Wikipédia:Lumière sur/Alliance (réseau)

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Logo du réseau (utilisé sur les cartes de membres après la Libération).
Logo du réseau (utilisé sur les cartes de membres après la Libération).

Le réseau Alliance est un réseau de renseignement de la Résistance intérieure française pendant la Seconde Guerre mondiale. Fondé par Georges Loustaunau-Lacau, officier politiquement situé à l'extrême-droite, il est composé principalement d'officiers (en grande partie de l'armée de l'Air) mais également de cadres de l'administration, et recrute dans les milieux politiques de droite. Créé au sein du régime de Vichy, il se rattache en premier lieu à l'Intelligence Service, puis aux services giraudistes après le débarquement en Afrique du Nord. Il est finalement rattaché aux services du Comité français de libération nationale, lors de la fusion de l'ensemble des services de renseignements français libres.

Son fondateur étant rapidement empêché d'exercer son commandement, c'est Marie-Madeleine Méric, alors son second, qui en prend le commandement, de juillet 1941 jusqu'en juillet 1943, date à laquelle elle part pour Londres. Son adjoint, Léon Faye, devient le chef opérationnel à partir de ce moment jusqu'à son arrestation en septembre 1943 ; leur successeur, Paul Bernard, est pris en mars 1944. Méric reprend la tête du réseau depuis Londres, répartissant l'opérationnel entre le nord (Jean Roger), le sud-ouest (Henri Battu) et le sud-est (Helen des Isnards) - et laissant à Georges Lamarque le commandement du sous-réseau Druides. Après juillet 1944, le réseau, à nouveau sous l'autorité globale de Méric revenue en France, travaille à la libération de la France au sein des forces alliées.

Réseau couvrant l'ensemble du territoire métropolitain français durant la quasi-totalité de la guerre, Alliance compte jusqu'à 1 000 membres permanents, revendiquant à la fin de la guerre plus de 2 400 recrutements, dont 431 personnes qui perdront la vie durant la guerre. C'est le plus grand réseau dépendant de l'Intelligence Service sur le territoire français ; c'est également le plus grand réseau commandé par une femme durant cette période, et plus du quart de ses membres furent également des femmes. De par leurs noms de code, inspirés pour la majeure partie de noms d'animaux, ils ont été surnommés par les services allemands « l'Arche de Noé ».

Les autorités allemandes d'occupation confient la lutte contre le réseau et ses agents aux services de contre-espionnage de l'Abwehr (Abwehr IIIF) de Lille — les premières arrestations de membres du réseau s'effectuant dans le Nord — puis de Dijon. Trois procès, se déroulant devant la Cour martiale du IIIe Reich, sont organisés pour juger les membres principaux du réseau qui ont été arrêtés ; tous ou presque sont condamnés à mort. L'ordre de faire disparaître entièrement le réseau entraîne l'exécution des condamnés, ainsi que le massacre, dans les derniers mois de la guerre, de la quasi-totalité des prisonniers arrêtés ou condamnés en tant que membres de l'Alliance, dont une centaine sont assassinés au camp de concentration de Natzweiler-Struthof.