Wikipédia:Lumière sur/Louis XIV

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Portrait de Louis XIV en costume de sacre (par Hyacinthe Rigaud, 1701).
Portrait de Louis XIV en costume de sacre (par Hyacinthe Rigaud, 1701).

Louis XIV, dit « Louis le Grand » ou « le Roi-Soleil », né le au château Neuf de Saint-Germain-en-Laye et mort le à Versailles, est un roi de France et de Navarre. Son règne s'étend du — sous la régence de sa mère Anne d'Autriche jusqu'au  — à sa mort en . Son règne de 72 ans est l'un des plus longs de l'histoire d'Europe et le plus long de l'histoire de France.

Né Louis, surnommé « Dieudonné », il monte sur le trône de France au décès de son père, Louis XIII, quelques mois avant son cinquième anniversaire. Il devient ainsi le 64e roi de France, le 44e roi de Navarre et le troisième roi de France issu de la dynastie des Bourbons.

S'il n'aime guère que son principal ministre d'État, Colbert, fasse référence à Richelieu, ministre de Louis XIII et partisan intransigeant de l'autorité royale, il s'inscrit néanmoins dans son projet de construction séculaire d'un absolutisme de droit divin. Usuellement, son règne est divisé en trois parties : la période de sa minorité, troublée par la Fronde, de à , durant laquelle sa mère et le cardinal Mazarin gouvernent ; la période allant de la mort de Mazarin, en , au début des années 1680, pendant laquelle le roi gouverne en arbitrant entre les grands ministres ; la période allant du début des années à sa mort, où le roi gouverne de plus en plus personnellement, notamment après la mort de Colbert, en , puis de Louvois, en . Cette période est aussi marquée par un retour du roi à la religion, notamment sous l'influence de sa seconde femme, Madame de Maintenon. Son règne marque la fin des grandes révoltes nobiliaires, parlementaires, protestantes et paysannes qui avaient marqué les décennies précédentes. Le monarque impose l'obéissance à tous les ordres et contrôle les courants d'opinion (y compris littéraires ou religieux) de façon plus prudente que Richelieu.

La France est, pendant son règne, le pays le plus peuplé d'Europe, ce qui lui confère une certaine puissance d'autant que, jusque dans les années 1670, l'économie se porte bien grâce notamment au dynamisme économique du pays et à des finances publiques en ordre. Par la diplomatie et la guerre, Louis XIV affirme sa puissance en particulier contre les Habsbourg. Sa politique du « pré carré » cherche à agrandir et rationaliser les frontières du pays, protégée par la « ceinture de fer » de Vauban, qui fortifie les villes conquises. Cette action lui permet de donner à la France des frontières approchant celles de l'ère contemporaine, avec l'annexion du Roussillon, de la Franche-Comté, de Lille, de l'Alsace et de Strasbourg. Toutefois, les guerres pèsent sur les finances publiques et Louis XIV s'attire la méfiance des autres pays européens, qui s'allient souvent à la fin de son règne pour contrer sa puissance. C'est aussi le moment où, après la Glorieuse Révolution, l'Angleterre commence à affirmer sa puissance, notamment maritime et économique, sous le règne d'un adversaire déterminé de Louis XIV, Guillaume d'Orange.

D'un point de vue religieux, le XVIIe siècle est complexe et ne se limite pas à l'opposition entre catholiques et protestants. Parmi les catholiques, il existe sur la question de la grâce une forte opposition entre les jésuites et les jansénistes. Louis XIV doit trancher entre les divers courants de pensée religieuse en tenant compte non seulement de ses propres convictions, mais aussi de considérations politiques. Il se méfie du caractère anti-absolutiste du jansénisme, qu'il fait condamner. Concernant les protestants, il révoque l'édit de Nantes en , ce qui est généralement bien accueilli en France, mais plus mal en Europe. La question religieuse est aussi marquée par des relations tendues avec les papes, surtout avec Innocent XI, notamment sur la question du l'indépendance politique du roi et du clergé français face à Rome, et en raison de l'imprégnation du gallicanisme par le jansénisme ainsi que de la querelle du quiétisme de Fénelon