XXVIIIe congrès du Parti communiste français

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Le XXVIIIe congrès du PCF s'est tenu à Saint-Ouen, du 25 janvier au 29 janvier 1994. Il s'agit d'un congrès historique qui s'inscrit dans un contexte assez difficile pour le parti.

Déroulement[modifier | modifier le code]

Georges Marchais passe la main du secrétariat général. Robert Hue est élu.

Les instances du parti sont réformés à commencer par la réécriture des statuts du parti, les statuts actuels datent de cette époque.

Les instances dirigeantes changent également de nom : le comité central devient provisoirement le comité national jusqu'en 2000 et le secrétaire général devient le secrétaire national. En fait l'élément notable de ce changement de nom constitue l'abandon du centralisme démocratique, en dépit de l'opposition d'une parti des militants qui y voient "un nouvel abandon des principes communistes et une rupture décisive avec l'héritage révolutionnaire du Congrès de Tours"[1]. Le PCF choisit ainsi de se démarquer de la forme traditionnelle du léninisme alors courant dans les partis communistes à l'époque et c'est en ce sens que le congrès est révolutionnaire. Le PCF modifie sa conception idéologique et tente de revenir aux écrits de Lénine lui-même et non pas à l'interprétation de ses textes. Le but étant que la conscience révolutionnaire se fasse de l'extérieur des instances dirigeantes et que la théorie marxiste soit partagée par le plus gros dénominateur commun et non celui de quelques-uns[2].

La scission de tous les organes satellites du Parti communiste est également actée : le journal l'Humanité devient une société indépendante politiquement et financièrement du parti et s'ouvre désormais à toutes les gauches, les éditions sociales sont réorganisées. Les organisations syndicales ou solidaires prennent également les voiles : la CGT prend son autonomie, de même que le Secours populaire français.

Polémiques[modifier | modifier le code]

La transformation du parti s'accompagnent également d'une demande de Robert Hue de changer le nom et l'emblème du parti ce qui entraine des débats houleux. Finalement, sur cette position, rien ne change avant 1996. Cependant, l'abandon du centralisme démocratique signe du point de vue des conservateurs l'arrêt de mort du PCF dans la vieille intelligentsia[3], ou au sein même des milieux militants les plus affirmés[4].

Membres de la direction[modifier | modifier le code]

Bureau national[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « La préparation du 28 Congrès du PCF Des militants communistes protestent contre l'abandon du centralisme démocratique », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  2. « Centralisme démocratique : les enjeux d’une pensée de l’organisation », sur Cause commune (consulté le )
  3. BERNARD PUDAL, « LA BEAUTÉ DE LA MORT COMMUNISTE », Revue française de science politique, vol. 52, nos 5/6,‎ , p. 545–559 (ISSN 0035-2950, lire en ligne, consulté le )
  4. Laurence OIKNINE, « La contestation interne au PC gagne Ivry, capitale val-de-marnaise des communistes », sur Libération.fr, (consulté le )
  5. « La fin du vingt-huitième congrès du PCF La nouvelle direction », sur Le Monde (consulté le )