Wikipédia:Lumière sur/Le Mystère d'Edwin Drood

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Couverture du numéro du 6 septembre 1870 par Charles Allston Collins.
Couverture du numéro du 6 septembre 1870 par Charles Allston Collins.

Le Mystère d'Edwin Drood (The Mystery of Edwin Drood) est le quinzième et dernier roman de Charles Dickens, mort subitement en avant qu'il puisse le compléter, épuisé par une tournée d'adieu de douze lectures publiques de ses œuvres. Seules six des douze livraisons mensuelles projetées ont été publiées par Chapman & Hall d'avril à , avec des illustrations de Samuel Luke Fidles et une couverture de Charles Allston Collins. Paru en volume le 31 avril de cette même année avec des illustrations de Marcus Stone, le roman, quoique donnant quelques indications sur la suite qui lui aurait été destinée, laisse de nombreux mystères, que critiques et écrivains s'essayent à élucider sans discontinuer depuis 1870.

L'histoire se déroule à Cloisterham, ville imaginaire inspirée à Dickens par Rochester, dans le Kent, dont la topographie, l'architecture et l'atmosphère, bien connues de lui, qui a passé une partie de son enfance dans la ville voisine de Chatham, sont fidèlement évoquées. Elle concerne surtout le jeune Edwin Drood, orphelin promis par testament à Rosa Bud, elle aussi orpheline, union assortie d'une coquette fortune. Edwin Drood est très lié à son oncle Jasper, personnage divisé, adepte des fumeries d'opium de Londres, ainsi que chantre, maître de chœur à la cathédrale de la ville et secrètement amoureux de sa future nièce. D'autres personnages assez mystérieux, comme les jumeaux Neville et Helena Landless, venus de Ceylan, compliquent les relations liant les divers acteurs de l'histoire.

Edwin et Rosa finissent par renoncer à leur union ; soudain, Edwin disparaît, et le manuscrit s'interrompt bientôt ; faute de suite, commence ce que Paul Schlicke a appelé « l'industrie de la résolution du mystère », qui se désigne aussi par « la littérature droodienne » (Droodian literature), longue série d'investigations, d'hypothèses, de solutions et fins en tous genres ; les spéculations, d'ailleurs, continuent à alimenter la chronique des faits divers de la littérature, le dernier avatar en étant l'adaptation télévisuelle du roman en deux parties, avec une suite annoncée comme « définitive », que BBC2 diffuse les 10 et .

Pour autant, le dernier livre de Dickens, qui, certes, s'apparente à un roman policier, peut aussi être lu comme la « culmination des thèmes et des motifs de ses précédents ouvrages » (« the culmination of themes and motifs in his earlier works »), ce que d'éminents critiques comme Edmund Wilson et Angus Wilson s'attachent à analyser.