Wikipédia:Liste des articles non neutres/René Guénon/Proposition2

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René Guénon né le 15 novembre 1886 à Blois et décédé le 7 janvier 1951 au Caire est un auteur français qui a publié près d'une trentaine d'ouvrages, certains d'entre eux à titre posthume, sur des sujets relatifs à la métaphysique, la science sacrée[1], les Etudes Traditionnelles[2], le symbolisme, l'initiation, mots dont il convient de préciser que certains d'entre eux recevront, dans son oeuvre, une définition particulière, et qui sera rappelée dans cet article.

Tout au long de son œuvre, René Guénon affirme ne pas être porteur d’une pensée individuelle particulière[3], mais se conformer à ce qu’il appelle dans plusieurs de ses ouvrages l’« Esprit traditionnel ». En plus de ses livres, René Guénon a également écrit des articles dans les revues suivantes: La Gnose, l'Initiation, Regnabit, Les Etudes Traditionnelles (faisant suite à Le Voile d'Isis) etc.

Biographie[modifier le code]

René Guénon est né à Blois le 15 novembre 1886 dans une famille bourgeoise catholique. En 1904 il est à Paris, où il étudie les mathématiques et la philosophie, matières qu'il enseignera ultérieurement; Guénon était un étudiant brillant, notamment en mathématiques, malgré une santé fragile.

Pendant sa jeunesse, il observe et s'introduit dans certains groupes et cercles occultes parisiens ainsi que dans certaines branches de la franc-maçonnerie. Il adhère en 1907 à l'Ordre Hermétique Martiniste de Papus ou il accèdera rapidement au grade de Supérieur Inconnu, avant d'en être exclu en 1909 ; à l'Église gnostique où il fut consacré évêque, sous le nom de Palingenius. Il devint sous ce nom le principal rédacteur de la revue La Gnose qu'il fonda et à laquelle il va collaborer jusqu'en 1922. Il rejoint la Loge d'inspiration maçonnique le Chapitre et Temple « INRI » du rite Primitif et Originel Swedenborgien, où il atteindra le grade de Kadosh. En 1912, il est admis à la Loge Thébah, l'un des ateliers les plus traditionalistes de la Grande Loge de France, qu'il quittera en 1914. Ces engagements de jeunesse auront leur importance puisqu'il jugera rapidement qu'il est impossible de relier toutes ces doctrines hétéroclites, pour en constituer un «édifice stable»[4].

Parallèlement, et d'après des indications d'André Préau reproduites par son éditeur et biographe Paul Chacornac, il aurait peut-être été initié à l'Hindouisme (dans un lignage initiatique remontant à Shankarâchârya) ainsi qu'au Taoisme; on sait également qu'il fut initié très tôt à l'ésotérisme islamique (Taçawuff)[5] et son nom en Islam fut Sheikh 'Abd al-Wahid Yahya.

Devenu professeur de philosophie, il fera un séjour d'une année en 1917 à Sétif, en Algérie. À la fin de la guerre, il quitte l'enseignement pour se consacrer à ses écrits, dont le premier, Introduction générale à l'étude des doctrines hindoues, paraît en 1921. À partir de 1925, René Guénon collabore à la revue dirigée par P. Chacornac Le Voile d'Isis, qui deviendra en 1935 sous son impulsion Les Études traditionnelles.

Son épouse meurt le 15 janvier 1928. Il se rend en l'Égypte en 1930, afin, semble-t-il, de chercher des documents. Il ne reviendra plus en France (il obtiendra la naturalisation Égyptienne en 1949). Au Caire, il mènera une vie austère et recueillie[6]. Il rencontrera le Sheikh Mohammad Ibrahim dont il épousera la fille, Fatma Hanem, en 1934[7]. Sa seconde épouse lui donnera deux filles (la première en 1944), puis deux fils, Ahmed et Abdel Wahid (le dernier en 1951).

À des collaborateurs qui le pressent, il donne son accord à la création en France d'une loge maçonnique, "La Grande Triade" (titre d'un de ses écrits) dont les premiers fondateurs se sépareront peu de temps après son installation[8]. Cette loge est toujours en activité.

Il décède le 7 janvier 1951, après avoir prononcé, selon les versions, les mots « El nafass khalass ! » (l'âme s'en va) ou « Allah ! Allah ! ».

Son Œuvre: introduction[modifier le code]

L'Oeuvre de René Guénon fait usage de termes fondamentaux qui reçoivent une définition précise dans ses ouvrages. Il s'agit de mots qui, bien qu'utilisés couramment pour certains d'entre eux dans plusieurs branches des sciences humaines, auraient vu selon René Guénon leur signification première se perdre ou être détournée[9]; René Guénon a insisté sur le danger que représente la perte de signification de certains mots essentiels et on rappèlera leur définition donnée dans son oeuvre dans un paragraphe ci-dessous.

L'oeuvre de René Guénon aborde un grand nombre de thèmes de nature métaphysique. Pour simplifier l'exposé, on subdivise cette présentation en deux parties: une introduction à celle-ci, relativement simple, constituée des deux paragraphes ci-dessous, et une présentation détaillée dans la prochaine section, plus longue et exhaustive.

Vue d'ensemble de son Œuvre[modifier le code]

René Guénon publie en 1921 une Introduction générale à l’étude des doctrines hindoues.

Dès cette époque, René Guénon présente une connaissance profonde et rigoureuse[10] non seulement de l’hindouisme, mais des doctrines orientales et traditionnelles en général. Il s’efforça de les exposer à un public occidental qu’il jugeait peu réceptif dans sa majorité[11]. Néanmoins Guénon n’entendit jamais s’adresser à la « masse », mais à ceux qui sont qualifiés pour comprendre son enseignement. Il se démarqua des méthodes et des milieux universitaires et préféra parler « en oriental », dépourvu de ce qu'il appelait les préjugés occidentaux[12]. Car un des plus célèbres points de l’œuvre de Guénon est cette irréductible différence qu’il établit entre Orient et Occident (titre d’un de ses ouvrages). L’œuvre de René Guénon peut d’ailleurs se diviser en quatre types de livres :

  • les expositions de principes métaphysiques, notamment Introduction Générale à l’Étude des Doctrines Hindoues (son premier ouvrage et une introduction à la Tradition en général), L’homme et son Devenir selon le Vêdânta, Le Symbolisme de la Croix et Les États multiples de l’être, Les Principes du Calcul infinitésimal ;
  • les études sur le symbolisme, dans lesquelles entrent les articles nombreux qu’il écrivit pour la revue « Le Voile d’Isis », devenue plus tard « Études Traditionnelles », et plus tard compilés par Michel Vâlsan dans Symboles [Fondamentaux] de la Science Sacrée, ainsi que son dernier ouvrage La Grande Triade ;
  • les études relatives à l’initiation: L’Ésotérisme de Dante, Aperçus sur l’Initiation, etc.);
  • les critiques du monde moderne: Orient et Occident, La Crise du Monde moderne, Autorité spirituelle et Pouvoir temporel, Le Règne de la Quantité et les Signes des Temps, etc..

Cette quadripartition n’est pas imperméable et on trouve dans chaque œuvre des éléments qui pourraient la faire entrer dans l’une ou l’autre catégorie[13]. D'ailleurs, selon les propres mots de René Guénon[14], son oeuvre ne veut aborder que des doctrines appartenant à l'ordre universel, et il présente celle-ci comme n'ayant pas de rapport avec un système philosophique particulier[15].

René Guénon fait le constat d’un monde moderne dont la définition est d’être la dégénérescence du monde traditionnel[16]. C’est par là qu’est irréductible l’opposition entre Orient et Occident : il ne s’agit pas d’une distinction géographique (bien que celle-ci soit au départ de cette dénomination) mais doctrinale[17]. Ainsi, suivant René Guénon[18] on pourrait dire que lorsque l’Occident était traditionnel (au Moyen Âge), il était « oriental ». De même, l’Orient actuel, investi par la pensée occidentale, n’est plus réellement oriental (toutefois, cet investissement doit être relativisé, étant tout extérieur et ne touchant pas l’élite, intangible par définition, mais certes de plus en plus restreinte, du monde traditionnel)[19].

Dans plusieurs livres, Guénon affirme que l’état du monde moderne témoigne de la fin du cycle de l’humanité présente (ce que signalent d’ailleurs les étymologies des termes Orient et Occident, marquant par là la pertinence de leur emploi). Il montre la disparition progressive de la tradition dans les sociétés occidentales et le désordre qui en découle, et explique également l’incompréhension existant entre Européens et Orientaux. Un des premiers apports de Guénon à l’Occident fut sa dénonciation de la « pseudo-initiation » qui existait depuis le milieu du XIXième siècle et au début du vingtième. Ce terme, défini précisément dans Le règne de la quantité et les signes des temps (chapitre XXXVI) inclut des courants désignés sous le nom de néo-spiritualisme: il s'agit d'une traduction, rappelée par René Guénon dans l'un de ses ouvrages[20] de l'anglais "neo-spiritualism" qui désigne divers mouvements apparus au XIXième siècle sous l'impulsion de Emma Hardinge-Britten[21], ou H. P. Blavatsky, entre autres: spiritisme, théosophisme[22], antroposophie, ainsi que diverses organisations d'inspiration néo-rosicrucienne[23] etc.; Guénon veut démonter, tant sur le fond que sur la forme, les organisations qui tendent selon lui à subvertir l’organisation traditionnelle qui reste en Occident, et ce par un examen minutieux de leurs discours et des évolutions des doctrines dont elles se réclament[24]. Également initié à la franc-maçonnerie, organisation qu’il estimait authentiquement initiatique, il ne cessera de dénoncer la déchéance du seul ésotérisme occidental persistant[25].

La Métaphysique orientale[modifier le code]

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René Guénon à son bureau au Caire (v. 1948)

Guénon expose une vue de la métaphysique envisagée dans un sens étymologique[26] qu'il rappelera dans ses ouvrages[27] et non comme une branche de la philosophie, comme c'était le cas en Occident. Cette métaphysique est au-delà de toute contingence par la définition qu'il en donne (la connaissance des principes universels[28]), et elle se trouve, dit René Guénon, à la source même de toutes les traditions, entendues comme émanant essentiellement de la Tradition Primordiale[29]. L’étude de la métaphysique traditionnelle et de ses rapports avec notre état d’existence, c'est à dire notre monde, est l’intérieur, le centre commun et partagé de chaque religion encore authentique. Cette vérité métaphysique est représentée d'un point de vue "extérieur", c'est à dire "exotérique", par les religions qui ont su préserver ce lien originel. C’est précisément ce support « extérieur » accessible à tous qui permet de maintenir le lien avec le Principe[30].

Guénon affirme clairement la nécessité pour toute forme ésotérique, ayant pour but ultime la « réalisation spirituelle », l’accès aux états supérieurs à l’état humain dans l’être, de se conformer ce faisant à une source traditionnelle authentique et continuellement vivante depuis sa naissance nécessairement d’origine extra-humaine souvent caractérisée par une révélation. Il insiste sur la fonction de l’intuition intellectuelle (supra-rationnelle) ou spirituelle, « réveillée » par la concentration et la méditation sur les symboles (d’origine supra-humaine) visuels (yantras) ou auditifs (mantras, Noms Divins).

Tandis que la participation à une telle forme est nécessairement soumise à des conditions d’aptitude et de motivation adéquates, la pratique d’une forme « extérieure » est accessible et à la portée de tous. Cette dernière est représentée en Occident par la religion qui a pour vocation de maintenir le lien minimal requis entre les hommes et le Principe.

En Occident, en raison de considérations doctrinales exposées dans certains de ses ouvrages[31], ce rôle incomberait au seul catholicisme. Des évolutions récentes de l’Occident et de l’Europe en particulier pourraient inciter à compléter ce propos, notamment en raison du fait la majeure partie de ses ouvrages ont été écrits entre les années 1920 et 1950. [32]. Cette question est abordée par certains auteurs[réf. nécessaire].

Quant à l’authenticité évoquée des religions qui est une vaste et « épineuse » question, elle est en tout état de cause, en suivant les développements de l’auteur, fonction de leur fidélité à la chaîne de transmission ininterrompue depuis leurs origines et à une pratique actuelle qui s’y conforme[33].

Cependant, l’état actuel de l’Occident, caractérisé par son détachement volontaire et progressif de sa propre tradition, le christianisme, et par la dégénérescence des branches majeures de sa dernière organisation initiatique, la franc-maçonnerie, rend un rétablissement de l’équilibre peu envisageable étant donné que cette situation est le résultat d’une longue évolution à travers l’histoire occidentale, qui selon Guénon, suit même un plan préétabli[34]. D'ailleurs, dans le domaine ésotérique, René Guénon précise que deux dates historiques fondamentales marquent la dégénérescence spirituelle de l'Occident: d'abord la destruction de l'Ordre du Temple en 1314 qui définit précisemment ce que René Guénon appelle la "déviation moderne"[35] et les traités de Westphalie en 1648 qui marquent la rupture de l'Occident avec ce que René Guénon définit comme le "Centre Suprême"[36].


Le but de Guénon fut donc surtout d’amener ceux qui en étaient intellectuellement capables (c’est-à-dire peu atteints par les « doctrines modernes ») à se rattacher à cette Tradition à travers diverses organisations initiatiques orientales et en tout cas à intégrer et perpétuer la doctrine traditionnelle pour sauvegarder tant que faire se peut le dépôt originel jusqu’à la fin de l’actuel cycle d’humanité :

«  Il existe encore actuellement, même en Occident, des hommes qui, par leur “constitution intérieure” ne sont pas des “hommes modernes”, qui sont capables de comprendre ce qu’est essentiellement la tradition, et qui n’accepteront pas de considérer l’erreur profane comme un “fait accompli” et c’est à ceux-là que nous avons toujours entendu nous adresser exclusivement[37].  »

Enfin, René Guénon affirme que son enseignement ne se résume aucunement à une « pensée » individuelle, « influencée » par telle ou telle « philosophie » et qu’au contraire il sort complètement du cadre moderne des sciences ou de la philosophie, en se plaçant avant tout au niveau des principes universels et de la pure métaphysique[38],[39].

Son Œuvre: présentation détaillée[modifier le code]

Dans les paragraphes de cette section sont présentés d'une part les livres formant les expositions des doctrines métaphysiques dans l'oeuvre de René Guénon, ainsi que les autres thèmes qu'il a abordés. Toute cette section représente donc le point de vue exposé dans ses livres.

Suivant ce qui a été annoncé dans la section consacrée à une vue d'ensemble de son oeuvre et concernant les questions de terminologie, on commence par rappeler les définitions des termes importants dans celle-ci.

Il faut noter qu'il a affirmé que le plus important en métaphysique était proprement inexprimable[40].

Quelques termes fondamentaux[modifier le code]

La Métaphysique.

  • Nous dirons maintenant que la Métaphysique [...] est essentiellement la connaissance de l'universel, ou, si l'on veut, des principes d'ordre universel.[41]
  • Donc, quand il s'agit de métaphysique, ce qui peut changer avec les temps et les lieux, ce sont seulement les modes d'exposition [...] et c'est aussi, évidemment, l'état de connaissance ou d'ignorance des hommes, ou du moins de la généralité d'entre eux, à l'égard de la métaphysique véritable. [...] son objet est essentiellement "un", ou plus exactement, "sans dualité", comme le disent les Hindous, et cet objet, par la même qu'il est "au-delà de la nature", est aussi au-delà du changement.[42]

Identité du connaître et de l'Etre.

  • La métaphysique affirme l'identité foncière du connaître et de l'Etre et, comme cette identité est essentiellement inhérente à la nature même de l'intuition intellectuelle elle ne l'affirme pas seulement, elle la réalise.[43]

L' Initiation.

  • La confusion entre le domaine ésotérique et initiatique et le domaine mystique [...] est une de celles que l'on commet le plus fréquemment aujourd'hui.[44]
  • [...] l'initiation proprement dite consiste essentiellement en la transmission d'une influence spirituelle, transmission qui ne peut s'effectuer que par le moyen d'une organisation traditionnelle régulière.[45]

Le Soi.

  • Le Soi est le principe transcendant et permanent dont l'être manifesté, l'être humain par exemple, n'est qu'une modification transitoire et contingente, modification qui ne saurait affecter aucunement le principe [...].[46]

La Personnalité, l'individualité et Atmâ.

  • [...] Avant eux [les théosophistes], au contraire, et en Occident même, toutes les fois qu'une distinction quelconque a été faite entre ces deux termes, la personnalité a toujours été considérée comme supérieure à l'individualité, et c'est pourquoi nous disons que c'est là leur rapport normal, qu'il y a toujours avantage à maintenir. La philosophie scolastique, en particulier, n'a pas ignoré cette distinction, mais il ne semble pas qu'elle lui ait donné sa pleine valeur métaphysique, ni qu'elle en ait tiré les conséquences profondes qui y sont impliquées. [...] Le Soi, considéré par rapport à un être [...] est proprement la personnalité [...] Cette personnalité est une détermination immédiate, primordiale et non particularisée du principe qui est appelé en sanskrit Atmâ ou Paramâtmâ [...].[47]

Samâdhi et extase.

  • [...] signalons aussi l'impropriété qu'il y a à traduire samâdhi par "extase"; ce dernier mot est d'autant plus fâcheux qu'il est normalement employé, dans le langage occidental, pour désigner des états mystiques, c'est à dire quelque chose qui est d'un tout autre ordre et avec quoi il importe essentiellement d'éviter toute confusion : d'ailleurs, il signifie étymologiquement "sortir de soi-même" (ce qui convient bien au cas des états mystiques), tandis que ce que désigne le terme de samâdhi est, tout au contraire, une "rentrée" de l'être dans son propre Soi.[48].

Forme, matière, essence et substance.

  • Entendues [...] par rapport aux êtres particuliers, l'essence et la substance sont en somme la même chose que ce que les philosophes scolastiques ont appelé "forme" et "matière"; mais nous préférons éviter l'emploi de ces derniers termes, qui, sans doute par suite d'une imperfection de la langue latine à cet égard, ne rendent qu'assez inexactement les idées qu'ils doivent exprimer [...][49].

La matière et le principe d'individuation.

  • Les individus d'une même espèce participent tous d'une même nature, qui est proprement l'espèce même, et qui est également en chacun d'eux; qu'est-ce qui fait que, malgré cette communauté de nature, ces individus sont des êtres distincts et même, pour mieux dire, séparés les uns des autres ? [...] "matière" ou "quantité" apparaît proprement comme un principe de "séparativité"[50].


Le noyau métaphysique de son oeuvre[modifier le code]

L'exposé des doctrines métaphysiques, qui forme la clef de voute de l'oeuvre de René Guénon, est constitué des ouvrages suivants[51]:

  • Introduction générale à l'étude des doctrines hindoues,
  • L'homme et son devenir selon le Vedântâ,
  • Les états multiples de l'Etre,
  • Le symbolisme de la Croix,
  • La métaphysique orientale.

L'Introduction générale à l'étude des doctrines hindoues[modifier le code]

Cet ouvrage, publié en 1921, et dont certains thèmes seront repris dans l'exposé qu'il donnera à la Sorbonne le 17 décembre 1925 ('La métaphysique orientale'), est constitué de quatre parties :

  • La première partie, "Considérations préliminaires", expose les raisons pour lesquelles l'orientalisme n'a pu, selon René Guénon, comprendre les doctrines orientales : le "préjugé classique" qui consiste en le "parti-pris d'attribuer aux Grecs et aux Romains l'origine de toute civilisation", la méconnaissance de certains types de relations entre les peuples anciens, les difficultés linguistiques ainsi que des confusions sur des questions de chronologie, rendues possibles par l'ignorance de l'importance d'une transmission orale qui précéderait considérablement, et dans une proportion indéterminée, la formulation écrite.
  • "Les modes généraux de la pensée orientale" s'intéresse aux principes d'unité des civilisations orientales, à la définition de la notion de "tradition", de "métaphysique", à la distinction fondamentale entre "tradition" et "religion", "métaphysique" et "système philosophique", ainsi qu'aux rapports de la métaphysique et de la théologie. Sont également introduits les termes d' "ésotérisme" et d' "exotérisme" et un chapitre est consacré à la "réalisation métaphysique". Les deux premières parties posent, selon René Guénon, les bases doctrinales nécessaires à une compréhension correcte des doctrines hindoues.
  • La troisième partie: "les doctrines hindoues" introduit les notions les plus fondamentales de l'hindouisme : la signification traditionnelle du mot hindou, les notions d'orthodoxie et d'hétérodoxie au sens métaphysique de ces termes (à distinguer de leur contre-partie proprement religieuse), les principaux textes védiques, les "darshana", la loi de Manu, la notion de Sanâtana Dharma[52], le Vêdantâ, les Upanishad etc.
  • La quatrième et dernière partie est consacrée à ce que René Guénon appelle les "erreurs d'interprétation occidentales", notamment à propos de certains courants nés en Inde sous l'action conjuguée de l'Empire Britanique, du missionarisme protestant et du théosophisme d' H. P. Blavatsky: l' Arya Samâj, les doctrines de Dayânanda Saraswatî et de Vivekananda etc.

L'homme et son devenir selon le Vêdantâ[modifier le code]

Ganeshâ, "le Seigneur de la méditation et des mantras", "le Seigneur de la connaissance", le "Seigneur des Catégories", figurera en couverture de l'édition originale du Symbolisme de la croix.

L'Introduction générale à l'étude des doctrines hindoues avait, entre autres objectifs, celui de fournir les bases intellectuelles pour favoriser une ouverture à l'esprit des doctrines orientales. René Guénon poursuit l'étude de ces doctrines dans L'homme et son devenir selon le Vêdantâ en exposant la constitution de l'être humain selon le Vêdantâ : il ne s'agit donc pas d'offrir une présentation synthétique de l'ensemble des doctrines vêdiques, "ce qui serait une chose tout à fait impossible", mais de considérer "un point particulier de la doctrine", en l'occurence la définition de ce qu'est l'état humain, de manière à pouvoir envisager par la suite d'autres aspects de la métaphysique.

Le premier chapitre, intitulé "Généralités sur le Vêdantâ", précise la nature du Vêdantâ, le sens traditionnel des écrits appelés Shruti et Smriti: "la distinction entre Shruti et Smriti équivaut, au fond, à celle de l'intuition intellectuelle immédiate et de la conscience réfléchie". Sont également introduits les textes fondamentaux appelés Mimânsa (Pûrva-Mimânsa, Uttara-Mimânsa), les Upanishads, les Brahma-Sûtras, les textes de nature cosmologique, ainsi que la notion de "fonction intellectuelle" qui est à leur origine, par opposition à la notion profane d'"auteur".

Le second chapitre introduit la considération de l'Etre et du Non-Etre, c'est à dire celle de la manifestation et de la non-manifestation, (saguna et nirguna en sanscrit): la manifestation universelle est tout ce qui existe et son développement est en "devenir", la non-manifestation tout ce qui est au-delà et qui ne peut-être désigné que par une négation. Ce second chapitre introduit également la distinction fondamentale du Soi et du moi, ou de la "personnalité" et de l'"individualité", et les différentes dénominations qu'elle implique en fonction d'une part des différents degrés de réalité que l'on considère, et d'autre part des points de vue "transcendant" et "immanent" que l'on peut envisager: Ishwara est la "Personnalité Divine" ou le Principe de la manifestation universelle, et Il est donc non-manifesté, car le Principe de la manifestation ne peut être lui-même manifesté (ceci est en relation avec le symbolisme des "têtes noires": Ishwara à la "tête dans l'obscurité"), Atmâ, Paramâtmâ, Brahma: la réalisation que le Soi, "même pour un être quelconque, est identique en réalité à Atmâ" constitue le coeur de la doctrine hindoue de la délivrance qui est au fond absolument identique à ce que l'ésotérisme islamique appelle l'Identité Suprême (c'est à dire, exprimée en termes hindous, la réalisation de l'identité d'Atmâ et de Brahma): "[...] la doctrine [de l'identité suprême dans l'ésotérisme islamique] sur ce point comme sur bien d'autres, et malgré de grandes différences dans la forme, est au fond la même que celle de la tradition hindoue". Ce second chapitre est aussi l'occasion pour René Guénon d'affirmer les conséquences de la distinction fondamentale entre Universel et individuel, distinction qui "ne doit point être regardée comme une corrélation, car le second de ces deux termes, s'annulant rigoureusement au regard du premier, ne saurait lui être opposé en aucune façon" : elle implique la considération du non-manifesté, et, à l'intérieur de la manifestation, la séparation entre manifestation informelle (correspondant aux états d'être dits "angéliques" dans le langage religieux et théologique) et manifestation formelle pour aboutir, dans cette dernière, à la séparation entre état subtil et état grossier. Mais si la réalisation de l'Identité Suprême est possible, c'est parce qu'au centre même de l'état humain se trouve ce que l'Hindouisme appelle le séjour de Brahma: Brahma-pura.

Cela permet, dans le chapitre III, de préciser ce qui demeure au centre de l'état humain : c'est Purusha, c'est à dire Brahma considéré "dans l'homme", et le couple Purusha-Prakriti, représenté dans l'Hindouisme comme mâle-femelle (symbolisme qui possède des applications cosmologiques, et notamment en Alchimie) est la première de toutes les polarités universelles, comme René Guénon le décrit dans les chapitres IV et V. On est conduit, à partir de là, aux différents degrés de la manifestation individuelle, et en particulier les tanmatras, le "mental" ou manas, dans son rôle de coordination des facultés internes et externes, les cinq "vayus", les différents prânas, et la distinction des états de veille, de rêve et de sommeil profond.

Le livre se termine par la description de la résorption de ces enveloppes, soit dans le devenir posthume, soit dans le cours du processus de réalisation, pour l'être qui est en voie de libération, jusqu'à atteindre la "délivrance finale", c'est à dire le passage au-delà de tout conditionnement quel qu'il soit, et qui est le but ultime de toute voie spirituelle authentique.

Le symbolisme de la croix[modifier le code]

Ce livre, dédié "à la mémoire vénérée de Esh-Sheikh Abder-Rahman Elish El-Kebir", est consacré à "l'explication d'un symbole qui est précisément de ceux qui sont communs à presque toutes les traditions, ce qui est, pour nous, l'indication qu'ils se rattachent directement à la grande Tradition Primordiale". Dans l'avant-propos, René Guénon explique tout d'abord la différence entre synthèse et syncrétisme, le premier terme désignant une façon d'envisager les choses dans l'unité de leur principe même, et qui permet, dans le cas du symbole de la croix, d'user de considérations sur ce symbole provenant de traditions diverses, et pas uniquement du christianisme. Le syncrétisme, quant à lui, "consiste à rassembler du dehors des éléments plus ou moins disparates et qui, vus de cette façon, ne peuvent jamais être vraiment unifiés". René Guénon précisera ailleurs[53] le caractère syncrétique des productions néospiritualistes, et en particulier le théosophisme de H. P. Blavatsky et A. Besant.

Le premier chapitre rappelle la multiplicité des états de l'être, "qui est une vérité métaphysique fondamentale", et "la réalisation effective des états multiples de l'être se réfère à la conception de ce que différentes doctrines traditionnelles, et notamment l'ésotérisme islamique, désignent comme l'"Homme Universel" (chapitre 2).

Partant de là, c'est le symbolisme géométrique de la croix dans sa signification proprement universelle qui est expliqué: la réalisation de l'"Homme Universel" est représentée par le symbole de la croix "qui représente très nettement la façon dont cette réalisation est atteinte [...] dans les deux sens de l'"ampleur" et de l'"exaltation" (chapitre 3). Le symbole de la croix peut d'autre part être envisagé de deux façons fondamentales, l'une dite horizontale et l'autre verticale, comme cela apparaît dans la double considération d'une première croix obtenue, dans le plan de l'écliptique, en joignant les points équinoxiaux et solsticiaux, et d'une seconde, verticale celle-là par rapport à la première, formée par l'équateur et l'axe passant par les pôles. Ceci est mis en relation, dans le chapitre 4, avec les 6 directions de l'espace et le centre, ce qui forme la figure générale de la croix à trois dimensions, dont le symbolisme apparaît notamment dans la Kabbale hébraïque en relation avec le mystère de l'Unité, chez Clément d'Alexandrie, et dans la doctrine hindoue. Le symbolisme de la croix peut se développer de plusieurs manières : l'union des complémentaires, avec la ligne verticale représentant le principe actif, et la ligne horizontale le principe passif, établissant ainsi une application de la considération générale du couple Purusha-Prakriti, la résolution des oppositions, symbolisée par le point central qui "correspond à ce que l'ésotérisme islamique désigne comme la "station divine"", et ce que le Taoïsme appelle l'"Invariable Milieu", lieu de "la paix dans le vide" qui est aussi ce que l'ésotérisme islamique appelle la "Grande Paix".

Ceci est mis en relation (chapitres 7 et 8) avec le symbolisme hindou de la guerre et de la paix, qui "se rencontre notamment dans la Bhagavad-Gîta" et qui est équivalent au symbolisme islamique de la guerre sainte ou jihâd. La croix s'identifie également à "ce que diverses traditions désignent comme l'"Arbre du Milieu"", arbre qui "s'élève au centre du monde, ou plutôt d'un monde", et René Guénon explique les relations de cet arbre avec l'"Arbre de Vie" du paradis terrestre ainsi que l'"Arbre de la Science du bien et du mal". D'autre part, la croix horizontale est directement en relation avec le symbolisme polaire du swastika, symbole véritablement universel qui désigne, notamment en Inde, l'action du Principe sur la manifestation, et qui n'est en aucune façon relié "à l'usage tout artificiel et même antitraditionnel du swastika par les "racistes" allemands" (chapitre 10). Ces considérations préliminaires sur la croix illustrent la pluralité des sens contenus dans un même symbole et conduisent René Guénon à "développer, en poussant aussi loin que possible l'étude du symbolisme géométrique par lequel sont représentés à la fois, soit les degrés de l'Existence universelle, soit les états de chaque être, suivant les deux points de vue que nous avons appelés "macrocosmique" et "microcosmique"" (chapitres 11, 12, 13).

Ces considérations permettent d'expliquer le symbolisme du tissage: sûtra en sanscrit signifie proprement "fil" et "Il est au moins curieux de constater que le mot arabe sûrat, qui désigne les chapitres du Qorân est composé exactement des mêmes éléments que le sanscrit sûtra; ce mot a, d'ailleurs, le sens voisin de "rang" ou de "rangée", et sa dérivation est inconnue". "La représentation de la continuité des différentes modalités d'un même état d'être", que l'on peut saisir en effectuant une transformation analogue à celle qui consiste à passer des coordonnées rectangulaires aux coordonnées polaires, permet de comprendre ce à quoi correspond la notion de "centre d'un état d'être" dans cette représentation géométrique. Ce symbolisme géométrique faisant usage d'infinitésimales, il est nécessaire, pour bien le comprendre, de préciser la nature des rapports du point et de l'étendue, notion qui est reliée à celle de la théorie des éléments, c'est à dire à l'étude des conditions de l'existence corporelle. La manifestation universelle est vue comme le déploiement d'un "vortex sphérique universel", généralisant en trois dimensions un développement spiral dans un plan (chapitres 15 à 21).

Sont ensuite expliqués le symbolisme extrême oriental du yin-yang, l'influence de la volonté du ciel, Buddhi et Hiranyagarbha (l'"Embryon d'Or" de la tradition hindoue), l'arbre et le serpent, la grande triade, et surtout la réalisation de l'"Homme Universel", strictement équivalente à la "délivrance" (moksha) de la tradition hindoue.

Les états multiples de l'Etre[modifier le code]

Ce livre développe la doctrine de la multiplicité des états de l'être déjà exposée dans Le symbolisme de la croix, en laissant de côté la représentation géométrique décrite dans cet ouvrage pour exposer les aspects théoriques de cette doctrine métaphysique "que l'on doit considérer comme tout à fait fondamentale".

Le premier chapitre affirme la nécessité de l'infini métaphysique et de ses rapports avec la possibilité universelle. L'infini métaphysique est "suivant la signification étymologique du terme qui le désigne, ce qui n'a pas de limites", et ne peut désigner que ce qui n'a absolument aucune limite, à l'exclusion de ce qui est soustrait à certaines limitations tout en en étant soumis à d'autres comme l'espace, le temps, la quantité, et toutes autres choses qui relèvent de l'indéfini, du devenir et de la nature. Il n'y a pas de distinction entre l'infini et la possibilité universelle, simplement la corrélation entre ces termes indique que, dans le cas de l'infini, on l'envisage sous son aspect actif, tandis que la possibilité universelle rèfère à l'infini sous son aspect passif: ce sont les deux aspects de Brahma et de sa Shakti dans l'hindouisme. Il en résulte que "la distinction du possible et du réel, sur laquelle maints philosophes ont tant insisté, n'a aucune valeur métaphysique: tout possible est réel à sa façon, et suivant le mode que comporte sa nature". De ceci résulte la considération métaphysique de l'être et du non-être: "si l'on définit l'Être, au sens universel, comme le principe de la manifestation [...] nous devons dire que l'Etre n'est pas infini, puisqu'il ne coïncide pas avec la Possibilité totale [...] En dehors de l'Etre, il y a donc tout le reste, c'est à dire toutes les possibilités de non-manifestation, avec les possibilités de manifestation elles-mêmes en tant qu'elles sont à l'état non manifesté [...]" (chapitre III).

Ceci implique les "fondements de la théorie des états multiples" (chapitre IV) et la notion métaphysique de l'"unicité de l'existence" (wahdatul-wujûd) telle qu'elle est développée par exemple dans l'ésotérisme islamique par Mohyddin Ibn Arabi. Le chapitre V, sur les "rapports de l'unité et de la multiplicité" permet d'expliquer ce qu'est le Non-Etre. Il est suivi de considérations analogiques tirées de l'étude de l'état de rêve, correspondant à la partie subtile de l'individualité humaine, et dans lequel un être "produit un monde qui procède tout entier de lui-même, et dont les objets consistent exclusivement dans des conceptions mentales (par opposition aux perceptions sensorielles de l'état de veille)": la doctrine exposée par René Guénon est absolument identique à celle de Shankarâchârya, telle qu'elle est décrite, entre autres, dans son traité Pancikanaram.

Viennent ensuite "Les possibilités de la conscience individuelle", le "mental, élément caractéristique de l'individualité humaine", ainsi que la hiérarchie des facultés individuelles. Le chapitre X revient à la considération de la réalisation métaphysique, et du symbolisme géométrique des confins de l'indéfini. Le sens supérieur du symbolisme des Ténèbres est alors introduit, notamment dans le chapitre "Les deux chaos" dans lequel est décrit ce qui se produit dans l'être en voie de réalisation lorsqu'il quitte le domaine des possibilités formelles, passant ainsi des "Eaux inférieures" aux "Eaux supérieures".

Les derniers chapitres sont consacrés à la question des hiérarchies spirituelles, qui tient une si grande place dans les écrits ésotériques tant occidentaux qu'orientaux, à la notion métaphysique de liberté, ainsi qu'à sa réalisation effective lors de la "délivrance" (moksha).

Hermétisme et sciences cosmologiques[modifier le code]

Petits mystères et grands mystères[modifier le code]

Dans les Aperçus sur l'initiation, René Guénon précise la signification initiatique de ce que l'antiquité grecque désignait sous les noms de "petits mystères" et "grands mystères": ce ne sont pas des "genres" d'initiation différents, mais des stades ou des degrés d'une même initiation[54]. Les petits mystères aboutissent à la perfection de l'état humain, "c'est à dire à ce qui est désigné traditionnellement comme la restauration de l'"état primordial""[55], et que Dante, dans la Divine Comédie associe symboliquement au paradis terrestre[56]. Quant aux grands mystères, "ils concernent proprement la réalisation des états supra-humains"[57] et correspondent donc à la doctrine hindoue de la délivrance (moksha) et à ce que l'ésotérisme islamique désigne comme la réalisation de l'"Homme universel". Dans cette dernière tradition, "petits mystères" et "grands mystères" correspondent exactement à la signification des termes "el-insân el-qadîm" et "el-insan el-kâmil"[58]. Ces deux phases recoivent une interprétation dans le cadre du symbolisme de la croix avec les notions de "réalisation horizontale" et "réalisation verticale". Ces deux types de réalisation correspondent enfin à ce qui est désigné sous les termes d'"initiation royale" et d'"initiation sacerdotale"[59]. Et René Guénon précise: "la connaissance métaphysique pure relève donc proprement des "grands mystères", et la connaissance des sciences traditionnelles des "petits mystères". D'un point de vue historique, "les "petits mystères" n'étant que la préparation aux "grands mystères [...] il faut en définitive remonter au-delà même des origines de l'humanité; et c'est pourquoi la question d'une origine "historique" de l'initiation apparaît comme entièrement dépourvue de sens"[60].

Petits mystères, Hermétisme et sciences cosmologiques[modifier le code]

Le caducée d' Hermès, un symbole de l'Hermétisme dont René Guénon proposera une correspondance avec le symbolisme hindou de la Kundalini shakti.

Les sciences traditionnelles dont la connaissance procure la restauration de l'"état primordial" sont des sciences cosmologiques: parmi elles, on peut citer l'alchimie, l'astrologie, la science des lettres, et plus généralement ce qui est désigné sous le nom d' hermétisme. C'est parce que "les "petits mystères" dépendent essentiellement des "grands mystères""[61] que ces sciences cosmologiques sont, dans une tradition régulière, rattachées à des principes supérieurs, et qu'elles peuvent être l'objet d'une "transposition analogique" qui permet de leur attribuer une valeur dépassant celle originellement reconnue aux petits mystères. Un exemple de cette subordination se retrouve chez Mohyddin Ibn Arabi, qui est considéré comme le "sceau des saints" dans l'ésotérisme islamique[62], dont l'importance initiatique est telle que l'ensemble des formes initiatiques en Islam dépendent de lui, est également appelé "le maître du soufre rouge"[63], c'est à dire par une désignation de nature alchimique et dont René Guénon précisera qu'elle fait référence au sommet de la hiérarchie initiatique. La diversité des formes et des méthodes initiatiques est cependant illimitée: René Guénon indique que dans l'Inde, les initiés accèdent parfois aux grands mystères sans avoir auparavant effectué tous les degrés relatifs aux petits mystères, par une sorte de "saut" immédiat au-delà des degrés proprement humains[64]. D'autre part "c'est seulement dans le domaine des "petits mystères" que des déviations peuvent se produire"[65] et que "la contre-initiation est susceptible de s'opposer à l'initiation véritable et d'entrer en lutte avec elle"[66]. René Guénon précisera que la franc-maçonnerie, organisation qu'il jugeait authentiquement initiatique a pour objet la réalisation des "petits mystères". Michel Vâlsan, dans une étude sur "Les derniers hauts grades de l'Ecossisme et la Réalisation descendante" précisera de quelle façon l'aspect "royal" de l'initiation maçonnique peut se rattacher aux "grands mystères", notamment par la perpétuation du système des hauts grades.

"L' Hermétisme, d'une façon générale, appartient au domaine de ce qui est désigné comme l'"initiation royale""[67] et l'initiation rosicrucienne, inspirée des petits mystères, se rattachait à l' hermétisme chrétien. Le mot "hermétisme" "indique qu'il s'agit d'une tradition d'origine égyptienne, revêtue par la suite d'une forme héllénisée, sans doute à l'époque alexandrine et transmise sous cette forme au moyen-âge, à la fois au monde islamique et au monde chrétien, et, ajouterons-nous, au second en grande partie par l'intermédiaire du premier"[68] et René Guénon précise que ceci est à "rapprocher [...] des rapports qu'eut le Rosicrucianisme, à son origine même, avec l'ésotérisme islamique"[69]. La doctrine hermétique est rapportée à Hermès "en tant que celui-ci était considéré par les Grecs comme identique au Thoth égyptien [...]"[70]. Ce qui s'est maintenu sous le nom d'hermétisme ne constitue pas une doctrine traditionnelle complète, mais une connaissance "seulement cosmologique en entendant d'ailleurs ce mot dans sa double application "macrocosmique" et "microcosmique" [...]"[71].


René Guénon développera certaines considérations issues de ces "sciences cosmologiques" dans des articles et ouvrages suivants:

  • Aperçus sur l'initiation,
  • Etudes sur l'hindousme,
  • Notes sur l'Angélologie de l'alphabet arabe,
  • Les mystères de la lettre Nûn,
  • Formes traditionnelles et cycles cosmiques,
  • Mélanges

La doctrine hindoue des cycles cosmiques[modifier le code]

René Guénon présentera certains éléments d'une science cosmologique: la doctrine hindoue des cycles cosmiques, notamment dans un article intitulé "Quelques remarques sur la doctrine des cycles cosmiques"[72], paru en anglais dans le Journal of the Indian Society of oriental art, en 1937 et dédié à A. K. Coomraswamy (spécialiste de l'Hindouisme et ami de René Guénon avec qui il entretiendra une longue correspondance), ainsi que dans certains de ses ouvrages, par exemple dans Le règne de la quantité et les signes des temps. Il indique que présenter une vue d'ensemble de cette doctrine est "une tâche à peu près impossible" parce que "la question est fort complexe en elle-même" et "surtout à cause de l'extrême difficulté qu'il y a à exprimer ces choses en une langue européenne et de façon à les rendre intelligibles à la mentalité occidentale actuelle".

Un cycle représente "le processus de développement d'un état quelconque de manifestation"[73] et la complexité en question résulte de ce que, entre autres aspects, cette doctrine a d'une part des applications à la fois macrocosmiques et microcosmiques et que d'autre part les conséquences 'd'ordre chronologique' qu'on peut en tirer pour esquisser une histoire sacrée de l'humanité n'en forment qu'une application particulière.

Le kalpa "forme le développement total d'un monde, c'est-à-dire d'un état ou degré de l'existence universelle"[74]. Un kalpa est subdivisé en 14 manvantaras qui sont des cycles ayant un caractère à la fois "cosmique et historique"[75]. Les manvataras sont également appelés ères de Manus successifs et forment deux séries de septénaires. Nous somme présentement dans le septième et dernier manvantara de la première série, et ces quatorze ères de Manus "peuvent être mises en correspondance avec celles des sept Swargas et des sept Pâtâlas, qui représentent l'ensemble des états respectivement supérieurs et inférieurs à l'état humain"[76]. D'ailleurs, les deux mots Manu et Loka "sont employés l'un et l'autre comme désignations symboliques du nombre 14"[77]. Les manvantaras sont d'autre part en relation avec les sept Dwîpas ou "régions" en lesquelles est divisé notre monde, et qui sont désignés comme autant d'îles ou de continents, à condition de comprendre que cette géographie ne se limite pas au monde corporel, mais va jusque dans le monde subtil, et ils ""émergent" tour à tour et non simultanément, ce qui revient à dire qu'un seul d'entre eux est manifesté dans le domaine sensible pendant le cours d'une certaine période"[78]. Chaque Dwîpa "devra apparaître deux fois dans le Kalpa"[79], et "le Jambu-Dwîpa représente en réalité la terre entière dans son état actuel", il s'étend au sud du Mêru ou de la montagne "axiale". On perçoit la complexité de ce symbolisme en observant que, dans le Tantrisme, qui développe les aspects "microcosmiques" de ce symbolisme cyclique, la colonne vertébrale de l'être humain est appelée Mêru-Dang et c'est autour d'elle que se déploie la shakti appelée Kundalinî, qui se "déroule" dans l'initié au cours de sa progression qui doit aboutir à la "délivrance" (moksha), et des correspondances existent entre le symbolisme de la Kundalinî et celui du caducée d'Hermès[80]. Les sept Dwîpas sont les "sept terres" ou tabaqât de l'ésotérisme islamique, ainsi que les "sept rois d'Edom" de la Kabbale hébraïque. Dans l'ésotérisme islamique, chacune des sept terres est régie par un Qutb ou "Pôle", qui correspond au Manu de la période pendant laquelle l'une des terres est manifestée, et le Mêru hindou est donc équivalent à la montagne Qâf de la tradition islamique. Les sept "Aqtâb sont subordonnés au "Pôle" suprême, comme les différents Manus le sont à l'Adi-Manu ou Manu primordial"[81]. Chaque manvantara est subdivisé en quatre yugas:

  • Le Krita-Yuga ou Satya-Yuga correspond à l'âge d'or de la tradition gréco-latine, sa durée est celle de la précession des équinoxes, soit 25920 ans.
  • Le Trêtâ-Yuga correspond à l'âge d'argent, sa durée est de 19440 ans.
  • Le Dwâpara-Yuga correspond à l'âge d'airain, sa durée est de 12960 ans.
  • Le Kali-Yuga est l'âge actuel, nous y sommes depuis plus de 6000 ans[82], il correspond à l'âge de fer et sa durée est de 6480 ans.

La durée totale du manvantrara est donc de 64800 ans, et si elle est représentée par le nombre 10, "la division du Manvantara s'effectue donc suivant la formule 10=4+3+2+1, qui est, en sens inverse, celle de la Tétraktys pythagoricienne: 1+2+3+4 = 10"[83] et il peut être d'autre part divisé en cinq grandes années, et le royaume mythique de l'Atlantide s'étendit durant la quatrième de ces années, pour se terminer "sept mille deux cents ans avant l'année 720 du Kali-Yuga"[84].

La doctrine des cinq éléments[modifier le code]

La doctrine des éléments, qui tient une place importante dans certains textes védiques, dans l'Advaïta Vêdânta, l'ésotérisme islamique, la Kabbale hébraïque, dans l' hermétisme chrétien, ainsi que d'autres traditions, sera exposée partiellement par René Guénon dans deux articles: un premier intitulé Les conditions de l'existence corporelle, inachevé, publié dans la revue La Gnose en 1912 (repris dans l'ouvrage posthume Mélanges) et un autre, qui sera publié beaucoup plus tard, en 1935: La doctrine hindoues des cinq éléments. La partie manquante du premier article ne fut jamais publiée mais René Guénon annoncera à plusieurs reprises, dans Le symbolisme de la croix, puis dans Les états multiples de l'être son intention de rédiger sur la question des conditions de l'existence corporelle une étude complète. Il se servira abondamment de ce langage dans toute son oeuvre: dans Le symbolisme de la croix, dans Les principes du calcul infinitésimal (à propos de la condition quantitative), dans La grande Triade (pour la condition vitale), dans les deux premiers chapitres du Règne de la quantité (pour la notion de forme) etc. Ce projet ne verra pourtant jamais le jour, ce qui suscitera des commentaires de la part de quelques auteurs[85].

Dans ces deux articles, René Guénon expose la doctrine des éléments et des "conditions de l'existence corporelle", en partant de considérations extraites du Sânkya de Kapila. Les cinq éléments, ou bhutas sont les substances élémentaires des choses corporelles[86]. Les cinq bhutas sont les suivants, dans l'ordre de leur production qui est "inverse de celui de leur résorption"[87]:

  • âkâsha: l'éther,
  • vâyu: l'élément air,
  • têjas: le feu,
  • ap: l'eau
  • prithvî, l'élément terre.

René Guénon précise que les noms latins donnés aux éléments sont purement symboliques et que ceux-là ne s'identifient pas à ceux-ci. En raison de la dualité essence-substance, et à sa manifestation dans notre monde, à ces cinq bhutas correspondent cinq "essences élémentaires" "qui ont reçu le nom de tanmâtras: ce terme signifie littéralement une "mesure""[88] et qui, étant dans l'ordre subtil, "ne sont aucunement perceptibles par les sens"[89]. Ces cinq essences élémentaires, étant de nature plus essentielle que les bhutas, sont associées aux qualités sensibles, ainsi qu'à certaines facultés organiques: qualité auditive ou sonore pour l'éther, tangible pour l'air, visible ("avec le double sens de forme et de couleur"[90]) pour le feu, sapide pour l'eau, olfactive pour la terre. "Chaque bhuta, avec le tanmâtra auquel il correspond et les facultés de sensation et d'action qui procèdent de celui-ci, est résorbé dans celui qui le précède immédiatement selon l'ordre de production"[91] et les facultés organiques sont les suivantes: la faculté de locomotion pour l'élément terre, la faculté de préhension pour l'élément eau, faculté d'excrétion pour le feu, de génération pour l'air, et de la parole pour l'éther. Les cinq bhutas sont donc associés aux cinq sens corporels et ils se combinent aux cinq "conditions de l'existence corporelle" pour définir le monde sensible; ces cinq conditions sont les suivantes:

  • l' espace (associé à Vishnu pour son aspect "stabilisateur"),
  • le temps (associé à Shiva pour son aspect "transformateur": le "courant des formes"),
  • la matière (sous l'aspect de la materia secunda c'est à dire de la quantité[92]),
  • la forme,
  • la vie.

Dans l'article inachevé sur les "conditions de l'existence corporelle", René Guénon développe, pour les deux premiers bhutas, la manière dont ils sont liés à la mesure du temps et de l'espace, et, dans La théorie hindoue des cinq éléments, la prédominance des trois gunas ou qualités essentielles coextensives à la manifestation universelle en chacun d'eux sert à définir la représentation géométrique de la "sphère des éléments".

L'atomisme et la question de la "composition du continu"[modifier le code]

Dans l'introduction générale à l'étude des doctrines hindoues, René Guénon reproduit l'argument de Shankarâchârya sur l'impossibilité de l'atomisme, au sens classique de ce terme, c'est à dire dans sa relation avec la théorie des éléments corporels[93]. Cette question sera reprise dans Les principes du calcul infinitésimal en relation avec la notion d'un tout entendu comme "logiquement antérieur à ses parties" et de la "composition du continu", ainsi que dans Le symbolisme de la croix et dans Les conditions de l'existence corporelle. Ainsi, lors de la description de l’élément air dans Les conditions de l’Existence Corporelle il écrit :

«  […] c’est l’espace qui procède du point, et non le point qui est déterminé par l’espace ; mais, [...], le point se détermine lui-même dans l’espace pour réaliser l’extension actuelle de ses potentialités d’indéfinie multiplication (de lui-même par lui-même). On peut encore dire que ce point primordial et principiel remplit tout l’espace par le déploiement de ses possibilités (envisagées en le mode actif dans le point lui-même « effectuant » dynamiquement l’étendue réalisée statiquement) ; [...]. Ainsi, l’étendue existe déjà à l’état potentiel dans le point lui-même : elle commence d’exister à l’état actuel seulement dès que ce point, dans sa manifestation première, s’est en quelque sorte dédoublé pour se placer en face de lui-même, car on peut alors parler de la distance élémentaire entre deux points […]  »

De même, dans Le symbolisme de la croix, René Guénon parlera de "la distance élémentaire entre deux points" et dans Les principes du calcul infinitésimal il affirmera que les extrêmités d'un segment se sont plus dans le même domaine que celui de l'étendue. Appliqué au monde corporel, ceci le conduit à introduire "limites de la possibilité spatiale par laquelle la divisibilité est conditionnée" et à envisager les "atomes" du monde corporel non pas dans celui-ci (ce qui constitue l'atomisme proprement dit), mais dans le monde subtil. Ce point de vue est développé dans Le règne de la quantité contre les théories de Descartes.

Le symbolisme[modifier le code]

Le Labarum, un symbole basé sur la figure du chrisme.

En dehors de ses ouvrages, René Guénon écrivit, entre 1925 et 1950, des articles traitant des symboles traditionnels, principalement dans les revues suivantes: Regnabit puis Le Voile d'Isis devenu à partir de 1936 les Etudes Traditionnelles. La plupart de ces articles ont été réunis en un volume intitulé Symboles fondamentaux de la Science sacrée.

La revue catholique Regnabit fut fondée en 1921 par le R. P. Félix Anizan, elle portait initialement en sous titre la mention "Revue universelle du Sacré Coeur" et elle avait donné naissance à une "Société du Rayonnement intellectuel du Sacré Coeur" qui était patronnée par quinze cardinaux, archevêques ou evêques et dont le secrétaire général était le R. P. Anizan lui-même. L'un de ses collaborateurs réguliers était Louis Charbonneau-Lassay, graveur et héraldiste "dont les travaux sur l'iconographie et l'emblématique chrétiennes devaient apparaître bientôt comme une des plus importantes contributions à la revivification contemporaine de l'intellectualité traditionnelle en Occident"[94]. C'est Charbonneau-Lassay qui amena, en 1925, René Guénon à Regnabit et ce dernier affirmera plus tard que, dans sa collaboration à cette revue il devait se placer "plus spécialement dans la "perspective" de la tradition chrétienne, avec l'intention d'en montrer le parfait accord avec les autres formes de la tradition universelle"[95]. Par "tradition universelle", René Guénon expliquera dans ces articles qu'il faisait référence à tout se qui dérive de la Tradition Primordiale. Malgré le soutien du R.P. Anizan dont Guénon et Charbonneau-Lassay bénéficiaient, certaines réactions au point de vue exposé par René Guénon dans ses articles ainsi qu'à ses références orientales suscitèrent des oppositions et il fut obligé de cesser sa collaboration en raison, dira-t-il plus tard de "l'hostilité de certains milieux néo-scolastiques"[96].

Les références au symbolisme sont présentes dans l'ensemble de l'oeuvre de René Guénon. En particulier, un chapitre de l' Introduction générale à l'étude des doctrines hindoues est intitulé "Symbolisme et anthropomorphisme" introduit le sujet, et c'est dans l'article Les symboles de l'analogie qu'une définition générale du symbolisme est donnée :

«  (...) ce sur quoi le symbolisme est fondé, ce sont, de la façon la plus générale, les correspondances qui existent entre les différents ordres de réalité, mais toute correspondance n'est pas analogique. Nous entendons ici l'analogie exclusivement dans son acception la plus rigoureuse, c'est à dire, suivant la formule hermétique, comme le rapport "de ce qui est en bas" avec "ce qui est en haut", rapport qui (...) implique essentiellement la considération du "sens inverse" de ces deux termes (...)  »

Il précisera plus loin dans le même article qu'il existe en outre des symboles de l'analogie elle-même, et que le symbole du "sceau de Salomon", formé de deux ternaires dont l'un est comme l'image inversée de l'autre est l'un d'entre eux.

Les articles de René Guénon sur le symbolisme, tels qu'ils furent réunis dans l'ouvrage Symboles fondamentaux de la Science sacrée, exposent les thèmes suivants :

  • Le symbolisme traditionnel et quelques unes de ses applications générales; articles Le Verbe et le Symbole, Le Sacré-Coeur et la légende du Saint Graal, Le Saint Graal, La science des lettres (himul-hurûf), La langue des oiseaux, ainsi que les articles La réforme de la mentalité moderne et Tradition et inconscient, ce dernier étant une critique de l'interprétation jungienne du symbolisme en psychanalyse.
  • Les symboles du centre et du monde; articles L'idée du centre dans les traditions antiques, Les fleurs symboliques, La triple enceinte druidique, Les gardiens de la Terre Sainte, La terre du soleil, le Zodiaque et les points cardinaux, La Tetraktys et le carré de quatre, Un hiéroglyphe du Pôle, Les "têtes noires", La lettre G et le swastika.
  • Les symboles de la manifestation cyclique; articles Quelques aspects du symbolisme de Janus, L'hiéroglyphe du Cancer, Sheth, Sur la signification des fêtes carnavalesques, Quelques aspects du symbolisme du poisson, Les mystères de la lettre Nûn, Le sanglier et l'ourse.
  • Quelques armes symboliques; articles Les pierres de foudre, Les armes symboliques, Sayful-Islam, Le symbolisme des cornes.
  • Symbolisme de la forme cosmique; articles La caverne et le labyrinthe, Le coeur et la caverne, La Montagne et la caverne, Le coeur et l'oeuf du monde, La caverne et l'oeuf du monde, La sortie de la caverne, Les portes solsticiales, Le symbolisme du Zodiaque chez les Pythagoriciens, Le symbolisme solsticial de Janus, A propos des deux saints Jean.
  • Symbolisme constructif; articles Le symbolisme du dôme, Le dôme et la roue, La porte étroite, L'octogone, La "pierre angulaire", "Lapsit exillis", El-Arkân, "Rassembler ce qui est épars", Le blanc et le noir, Pierre noire et pierre cubique, Pierre brute et pierre taillée.
  • Symbolisme axial et symbolisme du passage; articles Les symboles de l'analogie, L'Arbre du Monde, L'Arbre de Vie et le breuvage d'immortalité, Le symbolisme de l'échelle, Le "trou de l'aiguille", Le passage des eaux, Les sept rayons et l'arc-en-ciel, Janua Coeli, Kâla-mukha, La lumière et la pluie, La Chaîne des mondes, Les "racines des plantes", Le symbolisme du pont, Le pont et l'arc-en-ciel, La chaîne d'union, Encadrements et labyrinthes, Le "quatre de chiffre", Liens et noeuds.
  • Le symbolisme du coeur; articles Le coeur rayonnant et le coeur enflammé, Coeur et cerveau, L'emblême du Sacré-Coeur dans une société secrète américaine, L'oeil qui voit tout, Le grain de sénevé, L'éther dans le coeur, La cité divine.

Les tentatives de subversion de la tradition dans le monde moderne[modifier le code]

René Guénon exposera, dans plusieurs de ses ouvrages et articles, ce qu'il appellera la "dégénérescence spirituelle de l'Occident", et il en proposera une explication d'une part en la situant dans un processus cyclique général et naturel "d'éloignement des principes" propre au déroulement du manvantara, lequel s'applique à l'ensemble du monde humain sans distinction, et d'autre part à l'intervention spécifique d'influences, dont il précisera la nature, destinées à favoriser une "action de dissolution" dans ce même milieu humain et qui, pour des raisons historiques circonstancielles se manifesteront d'abord en Occident durant les deux derniers cycles du présent manvantara. (La crise du monde moderne, Orient et Occident, Autorité spirituelle et pouvoir temporel, Le règne de la quantité et les signes des temps, Initiation et contre-initiation, Les contrefaçons de l'idée traditionnelle, Le Sanglier et L'Ourse etc.).

C'est dans Autorité spirituelle et pouvoir temporel qu'il introduira les "fonctions du sacerdoce et de la royauté", et les pouvoirs respectifs que ces deux fonctions impliquent, reliés par lui d'une façon générale respectivement à "la connaissance" et à "l'action". Ces deux pouvoirs apparaissent parfois en opposition "à peu près chez tous les peuples" car cette opposition "correspond à une loi générale de l'histoire humaine, se rattachant d'ailleurs à tout l'ensemble de ces "lois cycliques" auxquelles [...] nous avons fait de fréquentes allusions"[97]. En particulier, cette opposition n'est pas propre à l'Occident, et elle se manifestera par exemple en Inde, notamment dans les cycles antérieurs au présent Kali-Yuga, sous la forme de la révolte des kshatriyas contre les brâhmanes et "à la quelle mit fin Parashu-Rama"[98], c'est à dire le sixième avatara de Vishnu, donc à une époque antérieure au début du présent Kali-Yuga selon la chronologie hindoue, telle qu'elle est exprimée, entre autres, dans les puranas.

Mais, dans le chapitre "La révolte des Kshatriyas" de son livre "Autorité spirituelle et pouvoir temporel", René Guénon écrira:

«  Chez presque tous les peuples, à des époques diverses, et de plus en plus fréquemment à mesure qu'on s'approche de notre temps, les détenteurs du pouvoir temporel tentèrent (..) de se rendre indépendants de toute autorité supérieure, prétendant ne tenir leur propre pouvoir que d'eux mêmes (...)  »

Cette révolte, écrira René Guénon, se manifestera par une impossibilité de connaître toutes les implications de la pure transcendance, connaissance propre à l'autorité spirituelle, et marque en particulier la naissance de tendances naturalistes à des degrés divers, par l'impossibilité de reconnaître des principes supérieurs aux lois naturelles de la manifestation[99]. Cela donne naissance à une doctrine déviée et à une attitude "qui, bien que condamnable au regard de la vérité, n'est pas dépourvue encore d'une certaine grandeur"[100] et[101]:

«  qui pourrait être caractérisée assez exactement par la désignation de "luciférianisme", qui ne doit pas être confondu avec le "satanisme", bien qu'il y ait sans doute entre l'un et l'autre une certaine connexion: le "luciférianisme" est le refus de reconnaissance d'une autorité supérieure; le "satanisme" est le renversement des rapports normaux et de l'ordre hiérarchique; et celui-ci est souvent une conséquence de celui-là, comme Lucifer est devenu Satan après sa chute.  »

En Occident, la naissance à proprement parler de ce que René Guénon appelle "la déviation moderne" se manifestera précisemment par l'évènement historique de la "destruction de l' Ordre du Temple"[102] en 1314, "point de départ de l'époque moderne", qui entrainera, en raison de l'importance de l'Ordre dans la géographie initiatique de l'Occident, une réorganisation complète et plus "cachée" des organisations initiatiques occidentales, en relation étroite avec les organisations initiatiques islamiques[103], et "les vrais Rose-croix furent proprement les inspirateurs de cette réorganisation"[104]. Mais il arriva un moment "où, par suite d'autres évènements historiques, le lien traditionnel (...) fut définitivement rompu pour le monde occidental, ce qui se produisit au cours du XVIIème siècle"[105].

René Guénon étudiera plus particulièrement certains aspects de ce qu'il désignera sous le terme d'"action anti-traditionnelle" aux XIXème et XXème siècles, dans ses ouvrages: Le théosophisme, histoire d'une pseudo-religion, L'erreur spirite, Le règne de la quantité et les signes des temps, dans ses articles ainsi que dans ses compte-rendus d'ouvrages. Il examinera en particulier le "théosophisme", mot qu'il introduira pour le différencier de certains courants ésotériques chrétiens désignés habituellement par le nom de "théosophie".

Dans "Le théosophisme, histoire d'une pseudo-religion", René Guénon proposera une histoire du mouvement crée par H. P. Blavatsky, et en particulier il s'intéressera au rôle et à l'intervention que joueront dans celui-ci, des organisations qui seront décrites plus précisemment, dans "Le règne de la quantité et les signes des temps", comme relevant de ce qu'il appelera la "pseudo-initiation"; en particulier, des organisations "pseudo-rosicruciennes" et ne détenant, selon René Guénon, aucune filiation authentique avec les vraix Rose-croix: la Societas Rosicruciana in Anglia fondée en 1867 par Robert Wentworth Little, l'"Ordre de la Rose-Croix ésotérique" du Dr. Franz Hartmann, etc. Il étudiera également le rôle joué par "la question des "Mahâtmas", qui tient une place considérable dans l'histoire de la Société Théosophique [...] En effet cette question est plus complexe qu'on ne le pense d'ordinaire". Il dénoncera le caractère syncrétique du théosophisme, sa connexion avec la théorie de l'évolution dans "La doctrine secrète" (le principal ouvrage de Madame Blavastky), le rôle et les relations qu'entrediendra la Société Théosophique avec une multitude d'organisations "pseudo-initiatiques": entre autres, l' O.T.O. fondé en 1895 par Karl Kellner et propagé à partir de 1905 par Theodor Reuss, la Golden Dawn, à la quelle appartiendra un nombre important de figures du "néo-spiritualisme" anglo-saxon du début du XXème siècle etc.; quelques fois il y aura, écrit René Guénon, une connivence avec une action politique liée à "l'impérialisme britannique" et au missionarisme protestant anglo-saxon. En Inde en particulier, il dénoncera les connexions marquées avec le théosophisme d'organisations créees au XIXème siècle telles l'Arya Samaj. Il étudiera également le rôle d' Annie Besant, qui succèdera à H. P. Blavatsky à la tête de l'organisation après la mort de celle-ci, dans l'affaire Krishnamurti. René Guénon concluera que le théosophisme ne peut se revendiquer d'aucune organisation spirituelle orientale authentique, contrairement à ses prétentions, et qu'en particulier ce que celui-ci appelle "La Grande Loge Blanche" n'est "qu'une grossière parodie d'un centre initiatique", et qu'il ne s'agit que d'une production du néo-spiritualisme moderne d'origine purement occidentale. Il est à noter également que dans l'article "F.-Ch. Barlet et les sociétés initiatiques" (F.-Ch. Barlet était une figure connue du milieu occultiste parisien de la fin du XIXème siècle), article paru initialement en 1925 dans le Voile d'Isis, René Guénon reproduira le sentiment qu'avait Peter Davidson à l'égard de la Société Théosophique, et qu'il met en relation avec le départ de F.-Ch. Barlet de cette même société pour rejoindre une autre organisation d'un caractère plus secret, et dont René Guénon parlera également: la H.B. of L. ou Hermetic Brotherhood of Luxor.

Ce sont précisemment certains membres du "cercle intérieur" de la H.B. of L., auquel appartenait Emma Hardinge-Britten, qui auraient produit les phénomènes ayant donné naissance au spiritisme[106] c'est à dire un autre courant 'anti-traditionnel' né en 1848. René Guénon part pour appuyer cette affirmation de déclarations d' Emma Hardinge-Britten elle-même et qui seront confirmées bien plus tard, en 1985, par la publication aux éditions Archè des documents de la H.B. of L.. Cette dernière organisation aurait reçu en partie, selon René Guénon, l'héritage d'autres sociétés secrètes, dont la "Fraternité d'Eulis" à la quelle appartenait Paschal Beverly Randolph, personnage désigné par René Guénon comme "fort énigmatique"[107] et qui se suicidera en 1875.

René Guénon s'attachera à démonter tous les aspects du spiritisme, notamment la théorie de la réincarnation, dont les fondements sont faux parceque, dit-il, impliquant "une limitation de la possibilité universelle"[108] comparable à la théorie niezschéenne de l'"éternel retour". Autrement dit, il n'y a jamais de répétition dans la manifestation universelle, et un être ne repasse jamais deux fois par le même état. René Guénon distinguera la théorie de la réincarnation de la métempsychose des anciens, il s'opposera à la possibilité de "communiquer avec les morts", proposera une explication des phénomènes totalement indépendante du spiritisme, étudiera les liens de celui-ci avec l' occultisme français (mot introduit par Alphonse Louis Constant alias Eliphas Lévi), et dénoncera les dangers du spiritisme.

René Guénon décrira également la "confusion du psychique et du spirituel"[109], et en particulier l'interprétation psychanalytique des symboles, notamment dans la branche jungienne de celle-ci, qu'il condamnera avec la plus grande fermeté en y voyant les prémisses d'une interpétation inversée des symboles[110]. Cet aspect de la question sera repris dans certaines études[111] et en particulier dans un livre de Richard Noll paru en 1999[112] qui parle incidemment (p. 280) du rôle joué par la Société Théosophique chez Carl Gustav Jung.

Enfin, René Guénon décrira succintement dans quel sens on peut identifier une "source" aux influences de dissolution qui devront s'exercer au maximum dans le milieu humain avant l'apparition d'un nouveau cycle, et cela indépendamment du processus de dégenescence cyclique. Cette "source", qu'il décrit comme "la plus redoutable de toutes les possibilités incluses dans la manifestation cyclique" et qu'il relie à la nomenclature coranique des "awliyâ esh-Shaytân" (litt. "saints de Satan"), expliquée notamment par Mohyddin Ibn Arabi, réfère à l'existence d'une contre-hiérarchie "opposée apparemment" à la véritable hiérarchie spirituelle. Cette question est abordée à la fin du "Règne de la quantité et des signes des temps" ainsi que dans d'autres articles et comptes-rendus; René Guénon introduira le terme de "contre-initiation" pour la décrire. Cette "fausse spiritualité" devra s'exprimer, selon René Guénon, jusque dans le domaine social par la constition d'un "contre-ordre" opposé à ce que la haute maçonnerie écossaise désigne sous le nom de Sanctum Regnum et dont la devise est "Ordo ab Chaos". Il identifiera, dans certains courants souterrains manifestés à partir du XVIIème siècle et poursuivis tout au long des XIXème et XXème siècles, les prémisses de cette phase ultime de dissolution.

Questions ouvertes[modifier le code]

"Situation" de l'auteur et de l'oeuvre, importance de la biographie[modifier le code]

René Guénon a toujours refusé qu’on le définisse selon les catégories de la pensée occidentale ou universitaire[113]; en effet son biographe et éditeur Paul Chacornac le dépeint ainsi :

« On ne peut le définir, ni le “classer”. Il ne fut pas un orientaliste, [...], il ne fut pas un historien des religions, [...], il ne fut pas un sociologue, [...], il ne fut pas un poète, [...], il ne fut pas un occultiste, bien qu’il abordât des sujets qu’on englobait avant lui, sous la dénomination d’occultisme ; il n’était surtout pas un philosophe, [...]. On pourrait dire qu’il fut métaphysicien, mais la métaphysique qu’il exposait a si peu de rapport avec celle des manuels de philosophie qu’on craint, en lui décernant cette qualité, de susciter le plus grave malentendu. Il a d’ailleurs écrit lui-même qu’aucune étiquette ayant cours dans le monde occidental ne saurait lui convenir. »[114]

Certains auteurs ont donc abordé le problème de la "situation" de René Guénon, puisque celui-ci, comme rappelé ci-dessus dans l'introduction, affirmait ne pas relever des catégories habituellement utilisées en Occident. En particulier, Michel Vâlsan, dans une série d'articles réunis en une étude[115] a abordé cette question en la reliant au sens qu'il donne à sa "fonction", étudiée selon les critères Akhbariens[116].

Selon René Guénon lui-même, sa biographie n'a que peu d'utilité pour comprendre son œuvre puisqu'il n'a revendiqué qu'une fonction d'exposition des doctrines traditionnelles[117].

Sources et influences[modifier le code]

D'autres auteurs se sont penchés sur le "problème des sources" et des influences intellectuelles dont René Guénon aurait pu bénéficier dans sa jeunesse. Parmi eux, J.-P. Laurant attribue une grande importance[118], à deux de ses contemporains: son professeur de philosophie Albert Leclères et un ami, le chanoine Gombault.

Albert Leclères, avant d'être nommé à l'université de Fribourg, fut durant deux ans le professeur du jeune René Guénon au collège Augustin-Thierry à Blois. Leclères, surnommé "l'excellent" par ses étudiants, publia une oeuvre philosophique assez abondante, dont J.-P. Laurant rapproche certaines idées de quelques thèmes guénoniens. Cette thèse est contestée par d'autres auteurs[119], qui écrivent qu' "il est très vraisemblable que le jeune Guénon ait été interressé par l'enseignement de Leclère [sic], mais comme c'est en "philosophe" que ce dernier abordait les sujets dont il traitait, [...] c'est plutôt dans l'argumentation dialectique utilisée que résidait l'intérêt de Guénon pour Leclère [re-sic], en particulier"[120] et selon J.-P. Laurant lui-même, dans l'utilisation de cette argumentation consacrée à la critique du monde moderne, qui ne représente qu'une partie de l'oeuvre de René Guénon;"pour le reste... c'est à dire l'essentiel de l'oeuvre, [...] la source est assurément plus mystérieuse qu'on ne le croirait en lisant J.-P. Laurant"[121]. Jean Mornet posera simplement la question: "Quelle part eut [Leclères] dans la formation de René Guénon ?"[122] sans prétendre apporter une quelconque réponse.

Le chanoine Gombault était curé de Montlivault, près de Chambord, chez qui Guénon passait quelques journées lorsqu'il se rendait dans la famille de sa femme. N. Maurice-Denis Boulet[123] soutient que c'est Gombault qui est à l'origine de l'opinion que Guénon tenait du thomisme. R. Guénon et N. Maurice-Denis Boulet entretiendront une correspondance dans laquelle le premier s'expliquera longuement sur les limites ontologiques de la philosophie scolastique, et sur la distinction à entretenir entre thomisme classique et le "néo-thomisme" dans le sillage de Jacques Maritain. De plus, selon J.-P. Laurant[124], si les critiques de Gombault furent très vives contre les indianistes allemands, c'est parceque Gombault les jugeait trop "passionnés des théologies hindoues", et non pour avoir trahi ces doctrines, comme le leur reprochera Guénon. La question des "influences" de Guénon reste donc ouverte.

D'autre part, concernant ses "sources", René Guénon écrira: "Nous n'avons point à informer le public de nos "sources" et [...] d'ailleurs celles-ci ne comportent point de "références""[125].

L'Ordre du Temple Rénové[modifier le code]

Le mouvement occultiste, qui datait de 1888, était dirigé par le docteur Encausse, alias Papus; celui-ci avait crée l'Ecole Hermétique située au 13 rue Séguier à Paris, qui donnait des cours quatre fois par semaine et dont les enseignants étaient Papus lui-même, Phaneg, F.-Ch. Barlet etc.

René Guénon, qui fut amené à cette école par un ami, se fit admettre dans les groupements qui dépendaient de l'Ecole Hermétique, et en particulier l' ordre martiniste qui revendiquait, à tort selon René Guénon, une filiation avec l' Ordre des Elus Coens de Martinès de Pasqually[126], et qui sera plus tard dirigé par Joanny Bricaud, personnage dont René Guénon dira quelques mots dans son ouvrage Le théosophisme, histoire d'une pseudo-religion[127].

René Guénon reçut les trois degrés de cet ordre, et devint donc S.I. (Supérieur Inconnu) par Phaneg. Il fut pourvu d'une charte de délégué général pour le Loir-et-Cher. Il entra alors dans deux obédiences "maçonniques" qui étaient en relation d'amitié avec l'Ordre Martiniste: la Loge symbolique Humanidad n° 240, du Rite National Espagnol, dont Charles Détré (alias Téder) était le Vénérable, et le Chapitre et Temple INRI du Rite Primitif et Originel Swédenborgien.

Au début de 1908, plusieurs membres de l'Ordre Martiniste se réunirent dans un hôtel situé 17 rue des Canettes près de Saint-Sulpice, et obtinrent des "communications" par écriture directe (voir plus loin). Un jour, il reçurent l'ordre d'y amener René Guénon. Il y eut plusieurs "communications", tantôt rue St-Louis en l'Ile chez René Guénon, tantôt rue des Canettes et l'une d'entre elles enjoignit aux assistants de fonder un "Ordre du Temple Rénové" (O.T.R.) dont René Guénon devait être le chef. Cet O.T.R. comprendrait sept grades, qui étaient:

  • Chevalier du Temple,
  • Prince de la Nouvelle Jérusalem,
  • Rose-Croix Egyptien,
  • Chevalier de Garde de la Tour Intérieure,
  • Adepte Hermétique,
  • Kadosh Templier,
  • Grand Commandeur du Temple.

Les rituels de ces grades ne furent jamais divulgués. Cet "Ordre du Temple" eut une existence éphémère, et une "communication" exigea en 1911 sa fermeture. Entre-temps, l'O.T.R. suscita une très vive réaction d'hostilité de la part Téder qui écrivit lui-même de fausses lettres de René Guénon, conduisant à l'exclusion de celui-ci de la loge Humanidad. Papus également le renvoya du Rite Primitif.

Cet évènement suscita plusieurs types de réactions et d'interprétations, notamment à propos de la nature des "communications" de l'O.T.R. Certains auteurs décrivent des communications à caractère spirite ou occultiste[128]. Cet avis n'était pas celui de Michel Vâlsan, qui établira un lien entre la fermeture de l'O.T.R. et une tentative avortée de reconstitution d'une organisation initiatique occidentale. Pour un autre auteur également "la liste des titres de toutes les conférences montre, à l'évidence, qu'une première élaboration globale de l'enseignement de René Guénon s'opère dès ce moment[...]"[129] et la fermeture de l'O.T.R. doit être mise en rapport avec le rattachement de René Guénon à l'ésotérisme islamique en 1912[130].

Sur cette période de sa vie, René Guénon écrira[131]:

«  Si nous avons dû, à une certaine époque, pénétrer dans tels ou tels milieux, c'est pour des raisons qui ne regardent que nous.  »

L'Eglise gnostique[modifier le code]

L'Eglise gnostique fut constituée par Jules Doinel à la fin du XIXème siècle, puis dirigée par Fabre des Essarts (sous le nom de Synésius) que René Guénon rencontra en 1908 à l'occasion du congrès spiritialiste et maçonnique organisé par Papus. Il demanda à être introduit dans cette église, fut consacré "Evêque" en 1909 et prit le nom de Palingénius. Dans l'Eglise gnostique comme dans l'O.T.R., il y a l'"élection" d'un fondateur appelé à revivifier une tradition spirituelle plus ancienne, d'origne cathare en l'occurence, ainsi que l'affirmation d'une fonction à assumer à l'égard du monde occidental dans son ensemble. Pour J.-P. Laurant[132], il s'agit d'une manifestation de type occultiste analogue à celle de l'O.T.R.. Pour Ch.-A. Gilis "Tout cela tranchait assurément avec l'indigence doctrinale des milieux occultistes, et montre que l'on est confronté ici à un phénomène complexe."[133]. Pour ce dernier auteur cependant, la question de l'Eglise gnostique ne peut être mise en comparaison, pour des raisons d'ordre initiatique, avec celle de l'O.T.R.[134]. René Guénon quant à lui, écrira ultérieurement que "ces "néo-gnostiques" n'ont jamais rien reçu par une transmission quelconque [...]"[135].

Les années de la revue La Gnose[modifier le code]

D'autre part c'est au sein de l'Eglise Gnostique ou dans l'un des organismes relevant du mouvement occultiste que René Guénon fit la rencontre de deux figures majeures intellectuellement: Léon Champrenaud (alias Théophane dans l'Eglise Gnostique) et Albert de Pouvourville (alias Simon, évêque de Tyr et de Sidon).

Léon Champrenaud (1870-1925) fut "maître de conférences" à l'Ecole Hermétique, rédacteur à l'Initiation et secrétaire-adjoint de l' ordre martiniste. Il entra au Suprême Conseil de l'Ordre sous le nom de Noel Sisera. Il s'éloigna alors de l'occultisme de Papus pour se diriger vers les doctrines orientales. Il entra en Islam sous le nom d'Abdul-Haqq (le "Serviteur de la Vérité"). Albert Puyou, comte de Pouvourville (1862-1939) avait rempli au Tonkin des fonctions militaires et administratives, et reçut l'initiation taoïste après sa rencontre avec le Tongsang Ngûyen te Duc-Luat "Le Maître des Sentences", l'un des cinq Tiensi de la Chine Méridionale, sous le nom de Matgioi, qui signifie "oeil du jour", ou "le Soleil" en Chinois.

Pouvourville et Champrenaud fondèrent en 1904 la revue La Voie, qui s'arrêta en 1907 et dans laquelle furent publiés, pour la première fois, les oeuvres majeures de Matgioi, La Voie métaphysique et La Voie rationnelle ainsi qu'un ouvrage en collaboration Les enseignements secrets de la Gnose, sous la signature "gnostique" Simon-Théophane.

En novembre 1909, René Guénon, sous nom "gnostique" de Palingénius, et en collaboration avec d'autres membres de l'O.T.R. (voir ci-dessus) fondait la revue La Gnose. C'est dans cette revue qu'il publiera un certain nombre d'articles qui sont déjà presque intégralement ses futurs ouvrages les plus métaphysiques de son oeuvre: L'Homme et son devenir selon le Vêdânta, Le symbolisme de la croix, Les principes du calcul infinitésimal, ainsi que l'article inachevé sur Les conditions de l'existence corporelle. Autrement dit, il a déjà à cette époque, donc entre 23 et 25 ans, sa connaissance de la métaphysique et des doctrines hindoues, appuyés par des textes de Shankarachârya.

Plusieurs auteurs ont commenté cette précocité intellectuelle, et ont abordé la questions des Maîtres de René Guénon, bien que lui-même ne se soit jamais exprimé publiquement sur ce sujet. Son éditeur et biographe Paul Chacornac écrit que "[...] nous savons que Guénon n'a pas étudié les doctrines orientales de façon livresque. Nous avons eu à ce sujet, son témoignage catégorique"[136]. P. Chacornac cite alors un article d'A. Préau, qui avait été relu par René Guénon avant sa publication, et qui affirmait que celui-ci avait reçu "l'enseignement oral" d'orientaux concernant les doctrines de l'Inde, de l'ésotérisme islamique et du Taoïsme. De plus, c'est René Guénon qui avait lui-même rajouté sur l'article avant sa publication "et du Taoïsme".[137]. On sait de façon certaine que René Guénon fut initié à l'ésotérisme islamique en 1912 par l'intermédiaire du peintre suédois Ivan Aguéli (Abdul-Hâdi)[138]. Concernant le Taoïsme P. Chacornac conjecture que René Guénon reçut plus que Matgioi par le tong-sang Luat[139] et il suppose qu'il eut un Maître hindou dans la lignée de l' Advaita Vedānta d' Adi Shankarâchârya. Cette question a été abordée par d'autres auteurs.

Le Roi du Monde[modifier le code]

"Le Roi du Monde" est un ouvrage de René Guénon paru en 1927 qui a suscité beaucoup de remarques et de commentaires. Dans ce livre, René Guénon affirmera vouloir "rompre enfin le silence" sur la question de l' "Agarttha" et de son chef suprême, "Le Roi du Monde" auquel il identifiera le Melchissedec biblique.

René Guénon écrira que le Roi du Monde, dans son sens le plus élevé, ne désigne pas une personne particulière mais une "fonction spirituelle" qui peut donc être assumée par différentes personnes historiquement. Cette fonction est celle du Manu primordial, associé au début d'un manvantara, qui "formule la loi propre aux condition de notre monde"[140], et que ce principe, ou cette fonction peut être assumée par un centre spirituel, manifesté ou caché, ou par son chef. Ce centre spîrituel est le "Centre Suprême", il renferme trois "fonctions suprêmes": le Brahâtmâ, le Mahâtmâ et le Mahânga qui étaient assumées historiquement au temps du Christ, écrira René Guénon, par les trois Rois Mages.

Les discussions auxquelles cet ouvrage va donner lieu proviennent des remarques suivantes:

  • La question de l'Agarttha avait été abordée par plusieurs auteurs avant la publication du Roi du Monde, dont Saint-Yves d'Alveydre dans son ouvrage intitulé Mission de L'Inde, publié en 1910, et par Ferdinand Ossendowsky dans son livre Bêtes, Hommes et Dieux. Cette question était aussi évoquée par les théosophistes à propos de leur "Grande Loge Blanche" et du royaume de Shamballa[141].
  • Les trois fonctions dont il a été question ci-dessus ont été rapprochées des "Trois Fonctions Suprêmes" dans le Lamaïsme[142].

Aspects critiques[modifier le code]

Les critiques à l'égard de Réné Guénon et de son œuvre proviennent de divers milieux:

  • celles émanant de quelques universitaires contemporains, entre autres: Umberto Eco[143], Jean-Pierre-Laurant[144], P. Riffard, J. Varenne[145], d'auteurs: J. Julliard et M. Winock[146], G. Messadié[147] etc.,
  • celles provenant certains milieux néo-thomistes, qui apparurent notamment au moment de la collaboration de René Guénon avec la revue catholique Regnabit,
  • des appréciations de nature diverses en provenance des milieux littéraires et artistiques (notamment surréalistes) qui s'exprimèrent du vivant de René Guénon. Cet aspect de la réception de son oeuvre dans ces milieux est maintenant documenté, principalement par la publication de la thèse de X. Accart[148].
  • d'autres intervenues lors de son vivant, et qui proviennent des milieux spirite, occultiste, néo-spiritualiste et théosophiste etc. René Guénon a eu des adversaires tels que Paul Le Cour, Gustave Bord, A. Franck Duquesne[149] etc. Les réponses de René Guénon à ces auteurs figurent aujoud'hui dans les ouvrages de « Comptes Rendus », dans « Le Théosophisme, histoire d'une pseudo-religion » ainsi que dans les « Études sur la Franc- Maçonnerie et le Compagnonnage ».

Dans la période séparant les deux conflits mondiaux, Guénon fut en état de guerre déclarée avec « La Revue Internationale des Sociétés Secrètes », qui était à cette époque l'une des principales officines anti-maçonnique et antijudaïque, et dont il a aidé à découvrir les véritables dessous, en relation avec les prolongements de l'affaire Léo Taxil. Ce sont des documents qu'il avait recueillis d'Abel Clarin De La Rive, directeur à partir de 1896 de la revue "La France anti-maçonnique", à la suite Léo Taxil, qui lui permirent d'identifier certains des rédacteurs de la R.I.S.S.; il dénoncera, à la suite de la publication d'un livre de L. Fry[150], les accointances de ces continuateurs de l'affaire Léo Taxil avec l' Intelligence Service anglais, dans lequel agissaient certains personnages du néo-spiritualisme anglo-saxon, et notamment l'agent double Aleister Crowley.

Œuvres[modifier le code]

Livres de René Guénon[modifier le code]

  • Aperçus sur l'Initiation, Éditions Traditionnelles, Paris. (ISBN 2-7138-0064-1).
  • Autorité spirituelle et pouvoir temporel, Guy Trédaniel/Éditions de la Maisnie, Paris. (ISBN 2-85707-142-6).
  • Introduction générale à l'étude des doctrines hindoues, Guy Trédaniel/Éditions de la Maisnie, Paris. Sans ISBN.
  • L'Erreur spirite, Éditions Traditionnelles. (ISBN 2-7138-0059-5).
  • L'Homme et son devenir selon le Vêdânta, Éditions Traditionnelles. (ISBN 2-7138-0065-X) (BNF 37714084).
  • La Crise du monde moderne, Gallimard, Paris. (ISBN 2-07-023005-8).
  • L'Esotérisme de Dante, Gallimard, Paris.
  • La Grande Triade, Gallimard, Paris. (ISBN 2-07-023007-4).
  • La Métaphysique orientale, Éditions Traditionnelles, Paris. Sans ISBN.
  • Le Règne de la Quantité et les Signes des Temps, Gallimard, Paris. (ISBN 2-07-023003-1).
  • Le Roi du Monde, Gallimard, Paris. (ISBN 2-07-023008-2).
  • Le Symbolisme de la Croix, Guy Trédaniel/Éditions de la Maisnie, Paris. (ISBN 2-85707-146-9).
  • Le Théosophisme, histoire d'une pseudo-religion, Éditions Traditionnelles, Paris. Sans ISBN.
  • Les États multiples de l'Être, Guy Trédaniel/Éditions de la Maisnie, Paris. (ISBN 2-85707-143-4).
  • Les Principes du Calcul infinitésimal, Gallimard, Paris. (ISBN 2-07-023004-X).
  • Orient et Occident, Guy Trédaniel/Éditions de la Maisnie, Paris. Sans ISBN.
  • Saint Bernard, Éditions Traditionnelles. Sans ISBN.

Recueils posthumes d'articles de René Guénon[modifier le code]

  • Aperçus sur l'ésotérisme chrétien, Éditions Traditionnelles. Sans ISBN.
  • Aperçus sur l'ésotérisme islamique et le taoïsme, Gallimard, Paris, (ISBN 2-07-028547-2).
  • Comptes rendus, Éditions Traditionnelles. Sans ISBN.
  • Articles et comptes rendus, tome 1, Éditions Traditionnelles, Paris, (ISBN 2-7138-0183-4).
  • Études sur l'Hindouisme, Éditions Traditionnelles, Paris. Sans ISBN.
  • Études sur la Franc-maçonnerie et le Compagnonnage, t. 1, Éditions Traditionnelles, Paris. (ISBN 2-7138-0066-8).
  • Études sur la Franc-maçonnerie et le Compagnonnage, t. 2, Éditions Traditionnelles, Paris. (ISBN 2-7138-0067-6).
  • Formes traditionnelles et cycles cosmiques, Gallimard, Paris. (ISBN 2-07-027053-X).
  • Initiation et Réalisation spirituelle, Éditions Traditionnelles, Paris. Sans ISBN.
  • Mélanges, Gallimard, Paris. (ISBN 2-07-072062-4).
  • Symboles de la Science sacrée, Gallimard, Paris. (ISBN 2-07-029752-7).

Bibliographie diverse[modifier le code]

Ouvrages collectifs au sujet de René Guénon et de la doctrine traditionnelle[modifier le code]

  • Études Traditionnelles n. 293-295 : Numéro spécial consacré à René Guénon. Sans ISSN.
  • La Lettre G - Revue maçonnique en langue française et italienne. Sans ISSN.
  • Sigaud, Pierre-Marie (éd.) : Dossier H René Guénon, L'Âge d'Homme, Lausanne. (ISBN 2-8251-3044-3).
  • (Collectif), René Guénon : colloque du centenaire Domus Medica, Le cercle de lumière. (OCLC 716088458).
  • Laurant, Jean-Pierre et Barbanegra, Paul (éds.) : Cahiers de l'Herne 49 : René Guénon, Éditions de l'Herne, Paris. (ISBN 2-85197-055-0).
  • (Collectif), Quelle humanité ? demain..., Vers la Tradition, Châlons-sur-Marne (France). Sans ISSN.
  • (Collectif), Il y a cinquante ans, René Guénon..., Éditions Traditionnelles, Paris. (ISBN 2-7138-0180-X). (Notes.)

Autres ouvrages au sujet de René Guénon et de la doctrine traditionnelle[modifier le code]

(étant ou pas en accord avec les exposés ou recommandations de l'auteur)

  • Abd Ar-Razzâq Yahyâ (Ch.-A. Gilis) : Tawhîd et Ikhlâs, Aspects ésotériques, Le Turban Noir, 2006, Paris.
  • Accart, Xavier : L'Ermite de Duqqi, Archè. (ISBN 88-7252-227-7). (Notes.)
  • Allemand, Jean-Marc : René Guénon et les Sept Tours du Diable, Guy Trédaniel/Éditions de la Maisnie, Paris. (ISBN 2-85707-347-X).
  • Batache, Eddy : Surréalisme et Tradition, Éditions Traditionnelles. Sans ISBN.
  • Chacornac, Paul : La Vie simple de René Guénon, Éditions Traditionnelles, Paris. Sans ISBN.
  • Gattegno, David : Guénon : qui suis-je ?, Pardès, Puiseaux (France). (ISBN 2-86714-238-5) .
  • Geay, Patrick : Hermès Trahi : Impostures philosophiques et néo-spiritualisme d'après l'œuvre de René Guénon Dervy. (ISBN 2-85076-816-2).
  • Geay, Patrick : Mystères et significations du Temple maçonnique, Dervy, Paris, 2000. (ISBN 2-84454-056-2). (Notes.)
  • Gilis, Charles-André : Introduction à l'enseignement et au mystère de René Guénon, Les Éditions de l'Œuvre, Paris. (ISBN 2-904011-03-X).
  • Gilis, Charles-André : Les sept Étendards du Califat, Éditions Traditionnelles. (ISBN 2-7138-0141-9).
  • Gilis, Charles-André : René Guénon et l'avènement du troisième Sceau. Éditions Traditionnelles, Paris. (ISBN 2-7138-0133-8).
  • Grossato, Alessandro : Psychologie (attribué à René Guénon), Archè. (ISBN 88-7252-231-5). (Notes.)
  • Hapel, Bruno : René Guénon et l'Archéomètre, Guy Trédaniel, Paris. (ISBN 2-85707-842-0).
  • Hapel, Bruno : René Guénon et l'esprit de l'Inde, Guy Trédaniel, Paris. (ISBN 2-85707-990-7).
  • Hapel, Bruno : René Guénon et le Roi du Monde, Guy Trédaniel, Paris. (ISBN 2-84445-244-2).
  • James, Marie-France : Ésotérisme et Christianisme autour de René Guénon, Nouvelles Éditions Latines, Paris. (ISBN 2-7233-0146-X).
  • Maxence, Jean-Luc : René Guénon, le Philosophe invisible, Presses de la Renaissance, Paris. (ISBN 2-85616-812-4). (Notes.)
  • Mercier, Raymond : Clartés Métaphysiques, Éditions Traditionnelles, Paris. Sans ISBN.
  • Montaigu, Henry : René Guénon ou la mise en demeure. La Place Royale, Gaillac (France). (ISBN 2-906043-00-1).
  • Prévost, Pierre : Georges Bataille et René Guénon, Jean Michel Place, Paris. (ISBN 2-85893-156-9).
  • Reyor, Jean : Études et recherches traditionnelles, Éditions Traditionnelles, Paris. (ISBN 2-7138-0134-6).
  • Reyor, Jean : Sur la route des Maîtres maçons, Éditions Traditionnelles, Paris. Sans ISBN.
  • Robin, Jean : René Guénon, la dernière chance de l'Occident, Guy Trédaniel/Éditions de la Maisnie. (ISBN 2-85707-102-7).
  • Robin, Jean : René Guénon, témoin de la Tradition, 2e édition, Guy Trédaniel Éditeur. (ISBN 2-85707-026-8).
  • Sérant, Paul : René Guénon, Le Courrier du livre, Paris. (ISBN 2-7029-0050-X).
  • Tourniac, Jean : Melkitsedeq ou la tradition primordiale, Albin Michel, Paris. (ISBN 2-226-01769-0).
  • Tourniac, Jean : Présence de René Guénon, t. 1 : L'œuvre et l'univers rituel, Soleil Natal, Étampes (France). (ISBN 2-905270-58-6).
  • Tourniac, Jean : Présence de René Guénon, t. 2 : La Maçonnerie templière et le message traditionnel, Soleil Natal, Étampes (France). (ISBN 2-905270-59-4).
  • Ursin, Jean : René Guénon, Approche d'un homme complexe, Ivoire-Clair, Lumière sur..., Groslay (France). (ISBN 2-913882-31-5)
  • Vâlsan, Michel : L'Islam et la fonction de René Guénon, Les Éditions de l'Œuvre, Paris. (ISBN 978-2-915059-12-0) (BNF 45171959)

Références et notes[modifier le code]

  1. Les écrits de René Guénon ayant trait à la "Science sacrée" sont réunis dans l'ouvrage "Symboles fondamentaux de la Science sacrée", Editions Gallimard.
  2. Les Etudes Traditionnelles: titre de l'une des revues qui publiera une partie importante des articles de René Guénon.
  3. cf. entre autres, L'Homme et son devenir selon le Vêdânta, Avant-propos, le compte rendu d'un article de P. Le Cour paru dans le numéro de février 1936 de la revue Atlantis, et reproduit dans l'ouvrage Comptes Rendus: ""nos doctrines" n'existent pas , pour la bonne raison que nous n'avons jamais fait autre chose que d'exposer de notre mieux des doctrines traditionnelles, qui ne sauraient être la propriété de personne".
  4. cf. P. Chacornac op.cit. Chapitre II: A la recherche de la parole perdue, p. 34.
  5. cf. P. Chacornac, La Vie simple de René Guénon, chapitre III: Ex oriente lux. Concernant l'initiation de René Guénon à l'ésotérisme islamique cf. également Ch.-A. Gilis, Introduction à l'enseignement et au mystère de René Guénon, chapitre VII: Le passage à l'Islam, pp. 67-76.
  6. cf. X. Accart, L'Ermite de Duqqi, Archè, Milano, 2001, chapitre: "René Guénon diaphane au Caire".
  7. cf. P. Chacornac, op.cit., chapitre VIII: Sur la terre du Sphynx.
  8. cf. J.-B. Aymard, La naissance de la loge "La Grande Triade" dans la correspondance de René Guénon à Frithjof Schuon in Connaissance des religions, numéro spécial consacré à René Guénon, n° 65-66, pp. 17-35.
  9. c.f. par exemple La métaphysique orientale et Introduction à l'étude des doctrines hindoues à propos du mot métaphysique, le chapitre I du Règne de la quantité et les signes des temps sur la signification des mots forme et matière, le chapitre Kundalini-Yoga des Etudes sur l'Hindouisme à propos de la traduction du sanscrit samâdhi par extase, L'homme et son devenir selon le Vedânta à propos de la signification du mot personnalité, Le théosophisme, hitoire d'une pseudo-religion sur le mot "théosophie" etc.
  10. « Quels que fussent ses dons intellectuels, il est difficile de croire qu’il ait pu parvenir seul ou juste avec l’aide de quelques livres à cette compréhension lumineuse du Vêdânta qu’il manifeste dès l’âge de vingt-trois ans [...] » in P. Feuga, « René Guénon et l’Hindouisme », Connaissance des Religions, n. 65-66, 2002.
  11. Le règne de la quantité et les signes des temps, avant propos
  12. Introduction générale à l'étude des doctrines hindoues, partie 1, chapitre 3: Le préjugé classique.
  13. Orient et Occident, Avant-propos, p.14.
  14. "[...] dans l'ordre métaphysique, qui se réfère au domaine de l'Universel, il ne saurait y avoir la moindre place pour la "spécialisation"" in L'Homme et son devenir selon le Vêdânta, Avant-propos.
  15. "Pensée métaphysique et pensée philosophique" in Introduction générale à l'étude des doctrines hindoues, partie II, chapitre VIII
  16. "La crise du monde moderne", chapitre 1
  17. "Civilisation et progrès" in Orient et Occident, chapitre 1
  18. Orient et Occident (Conclusion), Autorité spirituelle et pouvoir temporel (chapitres 6 et 7), Introduction générale à l'étude des doctrines hindoues (partie 1, chapitres 1, 2, 3).
  19. [...] les principaux préjugés qui éloignent présentement l'Occident de l'Orient [...] sont opposés à la véritable intellectualité, que l'Orient a conservé intégralement [...] in Orient et Occident (Conclusion)
  20. cf. L'Erreur spirite.
  21. cf. L'Erreur spirite, chapitre 2: Les origines du spiritisme.
  22. Sur la distinction que René Guénon opère entre les mots "Théosophisme" et "Théosophie", voir l'Avant-propos de son ouvrage Le Théosophisme, histoire d'une pseudo-religion; René Guénon affirme, par ce néologisme, marquer une distinction entre les théories de H. P. Blavatsky et certaines doctrines issues de courants appartenant à l'ésotérisme chrétien, et également désignées sous le nom de "Théosophie".
  23. cf. Le Théosophisme, histoire d'une pseudo-religion, chapitre III: La société théosophique et le rosicrucianisme.
  24. cf. Le règne de la quantité et les signes des temps, l'Erreur spirite et Le théosophisme, histoire d'une pseudo-religion.
  25. cf. Etudes sur la Franc-Maçonnerie et le compagnonage, tomes I et II. Pour être rigoureux, il faudrait dire la déchéance de ceux qui sont censés véhiculer cet ésotérisme, qui par nature ne peut être modifié par qui ou quoi que ce soit.
  26. "Je pense que ce qu'il y a de mieux à faire, pour les mots qui peuvent donner lieu à quelque équivoque, c'est de leur restituer autant que possible leur signification primitive et etymologique" in La Métaphysique orientale, Editions Traditionnelles, Paris.
  27. cf. le rappel des termes ci-dessus ainsi que lIntroduction Générale à l'Etude des Doctrines Hindoues, op. cit. et La métaphysique orientale.
  28. c.f. Introduction générale à l'étude des doctriners hindoues, chapitre: Caractères essentiels de la métaphysique.
  29. cf. L'idée du Centre dans les traditions antiques, Regnabit, 1926, reproduit dans les Symboles fondamentaux de la Science sacrée, chapitre VIII; cf. également Le Roi du Monde, chapitres II, VII, VIII, IX et X.
  30. cf. entre autres, René Guénon, « Aperçus sur l’ésotérisme islamique et le taoïsme » (premier chapitre), « Aperçus sur l’ésotérisme chrétien » et « Le Roi du Monde ».
  31. c.f. Aperçus sur l'ésotérisme chrétien et L'ésotérisme de Dante.
  32. cf. « Crise du monde moderne », 1927 et notamment le dernier chapitre.
  33. cf. « Aperçus sur l’initiation », Éditions Traditionnelles
  34. cf. « Règne de la quantité et les Signes des temps »
  35. Autorité spirituelle et pouvoir temporel, chapitre 7: Les usurpations de la royauté et ses conséquences.
  36. cf. Aperçus sur l'initiation, chapitre XXXVIII: Rose-Croix et Rosicruciens et M. Vâlsan L'Islam et la fonction de René Guénon, chapitre IX: L'Investiture du Cheikh al-Akbar au Centre Suprême, p.177
  37. cf. « Orient et Occident »
  38. « L'Œuvre de René Guénon », présentation par Luc Benoist pour la Nouvelle Revue Française, 1943
  39. « En fait, les écrits de René Guénon sont la traduction, pour notre époque, de ce qui est contenu dans l’enseignement des maîtres spirituels des grandes Traditions de l’Humanité derrière le voile des apparences. Cependant, c’est bien le contact avec un maître spirituel vivant qui redonne son souffle à cette traduction écrite de la Tradition, car c’est lui seul qui peut progressivement amener le lecteur, devenu disciple, à l’essentiel. » M.-H. Dassa, in « Lire Guénon entre les lignes », http://www.soufisme.org/site/article.php3?id_article=11
  40. "[...] il convient, pour ne point altérer la vérité par une exposition partielle, restrictive ou systématisée, de réserver toujours la part de l'inexprimable, c'est à dire de ce qui ne saurait s'enfermer dans aucune forme, et qui, métaphysiquement, est en réalité ce qui importe le plus, nous pouvons même dire tout l'essentiel. [...]" in Les etats multiples de l'Etre, Avant-propos.
  41. Introduction générale à l'étude des doctrines hindoues, deuxième partie, chapitre V.
  42. op. cit.
  43. Introduction générale à l'étude des doctrines hindoues.
  44. Voie initiatique et voie mystique, in Aperçus sur l'Initiation, chapitre 1
  45. De la transmission initiatique, in Aperçus sur l'Initiation, chapitre 1.
  46. Distinction du Soi et du Moi, in L'Homme et son devenir selon le Vêdânta, chapitre 2.
  47. Distinction du Soi et du Moi, in L'Homme et son devenir selon le Vêdânta, chapitre 2.
  48. c.f. Etudes sur l'hindouisme, chapitre Kundalini-Yoga.
  49. c.f. Le règne de la quantité et les signes des temps, chapitre 1: Qualité et quantité.
  50. c.f. op. cit., chapitre 6: Le principe d'individuation.
  51. c.f. L'oeuvre de René Guénon, par Luc Benoist, in La nouvelle revue française, 1943
  52. que Michel Vâlsan rapprochera de la notion islamique de dîn al fitra, qui indique la conformité de l'homme avec sa nature essentielle. C.f. Michel Vâlsan, Tradition primordiale et culte axial, Études traditionnelles, janv.-fév. et mars-avril 1965.
  53. c.f. Le règne de la quantité et les signes des temps, chapitre XXXVI "La pseudo initiation".
  54. c.f. Aperçus sur l'initiation, chapitre XXXIX: grands mystères et petits mystères.
  55. ibid
  56. c.f. René Guénon, l'Esotérisme de Dante.
  57. c.f. Aperçus sur l'initiation, chapitre XXXIX: grands mystères et petits mystères.
  58. ibid.
  59. ibid.
  60. ibid.
  61. ibid.
  62. c.f. Michel Chodkiewicz Le Sceau des Saints, prophétie et sainteté dans la doctrine d'Ibn 'Arabi, Paris, Gallimard, 1986.
  63. c.f. Claude Addas Ibn 'Arabi ou la quête du Soufre Rouge, Paris, Gallimard, 1989.
  64. ibid.
  65. ibid.
  66. ibid.
  67. c.f. Aperçus sur l'initiation, chapitre XLI
  68. ibid.
  69. ibid.
  70. ibid.
  71. ibid.
  72. Repris dans "Formes traditionnelles et cycles cosmiques", Gallimard.
  73. ibid.
  74. ibid.
  75. ibid.
  76. ibid.
  77. ibid.
  78. ibid.
  79. ibid.
  80. c.f. le chapitre Kundalini yoga in Etudes sur l'Hindouisme.
  81. ibid.
  82. ibid.
  83. ibid.
  84. ibid.
  85. c.f. Ch.-A. Gilis, L'énigme des "conditions de l'existence corporelle" in Introduction à l'enseignement et au mystère de René Guénon.
  86. c.f. Les conditions de l'existence corporelle in Mélanges.
  87. c.f. La théorie hindoue des cinq éléments in Etudes sur l' Hindouisme.
  88. ibid.
  89. ibid.
  90. ibid.
  91. c.f. Kundalini-Yoga in Etudes sur l'Hindouisme.
  92. c.f. Le règne de la quantité et les signes des temps, chapitres I et II.
  93. c.f. Introduction générale à l'étude des doctrines hindoues, chapitre: Le Vaishêshika.
  94. Michel Vâlsan dans son Introduction aux Symboles fondamentaux de la Science sacrée, dans l'édition de 1962, non reprise par la suite.
  95. Note initiale en bas de page à l'article "Le grain de sénevé".
  96. note 2 en bas de page de l'article "Le grain de sénevé".
  97. c.f. Autorité spirituelle et pouvoir temporel, chapitres II et III.
  98. c.f. Le Sanglier et l'Ourse in Symboles fondamentaux de la Science sacrée.
  99. c.f. Les racines des plantes in Symboles fondamentaux de la Science sacrée.
  100. c.f. Connaissance et action in Autorité spirituelle et pouvoir temporel.
  101. ibid.
  102. ibid.
  103. c.f. L'ésotérisme de Dante et Aperçus sur l'initiation.
  104. c.f. Rose-croix et rosicruciens in Aperçus sur l'initiation.
  105. ibid.
  106. c.f. le chapitre Les origines du spiritisme in L'erreur spirite".
  107. ibid.
  108. c.f. L'erreur spirite", chapitre VI.
  109. c.f. le chapitre La confusion du psychique et du spirituel in Le règne de la quantité et les signes des temps.
  110. c.f. l'article Tradition et inconscient dans les Symboles fondamentaux de la Science sacrée.
  111. dont la thèse de Patrick Geay, Hermès trahi, Dervy, 1996.
  112. c.f. Jung. Le Christ Aryen, Plon, 1999.
  113. "[...] il serait parfaitement vain de chercher à nous appliquer une étiquette quelconque, car, parmi celles qui ont cours dans le monde occidental, il n'en est aucune qui nous convienne en réalité [...]" in Autorité spirituelle et pouvoir temporel, Avant-propos.
  114. P. Chacornac, La vie simple de René Guénon, (Avant-propos), Éditions Traditionnelles, 1958.
  115. L'Islam et la fonction de René Guénon, Editions de l'Oeuvre, 1984.
  116. c.a.d. ceux issus de la doctrine de Mohyddin Ibn Arabi dans l'ésotérisme islamique. Ce sujet est également abordé par Frédéric Teissier dans René Guénon (1886-1951), et Al Khidr, La Règle d'Abraham, n.7, juin 1999, pp. 37-44, et par P. Feydel dans son ouvrage "Aperçus historiques touchant à la fonction de René Guénon" Archè, Milano, 2003.
  117. cf. Comptes rendus, ibid., L'Homme et son devenir selon le Vêdânta, Avant-propos (ibid.), ses articles sous le pseudonyme de « Le Sphinx » aujourd'hui rassemblés dans les « Études sur la franc-Maçonnerie et le Compagnonnage » et la biographie de P. Chacornac ainsi que Ch.-A. Gilis « Introduction à l'enseignement et au mystère de René Guénon ».
  118. c.f. entre autres, Le sens caché dans l'oeuvre de René Guénon.
  119. c.f. entre autres J. Robin, René Guénon, temoin de la tradition.
  120. c.f. J. Robin, op. cit.
  121. c.f. J. Robin op. cit.
  122. c.f. René Guénon à Blois in Bulletin de l'Association des Anciens Elèves du lycée de Blois, 1954.
  123. c.f. L'Esotériste René Guénon, souvenirs et jugements in La Pensée Catholique, n°. 77, 78-79, 80.
  124. op. cit.
  125. Réponse à un article qui lui était consacré dans la revue Les Etudes de juillet 1932 et reprise dans le recueil Comptes Rendus, p. 130.
  126. Sur Martinès de Pasqually, l'origine et la nature de ses enseignements, ainsi que l'opinion de René Guénon à propos du Martinisme, c.f. L'Enigme de Martinès de Pasqually, article repris dans les Etudes sur la Franc-Maçonnerie et le Compagnonage, tome II.
  127. Chapitre L'Eglise vielle-catholique.
  128. C'est le cas de Jean-Pierre Laurant dans plusieurs de ses écrits: c.f. René guénon, Les enjeux d'une lecture, Dervy, 2006, Le sens caché dans l'oeuvre de René Guénon, l'Age d'Homme, ainsi que ses Repères biographiques et bibliographiques parus dans le numéro des Cahiers de l'Herne consacré à René Guénon.
  129. c.f. Ch.-A. gilis, Introduction à l'enseignement et au mystère de René Guénon, Editions Traditionnelles, Paris.
  130. ibid. p. 63
  131. c.f. Le Voile d'Isis, mai 1932, p.351.
  132. ibid.
  133. ibid.
  134. ibid.
  135. ibid.
  136. c.f. La Vie Simple de René Guénon, Editions Traditionnelles.
  137. ibid.
  138. Ch.-A. Gilis, op.cit., P. Chacornac, op.cit.
  139. ibid;
  140. c.f. Le Roi du Monde, chapitre II.
  141. Sur ces discussions c.f. les biographies de J.-P. Laurant et celle de P. Chacornac. D'autre part certains auteurs, dont A. Frank-Duquesne, ont assimilé le Roi du Monde au Prince de ce Monde de l'Evangile; c.f. La "discussion" entre R. Guénon et A. Frank-Duquesne sur ce sujet figure dans l'ouvrage Comptes-Rendus.
  142. c.f. les articles "Les Trois fonctions suprêmes dans le Lamaïsme" par C. Gayat et "Le Ternaire suprême du Lamaïsme: quelques aperçus historiques" par P. Coumes in Science Sacrée, n°s 3-4, 2002.
  143. U. Eco, Les limites de l'interprétation, Grasset, 1992, pp.118 à 122
  144. Biographe de René Guénon et auteur de nombreux livres sur celui-ci, dont René Guénon. Les enjeux d'une lecture, Dervy, mai 2006, Le sens caché dans l'oeuvre de René Guénon, Dervy. J.-P. Laurant est également le directeur de la revue Politica Hermetica. Les travaux de Laurant ont d'autre part été contestés par P. Geay (entre autres) dans sa thèse Hermès trahi.
  145. In Histoire des religions sous la direction d'H.-Ch. Puech, La Pléiade; J. Varenne commet d'ailleurs une erreur qui sera reprise par P. Riffard: il écrit que Guénon reprend Schopenhauer, mais en plus "cartésien", qu'il s'est "converti" à l'islam, comme le "continuateur" de son oeuvre, le "Suédois" Frithjof Schuon (!). L'erreur commise résulte d'une confusion entre le peintre suédois I. Aguéli et le suisse F. Schuon.
  146. qui écrivent, dans leur Dictionnaire des intellectuels français que René Guénon "est un penseur réactionnaire", idée qui sera également exprimée par J.-P. Laurant selon lequel "l'ésotérisme, après avoir été « de gauche » au XIXe siècle, est devenu « de droite » au XXe"...
  147. c.f. Quarante siècles d'ésotérisme.
  148. c.f. Guénon ou Le renversement des clartés: influence d'un métaphysicien sur la vie littéraire et intellectuelle française, 1920-1970, Xavier Accart; préface d'Antoine Compagnon. Paris : Edidit ; Milan : Archè, 2005 (impr. en Italie). - 1 vol. (1222 p.-[16] p. de pl. ill.) : ill., fac-sim. ; 25 cm. - (Collection Orient et Occident ; volume 2). Bibliogr. p. 1091-1184. Index. - DLE-20051124-54600. - 133.092 (21) . - (ISBN 2-912770-03-3) (rel.)
  149. Collaborateur, pour un temps, de la revue catholique Les Etudes Carmélitaines dont il se fera exclure à la suite d'une violente polémique contre René Guénon à propos du Roi du Monde et dont on lira les réponses de celui-ci dans l'ouvrage Comptes rendus. Il fut également l'auteur d'ouvrages dont Création et procréation aux éditions de minuit.
  150. L. Fry Léo Taxil et la Franc-maçonnerie, Chatou, British-American Press. 1934.

Liens externes[modifier le code]

Livres en ligne et quelques textes en ligne
  • La Crise du Monde Moderne [1]
  • Saint-Bernard [2]
  • Sur le site de Regnabit (inscription obligatoire) :
  • Le Verbe et le Symbole : « Écrits pour Regnabit », recueil posthume établi, présenté et annoté par PierLuigi Zoccatelli, Éd. Archè-nino aragno editore, 1999, p.35-42. Article de René Guénon paru dans la revue Regnabit en janvier 1926.
  • Le Sacré-Cœur et la légende du Saint-Graal : « Écrits pour Regnabit », Recueil posthume établi, présenté et annoté par PierLuigi Zoccatelli, Ed. Archè-nino aragno editore, 1999, p.3-9. Publié en août 1925 dans la revue Regnabit. L'article traite de l'ésotérisme du Graal et de ses aspects initiatiques.
  • La Terre Sainte et le Cœur du Monde : « Écrits pour Regnabit », Recueil posthume établi, présenté et annoté par PierLuigi Zoccatelli, Ed. Archè-nino aragno editore, 1999, p. 109-115.
Sur René Guénon

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