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Victor Planchon

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Victor Planchon
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nom de naissance
Victor Joseph PlanchonVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Vue de la sépulture.

Victor Planchon (Paris 5e 1863[1] - Lyon 7e, 1935[2]) est un chimiste qui a inventé le film celluloïd permettant aux Frères Lumière d'y fixer leur émulsion, de filmer et de projeter leurs premiers films.

À l'âge de quinze ans, Victor Planchon intègre le laboratoire des Contributions indirectes de Paris dirigé par le chimiste Charles Bardy [3] auprès de qui il apprend la chimie et la photographie.

En 1887, installé à Boulogne-sur-Mer, il délaisse les plaques au gélatino-bromure pour s'orienter vers le celluloïd. Afin d'obtenir une surface totalement plane, il imagine les plaques auto-tendues qui s'utilisent dans les mêmes châssis que les plaques de verre. Elles eurent un tel succès qu'il fonde cette même année la première usine européenne de pellicules photographiques. C'est la société de l’Union photographique de Boulogne.

« « J'eus alors l'occasion de voir plusieurs fois à Paris Louis Lumière et c'est ainsi qu'un beau jour, j'ai pu deviner, sans qu'un mot fût échangé, la naissance, dans son merveilleux esprit, de l'idée géniale du Cinématographe. 3 mois après notre entrevue, j'emportai à Lyon le premier rouleau de film. À Lyon, immense surprise… le cinématographe était né, projetant la vie sur une feuille de papier à dessin en guide d'écran… et avec toute la perfection des images que nous admirons de nos jours ». »

Un contrat d’exclusivité mutuelle lie les deux entreprises : Lumière n’utilisera que les pellicules Planchon et Planchon émulsionnera ses pellicules avec « l’étiquette bleue » des usines Lumière.

Feyzin, usines Planchon

Victor Planchon s’établit donc à Lyon et y crée en 1896 la Société anonyme des Pellicules françaises, dite PLAVIC (PLAnchon VICtor) à laquelle sont associés les Lumière. Cette société va fournir jusqu’en 1914 des millions de mètres de bandes cinématographiques sensibilisées au gélatino-bromure d’argent. L’usines Lumière étant devenue insuffisante (et polluante par ses émanations d’éther), il édifie à Feyzin, à peine un hameau alors, trois groupes d’usines permettant la fabrication de 40 000 mètres de films par jour et de toutes les matières premières nécessaires à cette fabrication. La concurrence des usines Pathé à Vincennes, après la première Guerre, oblige la Société des Celluloses Planchon à se reconvertir dans la production de soie artificielle, sous la direction d’Henri Lumière. Sans descendance, en âge de reprendre l'usine, la réussite industrielle Planchon-PLAVIC s’arrête avec lui[4],[5],[6].

Mise au point

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PLAVIC Plavico
PLAVIC I

En 1893, il met au point le châssis-magasin pour pellicules auto-tendues de 24, 36 ou 48 pellicules[7].

« Une découverte que l’entreprenant Victor Planchon a mis en fabrication industrielle en créant sa petite usine dans la zone de Capécure, rue de Constantine. La renommée grandissante de ses plans-films dans le milieu de la photographie est rapidement parvenue jusqu’aux frères Lumière qui avaient de leur côté mis au point une émulsion de grande qualité pour laquelle ils cherchaient un support fiable. Après avoir sollicité Planchon pour apposer cette émulsion sur les fameux plans-films, Auguste et Louis Lumière lui demandèrent en 1894 de réfléchir à une bande pelliculaire pour améliorer le principe du kinétoscope d’Edison permettant de reproduire les images en mouvement. Plusieurs mois de recherche et de nombreux essais ont été nécessaires pour la mise au point de la pellicule cinématographique, obtenue après de nombreux échanges de courriers et allers-retours entre le modeste atelier de Boulogne et la ville de Lyon, siège de la société Lumière. En décembre 1895, enfin, Louis Lumière évoquait dans un courrier une pellicule proche de la perfection : « les clichés qu’elle nous a permis d’obtenir avec notre cinématographe sont d’une transparence splendide, et bien supérieurs aux pellicules que nous avons eues jusqu’ici à notre disposition. L’émulsion est pure, intense, rapide. »[8]

Cirque Rancy de Boulogne-sur-Mer

Par ses relations avec les Lumière, Victor Planchon organise le la sixième projection mondiale de films, au Cirque Rancy de Boulogne-sur-Mer[9],[8]

  • Boulogne-sur-Mer aménage une place Victor-Planchon en 2012 où seront installées deux statues, celle de Victor Planchon et celle de Marilyn Monroe de l'artiste boulonnaise Sylvie Koechlin[10]

Bibliographie

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  • Association Jean Mitry, Victor Planchon, artisan & industriel du cinématographe chimiste, inventeur, photographe industriel à Boulogne-sur-Mer et Lyon, Ville de Boulogne-sur-Mer, Service de l'Animation de l'architecture et du patrimoine, (ISBN 978-2-9527718-2-5).

Notes et références

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  1. Archives de Paris en ligne, acte n°132 du 12/1/1863, vue3
  2. Archives municipales, Lyon 7e, acte n°128, vue 18
  3. Dusart, L.-O. & Bardy, Charles (directeur du laboratoire central des contributions indirectes), « Exposition de Vienne, 1873. Arts chimiques. 3e groupe. Bardy et Dusart »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), Europeana (consulté le ).
  4. « <Planchon, Victor 1863-1935 Paris, Lyon L’inventeur de la pellicule en celluloïd », sur bm-lyon.fr (consulté le ).
  5. Anne Vermès, <Entreprendre comme les frères Lumière: comment innover et saper la concurrence, vol. 2013, , 139 p. (ISBN 978-2-212-55594-3 et 2-212-55594-6, lire en ligne), cette année 1895, des parts de marché grâce à la pellicule souple. Victor Planchon se lance donc dans des recherches approfondies sur la fabrication d'une pellicule souple mais résistante afin de concurrencer l'américain George Eastman ...
  6. Pierre-Jean Benghozi, HISTOIRE (UNE) ECONOMIQUE DU CINEMA FRANÇAIS (1985-1995) : Regards croisés ..., Editions L'Harmattan, , 366 p. (ISBN 978-2-296-34916-2, lire en ligne).
  7. Photo-club de Paris, Bulletin du Photo-club de Paris, (lire en ligne), CHASSIS-MAGASIN. — Constructeurs : PLANCHON ET O". Ce châssis, spécialement construit pour les pellicules auto-tendues, se compose d'une caisse rectangulaire fermée à l'avant par un rideau R coulissant à la partie inférieure dans une rainure courbe et se manœuvrant de l'arrière au moyen de la traverse saillante T qu'il suffit de pousser de bas en haut à l'aide du fermoir F, pour ouvrir le rideau et démasquer la surface sensible. Le changement s'opère par l'arrière; on enlève le volet P et on introduit les pellicules en les séparant les unes des autres par un bristol noir. Le châssis peut contenir 24, 36 ou 48 pellicules mais on peut en mettre un nombre inférieur en remplaçant le complément de la charge par des caissons très légers en carton et spécialement construits dans ce but. Lorsque la première pose est faite, pour changer la pellicule, on ouvre le couvercle D du magasin et on tourne d'un tour environ la clef extérieure C. Ce mouvement détermine l'ascension de la pellicule impressionnée qui vient faire saillie dans la poche en peau S. On la saisit alors avec les doigts, on la soulève pour la dégager entièrement et on la fait glisser sur le plan incliné intérieur L. Elle vient se placer d'elle même dans une fente placée à l'arrière où il suffit de l'enfoncer. On ramène alors la clef C à sa première position. Un compteur placé sur le couvercle permet d'enregistrer le nombre de poses faites. Un petit bouton placé à l'extérieur près de la clef C, permet à volonté d'agrandir la fente de passage des pellicules, de façon à permettre l'emploi de glaces placées dans des châssis métalliques..
  8. a et b Bernard Queste, « Victor Planchon, pionnier du 7e Art », L'écho 62,‎ (lire en ligne).
  9. VIRGINIE ÉNÉE, « Victor Planchon, Boulonnais méconnu, pionnier du cinéma », La Voix du Nord,‎ , On est en 1895. Or, « à la même époque, les frères Lumière préparent une machine pour filmer, le cinématographe, mais connaissent quelques soucis techniques », relate Jacky Lebas. Ils découvrent alors «  ces petits bouts de film que fabrique Victor Planchon, et lui demandent d'en produire de plus longs. » Le jeune homme parvient à les étendre jusqu'à 60 mètres, de quoi tourner une minute de film… L'Histoire ne retient ensuite que la date de la première projection cinématographique au monde, à Paris, en décembre 1895. Mais « en remerciement à Victor Planchon, les frères Lumière ont réitéré l'exploit à Boulogne, le 8 mars 1896, dans le cirque Rancy, situé à l'endroit de l'actuelle Poste », poursuit-il. « C'était seulement la 6e projection mondiale ! » (lire en ligne).
  10. Olivier Merlin, « La place Victor-Planchon sera-t-elle terminée avant le début des vacances ? », La Voix du Nord,‎ (lire en ligne).

Liens externes

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