Wikipédia:Sélection/Armée française

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Affaire Dreyfus

Au milieu d'une cérémonie militaire, Alfred Dreyfus se tient droit en uniforme vierge de tout insigne. Ses insignes et son fourreau sont à ses pieds, et en face de lui, un adjudant est en train de casser son sabre en deux sur son genou.
La dégradation d’Alfred Dreyfus, le 5 janvier 1895. Dessin d'Henri Meyer en couverture du Petit Journal du 13 janvier 1895, légendé « Le traître ».

L'affaire Dreyfus est un conflit social et politique majeur de la Troisième République survenu à la fin du XIXe siècle, autour de l'accusation de trahison faite au capitaine Alfred Dreyfus qui a finalement été innocenté. Elle a bouleversé la société française pendant douze ans, de 1894 à 1906, la divisant profondément et durablement en deux camps opposés, les « dreyfusards » partisans de l'innocence de Dreyfus, et les « antidreyfusards » partisans de sa culpabilité.

La condamnation fin 1894 du capitaine Dreyfus — pour avoir prétendument livré des documents secrets français à l'Empire allemand — était une erreur voire un complot judiciaire sur fond d'espionnage, dans un contexte social particulièrement propice à l'antisémitisme et à la haine de l'Empire allemand à la suite de son annexion de l'Alsace et d'une partie de la Lorraine en 1871. L'affaire rencontra au départ un écho limité, avant qu'en 1898 l'acquittement du véritable coupable et la publication d'un pamphlet dreyfusard par Émile Zola, J'accuse…! ne provoquent une succession de crises politiques et sociales. À son paroxysme en 1899, l'affaire révéla les clivages de la France de la Troisième République, où l'opposition entre les camps dreyfusard et antidreyfusard suscita de très violentes polémiques nationalistes et antisémites, diffusées par une presse influente. Elle s'acheva en 1906, par un arrêt de la Cour de cassation qui innocenta et réhabilita définitivement Dreyfus.

Cette affaire est souvent considérée comme le symbole moderne et universel de l'iniquité au nom de la raison d'État, et reste l'un des exemples les plus marquants d'une erreur judiciaire difficilement réparée, avec un rôle majeur joué par la presse et l'opinion publique.

Base sous-marine de Lorient

La base sous-marine de Lorient en 2006.
La base sous-marine de Lorient en 2006.

La base sous-marine de Lorient, ou encore base de sous-marins de Keroman, est un complexe de bunkers de la Seconde Guerre mondiale, situé à Lorient (Bretagne, France). Elle occupe l'extrémité de la presqu'île de Keroman, dans la rade de Lorient et donne sur le golfe de Gascogne. Elle prend le nom de base de sous-marins ingénieur général Stosskopf en 1946.

Construite entre 1941 et 1944 par l'Allemagne nazie pendant l'Occupation, elle est alors destinée à abriter les 2e et 10e flottilles de U-boote de la Kriegsmarine, tout en s'inscrivant dans le dispositif du mur de l'Atlantique. Sa présence est la cause de la destruction de la ville de Lorient par les aviations anglaise et américaine en janvier et février 1943, puis de la reddition tardive de la poche de Lorient le .

La base sous-marine est récupérée par la Marine nationale après le conflit et sera utilisée jusqu'en 1997 comme base de sous-marins. Géré par la Marine dans le cadre du développement du programme de SNLE français, et pour la création de constructions navales à base de matériaux composites, le site est consacré depuis lors à des activités civiles dont le pôle d'activité est centré sur le domaine maritime.

Depuis la fin des années 1990, le site est reconverti en un pôle nautique spécialisé dans la plaisance et la course au large. Il accueille par ailleurs un centre d'affaires tourné vers le monde maritime, un musée aménagé dans le sous-marin Flore, ainsi que la Cité de la voile Éric Tabarly.

Le complexe est composé de trois bunkers, Keroman I, II et III, de deux Dom-Bunkers situés dans l'espace du port de pêche de Keroman, ainsi que d'un bunker situé à Lanester sur les rives du Scorff. Le tout a nécessité le travail de 15 000 personnes et le coulage de près d'un million de mètres cubes de béton. Les trois bunkers de Keroman comptent entre cinq et sept alvéoles destinées à accueillir des U-boote, couverts par des toits d'une dizaine de mètres d'épaisseur.

Charles de Foucauld

Photo de Charles de Foucauld au Hoggar.
Photo de Charles de Foucauld au Hoggar.

Charles Eugène de Foucauld de Pontbriand ( - ) est un militaire français devenu explorateur et géographe, puis religieux catholique et linguiste.

Orphelin à l’âge de six ans, Charles de Foucauld fait carrière dans l’armée, intégrant Saint-Cyr et menant une vie dissolue. Il décide à 23 ans de démissionner de l’armée afin d’explorer le Maroc en se faisant passer pour un Juif. La qualité de ses travaux lui vaut la médaille d’or de la Société de Géographie, et une grande renommée suite à la publication de son livre Reconnaissance au Maroc (1888).

De retour en France et après diverses rencontres, il se « convertit » et devient religieux chez les Trappistes le , en France puis en Syrie. Sa quête d’un idéal encore plus radical de pauvreté, d’abnégation et de pénitence le pousse à quitter la trappe afin de devenir ermite en 1901. Il vit alors en Palestine, écrivant ses méditations qui seront le cœur de sa spiritualité, comprenant la Prière d’abandon. Ordonné prêtre, il décide de s’installer dans le Sahara, à Béni-Abbés (Algérie). Il ambitionne de fonder une nouvelle congrégation, mais personne ne le rejoint. Il vit avec les Berbères et développe un nouveau style d’apostolat, voulant prêcher non pas par les discours, mais par son exemple. Afin de mieux connaître les Touaregs, il étudie pendant plus de douze ans leur culture, publiant sous un pseudonyme le premier dictionnaire touareg-français. Les travaux de Charles de Foucauld sont une référence pour la connaissance de la culture touarègue.

Le , Charles de Foucauld est assassiné à la porte de son ermitage. Il est très vite considéré comme un saint et une véritable dévotion s’instaure, appuyée par le succès de la biographie de René Bazin (1921) qui devient un best-seller. De nouvelles congrégations religieuses, familles spirituelles et un renouveau de l’érémitisme s’inspirent des écrits et de la vie de Charles de Foucauld. Son procès en béatification commence dès 1927. Interrompu durant la guerre d’Algérie, il reprend ultérieurement et Foucauld est déclaré Vénérable le par le pape Jean-Paul II, puis Bienheureux le par le pape Benoît XVI.

Classe 1 500 tonnes

Le 1 500 tonnes Ajax en surface.
Le 1 500 tonnes Ajax en surface.

Les sous-marins de première classe dits 1 500 tonnes sont une classe de 31 sous-marins d'attaque à propulsion classique construits en France entre 1924 et 1937 pour la Marine nationale française et ayant servi durant la Seconde Guerre mondiale. Ils étaient classés « sous-marins de grande croisière » par la Marine nationale et parfois appelés la classe Redoutable, du nom du premier sous-marin de la série construit. Les 1 500 tonnes sont divisés en deux séries relativement homogènes, les types M5 (Redoutable) et les types M6 (Pascal).

Sous-marins modernes lors de leur conception, ils deviennent vite obsolètes lors de la Seconde Guerre mondiale et 24 des 29 unités engagées sont perdues pendant le conflit. Après avoir protégé l'empire colonial français au service du Régime de Vichy contre les offensives britanniques à Dakar, Libreville ou Madagascar au prix de lourdes pertes, les 1 500 tonnes rejoignent le camp allié après le débarquement en Afrique du Nord. Hormis le Casabianca, qui s'est rendu notoire lors de la libération de la Corse, ces sous-marins participent peu au reste du conflit, notamment en raison des importantes refontes effectuées aux États-Unis entre et . Devenus unités d'entraînement, les derniers sous-marins de 1 500 tonnes sont désarmés en 1952.

Duchesse Anne (trois-mâts carré)

Le Duchesse Anne, façon nuit américaine, devant le Musée portuaire de Dunkerque face à l'Hôtel de ville.
Le Duchesse Anne, façon nuit américaine, devant le Musée portuaire de Dunkerque face à l'Hôtel de ville.

Le (ou la) Duchesse Anne, ex-Grossherzogin Elisabeth est le plus grand voilier, et le dernier trois-mâts carré français. Construit en 1901 par le chantier Johann C. Tecklenborg de Bremerhaven-Geestemünde (Brême) selon les plans de Georg W. Claussen, il est considéré comme un chef-d'œuvre d'architecture navale, en raison notamment de la forme profilée de sa coque en acier et de l'équilibre général du navire, qui ménagent un espace habitable d'une grande capacité, tout en innovant en matière de sécurité.

Ancien navire-école de la marine marchande allemande, passé sous pavillon français et remis à la Marine nationale française comme dédommagement de guerre, basé à Lorient et Brest sans jamais appareiller, il échappe de peu à la démolition, grâce à l'opiniâtreté de quelques passionnés dans les années 1970. Après une très longue restauration visant à lui faire retrouver son état d'origine, et conserver son authenticité de navire-école, il est, aujourd'hui, un bateau musée qui peut être visité dans le port de Dunkerque. Utilisé dans le cadre d'actions de communication événementielle, mais étant définitivement à quai, sa notoriété n'égale pas celle du Belem qui bénéficie, pour sa part, des effets médiatiques des rassemblements de gréements traditionnels.

La Duchesse Anne, qui a trois sister-ships et de nombreux « cousins », fait l'objet d'un classement au titre objet des monuments historiques depuis le 5 novembre 1982.

École polytechnique (France)

Le grand hall vu du lac du nouveau campus de Palaiseau.
Le grand hall vu du lac du nouveau campus de Palaiseau.

L'École polytechnique, fréquemment appelée Polytechnique et surnommée en France l'« X », est une école d'ingénieurs française fondée en 1794 sous le nom d'École centrale des travaux publics et militarisée en 1804 par Napoléon Ier. À l'origine située à Paris, l'École est à Palaiseau depuis 1976, cœur du pôle technologique Paris-Saclay. Elle a le statut d'Établissement public à caractère scientifique, culturel et professionnel (EPSCP-GE), constitue une grande école militaire placée sous la tutelle du ministère de la Défense et est membre fondateur de l'université Paris-Saclay. Elle est connue principalement pour sa formation d'ingénieurs, dont les élèves et anciens élèves sont appelés « polytechniciens ».

L'École assure depuis sa création la formation d'ingénieurs, recrutés chaque année par un concours d'admission parmi les plus anciens et les plus difficiles de ceux que préparent les élèves de classes préparatoires, mais aussi par le biais d'admissions parallèles pour les universitaires. L'École décerne également le diplôme de docteur de l'École polytechnique depuis 1985 et forme des élèves de masters depuis 2005. En majorité, les polytechniciens intègrent les entreprises, privées ou publiques, en France comme à l'international, entrent dans les grands corps de l'État, civils ou militaires, ou s'engagent dans la recherche.

Jouissant d'un grand prestige dans l'enseignement supérieur en France, l'École polytechnique est souvent associée à la sélectivité, à l'excellence académique, mais aussi à l'élitisme et à la technocratie qui sont sources de critiques depuis sa création. Dans l'imaginaire populaire l'École est associée à certains symboles comme l'uniforme des élèves ou le bicorne.

Éclaireurs de la Garde impériale

Cavalier sur sa monture, de profil. À l'arrière-plan, d'autres cavaliers.
Major du 2e éclaireurs. Gravure de Job.

Les éclaireurs de la Garde impériale sont des régiments de cavalerie légère de la Garde impériale sous le Premier Empire, créés par décrets des 4 et .

Dès 1806, Napoléon Ier, qui a vu à l'œuvre les tactiques employées par les cosaques russes, envisage de créer dans son armée un corps capable de s'y opposer. Il projette tout d'abord la formation de quatre régiments d'« éclaireurs à cheval », mais l'idée est abandonnée au profit de la mise sur pied des chevau-légers belges d'Arenberg. Cette unité doit à la base être un contretype des cosaques, mais elle devient finalement le 27e régiment de chasseurs à cheval en 1808. Pendant la campagne de Russie en 1812, la cavalerie française, plus lourde, s'épuise à poursuivre les cosaques, qui se dérobent constamment devant elle. Le concept de cosaques français renaît donc en 1813 avec l'organisation des krakus polonais, armés de lances, montés sur de petits chevaux et vêtus d'un uniforme semblable à celui des cosaques. Ces cavaliers se distinguent pendant la campagne d'Allemagne et combattent également en France, en 1814.

Entre temps, les 4 et , Napoléon Ier décrète la création des éclaireurs de la Garde impériale, trois régiments de cavalerie destinés à s'opposer efficacement aux cosaques. Le recrutement se fait au sein de la cavalerie de la Vieille Garde et des conscrits. Ces nouvelles unités ont le temps de participer à la campagne de France de 1814, où ils se heurtent de nombreuses fois aux cosaques. Ils servent en reconnaissance et aux avants-postes, mais mènent aussi à plusieurs reprises des charges, comme à Brienne, Montmirail et particulièrement à Craonne, lorsque le colonel Testot-Ferry conduit le 1er régiment à l'assaut de l'artillerie russe. Ils participent encore à la défense de Paris, avant d'être dissous à la Première Restauration.

François Faber

François Faber.
François Faber.

François Faber, né le à Aulnay-sur-Iton dans l'Eure et mort tué à l'ennemi le à Carency ou à Mont-Saint-Éloi dans le Pas-de-Calais, est un coureur cycliste de nationalité luxembourgeoise. Il compte à son palmarès un Tour de France, un Tour de Lombardie, un Paris-Roubaix, deux Paris-Tours, un Bordeaux-Paris et un Paris-Bruxelles. Sa réussite sportive est indissociable de la figure d'Alphonse Baugé qui fut son directeur sportif au sein de plusieurs équipes. Durant la seconde partie de sa carrière, une certaine rivalité sportive a opposé Faber à Octave Lapize.

Engagé volontaire dans la Légion étrangère dès le début de la Première Guerre mondiale, il est tué au combat lors de la bataille de l'Artois en mai 1915. Il disparaît le 9 mai 1915 (son corps ne sera jamais retrouvé). Il est officiellement déclaré mort par le tribunal de la Seine, le 25 février 1921. Le Grand Prix François-Faber organisé au Luxembourg depuis 1918, lui rend hommage annuellement.

Il est le demi-frère d'Ernest Paul, également coureur cycliste et surnommé parfois « Faber ».

Guerre de Trente Ans

La guerre de Trente Ans est une série de conflits armés qui a déchiré l’Europe de 1618 à 1648. Les causes en sont multiples mais son déclencheur est la révolte des sujets tchèques protestants de la maison de Habsbourg, la répression qui suivit et le désir des Habsbourg d’accroître leur hégémonie et celle de la religion catholique dans le Saint-Empire.

Ces conflits ont opposé le camp des Habsbourg d’Espagne et du Saint-Empire, soutenus par la papauté, aux États allemands protestants du Saint-Empire, auxquels étaient alliées les puissances européennes voisines à majorité protestante, Provinces-Unies et pays scandinaves, ainsi que la France qui, bien que catholique et luttant contre les protestants chez elle, entendait réduire la puissance de la maison de Habsbourg sur le continent européen.

Cette guerre a impliqué l'ensemble des puissances européennes selon qu'elles étaient pour ou contre le parti de l'Empereur, à l'exception de l'Angleterre et de la Russie – qui ont néanmoins indirectement œuvré contre le parti des Habsbourg. L'emploi de mercenaires était la règle. Les combats se déroulèrent surtout dans les territoires d’Europe centrale dépendant du Saint-Empire, puis se portèrent sur la plaine de Flandre, le nord de l'Italie ou encore dans la péninsule Ibérique. Les batailles, les famines, les massacres ont provoqué plusieurs millions de morts. Cette « guerre civile européenne » a lourdement pesé sur la démographie et l'économie des États allemands et du royaume d'Espagne, et assis l'hégémonie de la France, qui s'épanouira davantage encore sous Louis XIV.

Histoire militaire de la France

« Le Premier Consul franchissant les Alpes au col du Grand-Saint-Bernard » par Jacques-Louis David.

L’histoire militaire de la France couvre plus d'un millénaire d'Histoire à travers la France, l'Europe et les anciennes colonies françaises. Cet article est la synthèse des historiques de l'armée de terre française (terre), de l'armée de l'air française (air) et de la marine française (mer).

L'espace géographique qui constitue la France métropolitaine de nos jours a été marqué très tôt par une unité de peuplement et de culture. Son unité politique a cependant mis longtemps à émerger puisque ce n'est que vers 400, lors du déclin de la domination de l'Empire romain sur la Gaule, que la tribu germanique des Francs a pris le contrôle du territoire. Avec Clovis Ier puis Charlemagne, la « France » a une extension territoriale qu'elle ne retrouve que plusieurs siècles plus tard avec Napoléon Ier.

Au Moyen Âge, les fortes rivalités avec l'Angleterre et le Saint-Empire romain germanique provoquent de longues guerres. Au sens strict, même s'il a existé très tôt des « armées en France », « l'Armée française » ne naît que dans les dernières phases de la guerre de Cent Ans avec la création de ses premières unités permanentes. C'est au XIIIe siècle qu'apparaît un pouvoir royal central suffisamment puissant pour créer un État unifié durable et la France devient une des nations les plus puissantes d'Europe. Mais quelques siècles plus tard, les guerres de religion et la puissance grandissante de l'Espagne remettent en cause cette suprématie.

Lanciers polonais de la Garde impériale

Un lancier polonais de la Garde impériale salue un officier supérieur du régiment. En chemin vers la parade par Bronisław Gembarzewski, 1896.
Un lancier polonais de la Garde impériale salue un officier supérieur du régiment. En chemin vers la parade par Bronisław Gembarzewski, 1896.

Le 1er régiment de chevau-légers lanciers polonais (polonais : 1 Pułk Szwoleżerów-Lansjerów Gwardii Cesarskiej) est une unité de cavalerie légère de la Garde impériale, créée par Napoléon Ier et en service dans la Grande Armée de 1807 à 1815. Avec un effectif théorique de 1 000 cavaliers et 32 hommes d'état-major, c'est le quatrième régiment de cavalerie intégré à la Garde.

Recrutés au sein de la noblesse polonaise, les chevau-légers effectuent leurs premières armes pendant la guerre d'Espagne, particulièrement au col de Somosierra où un seul de leurs escadrons s'empare successivement de quatre batteries adverses bien retranchées et gardées par plusieurs milliers d'Espagnols. Après cet exploit, les Polonais intègrent la Vieille Garde. En 1809, ils sont les premiers cavaliers de la Garde impériale à être dotés de la lance, et deviennent alors les « lanciers polonais ».

Sous les ordres de son colonel Wincenty Krasiński, le régiment participe à la campagne de Russie, où les lanciers sont particulièrement redoutés par les cosaques qu'ils affrontent notamment à Gorodnia en dégageant Napoléon et son état-major d'une attaque. Quelques centaines de lanciers seulement survivent à la retraite et le régiment est réorganisé pour prendre part aux campagnes d'Allemagne et de France où il fait brigade avec les lanciers rouges de la Garde impériale. Durant cette période, le 1er lanciers se signale à Reichenbach, Dresde, Peterswalde où les chevau-légers dispersent un régiment de hussards prussiens, et en de multiples affrontements sur le sol français. Après l'abdication de l'Empereur, la quasi-totalité du corps regagne la Pologne à l'exception d'un escadron sous le commandement de Jerzmanowski qui accompagne Napoléon sur l'île d'Elbe et charge aux côtés des lanciers rouges à Waterloo. Cet escadron, dernière formation étrangère à combattre au sein de la Garde impériale, est définitivement dissous le .

Considérés comme l'un des meilleurs régiments de cavalerie légère de leur temps, les lanciers polonais de la Garde sont fidèles à l'Empereur pendant toute la durée de l'épopée napoléonienne. Leur charge à Somosierra, regardée comme l'un des plus grands faits d'armes de l'histoire de la cavalerie, a suscité d'importantes controverses tout en prenant place dans l'imaginaire des peintres et des écrivains.

Lanciers rouges de la Garde impériale

Lanciers rouges de la Garde impériale. Peinture d'Alphonse Lalauze, 1914.
Lanciers rouges de la Garde impériale. Peinture d'Alphonse Lalauze, 1914.

Le 2e régiment de chevau-légers lanciers de la Garde impériale est un régiment de cavalerie légère de la Garde impériale créé le par décret de Napoléon Ier. Communément appelés les lanciers rouges ou les écrevisses du fait de leur uniforme à dominante rouge écarlate, ils forment quatre escadrons de Moyenne Garde issus du régiment de hussards de la Garde royale hollandaise.

Les lanciers rouges, commandés par le général Pierre-David de Colbert-Chabanais, participent en 1812 à la campagne de Russie où ils subissent de très lourdes pertes. Réorganisé en dix escadrons, cinq de Vieille Garde et cinq de Jeune Garde, le régiment est présent à la campagne d'Allemagne, où il se distingue tout particulièrement pendant la bataille de Reichenbach, le . En 1814, les lanciers rouges de Vieille Garde affrontent les armées coalisées lors de la campagne de France, tandis que les escadrons de Jeune Garde se battent en Belgique.

Pendant la Première Restauration, le régiment prend le nom de « Corps royal des chevau-légers lanciers de France » et est ramené à quatre escadrons.

Sous les Cent-Jours, le régiment est recréé à partir du corps royal et de l'escadron de lanciers polonais qui ont accompagné Napoléon sur l'île d'Elbe, sous le nom de « Régiment de chevau-légers lanciers de la Garde impériale ». Les lanciers rouges sont notamment présents aux Quatre Bras et chargent les carrés britanniques à Waterloo. Après la seconde abdication de Napoléon et le retour des Bourbons, le régiment est définitivement dissous le .

Mamelouks de la Garde impériale

Le chef d'escadron Kirmann à la tête des mamelouks. Illustration de Tanconville d'après un croquis du docteur de Bockenheim, chirurgien des mamelouks.
Le chef d'escadron Kirmann à la tête des mamelouks. Illustration de Tanconville d'après un croquis du docteur de Bockenheim, chirurgien des mamelouks.

L’escadron des mamelouks de la Garde impériale est une unité de cavalerie légère d'origine égyptienne, créée par Napoléon Bonaparte à son retour d'Égypte, et en service dans l'armée française de 1801 à 1815. Ce corps est la troisième formation de cavalerie intégrée dans la Garde impériale et son premier élément étranger. Durant le Premier Empire, les mamelouks de la Garde impériale sont adjoints au régiment des chasseurs à cheval de la Garde impériale. Leur premier engagement d'envergure est la bataille d'Austerlitz, où ils enfoncent la cavalerie de la Garde impériale russe aux côtés des chasseurs à cheval et des grenadiers à cheval. Ils combattent ensuite à Eylau, avant de partir en 1808 pour l'Espagne. Ils prennent une part active à la répression du soulèvement du Dos de Mayo où ils livrent d'intenses combats contre les insurgés dans les rues de Madrid.

Les mamelouks participent ensuite à la campagne d'Autriche en 1809, puis à celle de Russie en 1812, toujours à la suite des chasseurs à cheval. En 1813, ils constituent le 10e escadron des chasseurs et chargent à Reichenbach et Hanau. Ils sont toujours présents en 1814 lors de la campagne de France en affrontant les armées coalisées à Montmirail et à l'ultime bataille de Paris au sein de l'hétérogène brigade de cavalerie de la Garde du général Dautancourt. Après l'abdication de Napoléon, quelques mamelouks accompagnent l'Empereur déchu sur l'île d'Elbe tandis que la plupart des membres de l'unité entrent dans le corps royal des chasseurs à cheval de France. L'escadron est remis sur pied pendant les Cent-Jours et combat à Waterloo avec les chasseurs à cheval de la Garde. Au retour du roi, les véritables mamelouks sont finalement renvoyés au dépôt de Marseille, où ils sont presque tous assassinés au cours de la Terreur blanche de 1815. Les survivants accomplissent leur dernier fait d'armes en 1830, en participant en tant qu'interprètes à la conquête de l'Algérie, sous les ordres du maréchal Clauzel.

Arsenal des galères

L'Arsenal des galères fut construit par Colbert dans la deuxième moitié du XVIIe siècle pour accueillir et armer les galères du roi Louis XIV, à Marseille, important port de guerre français sur la Méditerranée. Il fut établi sur un site occupé depuis le XIIIe siècle de façon discontinue par les galères des rois de Naples puis de France au temps des guerres d'Italie. Il ne fut en réalité pleinement opérationnel que moins de cent ans, les galères perdant au début du XVIIIe siècle leur rôle dans les marines de guerres au profit des vaisseaux.

L'Arsenal accueillit jusqu'en 1748 les condamnés aux travaux forcés, les galériens. Il était situé sur les rives Est et Sud du Vieux-Port et, bien qu'aujourd'hui il n'en reste pratiquement rien, son emplacement marque encore l'urbanisme de la ville.

Bagad de Lann-Bihoué

Le bagad pendant un défilé.
Le bagad pendant un défilé.

Le bagad de Lann-Bihoué est un ensemble traditionnel de musique bretonne, un bagad, de la marine nationale française et le seul bagad militaire français et professionnel encore existant. Cette formation représente la Marine nationale et la France dans diverses manifestations nationales et internationales, et a joué à plusieurs reprises dans le cadre de ses activités devant des chefs d'État. Il est une source d'influence culturelle en Bretagne comme dans le reste de la France.

Il a vu le jour en 1952 sur la base d'aéronautique navale de Lann-Bihoué près de Lorient. Après avoir frôlé la dissolution à deux reprises en 1969 et en 1998, il connaît dans les années 2000 une étape de consolidation. Il a enregistré 13 albums lors de ses 60 ans d'existence, et participé à plusieurs morceaux ou albums d'autres artistes.

Les 30 sonneurs, qui signent un contrat d'un an renouvelable trois fois, écrivent et arrangent eux-mêmes les 90 minutes du répertoire du bagad, en apportant toute leur personnalité et leurs connaissances dans leur terroir de prédilection, ou dans un style de musique particulier.

Bataille de Camaret

La tour Vauban à Camaret
La tour Vauban à Camaret

Pendant la guerre de la ligue d’Augsbourg, la bataille de Camaret est une tentative anglo-hollandaise, organisée en 1694, de détruire une partie de la flotte française stationnée à Brest et de débarquer une troupe d’occupation en Bretagne.

Début 1694, Louis XIV décide de déplacer le champ des opérations militaires vers la Méditerranée et l’Espagne afin de contraindre cette dernière à signer la paix. Pour ce faire, sous les ordres de Tourville, il envoie sa flotte à proximité de Barcelone. Brest, vidée de ses troupes, semble un objectif facile pour le Prince d’Orange. Une opération militaire est montée pour prendre la ville. Renseigné du projet, le roi charge Vauban, avec peu de moyens, d’organiser la défense du secteur.

Le 18 juin, sous les ordres de l’amiral John Berkeley et du lieutenant-général Talsmash, une importante flotte d’invasion se présente à Camaret pour y débarquer plusieurs milliers d’hommes. Vauban, lors de son seul commandement militaire indépendant, met en déroute les troupes débarquées et fait échouer le projet.

Cavalerie de la Garde impériale (Premier Empire)

Attaque du Mont-Saint-Jean à Waterloo. Au premier plan, les lanciers rouges chargent. Au troisième plan, les grenadiers à cheval s'avancent. Par Louis-Jules Dumoulin, Panorama de Waterloo, 1912.
Attaque du Mont-Saint-Jean à Waterloo. Au premier plan, les lanciers rouges chargent. Au troisième plan, les grenadiers à cheval s'avancent. Par Louis-Jules Dumoulin, Panorama de Waterloo, 1912.

La cavalerie de la Garde impériale correspond à l'ensemble des unités militaires de cavalerie appartenant à la Garde impériale de Napoléon Ier. Unité combattante d'élite, elle devient la réserve ultime de l'armée. Elle est utilisée, en dernier ressort, pour donner le coup de grâce ou débloquer une situation périlleuse.

En 1804, la cavalerie de la Garde impériale est initialement composée de trois unités : les chasseurs à cheval, les grenadiers à cheval et les mamelouks. Par la suite, d'autres corps de cavalerie intègrent la Garde impériale, comme les dragons en 1806, les lanciers polonais en 1807, les lanciers rouges en 1810, les lanciers lituaniens et les tartares lituaniens en 1812, ainsi que les éclaireurs en 1813.

À l'apogée du Premier Empire en 1812, la Garde impériale compte environ 7 000 cavaliers, quand la Grande Armée dans son intégralité en compte approximativement 77 000. De sa création jusqu'en 1813, la cavalerie de la Garde est commandée par le maréchal Jean-Baptiste Bessières, duc d'Istrie.

Chasseurs à cheval de la Jeune Garde

Trompette du 2e régiment de chasseurs à cheval de la Garde impériale, 1815. Illustration d'Ernest Fort, établie d'après les archives du ministère de la Guerre.
Trompette du 2e régiment de chasseurs à cheval de la Garde impériale, 1815. Illustration d'Ernest Fort, établie d'après les archives du ministère de la Guerre.

Les chasseurs à cheval de la Jeune Garde, créés officiellement en 1815 sous le nom de 2e régiment de chasseurs à cheval de la Garde impériale et surnommés les hussards-éclaireurs, sont une unité de cavalerie légère de la Garde impériale, formée par Napoléon Ier et en service dans l'armée française de 1813 à 1814, ainsi que pendant les Cent-Jours.

Le décret du donne aux 6e, 7e, 8e et 9e escadrons des chasseurs à cheval de la Garde la dénomination de « seconds chasseurs ». Le 17 mars, ces escadrons prennent officiellement le nom de chasseurs à cheval de la Jeune Garde. Ils participent à la campagne d'Allemagne de 1813 avec la Vieille Garde, puis sont détachés en 1814 à l'Armée du Nord du général Maison. Les escadrons sont dissous lors de la Première Restauration, les hommes étant pour la plupart replacés dans la ligne ou mis en demi-solde.

Sous les Cent-Jours, les escadrons de Jeune Garde sont rappelés et forment le 2e régiment de chasseurs à cheval de la Garde impériale. Manquant d'hommes et surtout de chevaux, l'unité reste à Chantilly et ne participe pas à la bataille de Waterloo. Les chasseurs à cheval de la Jeune Garde sont définitivement dissous le , après l'abdication de Napoléon et le retour des Bourbons.

Classe Mistral

Le Bâtiment de Projection et de Commandement (BPC), Mistral au mouillage à Brest (12 février 2005).
Le Bâtiment de Projection et de Commandement (BPC), Mistral au mouillage à Brest (12 février 2005).

La classe Mistral est un type de porte-hélicoptères amphibies d’assaut de la Marine nationale française faisant partie des bâtiments de projection et de commandement. Leur appellation OTAN est Landing Helicopter Dock.

Les bâtiments de la Classe Mistral sont les premiers de ce type à être construits en France pour la Marine nationale. Leurs taille et caractéristiques leur permettent d’être intégrés soit au groupe aéronaval français, soit à une NATO Response Force (force de réaction de l’OTAN) soit à des missions de maintien de la paix sous mandat de l’ONU ou dans le cadre de l’Union européenne.

Trois de ces navires, dont l’étude a débuté en 1997, ont été construits : le Mistral (L9013), admis au service actif le 18 décembre 2006 et le Tonnerre (L9014) qui l’a été le 1er août 2007. Un troisième, le Dixmude (L9015), entre en service en mars 2012. Le coût de chaque navire de la classe Mistral est estimé de 294 millions d'euros à 420 millions d'euros.

Fort de Beauregard (Besançon)

Vue générale de l'édifice.
Vue générale de l'édifice.

Le fort de Beauregard (ou fort Beauregard) est une fortification située à Besançon construite de 1791 à 1870. Érigé au sommet d'une butte secondaire du mont de Brégille connue sous les noms de Mandelier, puis Beauregard, l’emplacement avait une importance stratégique, notamment à partir du siège de Besançon, en 1674, qui opposa le royaume de France aux Provinces-Unies et à la monarchie catholique espagnole. Un ouvrage fut construit à la fin du XVIIIe siècle, mais il fallut attendre 1814 et les événements de la campagne de France pour que les stratèges militaires, le général Marulaz en tête, prennent réellement en main l'édification d'un véritable fort. Dès sa construction, le bâtiment avait la particularité d'intégrer un système polygonal, ce qui faisait de lui le premier, ou l'un des premiers, de ce type en France. Sa principale mission était l'appui du fort de Bregille, alors magasin central de la ville, et la défense des lignes orientales du centre historique de Besançon.

Après de nombreuses modifications, le fort de Beauregard est définitivement achevé en 1870, alors qu'éclate la guerre franco-prussienne. Mais la capitale comtoise ne fait l'objet que d'un blocus ; ensuite l'ouvrage ne sert pas non plus lors de la Première et de la Seconde Guerre mondiale. À l'image de nombreux autres forts de la ville, Beauregard, désormais obsolète, est peu à peu abandonné. C'est ainsi que de nombreux éléments architecturaux sont dégradés, par l'usure du temps. Récemment, la ville de Besançon, devenue propriétaire du site, a réhabilité le site du fort en y aménageant un square, offrant un panorama sur la vieille ville et un lieu de convivialité aux Bregillots et aux Bisontins.

Grenadiers à cheval de la Garde impériale

Grenadier à cheval de la Garde impériale, par Hippolyte Bellangé.
Grenadier à cheval de la Garde impériale, par Hippolyte Bellangé.

Les grenadiers à cheval de la Garde impériale sont un régiment de cavalerie lourde de la Garde impériale sous le Premier Empire. Ayant déjà fait partie de la Garde consulaire, les grenadiers à cheval deviennent le principal régiment de cavalerie de la Vieille Garde lorsque la Garde impériale est créée en 1804.

Leur effectif théorique maximal est de plus de 1 100 officiers et hommes de troupe, commandés par un général de division ou par un général de brigade expérimenté. Ils sont parfois considérés comme l'un des meilleurs régiments de cavalerie lourde de leur temps.

Participant rarement au combat pendant les guerres napoléoniennes, ils sont généralement gardés en réserve, aux côtés de Napoléon, au cours des batailles les plus importantes de 1804 à 1815. Lorsque le régiment prend part au combat, comme lors des batailles de Marengo, Austerlitz, Eylau, Hanau et Waterloo, ainsi que pendant un certain nombre d'actions en 1814, les résultats sont généralement décisifs. Le régiment est dissous en 1815, après la chute de Napoléon et la Seconde Restauration des Bourbons.

Joseph Joffre

Portrait du général Joffre en 1915.
Portrait du général Joffre en 1915.

Joseph Joffre, né le à Rivesaltes (Pyrénées-Orientales) et mort le à Paris, est un militaire français. Il s'illustre notamment comme généralissime et maréchal de France durant la Première Guerre mondiale.

Après un début de carrière marqué par les expéditions coloniales (Tonkin, Soudan français et Madagascar), il est nommé en 1911 chef d'État-Major général de l'Armée, notamment parce qu'il est un spécialiste de la logistique ferroviaire. En 1914, en tant que commandant en chef des armées, il met en œuvre le plan de mobilisation et de concentration (le plan XVII), puis fait appliquer le principe de l'« offensive à outrance », alors enseigné à l'École de guerre, qui se révèle extrêmement coûteux en vies humaines, notamment lors de la bataille des Frontières. Il est ensuite l'artisan de la victoire alliée lors de la bataille de la Marne.

Confronté à l'impasse de la guerre de position sur le front Ouest, ses offensives de l'hiver 1914-1915 (en Champagne), du printemps 1915 (en Artois), de l'automne 1915 (de nouveau en Artois et en Champagne) et de l'été 1916 (sur la Somme) échouent. Fin 1916, il est élevé à la dignité de maréchal de France et remplacé par le général Nivelle. En , il conduit avec Viviani la délégation française envoyée aux États-Unis et convainc le président Wilson de hâter la formation et l'envoi de l'armée américaine sur le front. En 1918, il est élu à l'Académie française.

Lanciers lituaniens de la Garde impériale

Trompette du 3e régiment de lanciers de la Garde impériale.
Trompette du 3e régiment de lanciers de la Garde impériale.

Le 3e régiment de chevau-légers lanciers de la Garde impériale est une unité de cavalerie légère de la Garde impériale, créée par Napoléon Ier et en service dans l'armée française de à .

Formé pendant la campagne de Russie avec des membres de la noblesse lituanienne, le régiment est placé sous le commandement du général Jan Konopka, major des lanciers polonais de la Garde. Chargés de se rendre à Minsk en octobre 1812, deux escadrons sous les ordres de Konopka sont anéantis en chemin à Slonim par les troupes russes ; les deux derniers escadrons constituent dès lors le noyau du corps. Le 3e lanciers est finalement dissout le 22 mars 1813 et ses éléments incorporés aux lanciers polonais de la Garde impériale.

Napoléon se rend rapidement compte du potentiel militaire qu'offrent les Lituaniens, et souhaite créer une grande armée lituanienne. Il s'occupe personnellement des unités de la Garde impériale, comptant, en plus des lanciers lituaniens, un escadron de tartares lituaniens.

La Tanche

Silhouette approximative du chalutier patrouilleur La Tanche, vers 1918.
Silhouette approximative du chalutier patrouilleur La Tanche, vers 1918.

La Tanche est un navire français utilisé pour diverses activités entre son inauguration en 1918 à La Rochelle et son naufrage en 1940 à la sortie de la rade de Lorient.

Le navire commence son service pour la Marine française en 1919 comme patrouilleur. Il est ensuite racheté par le secrétariat à la marine marchande en 1920 afin d'être reversé à l'Office scientifique et technique des pêches maritimes, et d'y servir jusqu'en 1928. Il est par la suite racheté par un armateur de Fécamp et est utilisé comme navire de pêche jusqu'en 1940.

Lors de la bataille de France, il rejoint le port de Lorient, le , et y embarque près de 250 personnes qui fuient l'avancée des troupes allemandes. Le même jour, il saute sur une mine dans la passe ouest des Courreaux de Groix à 16 h 10. Seule une douzaine de passagers et de membres de l'équipage survivent au naufrage.

Lycée militaire de Saint-Cyr

Vue d'une partie des bâtiments.
Vue d'une partie des bâtiments.

Le lycée militaire de Saint-Cyr (ou Coldo) est l'un des six lycées de la Défense (anciens lycées militaires) du ministère de la Défense français, situé sur la commune de Saint-Cyr-l'École, dans le département des Yvelines. Il se situe dans un cadre historique particulièrement riche : en effet, l’ont précédé le lycée la Maison royale de Saint-Louis, le Prytanée militaire et l'École spéciale militaire. Les devises du lycée sont « Plutôt mourir » et « La véritable école du commandement est donc la culture générale ».

Le but premier du lycée est l'aide à l'éducation des jeunes dont les parents sont au service de l'État, et ce n'est que pour les classes préparatoires aux grandes écoles qu'il effectue sa mission de formation des jeunes élèves-officiers.

Mobilisation française de 1914

Colonne de soldats du 66e régiment d'infanterie marchant, des petits drapeaux au bout des fusils, vers la gare de Tours le 5 août 1914 au matin ; ils arrivent à Flavigny-sur-Moselle (près de Nancy) le 6 août.
Colonne de soldats du 66e régiment d'infanterie marchant, des petits drapeaux au bout des fusils, vers la gare de Tours le 5 août 1914 au matin ; ils arrivent à Flavigny-sur-Moselle (près de Nancy) le 6 août.

La mobilisation française de 1914 est l'ensemble des opérations au tout début de la Première Guerre mondiale permettant de mettre l'armée et la marine françaises sur le pied de guerre, avec notamment le rappel théorique sous les drapeaux de tous les Français aptes au service militaire. Planifiée de longue date, l'affectation de chaque homme était prévue selon son âge et sa résidence.

Déclenchée en réaction aux mesures équivalentes prises par l'Allemagne, la mobilisation française s'est déroulée en 17 jours, du 2 au 18 août 1914, comprenant le transport, l'habillement, l'équipement et l'armement de plus de trois millions d'hommes dans tous les territoires français, essentiellement en métropole mais aussi dans certaines colonies, puis leur acheminement par voie ferrée essentiellement vers la frontière franco-allemande de l'époque.

Un tel évènement a eu des conséquences politiques (« l'Union sacrée »), sociaux-économiques (à cause du départ de la quasi-totalite des jeunes hommes) et bien sûr militaires (le début de la bataille des frontières). C'est la première fois qu'une mobilisation générale est décrétée en France ; la seconde a eu lieu en 1939.

Tartares lituaniens de la Garde impériale

Tartares lituaniens (par Bronisław Gembarzewski, 1897).
Tartares lituaniens (par Bronisław Gembarzewski, 1897).

Les Tartares lituaniens étaient des combattants musulmans regroupés en une unité de cavalerie légère de la Garde impériale, créée par Napoléon Ier et ayant servi dans l'armée française de 1812 à 1814. Descendants de familles tatares originaires de Crimée, ils furent organisés en un escadron (qui comptait dans ses rangs un imam) au début de la campagne de Russie à laquelle ils prirent part sous les ordres du chef d'escadron Achmatowicz. À la suite de la mort de ce dernier à Vilna, le capitaine Ulan prit le commandement de ce corps à l'existence plutôt éphémère, qui participa ensuite aux campagnes d'Allemagne et de France avant d'être dissous à la Première Restauration.

Du fait de leur petit effectif, les cavaliers tartares combattaient souvent au sein de régiments plus importants, tels que le 1er régiment de lanciers polonais de la Garde impériale. L'uniforme, en particulier celui des trompettes, n'est connu que grâce aux documents du « manuscrit de Marckolsheim » publié en 1960. Au début, la tenue était principalement verte (couleur importante pour les musulmans), mais cette teinte distinctive ne fut ensuite arborée que sur la flamme du bonnet ; ce dernier présentait également des insignes religieux, à savoir un croissant surmonté d'étoiles en cuivre.

PA 2

Le PA 2 (Porte-avions 2, en anglais CVF FR pour Carrier Vessel Future French), est le nom provisoire du programme de porte-avions français que, depuis 2003, le gouvernement français prévoit de construire sur la base du CVF britannique, classe Queen Elizabeth de la Royal Navy. Il permettrait à la Marine nationale française de disposer à nouveau vers 2020 d'un groupe aéronaval projetable en permanence.

Prométhée (Q153)

Photographie du Prométhée en 1932.
Photographie du Prométhée en 1932.

Le Prométhée est un sous-marin français de la classe 1 500 tonnes lancé en 1930 à Cherbourg. Le 7 juillet 1932, alors qu'il navigue en surface au cours de ses essais, le sous-marin coule soudainement au large du cap Lévi (Manche) sans raison apparente, entraînant la mort de 62 de ses 69 hommes d'équipage et causant une vive émotion en France. L'épave est localisée le lendemain mais les tentatives de sauvetage et de renflouement restent vaines. Les témoignages des survivants ont permis d'établir que le naufrage est vraisemblablement dû à une ouverture soudaine des purges de plongée.

Pluton (1928)

Lignes approximatives du Pluton.
Lignes approximatives du Pluton.

Le Pluton est un croiseur mouilleur de mines de la marine nationale française mis sur cale en 1928 par l'arsenal de Lorient. Il est aussi capable d'embarquer un millier d'hommes, dans le rôle de transport de troupes rapide. Peu après sa mise en service, il est modifié et devient un navire-école de canonnage, remplaçant le vieillissant Gueydon.

Peu avant le début de la Seconde Guerre mondiale, il revient à son rôle d'origine et la plupart des équipements d'instruction au tir sont débarqués. Au début de la guerre, il est alors envoyé à Casablanca pour y mouiller un champ de mines défensif en face du port. Le , lors d'une mauvaise manipulation, une mine explose, provoquant la mise à feu des autres mines du bord qui détruisent le bâtiment, tuant environ 200 marins.

AMX-30

AMX-30B.
AMX-30B.

L'AMX-30 est la deuxième génération de char de combat principal qui a équipé l'armée française pendant plus de trente ans. Ce char de deuxième génération a été construit à environ 3 500 exemplaires dont plus de 1 100 versions dérivées à partir de 1966 (dont la moitié exportée). Son châssis a été utilisé pour développer d'autres systèmes blindés tels le char de dépannage AMX-30D ou le véhicule d'emport du missile Pluton.

Conçu par les Ateliers de construction d'Issy-les-Moulineaux (AMX), l'AMX-30 est un assemblage d'acier coulé et corroyé. Sa tourelle est coulée d'une seule pièce. L'équipage se compose de quatre hommes. Le pilote est assis à l'avant gauche du châssis et les trois autres membres de l'équipage (le chef de char et le tireur à droite, le chargeur à gauche) sont installés dans la tourelle.

L'AMX-30B est mis en service à partir de 1967. Le premier régiment à en être équipé est le 503e régiment de chars de combat à Mourmelon, suivi du 501e à Rambouillet. Les régiments blindés des forces françaises en Allemagne sont équipés par les séries suivantes sorties des ateliers de Roanne. L'ordre de bataille décidé en 1967 prévoit un régiment de chars AMX-30 pour chacune des quinze brigades des cinq divisions mécanisées alors en service.

Au début des années 1980, environ 1 210 AMX-30 ont été en ligne en compagnie de 1 010 AMX-13. Au , un total de 1 258 chars AMX-30 sont en service dans l'armée de terre française ; 1 217 en France et les Forces françaises en Allemagne soit 843 AMX-30B2 et 415 AMX-30 de première génération ; 1 108 sont dans des formations d'active et 109 dans des unités « écoles » réparties dans les 19 régiments de chars de combat et dans les escadrons blindés des régiments d'infanterie mécanisée des trois corps d'armée de la 1re armée française ; 41 AMX-30B2 sont affectés aux Forces françaises à Berlin. L'AMX-10 RC, le seul autre engin ayant un canon de 105 mm, est lui présent à 268 unités à cette date. Les AMX-30B sont retirés en 1997.

Son armement principal est un canon GIAT CN-105 F1 à âme rayée d'un calibre de 105 mm, opéré par le tireur ou le chef de char (qui a une commande prioritaire), et la télémétrie optique est opérée par le chef de char qui définit la cible, calcule la distance et transmet les informations verbalement au tireur. L'AMX-30B est reconnaissable de l'AMX-30B2 par les optiques de télémétrie de part et d'autre de la tourelle.

L'AMX-30 dispose en armement secondaire d'un canon automatique coaxial de 20 mm, en remplacement de la mitrailleuse de 12,7 mm d'origine, et armant également l'AMX-10 P. Celui-ci a pour particularité de pouvoir être sur-pointé en site, indépendamment du canon principal, pour servir de DCA légère. Une mitrailleuse de 7,62 mm couplée à un projecteur (pouvant recevoir un filtre infrarouge pour la vision de nuit) est fixée sur le tourelleau et commandée depuis l'intérieur par le chef de char. Des lance-pots fumigènes disposés de part et d'autre de l'arrière de la tourelle complètent la défense rapprochée de l'engin blindé...

Bombardement de Mogador

Bombardement de Mogador, 15 août 1844, Serkis Diranian.
Bombardement de Mogador, 15 août 1844, Serkis Diranian.

Le bombardement de Mogador est une attaque navale lancée entre les et par le royaume de France contre la ville marocaine de Mogador (actuelle Essaouira), dans le cadre de la guerre franco-marocaine qui oppose les deux pays suite au soutien que porte le sultan Moulay Abderrahmane à l'émir Abdelkader.

Le gouvernement français envoie une escadre de 15 navires commandée par François d'Orléans, qui, après avoir bombardé Tanger, s'attaque à Mogador. Du côté marocain, la ville est protégée par de longs remparts qui protègent son port et sa kasbah et qui comprennent des bastions et des batteries. L'îlot de Mogador, situé à seulement 1,2 km de la ville, est également protégé par cinq bastions.

Après de premiers échanges de tirs d'artillerie contre les fortifications de la ville qui tournent à l'avantage des Français, le corps expéditionnaire français débarque sur l'îlot de Mogador et s'en empare après une farouche résistance marocaine. Les Français s'emparent ensuite du port sans rencontrer de résistance, alors qu'entre-temps, des tribus Masmouda de la région en profitent pour attaquer la ville et la piller.