Victor Goybet

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Victor Louis Goybet
Victor Goybet

Naissance
Lyon 1er
Décès (à 82 ans)
Lyon 6e
Grade Général de division
Commandement 95e régiment d'infanterie de ligne
101e Régiment d'Infanterie
79e Brigade de Chasseurs alpins
Distinctions Grand officier de la Légion d'honneur
Ordre de Saint-Michel et Saint-Georges
commandeur du Nichan Iftikhar
Famille Frères : Henri Goybet, Mariano Goybet
Neveu : Pierre Goybet
Oncle : Charles Goybet

Victor-Louis Goybet, né le à Lyon et le dans la même ville[1], est un général français.

Enfance[modifier | modifier le code]

Né à Lyon le , il est le fils de Pierre Jules Goybet (1823-1912), un industriel, et de Marie Louise Bravais[2], nièce du physicien Auguste Bravais[3].

Son père fit ses études au collège des Jésuites de Fribourg, puis fut emmené à 16 ans par son oncle Augustin de Montgolfier dans son usine de Torero près de Saragosse ou il introduisait la fabrication du papier en Espagne. Il dirigera ensuite une entreprise de construction de machine à vapeur près de cette même ville. Nommé Chevalier et membre du conseil supérieur de l'industrie par la reine d'Espagne, il avait reçu le grade de lieutenant d'artillerie dans la milice. Son frère, Mariano (qui sera également général) nait à Saragosse en 1861.

La famille rentre en France en 1862 en raison de l'état de santé de la belle-mère de Pierre Jules et reste quelque temps à Annonay où naquit sa sœur Constance. Puis Pierre Jules est nommé principal de l'École professionnelle de la Martinière à Lyon où il demeura 16 ans, logé dans l'établissement. Henri et Victor naquirent là.

Premières années de service[modifier | modifier le code]

Victor Goybet poursuit ses études à l'École militaire de Saint-Cyr jusqu'en 1885[4],[5],[3].

Il est ensuite nommé lieutenant au 30e bataillon de chasseurs alpins, à Grenoble, qui sont rattachés aux deux corps d'armée défendant les Alpes. Il est ensuite reçu à l'École de guerre, d'où il sort avec la mention très bien[réf. nécessaire]. Il est employé à l'état-major en 1898. Victor Goybet est détaché au service des renseignements sur la frontière italienne de 1901 à 1907. Il est chef de bataillon en 1906, après avoir été au 98e régiment d'infanterie de ligne. Il est nommé chef d'état-major du gouvernement militaire de Briançon[6].

Au cours de sa carrière alpine, Victor Goybet s'affirma comme un montagnard infatigable, faisant de nombreuses ascensions, notamment le Mont Blanc par plusieurs itinéraires. Comme son oncle et parrain, Victor Bravais, il étudia la botanique en se spécialisant dans la flore des hauts sommets.

Première Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Il accomplit presque toute sa carrière dans les troupes alpines. À la mobilisation de 1914, Victor part comme chef d'État Major de la 66e division d'infanterie. En novembre, il est nommé au commandement du 95e régiment d'infanterie de ligne[6]. Au cours de combats dans la forêt d'Aspremont, il fut blessé le mois suivant d'une balle qui lui sectionna trois doigts de la main droite. Il quitte son poste qu'après avoir donné ses derniers ordres. Dès qu'il a pu, il a repris son service sur le front. Il sera de nouveau blessé en à la main à cause d'un éclat d'obus[4],[5],[7].

Citation concernant Victor Goybet promu Officier de la Légion d’honneur alors colonel commandant une brigade d’infanterie Ordre N2855 du .

« S’est distingué depuis le début de la guerre, tant comme chef d’état major d’une division que comme chef de corps. Vient d’affirmer à nouveau ses qualités de chef en maintenant son régiment dans des circonstances difficiles pendant plus de trois semaines dans des tranchées soumises à un bombardement incessant et en repoussant vigoureusement une attaque allemande, le 6 avril 1916. Blessé grièvement le 14 décembre 1914 et amputé de trois doigts de la main droite, a reçu une nouvelle blessure le 30 mars 1916. »

Commandant du 101e Régiment d'Infanterie puis de la 79e Brigade de Chasseurs alpins, il participe à la défense de Verdun. Il prend part à l'offensive de la Somme (1916). Il prend le commandement de la 165e Division d'Infanterie le [6]. Extrait de la citation à l'ordre de la IIe Armée No 884 du 17 concernant sa conduite de cette Division : « A assuré ainsi la conquête de trois positions successives comportant chacune plusieurs lignes de tranchées, et s'étendant sur deux kilomètres de profondeur, conquête accompagnée de la prise de plus de mille prisonniers valides et de nombreuses mitrailleuses »[8].

Il sera encore cité à l'ordre de la Xe armée le pour avoir conduit avec succès ses régiments sur la Somme, l'Aisne et à Verdun et pour avoir réussi une attaque avec une rapidité exceptionnelle et l'enlèvement d'une position particulièrement forte, la capture de 300 prisonniers, 20 canons et de nombreuses mitrailleuses. Le 10 aout 1918 en Picardie, il conduit ses régiments à l'attaque sur une progression de 12 km. Il enraye une contre attaque le 12. Il atteint son objectif d'occuper le Bois des loges[6].

Il occupe la Place de Mayence le . Il était le premier commandant à Mayence depuis l'armistice de 1918.

Durant la guerre il reçoit le grade de colonel, la rosette d'Officier de la Légion d'honneur, 9 citations dont 6 à l'ordre de l'armée[2].

Entre-deux-guerres[modifier | modifier le code]

Le il est promu général de brigade et commande la 79e Brigade[6]. Le il est nommé commandant des subdivisions de Reims, Châlon sur Marne et Bar le Duc. Le il est promu général de division et commande la 27e division d'Infanterie[2],[9].Il est fait Commandeur de la Légion d'honneur.Il sera fait ensuite Grand officier de la Légion d'honneur[10],[11],[6].

Famille[modifier | modifier le code]

Victor est frère du général de division Mariano Goybet et du capitaine de vaisseau Henri Goybet et l'oncle du contre-amiral Pierre Goybet (fils de Mariano)[12],[10],[11],[9].

Il a pour fils le colonel Charles Goybet (né en 1898) qui participa à la Première Guerre mondiale (bataille du Chemin des Dames, Somme), à la campagne de Syrie (1920-1921) et à la Seconde Guerre mondiale (campagne de Norvège).

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Archives municipales de Lyon, 6e arrondissement, année 1947, acte de décès no 395, cote 2E3373
  2. a b et c base de données Léonore (Légion d'honneur) : « Cote 19800035/157/20036 ».
  3. a et b Leon Rostaing, La famille Montgolfier, Éditions A.Rey, , p. 316 à 319 et 325.
  4. a et b Mariano Goybet de son livre enluminé de famille sur les Goybet, consultable aux archives de Savoie P 35 Cote IJ288.
  5. a et b Henri Jaillard, Les Goybet de la vallée de Yenne P34, 25.08.64, consultable aux Archives de Savoie.
  6. a b c d e et f Base Léonore, p. État de Service (lire en ligne).
  7. Léon Rostaing, La famille Montgolfier, Éditions de Bussac, , p. 564-565.
  8. Gallica citation à l'ordre de la IIe Armée No 884 du 10 septembre 1917 [1].
  9. a et b Autour d'un centenaire 'Soldats de Savoie sous le ciel lyonnais'par Martin Basse Article Paru dans la presse en aout 1959 (Une large part de l'article est consacré à la famille Goybet et sa tradition militaire).
  10. a et b Bulletin AHH no 29 novembre 1987. Notice sur famille Goybet écrite par Monsieur Pierre Jaillard Président de l'héraldique de France Dossier AHH Famille Goybet.
  11. a et b L'honneur de servir chapitre consacré à la famille Goybet Auteur Pierre Gentil secrétaire général des écrivains combattants mars 1998 Imprimerie des orphelins apprentis d'auteuil Paris.
  12. Revue Savoisienne P6 jules Philippe Directeur gérant 1917 Famille Goybet se distingue de façon particulière [2].

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]