William Alden Smith

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William Alden Smith
Illustration.
Fonctions
Sénateur des États-Unis
représentant le Michigan

(12 ans et 23 jours)
Prédécesseur Russell Alexander Alger
Successeur Truman Handy Newberry
Représentant du 5e district du Michigan

(11 ans, 11 mois et 5 jours)
Prédécesseur George F. Richardson
Successeur Gerrit J. Diekema
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Dowagiac, Michigan (États-Unis)
Date de décès (à 73 ans)
Lieu de décès Grand Rapids, Michigan (États-Unis)
Nationalité Américain
Parti politique Parti républicain
Conjoint Nana Osterhout

William Alden Smith ( - ) est un homme politique américain qui a été député de la Chambre des représentants des États-Unis puis sénateur du Michigan entre 1907 et 1909. Membre du Parti républicain, il est aujourd'hui connu pour avoir été à la tête de la commission américaine sur le naufrage du Titanic en . Son action a été critiquée au Royaume-Uni, certains l'accusant d'incompétence et de vouloir faire le procès des trusts, et en particulier de l’International Mercantile Marine Company de John Pierpont Morgan.

Retiré de la politique en 1919, il meurt en 1932. La localité d'Alden (en), dans le Michigan, porte son nom.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse et début de carrière[modifier | modifier le code]

Smith a été membre de la Chambre des représentants pendant douze ans.

William Alden Smith est né à Dowagiac, Michigan le . Sa famille déménage dans ce même État, à Grand Rapids en 1872. Il est admis comme page à la Chambre des représentants du Michigan en 1875 et étudie le droit. Il est admis au barreau en 1883, et commence à exercer à Grand Rapids[1].

Il devient par la suite conseiller légal de la Chicago and West Michigan Railway et de la Detroit, Lansing and Northern Railroad et acquiert une certaine expérience dans le domaine de la loi et des finances dans le chemin de fer[2]. Il devient assistant secrétaire du Sénat du Michigan en 1883 et adhère au Comité d'État Central Républicain de 1888 à 1892[1].

Service à la Chambre[modifier | modifier le code]

Smith est élu dans le cinquième district du Michigan au 54e Congrès des États-Unis et reste en poste au cours des six Congrès suivants. Il est ainsi représentant du au , date à laquelle il est élu au Sénat. Durant son mandat, il est président de plusieurs comités. En 1906, il devient également propriétaire et éditeur du Grand Rapids Herald[1].

Service au Sénat[modifier | modifier le code]

William Alden Smith est élu au Sénat pour le Michigan le . Il entre en fonction plus tôt que prévu, le (au lieu du suivant) pour pallier la mort de Russell Alexander Alger. Réélu en 1913, il sert jusqu'en 1919[1].

L'enquête sur le Titanic[modifier | modifier le code]

Smith était fortement opposé aux trusts et en particulier à John Pierpont Morgan.
Illustration de la commission d'enquête présidée par Smith

Lorsque le Titanic sombre, le sénateur Smith, qui avait rencontré personnellement le capitaine Edward Smith qui commandait le paquebot, téléphone au secrétaire du président Taft pour savoir si une action va être menée. Rien n'est alors prévu. Cependant, lorsque le faible nombre de rescapés commence à être connu à New York, Smith demande à faire passer une résolution pour que le Comité délégué au commerce puisse mener l'enquête. Il est par la suite nommé président du sous-comité chargé de l'affaire[3]. Il s'arrange tout d'abord pour retenir aux États-Unis les témoins importants de l'affaire : les officiers survivants, certains membres d'équipage et passagers, et Joseph Bruce Ismay, directeur de la White Star Line qui était à bord du navire. Smith vient lui-même à la rencontre de ce dernier lorsque les rescapés arrivent à New York à bord du Carpathia[4].

Les audiences débutent le lendemain matin à l'hôtel Waldorf-Astoria à New York. Smith est assisté de six sénateurs : trois démocrates et trois républicains. Cependant, il compte faire ici par l'intermédiaire du drame le procès de John Pierpont Morgan, véritable propriétaire du Titanic[5]. De nombreux témoins se pressent à la barre : Ismay, les officiers, mais également Guglielmo Marconi, les capitaines Arthur Rostron et Stanley Lord, et des passagers comme le major Arthur Godfrey Peuchen[6]. Ismay est le premier à témoigner. Smith tente de lui faire dire qu'il a influé sur la vitesse du navire, sans succès[7].

Les interrogatoires des officiers lui valent de nombreuses moqueries au Royaume-Uni : Charles Lightoller, deuxième officier du navire, doit lui expliquer que « couler par l'avant » et « couler par la proue » signifient la même chose et se lamente du temps passé à lui faire comprendre que si un marin n'est pas forcément un officier, un officier de marine ne peut être qu'un marin[8]. Lorsqu'il demande au cinquième officier Harold Lowe la composition d'un iceberg, la réponse est cinglante : « De glace, monsieur[9]. » Les journaux britanniques lui donnent quant à eux le surnom de « Watertight Smith » (« Smith l'étanche ») lorsqu'il demande si les compartiments étanches du Titanic pourraient contenir d'éventuels survivants attendant des secours[10]. Il s'excuse par la suite en déclarant qu'il était au courant de ce qu'étaient les compartiments étanches, ayant visité ceux de l’Adriatic avec le capitaine Edward Smith quelques années auparavant, et qu'il voulait seulement que la chose soit claire pour tous[11].

L'enquête attire rapidement les foudres des Britanniques, que ce soit à cause de la subjectivité ou de l'incompétence de ceux qui la mènent[12]. En effet, Smith cherche souvent à dénoncer le cynisme et l'avarice dont font preuve les grandes compagnies comme la White Star Line[13]. Cependant, la commission d'enquête menée par Smith aboutit à des conclusions sérieuses et assez similaires à celles de la commission britannique menée par Lord Mersey. Elles entraînent une prise de conscience quant à la sécurité en mer, et de nombreuses mesures sont prises par la suite[14].

Fin de vie[modifier | modifier le code]

Smith se retire de la politique en 1919 et s'engage dans plusieurs entreprises de transports. Marié depuis 1897, il a un fils nommé William Alden Smith Jr. Il meurt le à Grand Rapids[1]. La localité d'Alden (en), dans le Michigan a été nommée ainsi en son honneur[15],[16] en 1892, alors qu'elle ne comptait que quelques maisons et un bureau de poste[17], après l'arrivée du chemin de fer dont Smith était un des cadres dirigeants de la compagnie qui l'avait construit.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d et e (en) « William Alden Smith », sur Biographical Directory of the United States Congress.
  2. Gérard Piouffre 2009, p. 10
  3. (en) « The United States Inquiry », « Titanic » Inquiry Project. Consulté le 11 octobre 2009
  4. Mark Chirnside 2004, p. 195
  5. Mark Chirnside 2004, p. 196
  6. Mark Chirnside 2004, p. 197
  7. Gérard Piouffre 2009, p. 241
  8. Gérard Piouffre 2009, p. 249
  9. Mark Chirnside 2004, p. 198
  10. (en) « Hard names for Smith », The New York Times. Consulté le 11 octobre 2009
  11. Mark Chirnside 2004, p. 199
  12. Gérard Piouffre 2009, p. 256
  13. Gérard Piouffre 2009, p. 266
  14. Mark Chirnside 2004, p. 201
  15. Walter Romig, Michigan Places Names, Wayne State University Press, 1986
  16. (en) Alden, Michigan, The Enchanted Forest. Consulté le 22 octobre 2009
  17. geonames.usgs.go. Origine du nom sur geonames.isgs.go

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Mark Chirnside, The Olympic-class ships : « Olympic », « Titanic », « Britannic », Tempus, , 349 p. (ISBN 0-7524-2868-3)
  • Gérard Piouffre, Le « Titanic » ne répond plus, Paris, Larousse, , 317 p. (ISBN 978-2-03-584196-4)

Liens externes[modifier | modifier le code]