 2011).

Everybody Knows (années 2010)[modifier | modifier le code]

Un nouvel album studio, Everybody Knows, voit le jour fin 2010. En 2011, la formation compose la musique de court-métrage d'animation Kali le petit vampire, qui recevra plus de vingt prix internationaux.

Data Mirage Tangram (depuis 2019)[modifier | modifier le code]

En 2013, The Young Gods font revenir Cesare Pizzi au sampler en remplacement d'Alain Monod à l'occasion d'une interprétation live de leurs deux premiers disques lors de plusieurs tournées en Suisse, France, au Portugal, en Angleterre, Allemagne, Pologne, Slovaquie, Belgique, République tchèque et Russie. Un remplacement temporaire qui s'avèrera finalement permanent quelques mois plus tard. En 2015, le trio s'attelle à la création d'un nouveau répertoire lors d'une résidence au Cully Jazz Festival.

En , The Young Gods part au Brésil pour une collaboration avec le groupe brésilien Nação Zumbi[10]. Après deux concerts (São Paulo et Rio de Janeiro), le groupe brésilien se rend en Suisse pour jouer avec The Young Gods lors du Montreux Jazz Festival en . En , les éditions de La Baconnière publient The Young Gods documents / 1985-2015, un ouvrage rétrospectif de 800 pages retraçant la carrière du groupe à travers des milliers d'archives[8].

En , le groupe sort un nouvel album, Data Mirage Tangram, qui est acclamé par la critique[11]. S'ensuivent deux grandes tournées européennes, avec notamment un concert au Hellfest. Le groupe avait prévu en 2020 une tournée aux États-Unis et au Canada, annulée à cause de la pandémie de Covid-19.

Influences[modifier | modifier le code]

Les Young Gods sont reconnus comme l'un des groupes de rock suisses les plus importants des décennies 1980-2000, et dont l'approche musicale a été revendiquée comme inspiration par un vaste panel de musiciens, tels Trent Reznor, David Bowie[12], The Edge (U2)[13], Tool, Napalm Death, Faith No More, Sepultura, Noir Désir, Devin Townsend[14], Ministry, etc.

Membres[modifier | modifier le code]

Membres actuels[modifier | modifier le code]

Anciens membres[modifier | modifier le code]

Discographie[modifier | modifier le code]

Albums studio[modifier | modifier le code]

EP[modifier | modifier le code]

  • 1986 : Envoyé!
  • 1987 : Did You Miss Me?
  • 1990 : Longue Route (Remix)
  • 1995 : Kissing the Sun (The Remixes)
  • 2002 : Denature.1 Astronomic

Albums live[modifier | modifier le code]

  • 1993 : Live Sky Tour
  • 2000 : Live Noumatrouff, 1997

Compilations[modifier | modifier le code]

Collaborations[modifier | modifier le code]

  • 2010 : The Young Gods And Dälek - Griots & Gods - Les Eurockéennes Festival de Belfort, Two Gentlemen Records

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • The Young Gods – Truce Diaries, 2006, Truce
  • The Young Gods documents / 1985-2015, La Baconnière, 2017, (ISBN 978-2-940431-54-0)

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Cusack, Chris, « Ipecac Records: "The industry can change, but we will continue to do our thing" », The Skinny, (consulté le ).
  2. (en) Framp, Scott, « Young Gods - Only Heaven », CMJ, no 25,‎ , p. 15.
  3. (en) Gill, Andy, « Album: The Young Gods: Super Ready/Fragmente », The Independent, (consulté le ).
  4. Prononciation en anglais américain retranscrite selon la méthode de l'alphabet phonétique international (API).
  5. « La Swiss Wave – Swiss Tapes #1 (Franz Treichler - The Young Gods) » (consulté le )
  6. (en-US) « The Young Gods official website », sur The Young Gods (consulté le )
  7. The Young Gods documents / 1985-2015, La Baconnière, 2017, (ISBN 978-2-940431-54-0). - page 694. Franz Treichler : « Je faisais tout ça dans ma piaule à la rue de Lausanne, à Genève, où j’avais emménagé. Dans l’autre piaule, il y avait Cesare, qui débarquait de Fribourg et à qui j’avais proposé de venir habiter chez moi. (…) En janvier-février 1985, j’ai encore composé quelques morceaux et comme ça le branchait toujours plus, on s’est dit qu’on allait commencer à répéter. On a demandé à Frank Bagnoud, qui avait déjà joué avec Cesare dans État de Choc. Il était partant et on s’est fait héberger dans le local de répète de Copulation et Abt 409, sous la Maison de quartier des Pâquis. »
  8. a b et c The Young Gods documents / 1985-2015, La Baconnière, 2017, (ISBN 978-2-940431-54-0).
  9. (en) « Young God - Anniversary », David Stubbs writes about how the Swiss violence of The Young Gods debut album arrived in time to save him from fey C86 indie and "Bono's big white hat".
  10. (pt) « Nação Zumbi e The Young Gods », sur vejasp.abril.com.br (consulté le ).
  11. « Avec "Data Mirage Tangram", les Young Gods expérimentent en liberté », sur rts.ch, (consulté le )
  12. HP Newquist « No longer a lad insane », Guitar Magazine (US), janvier 1996 (...) Q: How did Trent Reznor come into the Outside picture? A: Brian and I virtually had nothing in store for us when we went into the studio. In fact, the band that I was actually quite taken with was three guys from Switzerland called The Young Gods [See “Groundwire,” Nov/95—ed.]. I’d been aware of them previous to knowing about Nine Inch Nails. I thought they had some extraordinary ideas, by taking one chunk guitar riff and then sampling it, looping it, and having that as the consistent pattern through a piece of music. That became very much something that I thought, yes, I like that a lot, I’ll try to employ that. They’re quite something; I’d be very interested to see where they go. (...)
  13. U2 by U2, Au Diable Vauvert, 2008, (ISBN 978-2846261685).
  14. (en) « Page 9 », Really Heavy Things: Devin Townsend's Favourite Albums.

Liens externes[modifier | modifier le code]

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