Vladimir Potanine

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Vladimir Potanine
Vladimir Potanine en 2003
Fonction
Premier vice-Premier ministre
-
Biographie
Naissance
Nom de naissance
Vladimir Olegovitch Potanine
Nationalité
Formation
Activités
Famille
Épouse : Natalia Potanina ()
3 enfants :
Nastia (),
Yvan (),
Vassili
Enfants
Anastasia Potanina (d)
Ivan Potanin (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Propriétaire de
Membre de
Première Chambre civique de la fédération de Russie (d)
Troisième Chambre civique de la fédération de Russie (d)
Deuxième Chambre civique de la fédération de Russie (d)
Quatrième Chambre civique de la fédération de Russie (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
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Ordre de Saint-Serge de Radonège, 3e classe
Ordre du Mérite pour la Patrie - 1re classe (d)
Médaille commémorative du 850e anniversaire de Moscou (en)
Ordre du Mérite pour la Patrie, 4e classe
Innovacija (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Vladimir Olegovitch Potanine (en russe : Владимир Олегович Потанин), né le à Moscou (RSFSR, URSS), est un homme d’affaires, personnalité politique et un mécène russe. Il est également ancien vice Premier ministre de la Fédération de Russie.

Ayant fait son énorme fortune dans les années 1990 après la chute de l’URSS, Potanine fait partie de ce l’on appelle en Russie les « oligarques » et des gens les plus riches du monde.

Biographie

Les années de formation : 1978-1983

En 1978, Vladimir Potanine entre dans le prestigieux Institut d'État des relations internationales de Moscou auprès du Ministère des affaires étrangères de l’URSS (MGIMO MID SSSR – МГИМО МИД СССР) (équivalent soviétique de l’ENA). Il fait ses études supérieures à la Faculté des Relations économiques internationales (MEO – МЭО) et se perfectionne en français et anglais[1].

À la sortie en 1983 du MGIMO Vladimir Potanine intègre la Centrale d’achats "Soyuzpromexport", une structure commerciale émanant du Ministère du commerce extérieur de l’URSS où il travaille jusqu’en 1990 en grimpant les échelons et en se constituant un réseau professionnel[2].

Premiers succès dans le privé

À l’époque de la perestroïka Potanine saisit l’opportunité pour quitter l'appareil d'État de commerce extérieur et se lancer, parmi les tout premiers, dans le secteur privé naissant. En 1990, grâce aux relations de son père, il réussit à créer une association privée de commerce extérieur Interros[1].

Entre 1992 et 1993 Vladimir Potanine est le vice-président et ensuite président de la banque privée russe Compagnie internationale financière.

En 1993, il est président de la banque privée russe « Onexim »[1] (« Unexim »), et président du Conseil des directeurs de la banque privée russe « Compagnie internationale financière »[3].

En 1993 avec son compatriote et partenaire Mikhail Prokhorov, Potanine fait l'acquisition de MMC Norilsk Nickel grâce à la Onexim Bank, profitant comme tous les "oligarques" russes actuels de la privatisation de nombreuses entreprises et conglomérats russes après le démantèlement de l'URSS. Il tire ainsi sa fortune de son investissement dans le géant russe du nickel MMC Norilsk Nickel[1].

En 2017, Potanine annonce son intention de dépenser 17 milliards de dollars pour moderniser les installations gériatriques et réduire la pollution[4].

Vladimir Potanine fait partie du Présidium (bureau) du Conseil d’Administration de l’Union panrusse des industriels et entrepreneurs[5].

Au gouvernement de Russie

Du 14 août 1996 au 17 mars 1997, Potanine a été le Premier vice Premier ministre de la Fédération de Russie (gouvernement de Viktor Tchernomyrdine) chargé des questions économiques[6],[7]. Il fait alors partie des « sept banquiers », ou « oligarques », un clan d'hommes d'affaires qui entretient une influence décisive sur la politique russe durant les années Boris Eltsine[8].

Mécénat

En 1999, Potanine fonde une organisation non lucrative et non commerciale « Fondation philanthropique Vladimir Potanine » pour réaliser les projets à long terme et socialement importants dans les domaines de la culture et de l’éducation[9]. La fondation soutient entre autres les élèves méritants des établissements d’enseignement supérieur en leur attribuant des bourses. Plus de 1700 étudiants venant de tous les coins de la Fédération de Russie en bénéficient chaque année[10].

Potanine est aussi membre du Conseil public de trustees du MGIMO[11].

Il est également le président du Conseil du parrainage du Musée de l'Ermitage à Saint-Pétersbourg. Il achète pour celui-ci pour un million de dollars une variation du Carré noir sur fond blanc de Kasimir Malevitch et en fait don au musée en 2002. Ce tableau est l'une des quatre versions connues. L'exposition "Paris-Saint-Pétersbourg: 1800-1830, quand la Russie parlait français…", patronnée par Jacques Chirac et Vladimir Poutine, qui avait débuté en mai 2003 à l'Hôtel des Invalides, était inscrite dans le cadre des manifestations franco-russes dédiées au tricentenaire de Saint-Pétersbourg. L'exposition était notamment composée de pièces de collection des musées de l'Ermitage et du Kremlin. La holding Interros avait consacré 3 millions de dollars à cette opération culturelle[12].

En 2016, la Fondation Vladimir Potanine, avec d'autres collectionneurs privés (Vladimir Semenikhine, Igor Tsukanov, Inna Bajenova, etc.), fait don de plus de 250 œuvres d'art contemporain russe au Centre Pompidou, présentées dans l'exposition permanente jusqu'en avril 2017[13]. En 2018, les acquisitions qui se poursuivent atteignaient 120 œuvres offertes par Vladimir Potanine.

En 2013, il rejoint l’initiative « Giving Pledge » lancée par Bill Gates et Warren Buffett[14], en promettant de donner au moins la moitié de sa fortune nette à une œuvre de bienfaisance[15].

Vie privée, controverses et extravagances

Vladimir Potanine figure parmi les hommes les plus riches au monde passant de la 89e place en 2006[16] à la 38e en 2007[17], et enfin à la 25e en 2008[18].

À la suite de sa séparation avec Mikhaïl Prokhorov et de la crise économique mondiale, Potanine dégringole en 2009 à la 318e place dans la liste mondiale des milliardaires[19].

En 2010 il remonte la pente et se place à la 64e marche de l’échelle mondiale des milliardaires avec 10,3 milliards de dollars de fortune personnelle, estimée selon Forbes[20].

Sa fortune s’élève à 16,4 milliards d’euros en 2019[21].

Vie privée

Vladimir Potanine a épousé Natalia Potanina () et a trois enfants : Anastasia (Nastia) (), Ivan (), Vassili (2000)[22]. Anastasia a été trois fois championne du monde en Aquabike-JetSki et plusieurs fois championne de Russie[23] comme son frère Ivan[24].

Après trente ans de mariage, il quitte Natalia Potanina pour une femme de quinze ans sa cadette, Ekaterina, avec qui il a deux enfants[25].

Passionné de ski, Potanine a été parmi les premiers nouveaux riches russes à partir régulièrement passer les vacances à l’étranger et notamment dans les stations des Alpes françaises. En fêtant tous les ans son anniversaire à Courchevel, Potanine a lancé une mode parmi les Russes qui ont fait de cette station huppée de la Vallée de la Tarentaise un lieu de prédilection et parfois de quelques excès.

Controverses autour du yacht "Anastasia"

L’acquisition en 2007-2008 par Vladimir Potanine d’un luxueux yacht de 75 mètres de longueur, pour 220 millions d’euros, baptisé "Anastasia" (le prénom de la fille de Potanine), a donné lieu à une campagne en Russie contre le milliardaire[26].

Controverses autour du « divorce » avec Mikhaïl Prokhorov

Après une brève arrestation très médiatisée de Mikhaïl Prokhorov à Courchevel en janvier 2007 dans le cadre d’une enquête sur un réseau présumé de prostitution[27], les relations entre les deux partenaires se sont envenimées. Même si cette enquête judiciaire n’a jamais abouti à quoi que ce soit, elle a servi à Potanine de prétexte officiel pour engager une procédure de « divorce » économique d’avec Mikhaïl Prokhorov[28].

Officiellement, l’intention des copropriétaires de la holding Interros Vladimir Potanine et Mikhaïl Prokhorov de « restructurer les actifs du groupe » a été expliquée comme due à « leurs visions différentes de la stratégie de développement ».

Dans le cadre de cette restructuration, Mikhaïl Prokhorov, codirigeant du géant minier russe Norilsk Nickel, devait revendre ses parts à son partenaire Vladimir Potanine (chacun des deux entrepreneurs détenait 27,39 % des titres de Norilsk Nickel) pour se lancer dans les énergies alternatives et créer sa propre compagnie pour gérer ses actifs. Mikhaïl Prokhorov a quitté ses fonctions de directeur général de Norilsk Nickel. Vladimir Potanine est resté propriétaire d’Interros, holding qui contrôle la compagnie. Il possède donc une participation de 34,5% dans Norilsk Nickel[29].

Les deux oligarques devaient demeurer malgré tout copropriétaires des autres activités d’Interros, à savoir le producteur d’or Polyus Gold, la Rosbank, le fabricant de turbines Silovye Machiny et le groupe médias Prof-Média (ru) (ПрофМедиа).

Cette procédure est très complexe et donne depuis 2007 lieu à plusieurs litiges entre les deux milliardaires[30]

Décorations

Notes et références

  1. a b c et d Zone Bourse, « Vladimir Potanine - Biographie », sur www.zonebourse.com (consulté le )
  2. « Biographie de Vladimir Potanine Norilsk Nickel », sur www.edubourse.com (consulté le )
  3. « Bloomberg - Are you a robot? », sur www.bloomberg.com (consulté le )
  4. (en-US) « Does Norilsk Nickel deserve to be Russia’s environmental gold standard? - Bellona.org », Bellona.org,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. (ru) Composition du Présidium (bureau) du Conseil d’Administration de l’Union panrusse des industriels et entrepreneurs
  6. « Vladimir Potanine, «le glouton» », sur Libération.fr, (consulté le )
  7. « INTERROS: Vladimir Potanin », sur www.interros.ru (consulté le )
  8. « Les sept banquiers », sur Libération.fr, (consulté le )
  9. (en) Solomon R. Guggenheim Foundation, « Le Guggenheim met en place une bourse de recherche sur la conservation avec le soutien du membre de son conseil d'administration Vladimir Potanin », sur www.prnewswire.com (consulté le )
  10. (en) Site officiel de la fondation philanthropique Potanine
  11. (en) Potanine verse 5 Mln au MGIMO
  12. L'exposition "Quand la Russie parlait français…"
  13. Exposition « Kollektsia ! Art contemporain en URSS et en Russie. 1950-2000 », 14 septembre 2016 - 2 avril 2017, site centrepompidou.fr.
  14. Elena Chipilova, « Un milliardaire russe rejoint l'initiative Giving Pledge », sur fr.rbth.com, (consulté le )
  15. Oleg Egorov, « Combien les milliardaires russes donnent-ils à l’art et aux œuvres de charité? », sur fr.rbth.com, (consulté le )
  16. (en) Forbes.com - The World's Billionaires 2006 - #89 Vladimir Potanin
  17. (en) Forbes.com - The World's Billionaires 2007 - #38 Vladimir Potanin
  18. (en) The World's Billionaires 2008 by Forbes #25 Vladimir Potanin
  19. Forbes : The World's Billionaires, #318 Vladimir Potanin, 03.11.09
  20. The World's Billionaires, #61 Vladimir Potanin, 3 octobre 2010
  21. « L’ex-femme d’un milliardaire espérait 5,8 milliards mais obtient 75 millions: "Je dois vivre dans la pauvreté” », sur 7sur7,
  22. Marina Maksimova, spécialement pour La Russie d’Aujourd’hui, « Les enfants des oligarques russes apprennent les fondements du capitalisme », sur fr.rbth.com, (consulté le )
  23. Site personnel de Nastia Potanina
  24. (ru) Page personnelle d'Ivan Potanine
  25. « Daughter of Russian oligarch worth £13 billion marries ballroom dancer », sur Mail Online, (consulté le )
  26. (ru) Potanine a acheté un yacht. Attention, les articles publiés sur le Site peuvent souvent comporter des faits erronés, inexacts ou mensongers
  27. Un milliardaire russe arrêté à Courchevel, lefigaro.fr, 12 janvier 2007
  28. (ru) Prokhorov et Potanine divorcent. Attention, les articles publiés sur le Site peuvent souvent comporter des faits erronés, inexacts ou mensongers
  29. « Bloomberg - Are you a robot? », sur www.bloomberg.com (consulté le )
  30. (ru) Prokhorov vs Potanine Attention : articles publiés sur le Site peuvent souvent comporter des faits erronés, inexacts ou mensongers.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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