Wadia Sabra

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Wadia Sabra
Biographie
Naissance
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Aïn al Jadidé
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 76 ans)
Beyrouth
Sépulture
Cimetière des Évangéliques de Sodeco Beyrouth
Nom dans la langue maternelle
وديع صبراVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
1er Libanais à étudier au Conservatoire de Paris
Activité
Fratrie
Edma (5/3/1898-6/7/1977)
Emilia
Louise
Nassib
Rosa
Anis
Conjoint

Adèle Misk née le 4 novembre 1886 - décédée le 28 mars 1968

mariés le 22 Avril 1921
Enfant
Badiha Achkar Sabra (1923-2009)
Autres informations
Religion
Protestant
Instrument
piano / orgue
Fondateur du Conservatoire Supérieur de Musique du Liban (1929)
Maître
Albert Lavignac (1846-1916)
Genre artistique
Œuvres principales
L'Hymne National Libanais 1927

Wadia Sabra (en arabe : وديع صبرا Wadī' Ṣabrā), né le à Beyrouth et mort le à Beyrouth, était un compositeur libanais et fondateur du Conservatoire libanais national supérieur de musique en 1925[1].

Il est considéré comme étant le « père fondateur » de la musique savante libanaise. En tant que compositeur, sa musique se caractérise par un mélange de langage musical d'Ouest et d'Est, intégrant les forces et les charmes de ces deux traditions. Il est surtout connu aujourd'hui comme compositeur de l'hymne national libanais, populairement connu comme Kulluna lil Watan (paroles de Rachid Nakhlé), qui a été officiellement adopté par le gouvernement libanais par décret présidentiel du .

Biographie[modifier | modifier le code]

Après avoir d'abord étudié à l'Université américaine de Beyrouth, Wadia Sabra part pour Paris en 1892, il y sera, pendant sept ans, sous l'égide du musicologue Albert Lavignac, un brillant élève du Conservatoire de Paris, avant de s'installer, comme titulaire, au banc d'orgue de l'église évangélique du Saint-Esprit. Puis c'est le retour momentané à Beyrouth, où il fonde, en 1910, la première École de Musique (Dar ul Musical). Bien qu'attaché à l'étude des disciplines occidentales, Wadia Sabra s'était fait, lors de son premier séjour parisien, le précurseur d'un nouveau style en matière de musique orientale, et très particulièrement libanaise. Son goût prononcé pour les recherches le fait d'ailleurs retourner à Paris où il travaille, dans les studios Pleyel, à la mise au point d'une « nouvelle unité de mesure », dite la « gamme universelle », et qu'il allait tenter de faire connaître aux spécialistes ès musique, lors d'un Congrès prévu à Beyrouth, lorsque la mort vint le surprendre le .

Dans l'intervalle, le fondateur-administrateur de Dar ul Musica avait eu la satisfaction de voir cette école devenir « nationale » () ; puis en 1929, « Conservatoire national », qu'il était appelé à diriger jusqu'à sa mort. il laissait en héritage, non seulement un clavier aux intervalles en quarts de ton, mais encore un ouvrage apprécié - et discuté - sur La Musique arabe, base de l'art occidental, ainsi qu'un certain nombre d'œuvres diverses, dont l'hymne national libanais. L'École nationale de musique avait été dotée d'une revue mensuelle, sorte de lien permanent entre cette institution, ses élèves, et les premiers mélomanes du Liban.

Il est le père de Badia Sabra Haddad, dont il devient le professeur au Conservatoire ; elle-même enseigne par la suite dans cette institution et y forme de très nombreux chanteurs et chanteuses qui font de grandes carrières internationales[2].

Malgré de nombreuses demandes de subvention restées sans suite auprès du gouvernement libanais, Sabra meurt ruiné et son épouse, Adèle Misk, se retrouve sans pension de retraite. Elle se réfugie alors chez son neveu, le Dr Robert Misk. Par ailleurs, le courant ne passant plus entre elle et leur fille adoptive, Badia Sabra Haddad, Adèle décide de cacher l'ensemble de son œuvre dans une grande malle bleue en fer qui ne refera surface qu'en 2016.

Aujourd'hui, l'ensemble du fonds Sabra est mis en dépôt par la famille Misk au Centre du patrimoine musical libanais (CPML)[3].

Ce qui permit à Zeina Saleh Kayali[4] d'écrire sa biographie complète en 2018 dans la collection "Figures musicales du Liban"[5] aux éditions Geuthner (ISBN 978-2-7053-4002-5).

En 2021, le baryton Fady Jeanbart a publié 2 recueils[6] de partitions des œuvres de Sabra :

Décorations[modifier | modifier le code]

  • Médaille d’argent du Mérite Libanais : 22-05-1935 (décret No. 1853)
  • Médaille d’or du Mérite Libanais : 12-04-1952 (décret No. 299)

À l'initiative de la "Friend of the Cedars Forest Comitte-Bsharry" ainsi que du baryton Fady Jeanbart, un cèdre a été baptisé au nom de Wadia Sabra dans la nouvelle réserve de la forêt des Cèdres de Dieu dans le nord du Liban le dimanche 2 octobre 2022.

Il porte le numéro : Z10-2066/6477[8].

Œuvre[modifier | modifier le code]

Opéras[modifier | modifier le code]

  • 1917 : Les Bergers de Canaan , opéra biblique en langue turque, livret de Halide Edib Hanoum, version française de Mme J.Ph de Barjeau
  • 1928 : Les Deux Rois, 1er opéra en langue arabe sur un livret de père Maroun Ghosn
  • 1931 : L'Émigré, opérette en langue française sur un livret de Robert Chamboulan

Oratorio[modifier | modifier le code]

  • 1896 : Les Voix de Noël, Oratorio pour solistes (Baryton, Mezzo, ténor et chœur), paroles d'Auguste Fisch
  • 1896 : Nous prêchons ton amour, cantique pour l'Assemblée Annuelle de la Mission Populaire Evangélique pour solo et chœur, paroles d'Edward Monod
  • 1896 : Venez à moi, cantique pour solo (Mezzo ou Baryton)et chœur, paroles d'Auguste Fisch
  • 1880-1940 : La gloire du Liban, cantique pour solo et chœur, paroles du père Maroun Ghosn

Mélodies[modifier | modifier le code]

  • Quoi? tout est fini?, paroles de Saïd Akl
  • Souvenir d'une mère, paroles de Shibli Mallat (1876-1961)
  • Notre mère la Terre, paroles de Rushdi Ma'louf (1915-1980)
  • Me voilà Liban, pour soliste et chœur
  • Voici le matin, paroles de Gibran Khalil Gibran
  • Le desert, pour soliste et chœur
  • Ya Misrou, Chant Patriotique en l'honneur du héros national Saad Zaghloul Pacha, paroles d'Alexandra d'Avierino (en)
  • L'Hymne de la Gaule, paroles de E.Creissel

Piano[modifier | modifier le code]

  • 1906 : Valse de Concert
  • 1933 : Valse Caprice
  • Valse Orientale
  • 1913 : La Rozana, 12 variations sur l'air populaire
  • El Dabké, le véritable quadrille orientale
  • Gavotte en ré mineur
  • 1924 : Hawed min hona, 12 variations
  • Plusieurs pièces sans titre, essentiellement des danses et des marches
  • 1906-1909 : Recueil d'airs Orientaux :
    1. Ahwal-Ghazal
    2. Ouaskinir-Rah
    3. Kaddoukal Mayyass
    4. Raieh feine
    5. Antal Moumannah
    6. Marche Orientale
    7. Kom Ouastameh
    8. Ya Gazâli
    9. Padishahem
    10. Al Djazayer
    11. Polka Orientale
    12. Ya Safal Azman
    13. Binteche Chalabyya
    14. Owmi Tkhaddari
    15. Tafta Hindi
    16. Madad-Madad
    17. La Constitutionnelle
    18. Hymne Constitutionnel
    19. 2e Marche Orientale
    20. 3e Marche Orientale

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Wadih Sabra : biographie », sur www.symphozik.info (consulté le )
  2. (ar) Zeinab Merhi, « من ينقذ «مدام بديعة» من براثن النسيان؟ », al-akhbar,‎ (lire en ligne)
  3. « CPML - Centre du Patrimoine Musical Libanais », sur www.patrimoinemusicallibanais.com (consulté le )
  4. « La passion de Zeina Saleh Kayali », sur AgendaCulturel, (consulté le )
  5. « Éditions Geuthner », sur geuthner.com (consulté le )
  6. « Wadih Sabra : de l’oubli vers la lumière », sur L'Orient-Le Jour, (consulté le )
  7. « Wadia Sabra (1876-1952) », sur data.bnf.fr (consulté le )
  8. (ar) « الوكالة الوطنية للإعلام - لجنة اصدقاء غابة الارز أحيت يوم العراب على سفوح جبل المكمل وكرمت الموسيقار الراحل وديع صبرا », sur اﻷحداث (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]