Wikipédia:Lumière sur/Chartreuse du Liget

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Panorama général de la maison haute.
Panorama général de la maison haute.

La chartreuse du Liget est un ancien monastère de chartreux, sis à Chemillé-sur-Indrois, dans le département d'Indre-et-Loire en région Centre-Val de Loire.

Fondée vers la fin du XIIe siècle par Henri II, roi d'Angleterre et comte d'Anjou, elle est le seul monastère cartusien présent en Touraine. La chartreuse se compose, comme le veut la règle, d'une maison haute au Liget même et d'une maison basse à la Corroirie. Disposition plus spécifique, l'ensemble du Liget compte également une chapelle isolée dans une clairière de la forêt de Loches, là où se sont installés les premiers moines qui fondent l'ermitage. La chartreuse prend une grande importance au Moyen Âge et à l'époque moderne où elle compte jusqu'à 25 pères et frères et contrôle plus de 2 500 ha de terres, malgré une histoire mouvementée marquée par la guerre de Cent Ans et les guerres de Religion. L'une des particularités du Liget est que sa maison basse constitue également un fief détenant les droits de justice sur son territoire depuis le Moyen Âge jusqu'à la Révolution française. Un vaste programme de reconstruction et d'agrandissement de la maison haute vient à peine d'être mis en œuvre lorsqu'il est interrompu par la Révolution française. En 1790-1791, les onze pères et frères chartreux qui résident encore au Liget sont chassés, le mobilier, la bibliothèque riche de 6 900 ouvrages et les 150 œuvres d'art dispersés ; les bâtiments (monastère, Corroirie et chapelle) sont vendus comme biens nationaux et tout ou partiellement détruits. En 2018, la maison haute et la maison basse sont toujours habitées par la famille de Côme-Edmond de Marsay, acheteur en 1837 d'une partie d'un domaine finalement reconstitué en 1899.

Au XXIe siècle, la maison haute du Liget ne conserve que les ruines de son église médiévale et un certain nombre de bâtiments, plus ou moins réaménagés, qui datent du XVIIe siècle ou de la reconstruction de 1787 comme le grand cloître. La Corroirie se présente toujours dans sa configuration médiévale. La rotonde de la chapelle du XIIe siècle et une partie des fresques qui la décorent subsistent.

De 1862 à 2015, la chapelle, la Corroirie et la maison haute sont progressivement classées ou inscrites au titre des monuments historiques. Des éléments de mobilier et des tableaux, déplacés après la Révolution à Loches ou à Chemillé-sur-Indrois même, font l'objet d'une inscription ou d'un classement dans la base Palissy des objets protégés. En 1947, la maison haute est intégrée, comme la Corroirie et les abords de ces deux groupes de bâtiments, à un site classé dans le cadre de la loi du .