Xavier Navarrot

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Xavier Navarrot
Xavièr Navarròt
Description de cette image, également commentée ci-après
Monument à Navarrot, Oloron-Sainte-Marie
Alias
Béranger du Béarn
Naissance
Oloron (Béarn, Basses-Pyrénées, Drapeau de la France République française)
Décès [1]
Activité principale
Rentier, écrivain
Auteur
Langue d’écriture béarnais

Jean-François Xavier Navarrot (Xavièr Navarròt, selon la norme classique) est un écrivain béarnais de langue occitane[2] (dans sa variante béarnaise-gasconne), auteur de chansons dans le style de Pierre-Jean de Béranger avec qui il fut en relation.

Biographie[modifier | modifier le code]

Xavier Navarrot est né à Oloron le dans un milieu bourgeois : son père avait amassé un petit capital comme marchand de laine et sa mère était fille de paysans aisés de Lucq-de-Béarn. Il fit ses études primaires à Oloron, ses études secondaires à Pau puis à Toulouse et enfin son droit à Paris ; là, selon Robert Darrigrand, « que'u plasèn mèi las tavèrnas que non pas los bancs de la Facultat. [les tavernes l'attirèrent davantage que les bancs de la Faculté][3] ; mais il dut s'y reprendre pour défendre sa thèse et écrivit en français :

« Un dépit m'a rendu poète...
Le besoin de montrer la dent
Donne de l'esprit au plus bête ;
Moi j'eus à fronder un pédant.
La rime vient sans qu'on y pense
Lorsqu'on hait ou qu'on aime bien ;
Or j'en fis l'essai par vengeance.
Et je m'en pris à mon doyen. »

Lauréat, il rentra en Béarn en 1820, pour retourner à Paris étudier la médecine. Il fit alors la connaissance de Pierre-Jean de Béranger.

Il rentra ensuite définitivement en Béarn pour vivre de ses rentes et s'installa sur sa propriété de Passama à Lucq-de-Béarn, où il mourut le . Il fut enterré dans le cimetière de Lucq-de-Béarn.

Un buste de bronze érigé par les félibres lui est dédié à Oloron-Sainte-Marie.

Poésie béarnaise[modifier | modifier le code]

Sa poésie et souvent humoristique et politique bien qu'elle soit parfois simplement lyrique quand il s'agit de chanter le Béarn. C'est le cas en particulier dans ce poème qui fut mis en musique plus d'un siècle plus tard par le chanteur de variété français d'origine béarnaise Marcel Amont :

Auloron [4][modifier | modifier le code]

« Que n'èran au Tilhet ; l'arrajòu que hissava,
Per ací, per aquiu, las brumas esquiçava ;
I, com avè plavut sus los tèits d'Auloron,
Que'us hasè flambejar de tota sa claror.
La cajòla qui brilha au som deu seminari,
Semblava lo fanal d'aqueth gran luminari ;
I lo vielh Senta-Crotz qu'alongava la tor
De son clochèr pelat com lo còth d'un Vautor [5]. »

A Desporrins[modifier | modifier le code]

Béarnais (édition de d'Émile Vignancour, 1860) Béarnais (norme classique de l'occitan) Français

A Despourrins
Lous diüs dé temps passat, coum lou hilh dé Marie
Si touts nou badèn pas en quaüqu'en escuderie,
Aü raz deüs Boueüs, deüs agnets, deüs moutous ;
Coum lou Diou dé bertat, si lous diüs dé la fable,
Si touts nou badèn pas en quaüqu'estable,
Qu'aüques-us qué badèn pastous.

<clr>
Ataü tu quan badous aü pé deü mount dé Pouey,
Cyprien, aü bèt miey d'û pailhat dé flourettes,
Leü qué passés aü bras dé noustes pastourettes,
Y courounat de flous, per éres bajoulat,

Los dius de temps passat, com lo hilh de Maria

Si tots non vadèn pas en quauq'escuderia, Au ras deus Bueus, deus anhets, deus motons ; Com lo Diu de vertat, si los dius de la fable, Si tots non vadèn pas en quauqu'establa, Quauques uns que vadèn pastors.

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

Éditions de Xavier Navarrot[modifier | modifier le code]

  • Navarrot, Xavier. Estrées Béarnéses en ta l'an 1820. Pau : Vignancourt, 1820.
  • Navarrot, Xavier. Dialogue entré Moussu Matheü, l'Electou, y Jean de Mingequannas, lou Bouhèmi. Pau, 1838.
  • Navarrot, Xavier. Nouvelles étrennes béarnaises pour l'année 1847. Pau : Véronèse, 1846.
  • Navarrot, Xavier. À Messieurs les jurés. Pau : Thonnet, 1850.
  • Lespy, Vastin, Chansons de Xavier Navarrot, Pau, Véronèse, , 323 p. (lire en ligne)
  • Le Chansonnier d'Oloron, Navarrot : choix de chansons de Navarrot, Pau, Impr. Garet, , 95 p. (lire en ligne)
  • Camelat, Michel. Obres. Samatan : Éditorial Occitan, 1924.

Bibliographie critique[modifier | modifier le code]

  • Robert Darrigrand, Textes causits, Montpellier, Centre d'études occitanes de l'Université,
  • Christian Anatole et Robert Lafont, Nouvelle histoire de la littérature occitane, Paris, P.U.F., .

Discographie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Valentin Lespy, Le Chansonnier d'Oloron, Navarrot : choix de chansons de Navarrot, Pau, Imprimeur Garet, , 103 p., p. 44
  2. Jean-Marie Sarpoulet, Les débuts des reclams de Biarn e Gascougne, revue occitane en Gascogne (1897-1920), Presses Universitaires de Bordeaux, 2005
  3. Op cit, 10.
  4. « Oloron ».
  5. Gallicisme pour le béarnais « vutre », vautor.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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