Vol Invicta International Airlines 435

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Vol Invicta International Airlines 435
G-AXOP, l'avion impliqué dans l'accident, ici à l'aéroport de Londres Southend en juillet 1971.
G-AXOP, l'avion impliqué dans l'accident, ici à l'aéroport de Londres Southend en juillet 1971.
Caractéristiques de l'accident
Date
TypeImpact sans perte de contrôle
CausesMauvaise condition météorologique, erreur de pilotage, erreur de navigation
SitePrés de Hochwald, en Suisse
Coordonnées 47° 27′ 15″ nord, 7° 37′ 24″ est
Caractéristiques de l'appareil
Type d'appareilVickers Vanguard 952
CompagnieInvicta International Airlines (en)
No  d'identificationG-AXOP
Lieu d'origineAéroport de Bristol, au Royaume-Uni
Lieu de destinationAéroport international de Bâle-Mulhouse-Fribourg
PhaseApproche
Passagers139
Équipage6
Morts108
Blessés36
Survivants37

Géolocalisation sur la carte : Suisse
(Voir situation sur carte : Suisse)
Vol Invicta International Airlines 435

Le vol Invicta International Airlines 435 était un vol charter international, assuré par un Vickers Vanguard reliant l'aéroport de Bristol, au Royaume-Uni, à l'aéroport international de Bâle-Mulhouse-Fribourg, qui s'est écrasé, le , sur une colline boisée près de Hochwald, en Suisse. L'avion s'est désintégré à l'impact, tuant 108 des 145 personnes à bord, ne laissant que 37 survivants, dont 36 grièvement blessés. À ce jour, il s'agit du pire accident aérien impliquant un Vickers Vanguard, ainsi que de la plus grande catastrophe aérienne survenu sur le territoire suisse.

Mémorial près de Herrenmatt/Hochwald.

Accident[modifier | modifier le code]

L'appareil était un Vickers Vanguard 952, immatriculé G-AXOP, et était affrété par une agence de voyage basée au Royaume-Uni. Le vol 435 a décollé de l'aéroport de Bristol, au Royaume-Uni, à destination de l'aéroport international de Bâle-Mulhouse-Fribourg. L'aéroport était situé à quelques kilomètres de la frontière française avec la Suisse et l'Allemagne.

À 07h19, le vol 435 a décollé de Bristol. Le commandant de bord, Anthony Dorman, était au commande, tandis que son copilote, le commandant Ivor Terry, s'occupait des communications. Le vol s'est déroulé sans incident jusqu'à sa première approche. Il faisait jour à ce moment-là, l'équipage pouvait donc facilement obtenir des références visuelles. Cependant, une forte tempête de neige a été signalée à Bâle, y réduisant ainsi fortement la visibilité.

À l'approche de Bâle, le vol 435 a croisé 2 balises d'approche, nommées balise MN et BN, cette dernière étant le marqueur extérieur du système d'atterrissage ILS à l'aéroport. Cependant, l'avion les a dépassées. Le commandant Dorman a alors amorcé une remise des gaz.

A 09h08, alors que le vol 435 manœuvrait pour sa deuxième approche, la tour de contrôle de Bâle a reçu un appel téléphonique d'un météorologue et d'un autre commandant de bord signalant qu'à peine 2 minutes auparavant, le vol 435 avait survolé l'Observatoire de Bâle (environ 8 km au sud-est de l'aéroport) à une hauteur d'une cinquantaine de mètres en faisant route vers le sud ; il a exhorté les pilotes du vol 435 à reprendre immédiatement de l'altitude. Lors de l'approche, plusieurs passagers ont aperçu brièvement plusieurs maisons au niveau du sol. Alors que le météorologue était toujours au téléphone, l'équipage a signalé avoir dépassé la première balise (MN). Ils ont reçu l'ordre de passer la deuxième balise, BN. En réalité, lorsque l'équipage se présente au-dessus de MN, il se trouve en fait à proximité d'une troisième balise, BS, et avait déjà survolé l'aéroport en direction du sud.

À 09h11, le centre de contrôle régional de Zurich a demandé au contrôle aérien de Bâle s'il avait un avion qui volait de l'aéroport vers Hochwald, car ils avaient observé un écho non identifié sur leur écran radar, à quelques kilomètres au sud de Bâle. La tour de contrôle de Bâle a nié cela, mais lorsque le contrôleur a vérifié son écran radar, il a vu un écho non identifié se déplaçant vers le sud, à quelques kilomètres de l'aéroport. Malgré cela, le vol 435, après avoir signalé qu'il avait dépassé la balise BN, a reçu l'autorisation pour atterrir.

Après avoir terminé son appel téléphonique avec Zurich, le contrôleur de Bâle a demandé si le vol 435 était sûr d'avoir dépassé la balise BN. Le vol 435 a répondu qu'il recevait une "indication erroné" et qu'il rejoignait le localizer (LOC), un signal électronique marquant le prolongement de l'axe de piste. Les pilotes ont alors confirmés qu'ils étaient établis sur le plan de descente et le LOC, tandis que le contrôleur les a informé qu'il ne pouvait pas les voir sur son écran radar. Le vol 435 n'a pas répondu. Après ce message, tous les appels radio à destination du vol 435 sont restés sans réponse.

À 09h13, l'avion a frôlé la zone boisée d'une chaîne de collines du Jura et s'est écrasé prés du village de Herrenmatt, dans la paroisse de Hochwald, à 16 km au sud de l'aéroport. L'avion a explosé à l'impact, plusieurs parties de l'appareil prenant feu. 108 passagers et membres d'équipage ont été tués, tandis que 37 autres ont survécu à l'accident; 36 d'entre eux ont été blessés, tandis qu'une hôtesse de l'air est restée indemne.

Site de l'accident du vol 435[modifier | modifier le code]

En touchant le sol, l'avion s'est brisé en plusieurs sections. Alors que les parties avant ont été pulvérisés, une section de la queue est restée pratiquement intacte. C'était la zone où la plupart des survivants ont été trouvés. Toutes les personnes assises à l'avant de l'avion ont été tuées sur le coup.

Au lendemain de l'accident, les survivants ont commencé à s'entraider. Il neigeait à ce moment-là et l'hypothermie pouvait facilement survenir. Peu de temps après, un garçon d'une ferme voisine a retrouvé les survivants et les a conduits chez lui, où sa famille s'est réfugiée et a pris soin d'eux en attendant l'arrivée des secours.

Enquête[modifier | modifier le code]

Trajectoire de vol du vol 435 d'Invicta Airlines selon l'enregistrement de l'enregistreur de données de vol.

L'enquête révèle que la cause principale de l'accident est une perte d'orientation lors des 2 approches ILS effectuées dans des conditions de vol aux instruments (IMC). Parmi les facteurs ayant contribué à cet accident, il y a la confusion au niveau des différentes informations transmises aux pilotes pour l'approche et une vérification et comparaison insuffisantes des aides à la navigation et des lectures des instruments (vérifications croisées et doubles) par l'équipage. La mauvaise réception des balises d'approche et les défauts techniques du récepteur LOC et du récepteur de pente de descente ont rendu la navigation plus difficile.

Références[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

  • Vol Alitalia 404, autre accident aérien survenue près de Zurich en 1990, lorsque le pilote d'un DC-9 a mal évalué le plan de descente vers la piste, en raison d'un récepteur ILS défectueux.

Liens externes[modifier | modifier le code]

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