Vertus
Vertus | |
Le clocher de l'église et la Grande-Fontaine. | |
![]() Héraldique |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Grand Est |
Département | Marne |
Arrondissement | Épernay |
Intercommunalité | CA Épernay, Coteaux et Plaine de Champagne |
Statut | Commune déléguée |
Maire délégué | Pascal Perrot |
Code postal | 51130 |
Code commune | 51612 |
Démographie | |
Gentilé | Vertusien |
Population | 2 372 hab. (2015 ![]() |
Densité | 66 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 54′ 19″ nord, 4° 00′ 15″ est |
Altitude | Min. 98 m Max. 247 m |
Superficie | 35,68 km2 |
Élections | |
Départementales | Vertus-Plaine Champenoise |
Localisation | |
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Vertus est une ancienne commune française située dans le département de la Marne et la région Grand Est.
Le , elle forme avec Gionges, Oger et Voipreux une nouvelle commune par fusion : Blancs-Coteaux[1]. La nouvelle mairie se situe à l'ancienne mairie de Vertus.
Géographie[modifier | modifier le code]
Vertus est un chef-lieu de canton du sud de la Côte des blancs, à 20 km au sud d'Épernay. La commune est située sur la route touristique du Champagne.
Histoire[modifier | modifier le code]
Au sud de la Côte des blancs, Vertus s'appuie sur les derniers contreforts de l’Île-de-France, que l’on distingue nettement aux lieux-dits la Pierre aux Corbeaux et les Falloises. C’est de là que l’on découvre la plaine de Champagne dominée par la butte-témoin du mont Aimé (240 mètres).
Vertus est une ville très ancienne, dont le nom a été rapproché du latin « virtus » désignant la « vertu » (la force virile) mais viendrait plutôt de celui d'un dieu gallo-romain, Virotus, assimilé à Apollon.
Raoul Glaber, cité par Georges Duby, rapporte qu'en l'an mil, qu'on prit longtemps pour une époque de grandes inquiétudes et de crainte de la fin des temps (on sait aujourd'hui que c'est faux), un habitant de Vertus nommé Leutard, dit avoir reçu des révélations de Dieu, brise les objets du culte dans l'église du village, essaye de convaincre les habitants de ne plus payer la dîme à l’Église et finit par se suicider. Il est de ceux que des sources ecclésiastiques comme Raoul Glaber décrivent comme hérétiques. Georges Duby, dont beaucoup des conclusions sur cette période ont été aujourd'hui dépassées, voit dans cet épisode les prémices de l'hérésie des manichéens qui apparaît quelques années plus tard. Au Moyen Âge toujours, les comtes de Champagne dotèrent Vertus de plusieurs monastères : la collégiale Saint-Jean et les abbayes Saint-Sauveur et Saint-Martin (incendiée en 1167, cette dernière fut reconstruite plus tard, en dehors de l’enceinte de la cité, sous le nom de Notre-Dame).
En 1080, on fortifia la ville par une ceinture de remparts
Le pape Innocent III rappelle par une bulle en 1205 que les comtes de Champagne sont les vassaux de l'archevêque de Reims, pour Épernay, Fismes, Châtillon-sur-Marne, Vertus, et Vitry-en-Perthois. En 1211 un hôtel Dieu fut fondé.
Le comté de Vertus fut créé par Jean le Bon en 1360, pour l'intégrer dans la dot de sa fille Isabelle de France. La prisée du comté fut faite en 1366[2]. À la fin du XVe siècle, le comté de Vertus passera à une branche bâtarde des ducs de Bretagne.
Jean le Bon ayant été fait prisonnier par les Anglais, les habitants participèrent au paiement de la rançon réclamée pour sa libération. En reconnaissance, il accorda à la ville, en 1361, des armoiries (« d’argent au cœur de gueules traversé d’une flèche de sable ferrée au champ ») avec la devise « Vivit post funera virtus » (« Le courage survit à la mort »).
Cette petite ville connut de nombreuses épreuves pendant la Guerre de Cent Ans. Vertus est une des dernières villes à résister devant les Anglais, qui n’hésitent pas à la brûler en 1380.
Il existait dans le village une maladrerie, devenue plus tard le siège de l’Institution des dames régentes [3], institution créée au XVIIe siècle par Félix Vialart de Herse, évêque de Châlons-en-Champagne.
Durant la campagne de France de 1814, en particulier lors de la campagne des Six-Jours, la commune fut touchée par de nombreux combats. En , dans la plaine de Vertus, se tint en présence de l'empereur Alexandre Ier de Russie une gigantesque parade militaire réunissant les vainqueurs de Napoléon Ier[4].
Fin août, début , durant la Première Guerre mondiale, comme l'ensemble des communes de la Côte des blancs, la commune fut traversée par les troupes Françaises poursuivies par les troupes Allemandes avant d'être une nouvelles fois traversée par les troupes Allemandes en déroute, poursuivies par les forces Françaises après la victoire de la Marne.
Elle fut également cruellement touchée lors de la dernière guerre mondiale.

La cité a vu naître un poète renommé, Eustache Deschamps (1344-1404) qui parlait de la douceur de vivre en ce lieu :
« Je fu jadiz de terre vertueuses
Nez de Vertus, le païz renommé,
Ou il avoit ville tres gracieuse
Dont li bon vin sont en maint lieux nommé…
Dehors Vertus ay maison gracieuse
Maison des Champs l'ont pluseur appelé.
Ballade 250. »
Politique et administration[modifier | modifier le code]
Par décret du , la commune est détachée le de l'arrondissement de Châlons-en-Champagne pour intégrer l'arrondissement d'Épernay[5].
Tendances politiques et résultats[modifier | modifier le code]
Liste des maires[modifier | modifier le code]
Jumelages[modifier | modifier le code]
Population et société[modifier | modifier le code]
Démographie[modifier | modifier le code]
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[10]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[11].
En 2015, la commune comptait 2 372 habitants[Note 1], en diminution de 6,47 % par rapport à 2010 (Marne : −0,45 %, France hors Mayotte : +2,36 %).
Sports et loisirs[modifier | modifier le code]
- Piscine Neptune, club de football, club de tennis, club canin, tir à l'arc.
- Escalade (site des Falloises).
- Parcours sportif.
- Randonnée : GRP de la côte des Blancs.
- Golf.
- Club de tir.
- Aires de pétanque.
- Pêche.
- Géocaching.
- Expositions artistiques.
Économie[modifier | modifier le code]
Viticulture[modifier | modifier le code]
Le bourg est réputé pour ses champagnes blanc de blancs (classé en premier cru). Vertus est la première commune de Champagne dans la Marne avec 500 hectares plantés, et la deuxième de toute la Champagne après les Riceys. Vertus est le berceau de l'une des dernières grandes maisons de Champagne familiales et indépendantes, Duval-Leroy, présente sur la commune depuis 1859.
Tourisme[modifier | modifier le code]
- Hôtels.
- Restaurants.
- Gîtes ruraux.
- Chambres d'hôtes.
- Point d'information touristique (communauté de communes de la Région de Vertus). Il est ouvert toute l'année, du lundi au vendredi.
Culture et patrimoine[modifier | modifier le code]
- Les vestiges des remparts de Vertus du XIIIe siècle et la porte Baudet.
- Le Monument aux morts, situé boulevard Paul-Goerg, est sculpté en 1923 par François Mourgues sur les plans d'Édouard Véïs[14].
- L'hôtel de ville qui est une ancienne maladrerie, devenu plus tard le siège de l’Institution des dames régentes[3]. Cette institution fut créée au XVIIe siècle par Félix Vialart de Herse, évêque de Châlons-en-Champagne
- La maison de retraite, rue de l'Hôtel-Dieu, ancien Hôtel-Dieu fondé en 1211.
- Le Puits-Saint-Martin et son lavoir, rue de l'Église.
- La Grande-Fontaine, qui est l'une des sources de la Berle, place de la Grande-Fontaine.
- La Fontaine Lavoir du Moulinet, rue du Moulinet.
- La Fontaine de la Pissotte, rue Gambetta.
- La Fontaine Maire de Roy, rue de Loisy.
- La Fontaine du Vigneron Champenois, place Léon-Bourgeois.
- La Fontaine Théogène-Lefèvre, place de la République.
- Maison à pans de bois, rue Claude-Deschamps
- La tourelle du café des Arts, place Léon-Bourgeois.
- Vestige de la porte du château de Vertus
- Ancien moulin de l'Auditoire, qui a cessé son activité en 1960.
- Maison du XVIIIe siècle, no 28 rue de Châlons.
- Ancienne glacière, située dans les locaux de la coopérative d'Appro Champagne rue de l'Abbaye, qui se trouvait à l'origine dans l'abbaye Notre-Dame de Vertus[15]
- Cimetière ou l'on trouve de nombreuses tombes napoléonienne[16],[17]
- Ancien relais de Poste, qui était situé à l'emplacement de l'école Saint-Charles rue du Général-Leclerc.
- École maternelle publique des Sources. École élémentaire publique Le Donjon-Vieux Moulin.
- École privée Saint-Joseph.
- Collège Eustache-Deschamps. Il accueille les élèves de la ville, mais aussi d'autres originaires de communes voisines (Bergères-lès-Vertus, Voipreux, Trécon…).
- L'abbaye Notre-Dame de Vertus (détruite après la Révolution).
- L'église Saint-Martin a été classée monument historique par arrêté du [18]. Elle est également référencée « église accueillante » dans le département de la Marne[réf. nécessaire].
- Circuit historique pédestre : composé de 17 étapes, cet itinéraire permet de découvrir le patrimoine civil et religieux de la cité médiévale, grâce à des panneaux d'information en français et des brochures en anglais et en allemand.
Patrimoine environnemental[modifier | modifier le code]
- La commune a reçu trois fleurs au concours des villes et villages fleuris ainsi que le prix de l'embellissement durable en 2009 et 2010. Une balade fleurie permet de découvrir la commune et son patrimoine.
- Le clos des Bouveries est une parcelle historique de vigne dans la ville de Vertus. Orientée à mi-coteau, cette parcelle est exposé plein est. Elle appartient aux maisons de champagne Duval-Leroy et Champagne Haumont et Fils, et est exploitée en cépage Chardonnay à 100 %. La cuvée clos des Bouveries 2004 a reçu la médaille d'or en 2007 du concours International Wine Challenge au Royaume-Uni.
- Le site des Falloises (appartenant au Réseau Natura 2000) est renommé. Il permet de préserver l'habitat de chauves-souris dans des carrières souterraines et la pratique de l'escalade (près de 130 voies avec des difficultés de trois à sept).
- L'étang des Chantereines.
Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]
- Eustache Deschamps, né à Vertus en 1346, mort en 1406, écuyer et poète du XIVe siècle.
- Antoine-Claude-Pierre Masson de La Motte-Conflans, né à Vertus, homme de lettres du XVIIIe siècle.
- Claude Deschamps, né à Vertus en 1765, mort à Bordeaux en 1843, ingénieur des ponts et chaussées du XIXe siècle.
- Pierre Gustave Staal, né à Vertus le , mort à Paris le , dessinateur du XIXe siècle.
- Albert Deganne, né à Vertus le , mort à Arcachon le , ingénieur des Ponts et Chaussées et maire d'Arcachon.
- Marc-Edmond Dominé, né le à Vitry-le-François et mort le à Vertus, colonel français, héros de la conquête coloniale du Tonkin.
- Fernand Moulet, coureur cycliste, est né dans la commune en 1895.
Héraldique[modifier | modifier le code]
Les armes de Vertus se blasonnent ainsi : « d'argent au cœur de gueules percé d'une flèche renversée de sable, ferrée d'argent, posée en bande ». La position de la flèche et la couleur du champ semblent sujettes à variations. En effet, sur le registre BB/29/1081 (page 115) conservé aux Archives nationales, le cœur est percé d'une flèche de bas en haut et droite à gauche. On peut imaginer que ce sont là les armoiries authentiques.
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La devise de la ville est « Vivit post funera virtus » (« Le courage survit à la mort »).
Les armes et la devise de Vertus ont été octroyées par Jean le Bon en 1361.
Notes et références[modifier | modifier le code]
Notes[modifier | modifier le code]
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2018, millésimée 2015, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2017, date de référence statistique : 1er janvier 2015.
Références[modifier | modifier le code]
- « Le mot du Maire », sur http://www.blancs-coteaux.fr (consulté le 22 juillet 2018).
- Des copies furent faites à la demande de Marguerite d'Orléans en 1446 et 1447 (cf. Charles Prieur, Histoire de Vertus, Paris, réédition de 1996, p.108-109).
- Anne Bonzon, Éducation, Religion, Laïcité (XVIe-XXe s.). Continuités, tensions et ruptures dans la formation des élèves et des enseignants, , 552 p. (ISBN 978-2-490296-17-0, lire en ligne), p. 48.
- Jacques Hantraye : Le camp de Vertus : un épisode révélateur des relations entre la Russie et les autres puissances européennes, septembre 1815
- Décret no 2017-453 du 29 mars 2017 portant suppression de l'arrondissement de Sainte-Menehould (département de la Marne), publié au JORF du .
- Almanach économique, historique et administratif de la Marne de l'Aisne et des Ardennes, Matot-Braine, Reims, 1876, p. 132.
- Almanach économique, historique et administratif de la Marne de l'Aisne et des Ardennes, Matot-Braine, Reims, 1877, p. 164.
- Liste des maires au 1er août 2008, site de la préfecture de la Marne, [xls], consulté le 22 décembre 2008
- « Liste des maires du département de la Marne » [PDF], Renouvellement des exécutifs locaux, Préfecture de la Marne, (consulté le 2 septembre 2015).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014 et 2015.
- « Monument aux morts de la guerre 1914-1918 à Vertus », notice no IA51000569, base Mérimée, ministère français de la Culture
- Vertus : glacière
- Sépultures des grognards de Napoléon.
- Les sépultures de Grognards de Vertus.
- « Église à Vertus », notice no PA00078889, base Mérimée, ministère français de la Culture
Annexes[modifier | modifier le code]
Bibliographie[modifier | modifier le code]
- Georges Duby, L'An Mil, Éditions Gallimard.
- Maurice Prou, Histoires, Paris, 1886.
- Nicolas Culoteau de Velye, Histoire de l'intéressante ville de Vertus, 1740, et Histoire du pays, de la ville et de la comté-pairie de Vertus, manuscrits conservés à Châlons-en-Champagne à la Bibliothèque Georges-Pompidou.
Articles connexes[modifier | modifier le code]
Liens externes[modifier | modifier le code]
- Site officiel de la commune de Vertus
- Vertus sur le site de l'Insee
- « La défaite oubliée », sur la-defaite-oubliee.com.