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Vol Aeroflot 1492

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Vol Aeroflot 1492
Le Sukhoi SuperJet 100 RA-89098, l'appareil impliqué dans l'accident, le 9 novembre 2017.
Le Sukhoi SuperJet 100 RA-89098, l'appareil impliqué dans l'accident, le .
Caractéristiques de l'accident
Date
TypeImpact de foudre menant à une panne électrique
CausesErreur de pilotage, graves négligences des pilotes, manque de formation
SiteAéroport de Moscou-Cheremetievo, Moscou
Coordonnées 55° 58′ 06″ nord, 37° 24′ 07″ est
Caractéristiques de l'appareil
Type d'appareilSoukhoï SuperJet 100
CompagnieAeroflot
No  d'identificationRA-89098
Lieu d'origineAéroport de Moscou-Cheremetievo
Lieu de destinationAéroport de Mourmansk
PhaseAtterrissage
Passagers73
Équipage5
Morts41
Blessés10
Survivants37

Géolocalisation sur la carte : Russie européenne
(Voir situation sur carte : Russie européenne)
Vol Aeroflot 1492
Géolocalisation sur la carte : Moscou
(Voir situation sur carte : Moscou)
Vol Aeroflot 1492

Le , un Soukhoï SuperJet 100 effectuant le vol Aeroflot 1492 entre l’aéroport de Moscou-Cheremetievo et l'aéroport de Mourmansk, en Russie, subit un impact de foudre peu après son décollage de Moscou. L'impact provoque une panne électrique et l'avion retourne vers l'aéroport pour un atterrissage d'urgence. L'avion rebondit à l'atterrissage et touche la piste très durement, provoquant l'effondrement du train d'atterrissage arrière, une fuite de carburant par les ailes et un début d'incendie. Les flammes engloutissent l'arrière de l'avion, tuant 41 des 78 occupants de l'appareil.

L'aéronef accidenté était un Sukhoi SuperJet 100. Il a volé pour la première fois en et avait été livré à Yamal Airlines, filiale d'Aeroflot, en . L’appareil portait l’immatriculation RA-89098[1] et le MSN 95135[2].

Images de vidéosurveillance du vol 1492 en flamme, immédiatement après l'atterrissage.

Le Soukhoï SuperJet 100 effectue un atterrissage d'urgence après son décollage de l'aéroport Cheremetievo de Moscou (Russie). Selon les premiers témoignages de passagers, l’avion aurait été frappé par la foudre après le décollage.

Les images disponibles laissent entendre que le feu se serait déclaré peu après l'impact[3]. Le commandant de bord met en cause la foudre qui a détruit une partie des équipements de bord, causant également la perte de contact radio avec la tour de contrôle.

L’atterrissage brutal entraînant une rupture des réservoirs pleins a immédiatement enflammé l'appareil[4],[5],[6]. Une vidéo est disponible[7].

Passagers et équipage

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Cinq membres d'équipage et soixante-treize passagers étaient à bord de cet avion. L'équipage était composé du commandant de bord, d'un copilote et de trois membres d'équipage en cabine (PNC). Le commandant de bord, Denis Yevdokimov (42 ans), était titulaire d'une licence de pilote de ligne et totalisait 6 844 heures de vol, dont 1 570 heures sur SuperJet 100. Il avait auparavant était pilote sur Iliouchine Il-76 et plusieurs avions plus petits pour le compte du Service fédéral de sécurité de la fédération de Russie (FSB) (2 320 heures de vol) et sur Boeing 737 chez Transaero (2 022 heures de vol). Il était employé par Aeroflot et avait effectué sa transition vers le SuperJet 100 en 2016. Le copilote Maksim Kuznetsov (36 ans) a rejoint Aeroflot en 2017, était également titulaire d'une licence de pilote commercial et avait 773 heures de vol à son actif, dont 623 heures sur SuperJet 100.

Quarante passagers et un des PNC (Maksim Moiseev, 21 ans), assis à l'arrière de l'avion, ont été tués. Quarante des victimes étaient russes et une autre était américaine, et vingt-six d'entre eux résidaient dans l'oblast de Mourmansk, dont une fillette de 12 ans. Un membre d'équipage et deux passagers ont été grièvement blessés, et trois membres d'équipage et quatre passagers légèrement blessés. Les 27 autres passagers sont sorti indemnes de l'avion en flamme.

L'épave du vol 1492 après l'incendie.

L'Interstate Aviation Committee (IAC) est chargé d’enquêter sur les accidents dans l’aviation civile en Russie[8].

D'après le rapport d'enquête préliminaire publié le 14 juin 2019, l'accident a été déclenché par une panne électrique causée par la foudre qui a frappé l'avion peu après son décollage. Le système électrique principal de l'appareil a été endommagé, ce qui a conduit à une déconnexion temporaire des commandes de vol automatiques. Les pilotes ont dû passer en mode manuel pour contrôler l'avion, une tâche rendue difficile par les conditions de vol instables.

Lors de l'atterrissage d'urgence à Cheremetievo, l'avion a rebondi plusieurs fois sur la piste avant que le train d'atterrissage arrière ne cède sous l'impact. La rupture du train a provoqué la perforation des réservoirs de carburant, entraînant un important incendie. L'enquête a mis en lumière des erreurs dans la gestion des manœuvres par les pilotes, notamment une vitesse d'approche excessive et une technique inadéquate pour contrôler l'avion après le rebond initial.

L'incendie qui s'est rapidement propagé à l'arrière de l'avion a entravé l'évacuation des passagers. Seules les sorties de secours situées à l'avant de l'appareil ont pu être empruntées. Des témoignages indiquent que certains passagers ont retardé l'évacuation en tentant de récupérer leurs bagages à main, ce qui a pu retarder l'évacuation et augmenter le nombre de victimes[9]. L'insuffisance des équipements anti-incendie de l'aéroport et le temps de réaction des secours ont également été critiqués.

Le , des poursuites judiciaires et accusations criminelles sont portées par les autorités russes à l'encontre du commandant de bord, Denis Evdokimov, qui est inculpé de « violation des règles relatives à la sécurité du trafic et à l'exploitation du transport aérien, entraînant par négligence un préjudice grave à la santé humaine, ayant entrainé la mort de deux ou plusieurs personnes ». En attente de son procès, il risque une peine allant jusqu'à sept ans de prison.

L'enquête officielle de l'Interstate Aviation Committee a conclu que l'accident était le résultat combiné de facteurs techniques, humains et opérationnels. Elle a recommandé des améliorations dans la formation des équipages, une révision des protocoles de gestion des urgences, ainsi qu'une analyse approfondie de la conception du Sukhoi Superjet 100 pour réduire la vulnérabilité à de telles pannes.

Notes et références

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(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Aeroflot Flight 1492 » (voir la liste des auteurs).
  1. Noëth, « Aeroflot Sukhoi Superjet makes emergency landing at Moscow Sheremetyevo after a fire on board », Aviation24 (consulté le )
  2. (en) Aviation Safety Network, « Accident description - Aeroflot 1492 », sur aviation-safety.net (consulté le ).
  3. « Actualité aéronautique Transport aérien Un SuperJet d'Aeroflot en feu sur le principal aéroport de Moscou, des blessés Un SuperJet d'Aeroflot en feu sur le principal aéroport de Moscou, des blessés », Le Journal de l'aviation (consulté le )
  4. « L’enquête sur l’accident d’avion à Moscou débute », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. « Atterrissage d'urgence à Moscou: les premiers éléments de réponse », La Libre Belgique,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  6. .Le bilan de 41 morts et 37 survivants dont six blessés hospitalisés, a été confirmé par le comité d'enquête
  7. « Заявление о халатности. катастрофа ssj 100 в шереметьеве 05.05.19 » [vidéo], sur YouTube (consulté le ).
  8. (ru) « СК РФ предъявил обвинение пилоту по делу о катастрофе SSJ-100 в Шереметьево », sur Белорусское телеграфное агентство,‎ (consulté le ).
  9. (en) Patricia Green, « Aeroflot Flight 1492: A Cabin Crew Perspective », sur Simple Flying, (consulté le )

Bibliographie

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Rapport préliminaire

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Lectures complémentaires

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