Wambrechies fait partie de l'agglomération lilloise. Elle est située à 7 km au nord de Lille. La ville est parcourue par le cours de la Deûle, rivière canalisée.
La Deûle, vue depuis le pont de la rue de la distillerie.
À l'origine et jusqu'au XIVe siècle environ, le nom s'écrit Wenesbrechies. L’existence d’une paroisse y est attestée dès le VIe siècle, mais la cité de Wambrechies est mentionnée pour la première fois en 1110, dans l’acte de donation de l’autel au chapitre de la collégiale Saint-Pierre de Lille par l’évêque de Tournai. Le premier document qui cite le nom de Wambrechies sous sa forme actuelle date de 1287 (document émanant de l'abbaye de Marquette). Wambrechies était renommée, du temps de Buzelin[Note 1], par ses belles eaux et ses gras pâturages. Ce bourg appartenait en partie au marquis de Haynin ; il fut brûlé dans les troubles de Flandre, au début du XVIIe siècle. À la fin du siècle suivant, diverses industries font leur apparition notamment dans le textile (filature de lin, corderie, fabrique de bleu de Prusse) mais aussi dans l'agroalimentaire (fabrique d'huile, de vinaigre, de fécule, de chicorée, de genièvre, de bière). Au XIXe siècle furent édifiés les principaux monuments actuels de la ville (château de Robersart, église Saint-Vaast, office du tourisme). Wambrechies va connaître son essor industriel notamment avec la linière Vandenbosch[3] fondée en 1902 ; située sur la rive droite de la Deûle, elle fut la plus grosse filature de lin de Wambrechies du début du xxe siècle et est un constituant de la société Linière de Wambrechies créée en 1922.
La première communauté du Nord du mouvement Emmaüs ouvre à Wambrechies en 1954, il s'agit d'une des premières en France. Elle est directement liée à l'action de Jean Deroubaix, appelé plus tard « le capitaine Jean », industriel de Ronchin qui entend l'appel au secours de l'abbé Pierre du , gagne Paris au lieu de se rendre aux sports d'hiver comme prévu, constate le formidable élan de solidarité suscité par le cri sur les ondes et décide de faire quelque chose dans le Nord. Recherchant un terrain, il se voit proposer par l'armée l'achat d'un fort déclassé de la Redoute à Wambrechies. Le site n'est qu'un amas de terre, d'herbes folles, de buissons, avec des blockhaus demi-enterrés et de la boue lorsqu'il pleut. Les premiers occupants, à partir du , campent sous la tente ou sur de la paille dans les blockhaus puis le site se pérennise, se développe sur plus de 15 hectares, construit en dur, se modernise, ouvre un magasin de revente des objets récupérés, devient une véritable entreprise de récupération, remise en état, revente, qui fait vivre autour de 60 personnes[4].
Dans le milieu des années 1980, la Deûle fut élargie pour permettre le passage de péniches au grand gabarit. Ces travaux furent à l'origine du renouveau actuel du centre-ville.
En 2018, la commune est médiatisée à la suite de l'affaire Angélique, une adolescente de 13 ans agressée et assassinée par son voisin[5],[6].
aux XIIe et XIIIe siècles, la famille de Wambrechies
au XIVe siècle, la famille de Leuringhien
en 1422, achetée par Jeanne de la Tannerie, elle épouse Robert le Courtrisien, prévôt de Lille en 1416, cité parmi les chevaliers trésoriers de la cour amoureuse de France installée sous forme de cour de justice en 1415, peu avant le désastre d'Azincourt[7]. Tous deux décédés à Ypres la nuit du sont inhumés en l'église de Wambrechies.
Catherine de la Tannerie, sa sœur cadette, en héritant, vient donc son époux, Jean du Metz ; ce sont leurs enfants qui ont pris le nom de Croix[8] : ainsi vous trouvez ensuite leur fils cadet Bauduin de Croix puis le fils aîné de celui-ci, Gérard de Croix, seigneur dudit lieu ; il est l'époux d’Adrienne van der Grach, qui lui donne plusieurs enfants dont Daniel qui leur succèdera. Mais avec sa sœur Claire, ils seront les derniers de cette Maison à Wambrechies.
Croix porte : d'argent, à la croix d'azur tandis que du Metz, dite "de Croix" porte : écartelé, en 1 et 4, d'or, au franc canton de gueules (qui est du Metz), en 2 et 3, d'argent, à la croix d'azur (qui est de Croix). Cet écartelé est celui d'Isabelle ou Mathilde de Croix héritière de Croix et de Flers, épouse en secondes noces Guillaume, seigneur du Metz ; celui-ci abandonnera ensuit son nom au bénéfice de celui de Croix du Metz, écartellant ses armes de celles de Croix. (sceaux 1404, Archives du Nord Capellenie de Lille Demay n° 1327 et sceau 1428 Cour Amoureuse n° 340)
Claire de Croix, Dame de Wambrechies, de Lesquin et la Motte, épouse v. 1526 à Lille, Philippe de Haynin et lui apporte la seigneurie de Wambrechies qui restera deux siècles et demi dans la maison de Haynin.
Vice-président de Lille Métropole Communauté urbaine | LMCU (1995 → 2014)
Vice-président de la Métropole européenne de Lille | MEL (depuis 2014)|- style="vertical-align: top"
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[10]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[11].
En 2018, la commune comptait 10 857 habitants[Note 2], en augmentation de 10,18 % par rapport à 2013 (Nord : +0,41 %, France hors Mayotte : +2,36 %).
Par sa situation géographique sur la Deûle et à la limite nord de l'agglomération lilloise, bien desservie par la rocade Nord-Ouest à sa frontière sud, son activité économique est à la fois marquée par
l'activité rurale avec nombre d'établissements agricoles (céréales, pommes de terre, horticulture),
les entreprises avec cinq zones d'activité :
Eco Park
Le village des voiles
Le parc du chat
Le Synergie Park du moulin
La Becquerelle
une zone portuaire et un port de plaisance sur la Deûle aménagée.
Chaque dimanche, un marché local se tient sur l'avenue de Robersart.
Parents d'élèves : parents d'élèves du groupe scolaire Pasteur/Ségur,
Une braderie traditionnelle a lieu à l'occasion des Fêtes de Robersart, le week-end de Pentecôte.
Comme dans beaucoup de communes du Nord de la France, la Fête des allumoirs, en octobre, annonce la diminution des jours par un défilé nocturne de toute la population portant des allumoirs pour éclairer la nuit.
Tous les deux ans, les années paires, ont lieu, en septembre, les Rencontres des Activités et des Associations pour présenter le tissu associatif wambrecitain.
Hôtel de ville, construit en 1868 et il a hébergé l'Office du tourisme du Val de Deûle.
Construit en 1868, de style néoflamand du Second Empire, ce bâtiment est situé sur la place centrale de Wambrechies. Ancien hôtel de ville, il a hébergé l'Office du tourisme. Sa façade en pas de moineau, est construite en briques de couleurs. Les armoiries du Vicomte et de Napoléon III sont apposées sur la façade. Le beffroi mesure 27 mètres et abritait un pigonnier et le chemin de ronde qui permettait d'observer les alentours.
Le site du château, dans le centre-ville de Wambrechies, a été le lieu de résidence des seigneurs de la ville dès le Xe siècle.
À l'origine, il s'agit du château de Leuringhien bâti au XIIIe siècle.
Le château est un bâtiment en forme de “U” de style Renaissance.
Le terrain mouvant en proximité de la Deûle provoqua le pourrissement des pilotis et l’effondrement total de ce dernier au XVIIe siècle.
En 1760, Louis Joseph de Broide, seigneur de Wambrechies, a commandé sa reconstruction.
Deux générations plus tard, en 1810, le vicomte de Quiévy, figure historique de Wambrechies, rachète le château afin de clore une succession compliquée. Maire de la commune pendant presque quarante ans, il procède à de nombreux aménagements.
À partir de 1866, la comtesseJuliette de Robersart, nièce du Vicomte Obert de Quiévy, hérite du domaine et devient la dernière châtelaine de Wambrechies. Délaissé, le château se dégrade : l’avancée de style Renaissance finit même par s’effondrer en 1900, année de la mort de Juliette. Le notaire Valois, ami et exécuteur testamentaire de la comtesse, finit par léguer officiellement la demeure à la paroisse de Wambrechies en 1926.
Avec la loi sur la laïcité de Jules Ferry, l’école libre de garçons s’y est aussi installée vers 1908 jusqu'en 1959. Les douves sont comblées pour garantir la sécurité des enfants. La toiture est refaite en 1950.
En 1971, une équipe de jeunes Wambrecitains, soutenue par l’association Sauvegarde du Château de Robersart, recreuse les douves.
La paroisse cède le château à la municipalité en 1982 pour un franc symbolique et dès 1983, des travaux de restauration commencent : des pieux en béton enfoncés à quinze mètres de profondeur stabilisent le bâtiment.
L’aile gauche est rénovée en 1992. En 1997, une explosion au gaz endommage à nouveau fortement l’aile droite, obligeant à la reconstruire entièrement avec un léger agrandissement en 1988 et 1999.
À partir de 1998, une partie des locaux a été attribuée au musée de la Poupée et du Jouet ancien.
L'ancienne église
Cette église du XIVe siècle était une hallekerque, courante en Flandres, à 3 nefs avec un clocher massif trapu (voir Saint-Vincent de Marcq-en-Barœul).
Elle fut incendiée le , pendant les guerres de religion, par les Hurlus de la garnison protestante de Menin.
L'église fut rebâtie et restaurée de nombreuses fois.
L'église de Wambrechies
L'église actuelle
En 1852, le vicomte Martel Henri Obert de Quévy, maire, décida de reconstruire une nouvelle église.
Ce fut l'occasion d'une refonte complète du centre-ville et de l'hôtel de ville.
En 1859, l'architecte lillois Charles Leroy fut désigné pour bâtir ce nouvel édifice (il sera aussi l'architecte de la cathédrale Notre-Dame-de-la-Treille à Lille).
Le chantier se déroula de 1859 à 1868. Le , l'église fut consacrée et dédiée à saint Vaast.
De style néogothique, son plan est simple : une nef avec deux bas-côtés. L'entrée est surmontée d'un clocher couronné d'une flèche (aujourd'hui disparue) dont quatre petites flèches marquent les angles. La façade est soulignée par trois arcades en ogive profonde ; au-dessus une rosace surmontée d'une galerie et de l'étage immense, réservé aux cloches. L'intérieur, dont la nef est divisée en trois niveaux (grandes arcades, tribunes, fenêtres hautes), est orné de boiseries sculptées recouvrant les murs des bas-côtés.
Dans la nuit du , la flèche du clocher s'écroula sur la place après avoir été déboulonnée par les Allemands, celle-ci faisant obstacle aux décollages des avions de l'aérodrome de Bondues. Elle ne fut pas reconstruite.
Depuis 2004, une restauration complète de l'extérieur et des vitraux était en cours.
Cette restauration est achevée et a donné lieu à une inauguration le par un concert en l'Église et par son illumination.
Répartis sur l'ensemble du territoire de la commune, plusieurs petits édifices religieux témoignent de la spiritualité catholique des habitants.
Le calvaireSaint-Jacques - il est édifié en 1830 en remplacement d'une ancienne croix de grès détruite pendant la révolution française. Il est restauré en 1999.
La chapelle Notre-Dame de Grâce - aussi nommée "chapelle du Cliquennois". De style néo-classique, elle est édifiée en 1834 par la famille Delattre.
La chapelle Notre-Dame de Lourdes - aussi nommée "chapelle du Bihamel" ou encore "Chapelle Coekelaer" du nom du cultivateur et marchand de lait, ancien conseiller municipal, qui l'a fait édifier en 1920.
La chapelle Notre-Dame des Moissons - Construite en 1961, la statue de Vierge à L'enfant qu'elle contient provient de l'ancienne chapelle du château de Robersart.
La chapelle Notre-Dame de la Treille - aussi nommée "chapelle Catry", elle est édifiée en 1855 en mémoire de Jean-Baptiste Désiré Catry, ancien maire de la commune. Détruite pendant la première guerre mondiale, elle est reconstruite en 1920
La chapelle Sainte Anne - Aussi nommée "chapelle de la Vigne" - elle a été édifiée en 1890
La chapelle Sainte Thérèse - Aussi nommée "chapelle de la Vierge au Sourire" - elle a été édifiée en 1956
Occupé depuis 1517, le site était au départ un simple moulin à eau, aux multiples fonctions (moulin à blé, moulin à drap, scierie de bois du Brésil…). En 1789, Guillaume Claeyssens arrive à Wambrechies et fonde une huilerie sur le site.
Dans des bâtiments des XVIIIe – XIXe siècles, classés monuments historiques, la distillerie Claeyssens commence en 1817 à fabriquer, selon une méthode ancestrale, un alcool de grains (seigle et orge maltée) de qualité et réputé qui a pris le nom de la commune : le genièvre. C'est aussi l'une des rares distilleries de genièvre d'Europe. La distillerie est toujours en activité et se visite.
Parmi les bâtiments de la distillerie, mais situé à l'écart, une malterie est également inscrite aux monuments historiques.
Construite de 1925 à 1927 par l'architecte André Granet, elle met en œuvre la technique alors nouvelle du béton armé qui permet de réaliser six plateaux de 600 m2. La tour centrale abrite le château d'eau et les dynamos. Désaffecté, le bâtiment est inscrit aux monuments historiques en 2000.
Dû à l'élargissement de la Deûle nécessaire pour la circulation de péniches à grand gabarit, un pont fixe remplaça le vieux pont-levis en juillet 1984. Quelques années plus tard, l'aménagement en fit un petit port de plaisance.
La capitainerie a été inaugurée en 2006.
Le hameau du Cliquennois est situé à l'extrémité Sud-Ouest de la commune de Wambrechies, vers Lompret. Le château semble dater du XVIIe siècle. En briques et en pierres, son architecture rappelle celle qui fleurit à Lille après la conquête de Louis XIV.
En 1480 meurt Jean d'Ostende, seigneur de Marcot et de l'Épinette à Wambrechies, puis seigneur du Cliquenois.
La rue du Quesnoy : hommage aux anciens combattants
Ce fort fut bâti en 1879 par le Général Séré de Rivières[20].
C'est en ce lieu que furent fusillés par les Allemands quatre-vingt-douze antinazis entre le et le . Trente-cinq le furent dans la seule journée du [Note 3],[21].
Le fort a été racheté en 2009 par la ville de Wambrechies pour en faire un site d'animations culturelles inauguré en 2013[22].
Inscrite sur la liste complémentaire des Monuments historiques, la pharmacie située sur la place centrale (place du Général de Gaulle) date de la fin du XIXe siècle et a gardé tout son aménagement d'origine en boiseries, sa porte en vitrail et une collection importante de pots de pharmacie. La pharmacie Roye-Caenevet est toujours en activité, mais en , elle fut déménagée dans la maison voisine grâce à d'importants travaux afin de devenir une pharmacie neuve et moderne participant au rayonnement du centre-ville Wambrecitain. L'ancienne bâtisse deviendra par la suite un musée consacré aux pratiques pharmaceutiques.
L'officine avec son décor de boiseries et sa porte en verre gravé, les vitraux de la cage d'escalier et de la salle à manger sont inscrits au titre des monuments historiques par arrêté du [23].
Pendant des années, un musée des pompiers fut abrité dans l'ancienne caserne des pompiers, au pied de l'église. En 2005, il dut déménager à Saint-Étienne, ce bâtiment devant être détruit pour le réaménagement de la place centrale de Wambrechies.
Ce cimetière est implanté sur le site de la Dacquerie, promontoire pour l'armée allemande pendant la Première Guerre mondiale. On y trouve un tilleul qui servait d'observatoire sur le front. Il comporte 2655 soldats de confessions différentes et une stèle avec une inscription bilingue.
↑Jean Buzelin ou Johannes Buzelinus, auteur de Annales Gallo-Flandriae, 1624, (cf.: [1])
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.
↑Jean-Marc Petit, « Une cité de l'espérance dans un champ de boue », dans Cent ans de vie dans la région, tome 3 : 1939-1958, La Voix du Nord éditions, hors série du 17 juin 1999, p. 88-89.
↑« Wambrechies : l'adieu à Angélique », Francetvinfo, (lire en ligne)
↑« Pour Angélique, Wambrechies résiste au choc », La Croix, (lire en ligne)