Wikipédia:Pastiches/Dahu

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Le dahu, parfois orthographié dahut, (Dahutus) est un genre d'animal brun-gris dont la principale caractéristique est une chiralité sur la longueur des pattes. Les deux pattes de l'un des côté de l'animal sont plus courtes que celles de l'autre côté, ce qui lui donne un avantage certain pour circuler à flanc de montagne, ce qui l'empêche cependant d'effectuer un demi-tour. Le côté où les pattes sont plus courtes détermine le sens dans lequel tourne le dahu autour des montagnes.

Cette étonnante adaptation à son habitat lui permet d'être toujours parfaitement stable quand il en parcourt les flancs. Le dahu se trouve des Pyrénées aux Alpes. L'espèce Ardennaise est aussi dénommée daru. L'espèce vosgienne est dénommée darou. Le nom dairi est parfois employé dans le Jura. Lors du siècle dernier, une espèce s'est même adaptée dans le Nord-Pas-de-Calais et en Belgique sur les terrils. On en trouve aussi une espèce semi-aquatique le long des berges de la Loire, dont les pattes les plus courtes sont palmées, ce qui lui permet de faire demi-tour dans l'eau aux extrémités du fleuve pour repartir sur l'autre berge. Très récemment une variété a été découverte en Camargue, mais son mode de vie n'est pas parfaitement connu.

La chasse au dahu[modifier le code]

La chasse au sifflet[modifier le code]

La chasse au sifflet peut se pratiquer en toute saison, attention toutefois aux périodes de chasse !

Cependant comme les plus avertis d'entre vous l'auront certainement déjà noté, l'atout précédemment cité a toutefois un revers : les chasseurs ont en effet mis au point une terrible technique de chasse :

  • Le chasseur se cache dans un buisson et attend qu'un dahu passe à proximité. Là est tout le secret : il faut prendre son mal en patience et attendre que le dahu soit assez loin. Une fois l'animal presque hors de vue, il suffit d'émettre un petit sifflement en utilisant sa lèvre supérieure, sa lèvre inférieure et sa langue (plusieurs techniques sont paraît-il utilisées pour émettre ce sifflement).
  • Le dahu, piégé par sa légendaire curiosité, se retourne.
  • Et là, comme dirait l'autre, c'est le drame. Ne bénéficiant plus de son appui stable à la montagne, et étant au contraire en total déséquilibre, il choit au plus grand plaisir du chasseur susnommé.

La chasse au dahu (très prisée en Lorraine et en Bretagne) s'exécute en groupe, et le chasseur cité ci-dessus (qui émet le sifflement) est le membre expert du groupe.

L'absorption préalable de boissons à forte teneur en alcool éthylique par les chasseurs favoriserait l'observation du dahu.

Certains chasseurs lorrains rapportent qu'il est possible d'améliorer grandement les chances de rencontre avec l'animal en emportant sur soi des restes de vieux choux. L'odeur caractéristique permettrait de se faire passer pour un(e) partenaire en rut. De plus, le dahu étant un animal nocturne, il convient de le chasser entre le crépuscule et l'aube.

Autres méthodes de chasse hivernale[modifier le code]

Les deux méthodes suivantes ne peuvent se pratiquer que durant les mois d'hiver:

La chasse au poivre[modifier le code]

Cette méthode est facile à pratiquer car il suffit de se munir d'un moulin à poivre mais demande une extrême patience ainsi qu'un prodigieux sens de l'observation.

La première difficulté consiste à repérer un lieu de passage de dahut. Étant donné les mœurs nocturnes de l'animal, cela peut nécessiter plusieurs nuits d'affut. Lorsqu'un chemin est sans conteste identifié comme un chemin à dahut, il suffit de disposer une très grosse pierre plate en son sommet en travers du sentier.

À l'aide du moulin à poivre, donner plusieurs tours de moulin sur la partie supérieure plate de la pierre. Ensuite, il faut se mettre à l'affut à proximité et attendre que passe le dahut. La difficulté de cette chasse est qu'elle ne peut se pratiquer que lorsque la couche de neige atteint ou dépasse une coudée (30 cm). Le dahut étant doté d'un odorat très sensible, il faut s'enterrer dans la neige et bien recouvrir son affut pour éviter d'être repéré par l'animal.

En supposant que le chasseur ait correctement disposé son affut, lorsque surviendra le dahut, il sentira le poivre mais pas l'humain. Attiré par cette odeur qu'il ne connait pas, il va s'approcher de la pierre et respirer un grand coup. À ce moment, il va éternuer et comme sa tête surplombe la pierre plate, il va s'assommer contre celle-ci. Il suffit alors de récupérer l'animal en le mettant dans un sac.

Mais comme le dahut, à l'instar du bouquetin ou du chamois, est habitué aux combats tête contre tête, il ne lui faut que quelques secondes pour récupérer du choc avant de s'enfuir. C'est pourquoi la distance entre l'affut et la pierre doit être aussi courte que possible pour s'emparer de l'animal quoiqu'aussi grande que nécessaire pour ne pas se faire détecter par le dahut.

La bonne distance s'apprend à l'usage, comme tout bon chasseur de dahut sachant qu'il faut le chasser sans chien le sait si bien !

La chasse à la jute[modifier le code]

Contrairement à la chasse au poivre qui se pratique surtout dans les Alpes après la tombée de la neige, la chasse à la jute se pratique principalement dans le Jura aux mois de novembre et décembre avant la tombée de la neige.

Comme pour la chasse au poivre, il faut au préalable avoir bien reconnu les habitudes de l'animal, en particulier son lieu d'abreuvement. Le dahut est à juste titre réputé pour la constance de ses habitudes. Lorsqu'on a identifié la portion de ruisseau où il va se désaltérer, il suffit de se rendre à cet endroit à la tombée de la nuit avec un sac de jute (sac à pommes de terres).

Pour éviter d'être repéré par l'odorat très sensible du dahut, il suffit de se déchausser et de se tenir dans le courant du ruisseau tout en tenant également le sac de jute sous l'eau après avoir déposé une motte de terre herbeuse à l'intérieur du sac.

Pour que l'odeur des pieds soit bien noyée par l'eau du ruisseau, il est habituellement recommandé de se tenir dans une eau qui atteigne les genoux.

Lorsque le dahut viendra boire, en principe entre 3 et 4 heures du matin, il sera attiré par la touffe d'herbe qu'il tentera de brouter tout en se désaltérant. Refermer le sac de jute sur la tête de l'animal avant de l'y faire entrer tout entier est un jeu d'enfant qui récompensera le chasseur de sa longue attente !

Liste des espèces[modifier le code]

  • Dahutus montanus
    • Dahutus montanus levogyrus
    • Dahutus montanus dextrogyrus
    • Dahutus montanus anterius
      • Dahutus montanus anterius levogeniculu
      • Dahutus montanus anterius dextrogeniculus
    • Dahutus montanus posterius
      • Dahutus montanus posterius levogeniculu
      • Dahutus montanus posterius dextrogeniculus

Espèces voisines[modifier le code]

Dahutus urbanus[modifier le code]

D'après le Comité d'études du dahu de Gap, il y aurait une autre espèce de dahu, plus urbaine et d'ailleurs appelée Dahutus urbanus, qui serait parfaitement adaptée à nos célèbres trottoirs. En revanche le dahu urbain est en général limité à un espace géographique restreint correspondant à ce que l'on appelle communément un Pâté de maisons. Certains dahus urbains ont toutefois la possibilité de passer de pâtés en pâtés en utilisant les Dos d'âne.

Note : ne pas les confondre avec les monômes que certains étudiants constituent les soirs de résultats aux examens.

Dahutus montanus anterius/posterius[modifier le code]

Gravure du Paléolithique supérieur représentant un ancêtre du Dahutus montanus posterius (Sud Oranais, Algérie). Remarquez la taille des pattes arrières.

Il existerait aussi un autre type de dahut des montagnes : il s'agirait d'un dahut avec les pattes avant (anterius) ou arrière (posterius) plus courtes que les autres. La chasse s'effectue de la même manière sinon que le dahu tombe en se retournant. Celui qui siffle se met alors en contrebas du gibier si celui-ci possède les pattes les plus courtes à l'avant. Un dahu dont les pattes les plus courtes sont à l'arrière, conserve cependant une certaine stabilité en cas de retournement rendant sa chasse plus difficile. Ces espéces sont cependant menacées : selon les cas, ces dahu finiraient par dépérir en bas des vallées, alors que les autres se retrouveraient coincés au sommet des montagnes. Cependant, Dame Nature, dans sa bienveillance et face à cette disparition annoncée, gratifia ce type de Dahutus de deux nouvelles sous-espèces, découvertes respectivement en 1807 et en 1822: le Dahutus montanus anterius/posterius levogeniculus et le Dahutus montanus anterius/posterius dextrogeniculus, qui se déplacent latéralement grâce à leurs articulations génuviales situées sur le côté. Leur présence se remarque généralement par une étroite bande d'herbe très rase tout autour de massifs montagneux. En étant très patient, on peut éventuellement en voir passer. Malheureusement, cette espèce semble aussi menacée, pour des raisons encore inconnues.

Dahutus montanus dextrogyrus/levogyrus[modifier le code]

Il existe donc deux sous-espèces bien marquées, le dahu dextrogyre (Dahutus montanus dextrogyrus) qui tourne dans le sens des aiguilles d'une montre, et le dahu lévogyre (Dahutus montanus levogyrus) qui tourne en sens inverse. Ces deux sous-espèces, bien qu'interfécondes, ne s'hybrident que très rarement dans la nature (seuls quelques rares cas de copulations acrobatiques ont été observés).

Dahupotame (Dahutus fluvialis)[modifier le code]

Comme indiqué en introduction, des sous-espèces de dahus se trouvent sur les rives de la Loire. Dans ce dernier cas, la taxonomie est plus problématique, du fait que les animaux se déplacent le long du fleuve sur les berges en pentes, et ne tournent que vers l'embouchure ou près de la source, grâce à leurs pattes les plus courtes qui sont palmées. Les dernières données de la biologie moléculaire ont montré que les deux sous-espèces semi-aquatiques dérivaient chacune indépendamment des deux sous-espèces montagnardes. La taxonomie initiale, qui tendait à établir quatre sous-espèces a été revue:

  • Le dahu allant vers la mer par la rive droite (Dahutus fluvialis dextromareas)
  • Le dahu allant vers la mer par la rive gauche (Dahutus fluvialis levomareas)
  • Le dahu allant vers la source par la rive droite (Dahutus fluvialis dextrosurcia)
  • Le dahu allant vers la source par la rive gauche (Dahutus fluvialis levosurcia)

En effet, les dahus de montagne s'aventuraient fréquemment sur les berges du fleuve, mais finissaient souvent noyés en mer. Les premières observations conduisaient au dénominations Dahutus fluvialis dextromareas et Dahutus fluvialis levomareas, suivant la berge où ils avaient été observés. Les dahus observés en direction de l'amont, Dahutus fluvialis dextrosurcia et Dahutus fluvialis levosurcia ont d'abord été identifiés comme des dahus tombés dans des remous du fleuve et rejetés par hasard sur la berge opposée. En effet, ils sont incapables de tourner correctement dans l'eau afin d'arriver sur la berge opposée, leurs pattes les plus longues les rejetant toujours sur la même berge. Mais en fait il ne s'agissait là que de cas particuliers, tels que ceux qui ont donné naissance à une mutation aux pattes palmées d'un côté approprié. La difficulté de classification vient du fait que les dahus qui tournent à droite dans l'eau sont les descendants des dahus lévogyres de montagne (D. montanus levogyrus), et que ceux qui tournent à gauche sont descendants de D. montanus dextrogyrus. La nouvelle taxonomie donne donc deux sous-espèces semi-aquatiques:

  • Le dahu à pattes courtes et palmées à droite, apparenté à D. montanus dextrogyrus, et tournant à gauche dans l'eau: Dahutus dextrofluvialis lévogyrus, qui circule sur le côté droit du fleuve;
  • Le dahu à pattes courtes et palmées à gauche, apparenté à D. montanus levogyrus, et tournant à droite dans l'eau: Dahutus levofluvialis dextrogyrus, qui circule sur le côté gauche du fleuve.

Une source d'erreur fréquente serait de confondre rive et côté, la rive gauche restant la même que l'on se dirige vers la source ou vers la mer, puisque définie par le côté gauche lorsque l'on se dirige vers la mer. Dans le cas de la Loire elle correspond le plus souvent au côté sud.

Cette nouvelle construction de l'arbre évolutif des dahus, en conformité avec les principes de parcimonie, constitue une immense progression dans la connaissance de l'évolution de cet animal, mais aussi une magnifique illustration d'un cas de convergence évolutive. Les deux branches de dahus aquatiques sont en effet apparues indépendamment deux fois pour donner des résultats parfaitement similaires, si l'on fait abstraction de la chiralité.

Autres taxonomies[modifier le code]

Certains zoologues hétérodoxes identifient l' ascentus lateralis avec le dahu.

Dans le reste du monde[modifier le code]

Dahu lévogyre de sous-race québécoise se déplaçant à cloche-pieds sur une surface plane (sur quelques mètres seulement) . À noter: la différence évidente de taille des pattes et l'utilisation de la queue pour maintenir l'équilibre. À droite, son terrier est marqué par un groupe de Tulipa sylvestris; d'autres populations utilisent plutôt des Adansonia digitata. L'abondance de la fourrure est une adaptation au climat local rude.

Des étudiants expatriés ont reporté l'existence de dahus hors de France. On le retrouve en effet en Espagne, en Suisse, en Italie et en Belgique (sur les terrils). Des individus ont même été observés en Amérique du Sud et sur le mont du Kilimandjaro. Phénomène étonnant, la prévalence de sous-espèces dextrogyrus, de seulement 28,4 % pour les espèces européennes, atteint pour les espèces sud-américaines et africaines 77,1 %, ceci étant dû aux effets de la force de Coriolis.

De récentes études sur le dahu affirment qu'il y a environ 500 dahus en tout en Amérique du Nord. Pour l'instant, seuls les Dahutus montanus y ont été répertoriés. Sa présence en Amérique s'expliquerait peut-être par les sectes dahuistes qui existaient au 16e siècle qui exportèrent l'animal. On les retrouve dans certaines régions précises des États-Unis et du Canada. La plus grande concentration de dahus en Amérique du Nord se trouve dans les Montagnes Rocheuses du sud-est des États-Unis, mais on peut en trouver un peu partout où le climat le permet. On peut, par exemple, en chasser dans la région du Bouclier canadien, au Québec ce qui prouve à quel point l'animal a réussi à s'adapter à des habitats très variés.. La chasse y est d'ailleurs plus contrôlée qu'en France.

Protection du dahu[modifier le code]

Hors de son habitat naturel (les flancs de montagne, les rives des fleuves et les trottoirs), le dahu est un animal très vulnérable. Pour éviter qu'il subisse le même sort que le dodo de l'île Maurice, sa chasse a été réglementée : elle ne peut avoir lieu que les 29 février et les 1er avril.

La partie montagneuse de la commune de Reignier, la « Colline », située à l'ouest de la ligne de chemin de fer, a été classée zone de protection du dahu, par arrêté de biotope du Préfet de la Haute-Savoie en date du 1er avril 1967. La chasse au dahu y est strictement interdite, de même que sa photographie. Des aires spéciales de retournement pour dahu ont été aménagées, grâce à l'aide généreuse de la Direction départementale de l'agriculture. (Le Monde du 1er avril 2001)

Paléontologie et archéologie[modifier le code]

L'ancêtre lointain du dahu serait le Dahuterium agilis du moyen Trias, dont on a retrouvé des exemples à Aubenas en Ardèche (Montenat, 1970). Les peintures rupestres de Julma-Olkky, en Finlande, montrent des chasseurs poursuivant un mammifère aux pattes asymétriques. Il est mentionné dans un manuscrit de Johannes de Sacromonto, datant de la fin du XIVe siècle. Le linguiste Horning rapporte avoir participé à une chasse au dahu dans la Haute-Saône en 1920.

Alimentation[modifier le code]

Appartenant à la famille des mustélocanidés (certaines sources parlent plutôt des dahudacés), quelque part entre la fouine et le renard, le dahu est un opportuniste, en mesure de s'alimenter partout et en tout temps. En hiver il se nourrit de mousses et de lichens; en été il peut se procurer de fines herbes, de petits fruits, des escargots, des insectes et des araignées. Il se nourrit surtout de nuit. Le dahu est la proie du grand-duc (Bubo bubo), de l'aigle royal (Aquila chrysaetos), et, plus rarement, du milan royal (Milvus milvus).

Reproduction[modifier le code]

Le dahu se reproduit surtout par voie orale. On remarque une certaine tendance à la multiplication de l'animal en présence de groupes sportifs ou de compagnies d'explorateurs. À la saison des amours, en hiver, le dahu mâle repère la femelle grâce à son odorat, et peut parcourir des douzaines de kilomètres pour la rejoindre. Lorsqu'ils se rencontrent face à face, l'accouplement procède avec beaucoup de précautions. La femelle met ordinairement bas trois petits, qui pourraient être confondus avec des chevreaux si ce n'était des longueurs des pattes. On n'a pas encore pu déterminer les facteurs génétiques qui déterminent si le nouveau-né est dextrogyre ou lévogyre.

La légende[modifier le code]

D'un point de vue étymologique, le mot dahu proviendrait de la princesse Dahut de Bretagne. Elle donna les clefs des écluses de sa ville, Ys, au Diable. En pénitence, Dieu la transforma en un animal à la forme bizarre et poilue et aux pattes plus longues d'un côté que de l'autre.

Le dahu dans l'art[modifier le code]

Un dahu bicéphale sur le blason de la commune de Venteuil.

Blasonnement des armes de la ville de Venteuil : D'azur à la bande d'or chargée de trois clefs de gueules posées en fasce, le panneton à dextre vers la pointe, accompagnée, en chef, d'un aquilon aussi d'or et, en pointe, d'un dahu bicéphale saillant du même.

Le dahu a fréquemment été représenté par des artistes. Mais il est vrai que les critiques d'art, peu au fait des mœurs et de la morphologie de l'animal, ont fréquemment confondu celui-ci avec d'autres espèces : chèvre, bouquetin, chamois, voire cheval ou licorne. De sorte que s'est installée l'illusion qu'on ne connaissait aucune représentation plastique du dahu.

Il n'est pourtant pas malaisé d'identifier le dahu dans nombre d'œuvres d'art, même parmi les plus anciennes. Par exemple dans les motifs des grottes de Lascaux, du Pech-Merle et dans la grotte Cosquer. Nombre d'enluminures et de tapisseries médiévales représentent de splendides spécimens de dahus. Une sculpture célèbre de Picasso représentait un dahu (pyrénéen, sans doute; Picasso était catalan), mais les responsables du musée américain où elle est déposée, ont modifié la structure des pattes, en véritables ignorants. Marc Chagall a consacré presque toute son œuvre au dahu : il est facile de le constater à la simple vue d'une reproduction, même médiocre.

Le dahu en jeu de rôle[modifier le code]

Donjons et Dragons ne pouvait ignorer la force symbolique du Dahu, lequel figure donc dans le Bestiaire Monstrueux à côté de la tarasque et de la licorne. Cependant, la puissance brute de la bête est telle qu'aucun maître de donjon n'ose l'opposer à ses joueurs : en effet, indépendamment de la sous-espèce, son facteur de puissance est égal à l'altitude à laquelle il vit, en centaines de mètres. Logique à l'égard de la géographie (les héros, dans un donjon de montagne, montent à la fois en altitude et en niveau), cette règle empêche quiconque de jamais accrocher un Dahu à son tableau de chasse, de sorte que l'expression "chasse au dahu" est également valable en jeu de rôles.

Curieusement, presque aucun autre jeu n'a intégré le dahu, sans doute par crainte du ridicule. Les rares jeux sur le thème : L'Appel de Dahulu et Dahu : L'Ascension (pour le Monde des Ténèbres, où l'on jouait des Dahus-garous), ont été des échecs cuisants, les joueurs ayant, paraît-il, "l'impression de tourner en rond".

Actualité du dahu[modifier le code]

Septembre 2005 : du fait de sa parfaite adaptation à son habitat, partisans du néo-darwinisme et défenseurs de l'Intelligent design (le dessein intelligent) cherchent à récupérer le dahu comme argument ultime.

2016 : les islamistes de Daesh déclarent la guerre aux Dahus d'Asie centrale, ces "animaux du Diable", afin de détruire toute preuve soutenant la théorie de l'évolution. A ce jour, malgré plusieurs expéditions de chasse, aucun trophée n'a été exhibé.

Octobre 2018 : dans le rapport du GIEC, le Dahu fait partie des rares espèces non menacées par la montée des eaux. Autour des terrils du Nord de la France, on rapporte que des végans ont vainement cherché à attaquer des boucheries de viande de dahu.

2019 : des Gilets jaunes sont photographiés en train de nourrir des dahus vivant sur les rebords des ronds-points. Il s'agirait d'une expansion de l'espèce à un nouvel habitat, la France étant le pays qui compte le plus de ronds-points paysagés.

Gastronomie et dahu[modifier le code]

Si la chasse au dahu est si répandue et si célèbre, c'est parce que l'animal constitue un mets particulièrement recherché. La chair du Dahu est très prisée à cause de sa richesse en protéines. Alors que 100 grammes d'une viande ordinaire (viande bovine, par exemple) permettent de couvrir jusqu'à 30 % des apports nutritionnels recommandés en protéines, la valeur nutritionnelle d'un steak de dahu dépasse allègrement les 50 % des apports nutritionnels recommandés en protéines. Cette caractéristique serait due au mode de vie particulièrement sain du dahu, forcé d'arpenter continuellement les flancs de montagnes à l'air pur et vivifiant. La viande du dahu urbain ou du dahu semi-aquatique présente d'ailleurs un taux d'apports nutritionnels en protéines nettement plus faible que celle des espèces montagnardes.

Il existe diverses manières d'accommoder le dahu. Grillée, poêlée, bouillie, rôtie, sautée : la viande de dahu est l'une des plus faciles à travailler, selon l'avis des plus grands restaurateurs. Dans les Alpes et les Pyrénées, le ragoût de dahu aurait obtenu ses lettres de noblesse dès le XIe siècle, ayant permis aux habitants de résister aux plus grandes famines européennes. Depuis lors, le ragoût est resté la principale façon d'accommoder le dahu en France. On note toutefois des spécialités de pâté de dahu dans les zones plus urbaines et de pain de viande de dahu dans le Massif central. En Belgique, les carbonnades de dahu sont les plus répandues.

Le grand problème de la viande de dahu réside dans sa dégradation très rapide. Un steak de dahu peut être conservé au maximum 24 heures au frigo et 48 heures au congélateur. En raison des règles très strictes en matière de chasse au dahu (lire plus haut), on ne peut donc manger des plats de dahu que les 2 et 3 avril chaque année, ainsi que les 1er et 2 mars des années bissextiles. Ceux qui proposent du dahu en dehors de ces dates sont victimes de filières de contrebande de viande de dahu ou ne respectent pas les impératifs élémentaires d'hygiène.

Enfin, les repas constitués d'un plat de viande de dahu sont souvent sources de conflits. Dans le fameux ragoût, les parties les plus appréciées sont les cuisses de dahu. Or, l'animal étant plus en chair d'un côté que de l'autre, il s'ensuit un déséquilibre dans la répartition de la viande entre les cuisses de gauche et celles de droite. Les convives seront donc plus ou moins généreusement servis en fonction de la cuisse dont ils hériteront, ce qui ne manquera pas d'attiser des jalousies et ressentiments.

Exemple de recette de ragoût de dahu[1] :

Ingrédients :

  • 250 g d'épaule de dahu
  • 500 g de cuisse de dahu
  • 2 oignons moyens
  • 3 échalotes
  • 1 feuille de laurier
  • 1 branche de thym
  • 15 g de beurre
  • 2 c. à s. d'huile
  • 25 cl environ de bouillon de dahu (obtenu préalablement en faisant revenir les parties grasses de l'animal avec de l'eau pendant une trentaine de minutes)
  • 1 c. à s. de farine
  • Sel, poivre

Préparation :

1. Dans un plat en verre allant au four, placer le beurre et l'huile et chauffer sur feu vif. Ajouter les morceaux de poitrine et de cuisses de dahu préalablement tranchés en bandes. Faire revenir la viande en remuant régulièrement. Pendant ce temps, éplucher les oignons et les émincer finement, éplucher les échalotes et les réserver. Préchauffer le four à 180 degrés.

2. Quand la viande de dahu est bien dorée, ajouter les oignons émincés. Baisser le feu et remuer en permanence la préparation jusqu'à ce que les oignons deviennent translucides ou légèrement dorés mais jamais brulés.

3. Saupoudrer alors le mélange avec la farine. Continuer à remuer le mélange jusqu'à ce que la farine ne soit plus apparente. Verser alors le bouillon de dahu encore chaud. Continuer de remuer la préparation en grattant énergiquement le fond du plat. Compléter avec de l'eau afin que le niveau de liquide affleure le haut de la préparation.

4. Ajouter le thym, le laurier et les échalotes entières. Poivrer généreusement (la viande de dahu est encore meilleure bien épicée). Saler peu (à cause du bouillon de dahu qui relève déjà le goût de l'ensemble du plat). Couvrir le plat et le mettre au four environ 75 minutes.

5. Remuez la préparation une fois ou deux pendant la cuisson afin de s'assure que la sauce réduit normalement. Quand la cuisson est terminée, enlever le thym et le laurier et laisser refroidir un douzaine d'heures dans un endroit frais. Passé ce délais, la graisse de dahu se sera figée en surface. Il suffit alors d'enlever la couche de graisse avec une petite cuillère (environ 4 mm !), de réchauffer et de servir le ragoût de dahu.

Bon appétit !

Lien interne[modifier le code]

Liens externes[modifier le code]

Notes et références[modifier le code]

  1. Alain Sheshounet, « Document confidentiel de la NOAA » Accès libre [PDF], sur www.revelationsdeoufgedin.net, 31 février 2███