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Woleu-Ntem

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Woleu-Ntem
Woleu-Ntem
Administration
Pays Drapeau du Gabon Gabon
Chef-lieu Oyem
Démographie
Population 154 986 hab. (2013)
Densité hab./km2
Géographie
Coordonnées 1° 17′ 26″ nord, 11° 50′ 08″ est
Superficie 3 846 500 ha = 38 465 km2

Le Woleu-Ntem est une province du Gabon, située dans la partie nord du pays. Elle est frontalière du Cameroun, de la Guinée équatoriale et du Congo. La province doit son nom aux deux cours d’eau principaux qui la traversent : le Woleu et le Ntem. Son chef-lieu est la ville d’Oyem, l’une des principales agglomérations du Gabon. Les habitants de la province sont appelés les Woleu-Ntemois.

Le territoire est majoritairement couvert par la forêt équatoriale. L’économie locale repose principalement sur l’agriculture, avec la culture de l’hévéa (utilisé pour la production de caoutchouc), du café et du cacao. Les cultures vivrières, telles que la banane, le manioc et le taro, ainsi que la chasse en forêt, constituent encore une part importante de l’alimentation des populations[1].

La province dispose également de ressources minières, notamment du minerai de fer et de l’or.

Géographie

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La province du Woleu-Ntem est située au nord du pays, elle est frontalière de la Guinée équatoriale, du Cameroun et de la République du Congo.

La province du Woleu-Ntem couvre une superficie de 38 465 km², soit environ 14,4 % du territoire gabonais[1].

Elle est majoritairement recouverte de vieilles forêts secondaires, composées d’essences telles que l’Okoumé (Aucoumea klaineana), le Padouk (Pterocarpus soyauxii), le Moabi (Baillonella toxisperma), le Kévazingo (Guibourtia tessmannii), le Belinga (Nauclea diderrichii) et le Movingui (Distemonanthus benthamianus). Des forêts secondaires sont également présentes dans les zones de plantations, les zones habitées, ainsi qu’au bord des cours d’eau et des voies de communication.

La province abrite deux parcs nationaux : le Parc national de Minkébé, partagé avec l’Ogooué-Ivindo et le Parc national des Monts de Cristal, situé à cheval entre le Woleu-Ntem et la province de l’Estuaire.

Le relief est principalement constitué de collines, avec une altitude rarement inférieure à 500 mètres.

Les points culminants incluent le versant nord-est des monts de Cristal (800 m), les monts Kokomeguel (900 m) à la frontière congolaise, et la montagne de Minkébé (937 m) à l’est de la province.

Les principales villes se situent en moyenne autour de 600 m d’altitude : Minvoul (660 m), Oyem (653 m), Medouneu (656 m), Bitam (608 m) et Mitzic (580 m). Le plateau s’abaisse toutefois au sud de la province, vers la Vallée de l’Okano, où l’altitude à Lalara n’est plus que de 287 m.

Histoire de la province

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Isolés dans la forêt équatoriale, loin des côtes et des premiers établissements coloniaux, les Fangs du Woleu-Ntem n'eurent de contact direct avec des commerçants et explorateurs européens qu'à la fin du XIXe siècle[2]. S'ils acceptèrent facilement d'établir des relations commerciales, les Fangs se montrèrent assez hostiles à la pénétration européenne. Leur pays fut découpé arbitrairement entre la France (Gabon), l'Allemagne (Cameroun) et l'Espagne (Guinée équatoriale) dans les années 1900. La rivalité franco-allemande entraîna plusieurs redécoupages de frontière entre le Gabon et le Cameroun.

La région du Woleu-Ntem fut officiellement créée en 1907. Le premier administrateur colonial, Weber, créa les postes de Oyem, Bitam et Minvoul dans le but de rendre la présence française effective. Une confrérie fang, dite des Binzima, s'y opposa. Simple mouvement de pillards pour les uns, mouvement de résistance à la colonisation pour d'autres, elle réunit de gré ou de force des milliers de Fangs. Les villages ralliés furent initiés, tandis que les villages collaborant avec les Français furent pillés. Oyone Mintsa, du clan Nkodjé, et Ekome Adza, du clan Odzip, furent les principaux chefs Binzima, selon les archives du service historique des troupes de Marine AEF.

Mais la France dut céder le Woleu-Ntem à l'Allemagne en 1912, à la suite du marchandage franco-allemand sur le Maroc. La Première Guerre mondiale n'épargna pas la région. Des combats eurent lieu en 1914-1915 et le Woleu-Ntem fut définitivement rattaché au Gabon. La guerre, l'occupation française, l'impôt obligatoire et le travail forcé furent la cause de plusieurs années de famine qui réduisirent sensiblement la population[3].

À proximité de Mitzic, en bordure de forêt, se trouve la nécropole de Mimbeng, un cimetière commémorant les combats de la Première Guerre mondiale[4].

Ce site rappelle les affrontements entre les forces françaises et allemandes pour le contrôle du Woleu-Ntem, alors intégré au Nouveau Cameroun . De l’autre côté de la route, on peut encore apercevoir, envahies par la végétation, des carcasses de chars et de véhicules datant de cette époque. La majorité des soldats inhumés sur ce site étaient des tirailleurs sénégalais, comme l’indiquent les plaques commémoratives.

Le site de Mimbeng a été classé monument historique. Un mémorial y a été inauguré en septembre 2007 par le Gabon et la France.

Divisions administratives

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Départements du Woleu-Ntem
Départements du Woleu-Ntem.

Le gouverneur de la province est, depuis 2018, Joël Ogouma[5].

Le Woleu-Ntem est subdivisé en cinq départements.

Il s'agit d'une région peu industrialisée qui produit du cacao, du café et du caoutchouc. Les cultures vivrières et la chasse en forêt constituent encore une bonne partie de l'alimentation des populations locales. N'ayant pas un sol très riche en matière première, l'économie de la province du woleu-Ntem tourne autour des produits issue des champs agricoles.

Références

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  1. a et b « Province du Woleu Ntem au Gabon | Amazing GABON » [archive du ], sur Amazing Gabon (consulté le )
  2. Métégué N'Nah, Nicolas, 1944-, Histoire du Gabon : des origines à l'aube du XXIe siècle, Paris, L'Harmattan, , 366 p. (ISBN 2-296-01175-6 et 978-2-296-01175-5, OCLC 421579916, lire en ligne)
  3. Sautter Gilles, « Les paysans noirs du Gabon septentrional : Essai sur le peuplement et l'habitat du Woleu-N'Tem. », Cahiers d'outre-mer, no 14,‎ , p. 119-159 (DOI https://doi.org/10.3406/caoum.1951.1730, lire en ligne)
  4. « Pendant la Première Guerre mondiale, les Poilus sont aussi tombés pour la France… en Afrique. »
  5. « Trois femmes nommées Gouverneurs de province », sur agpgabon.ga,