Wang Meng (peintre)

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Wáng Měng
王蒙
Séjour (retraite) dans les monts Qingbian ou Habitation isolée dans les monts Qingbian, Wang Meng, 1366, rouleau vertical, encre sur papier, 141 × 42,4 cm, Musée de Shanghai
Naissance
Décès
Autres noms
Xiangguang Jushi
Activité
Père
Wang Guoqi (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Parentèle
Zhao Mengfu (grand-père)Voir et modifier les données sur Wikidata

Wang Meng (王蒙, v. 1308 — v. 1385) est un peintre chinois réputé de la fin de la dynastie Yuan (1279–1368). Wang Meng est considéré comme le dernier des « quatre maîtres » de la fin de la période Yuan, avec Huang Gongwang (1269-1358), Wu Zhen (1280-1354) et Ni Zan (1301-1375).

Biographie et style

Il est le petit-fils de Zhao Mengfu (12541322) et de sa femme Guan Daosheng, il est également de la famille de Zhao Yong (12891360), le second fils de Zhao Mengfu.

Tous étaient reconnus pour leurs talents d'artistes peintres et calligraphes. Le plus réputé était Zhao Mengfu, mais Zhao Yong fut aussi renommé pour ses peintures de visages humains, de paysages, de chevaux ou encore ses poèmes, quant à Guan Daosheng ses peintures à l'encre faites au bambou ou à la plume rencontrèrent aussi le succès. L'empereur Renzong (13111320) collectionna les calligraphies de Zhao Mengfu, Guan Daosheng et Zhao Yong et déclara qu'il était rare de voir mari, femme et enfant tous dotés de talent pour cet art.

Wang Meng occupa un poste mineur dans l'administration Yuan. Lors des troubles politiques qui agitèrent la société à la fin du régime il se retira sur ses terres. Sous le premier empereur Ming il fut impliqué dans l'affaire Hu Weiyong, après que Wang se soit rendu à une assemblée de lettrés chez Hu Weiyong. Jeté en prison, il y mourra des suites des mauvais traitements qui lui auront été infligés. Il ne parvint pas à convaincre ses geôliers qu'il était simplement allé admirer la collection de peintures de son ami.

Son nom d'artiste était Xiangguang Jushi. Il fut poète, mais est surtout resté connu pour ses peintures de paysages. Wang Meng est considéré comme le dernier des « Quatre grands maîtres » de la fin de la période Yuan avec Ni Zan (13011374), Huang Gongwang (12691354) et Wu Zhen (12801354). Tous ces lettrés se sont référés à celui qui est considéré comme le « père » de la peinture de paysage de lettré : Mi Fu (1051 — 1107) et, son œuvre ayant été perdue seule la peinture de son fils Mi Youren (1086 — 1165) (dans un style très vaporeux, donc « non calligraphique ») nous donne une idée de cette œuvre. Les « Quatre maîtres » en suivent la voie, reprise entretemps par Zhao Mengfu, en pratiquant chacun d'une manière qui les distingue de tout ce qui avait été fait auparavant et que l'on peut qualifier d'individualiste[1]) ou d'expression personnelle. Leurs styles et leurs sujets apparaissent comme les emblèmes d'un noble détachement de la société et du désir d'un monde plus simple et pacifique[2].

Le style de Wang Meng associe la touche énergique et néanmoins très détaillée des éléments du paysage avec une vision plus complexe, plus ambiguë et plus subjective du sujet peint, le tout donnant aux rochers, aux torrents, aux arbres… une forte intensité dramatique. Enfin Wang Meng joue de couches de lavis superposés pour créer des effets d'ombrage. Dans sa manière calligraphique d'employer l'encre les rides en tête de mort (kulou cun), littéralement tête de squelette) ou en face de démon lui servent à peindre les rochers, comme on peut le constater dans : « Habitation du bois Juqu ». Les rochers qui bordent la rive dans « Habitation du bois Juqu » évoquent ces pierres étranges que les Chinois aisés affectionnent au point d'en faire transporter dans leurs jardins. Semblables aux rochers du lac Tai, « laids, [pleins de] cavités, plissés, percés, maigres », mais cette laideur les lettrés Yuan l'affectionnent. Sur ces lieux où le regard se porte l'artiste pose les points d'encrage de ses lignes de force, avec un tracé appuyé (artères du dragon[3]), par où passe le souffle vital qui anime le corps de la nature[4]. Ainsi il sait ménager dans ses espaces saturés, verticaux, des passages pour les hommes (lettrés toujours là, à peine perceptibles) qui répondent au passage de l'eau et au vide de la vallée, plein du souffle[5] qui s'écoule doucement.

La peinture devient le lieu, sous la dynastie Yuan, où se construit une réflexion sur le paysage comme modèle pour la conception du jardin chinois. Loin de suivre la voie « naturaliste » des peintres de l'Académie, sous les Song, la peinture sous les Yuan lorsqu'elle est marquée par une recherche du goût lettré se donne pour principe de refléter l'esprit des choses et leur vitalité, non les choses elles-mêmes dans leur apparence.

Le style particulier qu'il a utilisé pour peindre ses paysages sera imité et influencera les peintres qui lui ont succédé, comme Shen Zhou[6] et jusqu'à Wang Yuanqi (1642-1715) [7] et même au-delà.

Quelques œuvres en image

Quelques œuvres en image commentées

Sur Ge Zhichuan change de lieu de séjour, Habitation dans le bois Juqu (ou « Juqu lin wu ») et « Paysage » , voir James Cahill dans « Yang Xin, Richard M. Barnhart, Nie Chonghzeng, James Cahill, Lang Shaojun, Wu Hung, Trois mille ans de peinture chinoise », 2003, pp 175 et suivantes.

Sur Habitation dans le bois Juqu (ou « Juqu lin wu »), voir Yolaine Escande, 2001, p 122. et Yolaine Escande, 2005, p 115. Voir aussi la notice du National Palace Museum, et Danielle Elisseeff, 2010, pp 178–179 (Maison dans la forêt à Juqu).

Sur Habitation isolée dans les monts Qingbian (La retraite à Qingbian) voir Emmanuelle Lesbre, p 309.

Sur Les monts Tabai, Musée de Shanghai, voir « Montagnes célestes. Trésors des musées de Chine. » p 160.

Sur The Simple Retreat, la notice du MET.

Sur « En train d'écrire des livres sous les pins » voir la notice du Cleveland Mus. of Art.

Références

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Bibliographie

  1. François Cheng, Vide et plein. Le langage pictural chinois, Paris, Seuil, , 155 p. (ISBN 2020052725).
  2. Yang Xin, Richard M. Barnhart, Nie Chonghzeng, James Cahill, Lang Shaojun, Wu Hung, Trois mille ans de peinture chinoise, Arles, Philippe Piquier, , 402 p. (ISBN 2877306674).
  3. Emmanuelle Lesbre, Liu Jianlong, La Peinture chinoise, Paris, Hazan, , 480 p. (ISBN 2850259225).
  4. Yolaine Escande, L'Art en Chine. La résonance intérieure, Paris, Hermann, , 310 p. (ISBN 2705664246).
  5. Yolaine Escande, Montagnes et eaux. La culture du Shanshui, Paris, Hermann, , 293 p. (ISBN 2705665218).
  6. Jean François Jarrige, Jacques Giès, Pénélope Riboud, Yu Hui, Michael Loewe, Marie-Catherine Rey, Valérie Lavoix, Stéphane Feuillas, Jean-Pierre Diény, Montagnes célestes. Trésors des musées de Chine. Galeries Nationales du Grand Palais, Paris, Éditions de la Réunion des Musées Nationaux, (ISBN 2711847705)
  7. Gabriele Fahr-Becker (sous la direction de), Les Arts de l'Asie orientale. Tome 1, Cologne, Könemann, , 406 p. (ISBN 382901743X).

Liens externes

Musées