Vedda

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Chef vedda

Les Vedda (exonyme) ou Wanniyala-Aetto (endonyme) sont un peuple indigène du Sri Lanka.

Ethnonymie[modifier | modifier le code]

Selon les sources et les contextes, on observe notamment les formes suivantes : Beda, Vadda, Vaddo, Vaedda, Vanyala Aetto, Veddah, Veddas, Veddha, Weda, Weddah, Wedda, Weddha, Weddo[1].

Anthropologie[modifier | modifier le code]

Les ethnologues désignent comme « veddoïdes » un ensemble de groupes d'Asie du Sud-Est qui semblent être les populations indigènes de la région, avant l'arrivée, bien postérieure, des peuples de langues dravidiennes, indo-européennes, austroasiatiques et austronésiennes. Les ethnologues rangent aussi dans cet ensemble les populations appelées « négritos ».

Histoire[modifier | modifier le code]

La culture de ces chasseurs-cueilleurs est en voie de disparition en raison de leur assimilation culturelle et de la destruction de leur milieu naturel. Leur population est estimée de quelques centaines à quelques milliers de personnes. Ils pratiquent une religion mêlant l'animisme et le bouddhisme dans la région à majorité cingalaise ou l'hindouisme dans les régions à majorité tamoule.

Village vedda (1910)

Jusqu'à récemment, les Wanniyala-Aetto vivaient dans leurs forêts, où ils chassaient le cerf, le sanglier et d'autres animaux ainsi que des oiseaux, et où ils collectaient du miel, des fruits et des noix. Ils pratiquaient aussi une forme d'agriculture sur brûlis, défrichant dans la forêt des lopins de terre appelés « chenas » pour y planter des céréales, des légumes et des tubercules. Les familles se déplaçaient d'un lopin à l'autre chaque année, retournant au même endroit tous les sept ou huit ans. Aujourd'hui, les Wanniyala-Aetto habitent dans des villages à l'extérieur de la forêt. Ils ne peuvent plus pratiquer la « chena » et ne disposent plus que de petites parcelles où cultiver du riz et des légumes et élever bétail et chèvres. Ceux qui chassent et collectent encore dans la forêt risquent arrestation et violences, mais pourtant beaucoup continuent de le faire. D'autres sont employés sur les terres des colons cingalais ou exécutent des danses et vendent des babioles aux touristes. Certaines femmes travaillent comme domestiques au Moyen-Orient.

Dans les années 1950, le gouvernement du Sri Lanka a ouvert le territoire des Wannyala-Aetto aux colons cingalais. Les forêts furent rasées au bulldozer, les terrains de chasse inondés et des milliers de colons vinrent s'installer. En 1983, le dernier refuge forestier des Wanniyala-Aetto devint le parc national de Maduru Oya et ses habitants furent déplacés dans des villages gouvernementaux, avec l'interdiction de retourner dans la forêt sans autorisation. On leur a également interdit la chasse et la cueillette. La transition vers ce nouveau mode de vie n'est pas allée sans difficulté et de nombreuses familles parviennent tout juste à produire assez de nourriture sur les lopins octroyés par le gouvernement. Les enfants sont éduqués dans la langue et la religion de la population cingalaise dominante. Alcoolisme et maladies mentales sont monnaie courante dans ces nouvelles communautés. À partir de 1998, quelques hommes ont obtenu des permis de chasse et de cueillette sur une petite portion de leur forêt, mais ceux qui ne disposent pas d'un permis continuent de risquer amendes et emprisonnement s'ils sont découverts. Ces dernières années, trois Wanniyala-Aetto, tous détenteurs d'un permis, ont été abattus par des gardes du parc. De nombreux Wanniyala-Aetto désirent retourner sur leur terre de Maduru Oya.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Source RAMEAU, BnF[1]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) David Blundell, « Revisiting cultural heritage in Sri Lanka : the Vedda (Vanniyaletto) », Proceedings of the 17th congress of the Indo-Pacific Prehistory Association, Taipei, Taiwan, 9 to 15 September 2002 ; Proceedings of the 18th congress of the Indo-Pacific Prehistory Association, Manila, Philippines, 20 to 26 March 2006, actes publiés dans le Bulletin of the Indo-Pacific Prehistory Association, no 26, 2006, p. 163-167
  • (en) James Brow, Vedda villages of Anuradhapura : the historical anthropology of a community in Sri Lanka, University of Washington Press, Seattle, Londres, 1978, 268 p. (ISBN 0-295-95585-6) (texte remanié d'une thèse)
  • Émile Deschamps, Au pays des Veddas, Ceylan : carnet d'un voyageur, Société d'éditions scientifiques, Paris, 1892, 493 p.
  • (de) Evelyn Elsing, Die Veddah : Fragen und Antworten im Wandel der Jahrhunderte, Akademischer Verlag, Munich, 1997, 341 p. (ISBN 978-3-929115-87-1) (thèse)
  • (en) C. A. Gunarwardena, « Veddahs », in Encyclopedia of Sri Lanka, New Dawn Press, New Delhi, 2006 (2e éd.), p. 372 (ISBN 978-1932705485)
  • (en) Charles Gabriel Seligman, Brenda Z. Seligmann (et al.), The Veddas, Navrang, New Delhi, 1993 (réimpr. de l'édition de Cambridge, 1911), 463 p. (ISBN 81-7013111-1)

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]