Wilhelm Marx

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Wilhelm Marx
Illustration.
Fonctions
Chancelier du Reich

(2 ans et 26 jours)
Président Paul von Hindenburg
Gouvernement Marx III et IV
Prédécesseur Hans Luther
Successeur Hermann Müller

(1 an, 1 mois et 16 jours)
Président Friedrich Ebert
Gouvernement Marx I et II
Coalition DZP-DVP-DDP
Prédécesseur Gustav Stresemann
Successeur Hans Luther
Ministre de la Justice

(3 mois et 22 jours)
Chancelier Hans Luther
Gouvernement Luther II
Prédécesseur Hans Luther
Successeur Johannes Bell
Ministre-président de Prusse

(1 mois et 19 jours)
Prédécesseur Otto Braun
Successeur Otto Braun
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Cologne (province de Rhénanie)
Date de décès (à 83 ans)
Lieu de décès Bonn (Zone d'occupation alliée)
Nationalité Allemagne
Parti politique Zentrum
Diplômé de Université de Bonn
Profession Avocat

Wilhelm Marx
Chanceliers d'Allemagne

Wilhelm Marx est un homme d'État et juriste allemand, né à Cologne le et mort à Bonn le .

Il occupe les postes de chancelier, ministre, député et président du Zentrum.

Wilhelm Marx est le chancelier de la république de Weimar resté le plus longtemps en fonction. Pour Willy Hellpach, il est l'« idéal-type de l'homme politique du Zentrum »[1].

Biographie[modifier | modifier le code]

Enfance et études[modifier | modifier le code]

Marx est le fils d'un directeur d'école de Cologne. Il grandit dans cette ville et est élève au lycée Marzellen où il obtient son baccalauréat en 1881. Il fait ses études de droit à Bonn. À cette époque, il fait partie de la K.St.V. Arminia (de). Après l'obtention de son diplôme, il travaille en tant que magistrat débutant à Cologne puis à Waldbröl. Il occupe ensuite brièvement un poste à l'Office des hypothèques et du cadastre de Simmern. Le , il épouse Johanna Verkoyen. Le couple aura quatre enfants[2]. À partir de 1894, il est juge au tribunal de grande instance d'Elberfeld. Dix ans plus tard, il revient à Cologne comme Landgerichtsrat puis comme Oberlandesgerichtsrat. De 1907 à 1921, il exerce cette même fonction d'Oberlandesgerichtsrat mais cette fois à Düsseldorf[3]. Catholique pratiquant, membre du Zentrum, ce poste est le plus haut qu'il puisse atteindre au sein de l'administration prussienne.

Après la proclamation de la république de Weimar, il est président du tribunal de grande instance de Limburg an der Lahn[4] puis devient président du Sénat du Tribunal régional supérieur de Berlin.

Carrière politique[modifier | modifier le code]

Marx s'implique très tôt dans le catholicisme politique en étant membre du Zentrum. En 1899, il dirige le groupe du Zentrum d'Elberfeld puis celui de Düsseldorf en 1908. Il occupe ensuite plusieurs postes auprès des tribunaux en Prusse rhénane. Membre de la chambre des députés de Prusse de 1899 à 1918 et député de la circonscription de Mülheim/Ruhr-Wipperfürth au Reichstag de 1910 à 1918 et de nouveau de 1920 à 1932, il est spécialiste des questions scolaires et soutient l'école catholique dans une Prusse protestante. Il est alors connu pour être un homme politique calme et médiateur[5], connaissant peu d'ennemis et travaillant toujours pour la conciliation des intérêts de tous.

Pendant la Première Guerre mondiale, il défend la résolution pour la paix et contre la politique d'annexions. À partir de 1916, il est chef de son groupe parlementaire au Reichstag. Au sortir de la guerre, il est élu à l'assemblée nationale de Weimar le et cela jusqu'au . Pendant l'occupation de la Rhénanie par les Alliés, il se prononce contre la séparation du territoire d'avec la Prusse contrairement à beaucoup d'autres hommes politiques. Il justifie le soutien qu'il apporte au traité de Versailles par sa crainte de voir la Rhénanie quitter la Prusse définitivement. Marx est élu président du Zentrum de 1922 à 1928. Il cherche à unifier le parti pour pouvoir soutenir le gouvernement Wirth et y parvient d'une part grâce à son style politique et d'autre part grâce au catholicisme, racine commune à tous les membres du parti.

Chancelier[modifier | modifier le code]

Cabinet Marx IV en 1927.

Après la chute du cabinet Stresemann en 1923, Marx accepte la proposition que lui fait Friedrich Ebert de devenir chancelier. Marx forme alors le dixième gouvernement depuis 1919. Marx exerce le mandat de chancelier par deux fois. Son premier mandat ne dure que treize mois (du au ), le second 25 mois (du au ). Pendant cette période, il dirige quatre cabinets. Les trois premiers (cabinet Marx I, cabinet Marx II et cabinet Marx III) étaient des cabinets bourgeois minoritaires composées de membres du Zentrum, du DDP, du Bayerische Volkspartei et du Parti populaire allemand. Le dernier (cabinet Marx IV) est complété par des membres du Deutschnationale Volkspartei. La politique étrangère menée par Gustav Stresemann est en outre soutenue par le SPD.

Lorsqu'il est au pouvoir, Marx doit affronter les crises qui traversent la république de Weimar. Il doit faire face aux conflits avec la Saxe et la Bavière. En Rhénanie et en Palatinat, le séparatisme s'accroît jusqu'en 1924[6]. Après l'inflation de 1923, l'introduction de la nouvelle monnaie, le Rentenmark provoquent des problèmes économiques et financiers. Marx met alors des mesures d'économie en place pour le budget de l'État, réduit les effectifs et institue de nouveaux impôts. Marx parvient à stabiliser le pays[7] et il lui est possible de lever l'état d'exception fin . Pendant son second mandat, l'Allemagne entre à la Société des Nations. Marx destitue Hans von Seeckt qui avait contribué à faire de la Reichswehr un État dans l'État. Son gouvernement chute à cause de la Reichswehr après que le social-démocrate Philipp Scheidemann dévoile lors d'une séance au Reichstag la collaboration de l'armée allemande avec l'Armée rouge.

Élection présidentielle de 1925 et fin de carrière[modifier | modifier le code]

Manifestation électorale de Marx alors candidat au poste de Reichspräsident le .

Candidat à l'élection présidentielle de 1925, il obtient 14,5 % des suffrages au premier tour. Le socialiste Otto Braun (29 % au premier tour) se désiste en sa faveur pour faire barrage à Paul von Hindenburg (soutenu par la droite et l'extrême droite)[8]. Wilhelm Marx est soutenu au second tour par les sociaux-démocrates mais pas par le BVP. Paul von Hindenburg l’emporte par 14 639 390 voix, contre 13 752 640 pour Wilhelm Marx et 1 932 646 pour Ernst Thälmann, du KPD, parti communiste. La défaite pour Marx est amère, le Bayerische Volkspartei et d'autres groupes catholiques ayant apporté leur soutien à Hindenburg.

Du au , Marx est ministre-président de Prusse et en 1926, il est ministre de la Justice et des territoires occupés dans le gouvernement de son successeur Hans Luther jusqu'en 1928. Il termine sa carrière politique comme député puis décide de se retirer de la politique.

Il meurt à Bonn le . Il est enterré au cimetière Melaten de Cologne.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (de)Bernd Braun, Die Reichskanzler der Weimarer Republik. Zwölf Lebensläufe in Bildern. Düsseldorf 2011, (ISBN 978-3-7700-5308-7), S. 304–337.
  • (de) Ulrich von Hehl, Wilhelm Marx 1863–1946, eine politische Biographie. Grünewald, Mainz 1987, (ISBN 3-7867-1323-5).
  • (de) Hugo Stehkämper (de), Wilhelm Marx (1863-1946). In: Rheinische Lebensbilder, Band 6. Hrsg. von Bernhard Poll. Rheinland Verlag, Köln 1975, p.189-210.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (de)« idealtypischen Zentrumspolitiker » Cité dans : Rudolf Morsey, Die Deutsche Zentrumspartei 1917-1923, Schr. Bonn., 1966, p.578.
  2. (de)Wilhelm von Sternburg, Die deutschen Kanzler: von Bismarck bis Merkel, Aufbau Taschenbuch Verlag, 2006, p.371.
  3. (de) Wolfgang Neugebauer, Otto Büsch, Handbuch der Preussischen Geschichte, Volume 3, Walter de Gruyter, 2001, p.272.
  4. (de)Michael Fröhlich, Die Weimarer Republik: Portrait einer Epoche in Biographien, Primus, 2002, p.55.
  5. (de)Ulrich von Hehl, Wilhelm Marx, Matthias-Grünewald-Verlag, 1987, p.12.
  6. (de)Eugen Mayer, Skizzen aus dem Leben der Weimarer Republik, Duncker & Humblot, 1962, p.38.
  7. (de)Andreas Wirsching, Die Weimarer Republik: Politik und Gesellschaft, Oldenbourg Verlag, 2000, p.15.
  8. (de)Christoph Wagner, Entwicklung, Herrschaft und Untergang der nationalsozialistischen Bewegung in Passau 1920 bis 1945, Frank & Timme GmbH, 2007, p.50.

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]