Wilhelmine-Louise de Hesse-Darmstadt

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Natalia Alexeïevna de Russie (Наталии Алексеевна).
Image illustrative de l’article Wilhelmine-Louise de Hesse-Darmstadt
Portrait de la grande-duchesse Natalia Alexeïevna de Russie, œuvre du peintre suédois Alexandre Roslin

Titre Princesse de Hesse-Darmstadt
Autres titres Grande-duchesse de Russie
Distinctions Ordre de Sainte-Catherine
Biographie
Dynastie Maison de Hesse
Nom de naissance Wilhelmine-Louise de Hesse-Darmstadt
Naissance
Prenzlau
Décès (à 20 ans)
Saint-Pétersbourg
Père Louis IX de Hesse-Darmstadt
Mère Caroline de Palatinat-Deux-Ponts-Birkenfeld
Conjoint Grand-duc Paul Petrovitch de Russie
Enfants Un fils mort-né

Blason de Natalia Alexeïevna de Russie (Наталии Алексеевна).

Wilhelmine-Louise de Hesse-Darmstadt (en allemand : Wilhelmina Luisa von Hessen-Darmstadt) puis grande-duchesse de Russie sous le nom de Natalia Alexeïevna (en russe : Наталья Алексеевна), née le à Prenzlau et morte le à Saint-Pétersbourg[1], est une princesse de Hesse-Darmstadt, devenue par son mariage en 1773, grande-duchesse de Russie[2].

Famille[modifier | modifier le code]

Elle est le cinquième enfant et la quatrième fille de Louis IX de Hesse-Darmstadt et de son épouse Caroline Henriette de Deux-Ponts-Birkenfeld[1].

Biographie[modifier | modifier le code]

Buste en marbre de la grande-duchesse Natalia Alekseïevna, une œuvre de Marie-Anne Collot, Palais Mikhaïlovsky

Née Augusta Wilhelmina Louisa de Hesse-Darmstadt le au sein d'une famille de huit enfants. La jeune fille, dotée d'une intelligence exceptionnelle et d'un caractère fort et passionné, est éduquée sous la stricte surveillance de sa mère, femme instruite. Les écrivains Johann Wolfgang von Goethe et Johann Gottfried von Herder fréquentent le château du landgrave de Hesse-Darmstadt.

Projet de mariage[modifier | modifier le code]

En 1772, le tsarévitch Paul Petrovitch atteint ses dix-huit ans et sa mère, l'impératrice Catherine II, se met en quête d'une épouse convenable pour lui. Elle se tourne alors vers Frédéric II de Prusse qui songe aux trois filles non mariées du landgrave Louis IX de Hesse-Darmstadt. Le landgrave est officier dans l'armée Prussienne et s'occupe avec un soin particulier de ses régiments. La landgravine est la seule femme à laquelle le misogyne roi de Prusse témoigne de l'estime. Afin de prendre sa décision, l'impératrice invite la landgravine à se rendre en Russie avec ses trois filles Amélie, 18 ans, Wilhelmine-Louise, 17 ans, et Louise, 15 ans. La landgravine ne saurait refuser un tel honneur et un avenir brillant pour ses filles. D'autant que ce mariage en entraînera d'autres.Négligeant les risques et les fatigues d'un si long périple, la landgravine prépare ses filles à paraître devant Catherine qui, avant d'être l'impératrice de toutes les Russies fut aussi une princesse Allemande de second rang. En hâte, les trois princesses perfectionnent leur français, travaillent la danse, apprennent à faire de profondes révérences et complètent leur garde-robe.

Après une première étape à Berlin, où elles sont reçues par le roi, les princesses embarquent sur une frégate à la tête d'une flottille dépêchée par la Grande Catherine, sous le commandement d'Andreï Razoumovski, meilleur ami du tsarévitch Paul. Le jeune commandant est immédiatement captivé par le charme des trois princesses et son attirance se dirige plus particulièrement vers la jeune Wilhelmine-Louise qui, de son côté, ne demeure pas insensible au charme du jeune homme. Deux jours après leur arrivée en Russie, le , la princesse et ses deux sœurs sont réunies à Gatchina, où le tsarévitch la choisit pour future épouse. Le , la mère et ses trois filles sont toutes décorées de l'ordre de Sainte-Catherine.

Le suivant, Wilhelmine-Louise se convertit à la religion orthodoxe russe et prend le nom de Natalia Alekseïevna. Le lendemain, les fiançailles des deux jeunes gens sont célébrées avec ostentation.

Le mariage[modifier | modifier le code]

Andreï Kirillovitch Razoumovski, amant de la grande-duchesse Natalia Alekseïevna

Le mariage du tsarévitch et de la jeune princesse est célébré le , en l'église de La Nativité-de-la-Vierge, située sur la perspective Nevski, à l'emplacement de l'actuelle cathédrale Notre-Dame-de-Kazan. Très vite, la princesse montre un caractère impérieux.

Grand-duchesse de Russie[modifier | modifier le code]

Au cours des premiers mois de son mariage, la grande-duchesse Natalia Alekseïevna anime la Cour par sa spontanéité et sa gaieté. Mais le temps passant, le mariage de Paul et de Natalia tourne à l'échec. La tsarine écrit que sa bru : « aime les extrêmes en toutes choses. Elle n'écoute aucun conseil et je ne vois en elle ni charme, ni esprit, ni raison ». La grande-duchesse refuse d'apprendre le russe[3] et projette de prêter main-forte à son époux pour conquérir le trône. Sa déception de vie de femme et son désappointement à l'égard de son époux provoquent en elle un grand besoin d'accéder au pouvoir. Elle s'éprend du charmant André Razoumovski avec lequel elle entretient une liaison, très vite connue de la Cour. Razoumovski est alors censé quitter la Cour, mais le tsarévitch ignorant la situation proteste contre le départ de son meilleur ami. À la même période, la grande-duchesse tombe enceinte. Pour Catherine, que le père de l'enfant soit le tsarévitch ou Razoumovski ne l'inquiète pas, l'essentiel est que la grande-duchesse porte l'héritier du trône impérial.

Décès et inhumation[modifier | modifier le code]

Le tsarévitch Pavel Petrovitch en 1777

Les premières douleurs apparaissent le à quatre heures du matin. Malgré un travail long et douloureux, le nourrisson étant trop gros, la grande-duchesse est dans l'incapacité de mettre au monde son enfant et les médecins de la Cour ne pratiquent pas de césarienne. Après cinq jours de souffrances, l'enfant mort-né est finalement retiré du corps de la grande-duchesse Nathalie qui meurt peu après, le . Elle est inhumée en l'église de l'Annonciation du monastère Saint-Alexandre-Nevski de Saint-Pétersbourg[4].

La révélation des infidélités de la grande-duchesse[modifier | modifier le code]

Après les funérailles de la grande-duchesse, le deuil à la Cour n'est pas proclamé. L'impératrice songe très vite à trouver une nouvelle épouse pour le tsarévitch, mais, inconsolable de la perte qu'il vient de subir, il refuse cette perspective. Cependant sa mère porte à sa connaissance la correspondance amoureuse de la défunte avec André Razoumovski, preuve irréfutable sur son comportement adultère[4].

Dès le suivant, le grand-duc héritier épouse une autre parente du roi de Prusse, la princesse Sophie-Dorothée de Wurtemberg.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b (en) Wilhelmine Luisa Prinzessin von Hessen-Darmstadt sur thepeerage.com
  2. Michel Heller, Histoire de la Russie et de son empire, Paris, Perrin, coll. « Tempus », (1re éd. 1995), 1100 p. (ISBN 2081235331), Deuxième partie, « Grand-Maître de l'Ordre de Malte », p. 892-suiv.
  3. Hélène Carrère d'Encausse, Catherine II, page 230
  4. a et b (ru) Natalia Alekseïevna ou le nom fatal de la dynastie des Romanov, livejournal.com

Sources[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]