Vulgarisation en physique

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Les activités de vulgarisation en physique recouvrent des activités dans le domaine de la culture scientifique spécifiques à la physique, à la fois de vulgarisation au sens traditionnel du terme, mais aussi plus largement de médiation culturelle ou même parfois dans le domaine des Sciences de l'éducation. Elles regroupent une grande variété d'activités menées par différents acteurs : instituts de recherche, Universités, associations, musées et centres de culture scientifique.

Histoire[modifier | modifier le code]

Dès la naissance de la physique moderne, des textes scientifiques ont eu l'ambition de présenter des découvertes de grands physiciens dans un langage accessible au grand public, par exemple Dialogue sur les deux grands systèmes du monde de Galileo Galilei.

Au milieu du XIXe siècle, le physicien et chimiste anglais Michael Faraday[1] donna une série de 19 conférences visant les jeunes adultes pour décrire l'état de la science à l'époque. Il voulait à la fois éveiller la curiosité du public et générer des revenus pour la Royal Institution. Cette série de conférences connue sous le nom de Christmas lectures (en) continue encore aujourd'hui.

Innovations récentes[modifier | modifier le code]

De nombreuses initiatives récentes cherchent à aller au-delà des formats traditionnels de la vulgarisation de la physique.

Plusieurs programmes de sciences citoyennes visent à impliquer le public dans des actions de recherche, notamment en astrophysique avec des programmes participatifs comme SETI@home ou Zooniverse.

Différentes actions et productions se sont développées autour des rapprochements entre art et science. Ces usages sont questionnés en particulier dans le champ de la physique par Jean-Marc Lévy-Leblond dans un ouvrage récent[2].

La captation de phénomènes physiques est également le siège de nombreuses innovations récentes. Les caméras ultra-rapide permettent de filmer des expériences de physique au ralenti. Certains outils de physique permettent également de nouvelles visualisations de certains phénomènes de physique, par exemple les microscopes à effet tunnel comme celui utilisé pour réaliser un film de vulgarisation des chercheurs d'IBM[3].

Schéma présentant huit concepts-clé d'un MOOC connectiviste, concernant la relation pédagogique (en beige) et les cadres techno-organisationnel et éthique (en bleu). La dimension collaborative s'appuiera par exemple sur des wikis permettant aux apprenants et enseignants d'améliorer chaque année les ressources et supports pédagogiques à disposition de tous, par exemple sur les grands wikis de la Wikimedia Foundation.

Des nouveaux formats sur internet se développent autour de la prise de parole des chercheurs à la fois sur des sujets de vulgarisation de physique, mais aussi sur leur vie de chercheur, à travers plusieurs blogs comme ceux regroupés dans le site agrégateur Cafe-Science, ou à travers l'utilisation de Twitter[4]. De nouveaux formats courts de vidéos se développent pour expliquer la physique différemment (voir #Medias)[5]. Des formats de type conférences et cours en ligne avec interaction via un forum intitulés MOOC sont développés, par exemple le MOOC Unisciel Quidquam[6][réf. non conforme] développé par Unisciel traitant de la physique au quotidien.

Différentes institutions s'impliquent dans des actions innovantes de la vulgarisation de la physique.

L'American Physical Society propose de nouveaux formats d'activités et de contenus sur internet à travers le site www.physicscentral.com, mêlant blogs, images, explications, podcasts.

L'Université de Cambridge a développé un programme pour montrer aux lycéens et collégiens l'utilisation de la physique dans la vie quotidienne[7][réf. non conforme].

Le programme français Inmediats[8][réf. non conforme] est un projet regroupant différents centres de culture scientifique français visant à repenser la diffusion de la culture scientifique et technique et imaginer de nouveaux modes d’accès et renouveler les pratiques, notamment en physique.

Les Petits Débrouillards est un réseau français regroupant des associations proposant des expériences scientifiques, en particulier de physique, privilégiant un aspect ludique, regroupées dans un wiki[9][réf. non conforme].

L'Académie des sciences (France) a développé le programme La main à la pâte, action originale entre vulgarisation et enseignement, visant à développer un enseignement des sciences fondé sur l’investigation à l’école primaire et au collège.

L'équipe de recherche « La Physique Autrement »[10][réf. non conforme] du Laboratoire de physique des solides (Université Paris-Sud et CNRS) développe de nouveaux modes de vulgarisation de la physique en collaboration avec des designers, des illustrateurs et des graphistes[11].

Roland Lehoucq développe des actions de vulgarisation - livres, conférences, chroniques - autour des liens entre la science-fiction et la physique[12].

Musées et centres de culture scientifique liés à la physique[modifier | modifier le code]

Drapeau de l'Allemagne Allemagne[modifier | modifier le code]

Drapeau du Canada Canada[modifier | modifier le code]

Drapeau de la Finlande Finlande[modifier | modifier le code]

  • Heureka (Helsinki) est un centre de science avec des expositions liées à la physique, notamment un récent programme sur la physique des particules.

Drapeau de la France France[modifier | modifier le code]

Expérience de la cage de Faraday au Palais de la découverte à Paris.

Drapeau de l'Italie Italie[modifier | modifier le code]

Drapeau des Pays-Bas Pays-Bas[modifier | modifier le code]

Drapeau des États-Unis États-Unis[modifier | modifier le code]

  • L'Exploratorium (San Francisco) développe des ateliers interactifs entre science, art et technologies. Il a été ouvert en 1969 et attire des millions de visiteurs chaque année[13].

Institutions scientifiques avec des programmes de vulgarisation en physique[modifier | modifier le code]

Drapeau de l'Allemagne Allemagne[modifier | modifier le code]

  • Deutsche Physikalische Gesellschaft (DPG, German Physical Society) est la plus grande organisation de physiciens au monde. Le DPG participe activement à la communication et la vulgarisation de la science, dans des publications ou des événements comme les « Highlights of Physics », un festival annuel qui attire près de 30 000 visiteurs[14].

Drapeau du Canada Canada[modifier | modifier le code]

  • Le Perimeter Institute for Theoretical Physics créé en 1999 à Waterloo est un institut de recherche indépendant spécialisé dans l'étude de la physique théorique proposant des actions et des formations liés à la vulgarisation[15]

Drapeau des États-Unis États-Unis[modifier | modifier le code]

Drapeau de la France France[modifier | modifier le code]

Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni[modifier | modifier le code]

  • L'Institute of Physics est une institution internationale qui vise à développer l'enseignement, la recherche et les applications en physique[17].

Vulgarisation de la physique dans les médias et sur internet[modifier | modifier le code]

Télévision[modifier | modifier le code]

  • The Big Bang Theory est une sitcom américaine créée en 2007 qui porte sur la vie de physiciens au California Institute of Technology. En 2014, ce programme était le plus populaire sitcom et le programme hors-sport le plus populaire sur la télévision américaine, avec une moyenne de 20 millions de spectateurs[18].
  • C'est pas sorcier est un programme éducatif français depuis 1994. Une vingtaine d'épisodes ont porté sur l'astronomie et l'espace et 13 sur la physique.

Radio[modifier | modifier le code]

Internet[modifier | modifier le code]

  • Minute Physics regroupe une série de vidéos de vulgarisation créées par Henry Reich et diffusées sur sa chaîne YouTube[20]. Chaque vidéo d'une minute explique un sujet de physique, une théorie ou un point particulier dans un format noir et blanc en stop-motion[5].
  • Veritasium regroupe une série de vidéos créées par Derek Muller et diffusées sur sa chaîne youtube[21]. Les vidéos portent sur tous les sujets, en particulier la physique.
  • Experiment boy regroupe une série de vidéos françaises diffusées sur experimentboyTV[22]. Les vidéos proposent une version ludique de la science.
  • e-penser regroupe une série de vidéos françaises notamment sur la relativité et d'autres questions de physique[23].
  • ScienceClic regroupe une série de vidéos françaises (depuis également en anglais[24]) sur tous les concepts de la physique[25].
  • Universcience.tv est une série de vidéos créées par Universcience, avec des interviews notamment sur la physique.
  • Unisciel propose une série de vidéos créées par les Universités Françaises.

Personnalités connues pour leurs actions de vulgarisation de la physique[modifier | modifier le code]

Illustration de L'Atmosphère : description des grands phénomènes de la nature, de Camille Flammarion (1873).

Drapeau de la France France[modifier | modifier le code]

  • Camille Flammarion (1842-1925) est un astronome auteur de nombreux ouvrages de vulgarisation scientifique.
  • Jean-Claude Pecker est un astrophysicien auteur de nombreux ouvrages de vulgarisation scientifique.
  • Hubert Reeves (1932-) est un astrophysicien franco-canadien vulgarisateur de science.
  • Étienne Guyon (1935-) est un physicien spécialiste de physique de la matière et de l'hydrodynamique, auteur d'ouvrages de vulgarisation scientifique sur l'astronome.
  • Jean-Marc Lévy-Leblond (1940-) est un physicien et essayiste, auteur de nombreux ouvrages de vulgarisation notamment sur la physique ou sur les rapports entre art et science.
  • André Brahic (1942-2016) est un astrophysicien auteur d'ouvrages de vulgarisation scientifique sur l'astronomie.
  • Étienne Klein (1958-) est un physicien et philosophe des sciences français auteur de nombreux ouvrages de vulgarisation scientifique, notamment en physique des particules et physique quantique.
  • Roland Lehoucq est un astrophysicien connu pour ses actions de vulgarisation, notamment pour relier la physique et la science-fiction.
  • Jean-Michel Courty et Édouard Kierlik sont deux physiciens qui développent des conférences expérimentales et écrivent notamment la chronique « Idées de Physique » dans le magazine Pour la Science.
  • Julien Bobroff est un physicien qui développe de nouveaux outils de vulgarisation de la physique, notamment en physique de la matière et en physique quantique[26].
  • Denis Savoie est un astronome qui a été responsable du planétarium du Palais de la découverte. Il est aujourd'hui directeur de la médiation scientifique du Palais de la découverte et de la Cité des Sciences et de l'Industrie.
  • Daniel Hennequin est un physicien spécialiste des lasers impliqué dans la création de vidéos pédagogiques et de MOOCs avec Unisciel.

Drapeau des États-Unis États-Unis[modifier | modifier le code]

  • Richard Feynman (1918-1988), Prix Nobel en physique théorique, est également connu pour ses livres et conférences de vulgarisation portant sur la physique.
  • Carl Sagan (1934-1996), astrophysicien, a participé à de nombreuses actions de vulgarisation, notamment la création en 1980 de la série télévisée Cosmos: A Personal Voyage.
    • Georges Gamow (1904-1968) est un physicien russe, a créé le personnage de M. Tompkins, un employé de banque qui écoute des conférences scientifiques, puis fait des rêves dans lesquels les phénomènes les plus étranges de la physique (physique quantique, relativité) deviennent observables, car les constantes de la physique sont changées. Parmi ses ouvrages les plus célèbres, « M. Tompkins explore l'atome » et « M. Tompkins au pays des merveilles ».
  • Michio Kaku (1947-) est un théoricien qui développe des actions de vulgarisation orientées également vers des projections futuristes, à travers les ouvrages « Physics of the Impossible » (2008), « Physics of the Future » (2011), et The Future of the Mind » (2014).
  • Neil deGrasse Tyson (1958-) est un astrophysicien et vulgarisateur qui participe à de nombreuses émissions télé et radio.
  • Brian Greene (1963-) est un physicien théoricien impliqué dans de nombreuses activités de vulgarisation. Il a co-fondé le World Science Festival en 2008.

Prix et Récompenses[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Lan, Boon Leong et Jeanette B. S. Lim. « Michael Faraday: Prince Of Lecturers In Victorian England. » The Physics Teacher (en) (Stony Brook, N.Y.) 39.1 (2001): 32-36.
  2. Jean-Marc Lévy-Leblond, La science n'est pas l'art, Paris, Éditions Hermann, 2010 (ISBN 2705669450).
  3. (en) « A Boy and his atom », sur IBM.
  4. « La communication scientifique en direction du grand public dans le domaine de la physique à l’ère du web 2.0 : Quel nouveau rôle pour les chercheurs avec les blogs et les réseaux sociaux ? », Mémoire de Master 2 de Julie Bernede [PDF].
  5. a et b « La Physique Quantique en Une Minute ? C'est possible ! »[PDF], J. Chevrier, J. Bobroff, Pour la Science no 427 ().
  6. http://kezako.unisciel.fr/un-c-mooc-pour-mieux-comprendre-le-monde-au-quotidien/.
  7. http://www-outreach.phy.cam.ac.uk/physics_at_work/ .
  8. http://inmediats.fr/.
  9. http://www.wikidebrouillard.org/index.php/Accueil.
  10. http://www.vulgarisation.fr.
  11. Donner à voir la physique autrement, J. Bobroff, Reflets de la Physique no 42 (2015).
  12. « Les Limites de la science dans la science-fiction », entretien avec Roland Lehoucq(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur Pour la Science no 377, (consulté le ).
  13. (en) Slafkosky, Jenny. « Fact Sheet: One Year at Pier 15 ». Exploratorium. The Exploratorium. (consulté le ).
  14. Deutsche Physikalische Gesellschaft e.V. (). Consulté sur http://www.dpg-physik.de/index.html?lang=en.ca/outreach
  15. Outreach. (n.d.). Consulté sur http://www.perimeterinstitute.ca/outreach
  16. Commission Culture Scientifique de la SFP : https://www.sfpnet.fr/commissions
  17. About us. (). Consulté sur http://www.iop.org/about/index.html
  18. Big Bang Theory Extended to 2016-2017. Consulté sur http://www.cbs.com/shows/big_bang_theory/news/1002098/
  19. « Science publique : podcast et réécoute », sur France Culture (consulté le ).
  20. « Minutephysics », sur YouTube (consulté le ).
  21. « Veritasium », sur YouTube (consulté le ).
  22. « Experimentboy », sur YouTube (consulté le ).
  23. « E-penser », sur YouTube (consulté le ).
  24. (en) « ScienceClic English », sur YouTube (consulté le ).
  25. « ScienceClic », sur YouTube (consulté le ).
  26. David Larousserie, « Julien Bobroff, physicien en lévitation » Accès payant, sur Le Monde, .

Voir aussi[modifier | modifier le code]