Vert perroquet

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Vert perroquet est un nom de couleur de fantaisie en usage dans la mode et la décoration.

Selon le Répertoire de couleurs de la société des chrysanthémistes, de 1905, il désigne des verts tendant sur le bleu-vert et est synonyme de vert paon. Chevreul, cinquante ans plus tôt, a entrepris de repérer les couleurs entre elles et par rapport aux raies de Fraunhofer. Il décrit le vert perroquet sur soie de Guinon (Chevreul 1861, p. 136), dit aussi vert perruche (p. 158), comme un vert clair dont la teinte se cote comme une nuance de la gamme vert gai du nuancier de la Savonnerie à 5 jaune-vert 5 ton[1] et se situe entre le vert naissant (3 ton) et le vert pré (9 ton) sur soie de Tuvée (p. 136).

On le trouve encore dans divers nuanciers modernes avec des nuances nettement différentes : vert perroquet[2], perroquet[3], perroquet[4].

Ce nom de couleur figure dans la liste des verts qu'on peut obtenir par un mélange de jaune et de bleu dans l’Encyclopédie méthodique, en 1828[5].

En 1869, le Dictionnaire de chimie pure et appliquée indique « Les divers produits commerciaux connus sous les noms de vert perroquet, vert suisse, vert minéral, ne sont que des variétés du vert de Scheele[6] ». Ces indications, suivies par de nombreux autres publications moins anciennes, concernent de pigments pour peintures.

Qualifié de « ton criard » par le Journal des débats (1863) dans un article qui oppose le bon goût français à celui, douteux des étrangers[7], le vert perroquet n'a pas toujours bonne presse, mais dans la mode russe on peut lui trouver un « joli effet »[8]. On retrouve le vert perroquet comme exemple de mauvais goût, qu'il soit étranger, populaire ou moderne, pendant tout le siècle[9]. Il figure aussi dans les manuels de teinturerie, et dans des descriptions sans jugement de valeur. Les couleurs vives sont ensuite plus acceptées pour la mode féminine.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Michel-Eugène Chevreul, « Moyen de nommer et de définir les couleurs », Mémoires de l'Académie des sciences de l'Institut de France, t. 33,‎ , p. 118 (lire en ligne).
  • Henri Dauthenay, Répertoire de couleurs pour aider à la détermination des couleurs des fleurs, des feuillages et des fruits : publié par la Société française des chrysanthémistes et René Oberthür ; avec la collaboration principale de Henri Dauthenay, et celle de MM. Julien Mouillefert, C. Harman Payne, Max Leichtlin, N. Severi et Miguel Cortès, vol. 2, Paris, Librairie horticole, (lire en ligne), p. 275 « Vert Perroquet ».

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. . Longueur d'onde dominante 521 nanomètres, moyenne entre 4 j.-v. tangent à la raie E et vert tangent à la raie b ; clarté L*=76.2 (16/21), obtenue par ajout de blanc D55 (conformément aux conditions d'éclairage de Chevreul) à la couleur la plus pure au ton 11 (L*=10/21).
  2. « Nos couleurs », sur dylon.fr (consulté le ).
  3. « Nos couleurs », sur duluxvalentine.com (consulté le ).
  4. « Nuancier couleurs laque », sur www.terradecor.fr (consulté le ).
  5. G.T. Doin, « Dictionnaire des teinturiers », dans Encyclopédie méthodique, manufactures et arts, t. 4, Paris, Panckoucke, Agasse, (lire en ligne), p. 121 ,195.
  6. A.D. Wurtz, Dictionnaire de chimie pure et appliquée, t. 1, (lire en ligne), p. 1017
  7. Le Journal des débats, « Les Anglais », sur bnf.gallica.fr 2 et 3 novembre 1863
  8. « Modes », Revue étrangère de la littérature, des sciences et des arts,‎ (lire en ligne), traduit du russe.
  9. Victor Flachon, « L'art et le clergé », La Lanterne,‎ , p. 1 (lire en ligne).