Walter Sauer

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Walter Sauer
Walter Sauer.
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Walter Sauer né à Saint-Gilles (Bruxelles) le et mort à Alger le est un dessinateur, peintre et graveur belge.

Biographie[modifier | modifier le code]

Famille[modifier | modifier le code]

Walther (avec h) Louis Emile Sauer est né à Saint-Gilles[1] le 12 février 1889 au domicile de ses parents, au n° 51 de la rue Joseph Claes, à une heure du matin. Son père, Jules Oscar Sauer était instituteur communal, âgé de 23 ans, né à Bruxelles, et sa mère Anne Marie Augustine Langmann, sans profession, âgée de 24 ans, était née à Anderlecht.

Ses parents s'étaient mariés à Saint-Gilles[2] le 23 octobre 1886.

Le grand-père paternel, Frédéric Auguste Jules Sauer, cordonnier et fils de cordonnier, né en 1835 à Pegau, en Saxe, était venu s'établir à Bruxelles[3] où il épousa en 1865 Adèle Peeters, née en 1834 à Haute-Croix. Du côté maternel, son grand-père Carolus Frederic Langmann, fils d'un horloger, né en 1842 à Hagen, en Prusse, était graveur sur métal, et résidait à Anderlecht où il avait épousé en 1864 Catharina Westhoff, née en 1840 à Cologne alors qu'elle était cuisinière à Anderlecht.

Formation[modifier | modifier le code]

En 1903, Walter Sauer entreprend des études en cours de jour à l’Académie des beaux-arts de Bruxelles. Il suit d’abord les cours de Louis François Moonens en deuxième classe de peinture décorative[4]. Il y obtient un premier prix. En 1906-1907, il reçoit la formation de Constant Montald en première classe de peinture décorative et remporte un premier prix de composition décorative[4]. Il suit en même temps les cours de dessin d'après nature.

Premiers voyages et expositions[modifier | modifier le code]

En 1908-1909, il dispose d'une loge personnelle à l'Académie pour y dessiner d'après nature en récompense des prix obtenus chez Montald. En , la Fondation Charles Buls lui alloue une bourse de 1 000 francs-or[4], somme qui sera doublée par son père afin de lui permettre de voyager. Une bonne partie de l’année 1911 est consacrée à ce voyage qui mène le jeune homme en France (Paris, Lyon, Marseille, Côte d’Azur), puis en Italie. Il passe chez les Vanden Eeckhoudt vers mars–avril, où il croise Victor Rousseau.

En 1914, il participe au Salon de La Libre Esthétique et au Salon triennal de Bruxelles qui révèle l’une de ses ambitions : la grande peinture décorative. Il y décroche le second prix au concours Godecharle avec l’œuvre L’Atlantide. La guerre entraîne des années difficiles pour les artistes et Walter Sauer, exempté de tout combat par sa santé fragile[4], abandonne la peinture vers 1916 pour se consacrer au dessin. Il se dégage alors de l’influence stylistique de Vanden Eeckhoudt et laisse libre cours à sa nature profonde, nourrie des conseils et de l’esprit de Victor Rousseau ainsi que de son amour pour l’art oriental.

En , il présente plusieurs œuvres au Salon des peintres et sculpteurs du nu organisé par Isy Brachot avec lequel il vient de signer un contrat. La femme est au centre de sa création : une femme dans tous ses états, du rêve au rire, de la volupté à l’ivresse, du nu au recueillement. De nombreux papiers ayant servi de support aux dessins présentent la particularité d’être cirés par l’artiste afin de donner un ton ivoirin aux modèles représentés. Sauer développe, essentiellement après 1923, le travail avec des feuilles d’or ou d’argent en procédant de deux façons différentes : soit il applique les feuilles comme fond sur un papier et y colle dessus son dessin qu’il a préalablement découpé, soit il entoure son dessin par le fond métallisé.

Consécration[modifier | modifier le code]

Année-phare dans la carrière de Walter Sauer où il approfondit la veine décorative de son art, 1923 est celle de la reconnaissance nationale et internationale. Il expose 82 œuvres au Cercle royal Gaulois artistique et littéraire de Bruxelles (Waux-Hall) et se voit honoré par la visite de la reine Élisabeth. D’avril à , il est l’un des représentants de la Belgique à l’Exposition internationale des Arts Décoratifs et industriels modernes à Paris.

Durant l’année 1926, il séjourne deux mois en Bretagne qui se révèlent fertiles en travail (Bigoudène ramassant du goémon et Femme de l'île de Sein, Quimper, musée départemental breton). En 1927, il reçoit une importante commande du banquier le baron Allard qui lui demande de décorer une salle de style byzantin par cinq panneaux décoratifs retraçant des épisodes de la vie du Christ. Cette commande lui offre l’opportunité d’un voyage. Il quitte la Belgique fin juin, passe par les Pyrénées pour se rendre en Espagne avant de rejoindre l’Algérie où il compte réunir la documentation nécessaire à son travail.

Décès[modifier | modifier le code]

Intoxiqué par un repas pris après une longue marche au soleil, il meurt à l’hôpital Mustapha d’Alger le .

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • G-M. Baltus, Mémorial Walter Sauer, Bruxelles, 1930.
  • Galerie L'Écuyer, Walter Sauer, symboliste de l'éternel féminin, Bruxelles, 1975.
  • Musée d'Ixelles, Art Déco Belgique 1920-1940, 1988.
  • P et M. Massant, Walter Sauer, Bruxelles, Bern'Art Éditions, 2001.
  • (en) Dictionnaire Bénézit, , 20608 p. (ISBN 978-0-19-977378-7 et 9780199899913, lire en ligne).

Liens externes[modifier | modifier le code]

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Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Saint-Gilles, acte de naissance n° 143 du 14 février 1889. Les témoins étaient Rodolphe Dahmann, orfèvre, 37 ans, et Charles Debleumortier, marbrier, âgé de 41 ans, tous deux domiciliés à Saint-Gilles.
  2. Saint-Gilles acte de mariage n° 226 du 23 octobre 1886. Jules Oscar Sauer, né le 11 septembre 1865 à Bruxelles, résidant à Saint-Gilles au n° 60 de la rue Joseph Claes, est instituteur de profession, et avait été autorisé à contracter par acte du conseil de famille tenu devant le juge de paix du canton d'Ixelles, en date du 10 juin 1886. Il était le fils des feus Fréderic Auguste Jules Sauer et Adèle Peeters. Anne Marie Augustine Langmann, née le 29 décembre 1864 à Anderlecht, résidait à Saint-Gilles, au n° 16 de la rue de l'église 16, mais elle était domiciliée à Hagen, en Westphalie, même si elle résidait à Saint-Gilles. Elle était la fille de Charles Frédéric Langmann, graveur, résidant à Hagen, et de feue Catherine Westhoff. Les témoins étaient Guillaume Kranemann, âgé de 41 ans, résidant à Saint-Gilles, fabricant de meubles, Louis Hegenscheidt, âgé de 45 ans, résidant à Molenbeek-Saint-Jean, mécanicien, Rodolphe Dahmann, âgé de 33 ans, résidant à Saint-Gilles, orfèvre, et Léo von Elliot, âgé de 72 ans, résidant à Saint-Gilles, dessinateur.
  3. Voyez aux Archives Générales du Royaume, Dossiers des étrangers, dossier de l'année 1858, n° 150759, concernant Frédéric Auguste Jules Sauer, né en 1834 à Pegau, cordonnier, mort à Saint Gilles le 18 décembre 1883.
  4. a b c et d (en) Didier Aaron, « Walter Sauer », sur londonartweek.co.uk (consulté le ).