Xavier Ameil

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Xavier Ameil
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Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 98 ans)
BourgueilVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Xavier Marie Charles AmeilVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Famille
Autres informations
A travaillé pour
Distinction

Xavier Ameil, né le à Paris 9e et mort le à Bourgueil (Indre-et-Loire), est un ingénieur de Thomson-CSF et l'un des protagonistes[1] de l'affaire Farewell au début des années 1980.

Biographie[modifier | modifier le code]

Diplômé de l'École polytechnique[2], Xavier Ameil devient ingénieur et intègre Thomson-CSF. À Paris, son chef Jacques Prévost lui fait rencontrer un agent de la DST. En tant que personnalité « neutre », il est chargé de rencontrer en Russie un agent du KGB ayant lancé un appel et de le tester pour les services français. Xavier Ameil accepte. « J'aime rendre service » déclare-t-il a posteriori. Officiellement, il est délégué général de Thomson en Union soviétique[2].

Avec Jacques Prévost (directeur des ventes de Thomson-CSF en URSS), il permet aux services secrets français (la DST) de faire passer de nombreuses informations provenant de l'agent soviétique Vladimir Vetrov (Farewell) à l'Ouest. Le Français ne rencontrera Vetrov que cinq fois durant l'année 1981, entre février et mai[2]. Il a pris des risques énormes en acceptant d’entrer en contact avec Vetrov car il n’avait aucune couverture diplomatique, contrairement à son successeur, qui était professionnel, attaché militaire auprès de l'ambassade de France.

Les informations de Vetrov ont permis de démanteler une grande partie des réseaux d'espionnages industriels et scientifiques soviétiques au moment même où les États-Unis lançaient l'Initiative de défense stratégique, visant à relancer une course aux armements que l'URSS ne pouvait économiquement et techniquement plus se permettre.

Concrètement, il retrouvait son contact dans sa Renault 20 de fonction et en réalisait ensuite des photocopies en fin de semaine à son bureau, aidé de sa femme, laquelle s'occupait de trier les documents. Les copies étaient ensuite rapportées en Europe via la valise diplomatique. Xavier Ameil avait pris certaines habitudes, comme celle de ne pas se retourner dans la rue pour vérifier s'il était suivi, ce qui aurait attiré la suspicion. Au fil du temps, le nombre de documents (certains signés Andropov) se fait de plus en plus important. Après la dernière livraison, Xavier Amiel doit lui-même passer la douane avec les documents, un « passage [...] particulièrement périlleux » [2].

Il quitte définitivement Moscou et prend immédiatement sa retraite, qu'il passe en Touraine avec son épouse[2].

En 1983, il est nommé officier de la Légion d'honneur, officiellement pour « services rendus au commerce extérieur ». En lui remettant sa rosette, le président François Mitterrand lui susurre « je sais tout ce que vous avez fait ». Parmi le public présent alors, personne ne connaissait ses états de service[2].

Xavier Ameil est mort le à Bourgueil[2],[3], à l’âge de 98 ans.

Références audio-visuelles[modifier | modifier le code]

  • En 2008, Jean-François Delassus réalise L'Affaire Farewell, un documentaire franco-canadien tourné en 2 épisodes de 54 min chacun pour les télévisions allemande (ZDF), finnoise (Yle) ainsi que française (Arte). Ce documentaire est tourné à la manière d'un film d'espionnage, qui mêle reconstitutions et entretiens avec des protagonistes de l'époque encore en vie : directeurs de la DST, de la DGSE, de la CIA, et même de l'ancien KGB, ainsi que divers personnages-clés de l'affaire Farewell tels que Jacques Prévost, etc.
  • En , Christian Carion présente son film L'Affaire Farewell sur les écrans français, avec Emir Kusturica dans le rôle de Vladimir Vetrov, alias « Farewell », et Guillaume Canet dans celui du personnage fictif Pierre Froment, très librement inspiré de l'ingénieur Xavier Ameil[4]. Le film prend de nombreuses libertés avec la vérité. Par exemple, Xavier Ameil avait 58 ans au moment des faits et il est resté encore deux ans en URSS après son dernier contact avec Farewell. Ameil a d'ailleurs estimé qu'il ne retrouvait pas toute la vérité dans le long-métrage[2].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Sergueï Kostine, Bonjour Farewell : La vérité sur la taupe française du KGB, Groupe Robert laffont, , 351 p. (ISBN 978-2-221-12303-4, lire en ligne).
  2. a b c d e f g et h Françoise Dargent, « Espion malgré lui dans l'affaire Farewell », Le Figaro, no 23854,‎ , p. 16 (lire en ligne).
  3. Insee, « Acte de décès de Xavier Marie Charles Ameil », sur MatchID.
  4. « Farewell, l'espion qui fait chuter l'URSS », dans le magazine Ça m'intéresse de , no 343, pages 78-81.

Liens externes[modifier | modifier le code]