Vallée de Courtineau

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[1]La vallée de Courtineau est une vallée située sur les communes de Saint-Epain et Sainte-Maure-de-Touraine, dans le département d'Indre-et-Loire, en région Centre-Val de Loire. Elle est l'une des plus belles si ce n'est la plus belle vallée troglodytique de Touraine, ses paysages et la diversité de ses biotopes préservés sont exceptionnels. Longue de six kilomètres, elle compte de nombreuses habitations troglodytiques, moulins à eau, lavoirs... Elle est classée zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) en raison de son caractère remarquable[2].

Toponymie[modifier | modifier le code]

La vallée de Courtineau a donné son nom au ruisseau qui la traverse : le Courtineau. Celui-ci était autrefois, et parfois encore aujourd'hui, appelé « Manse de Souvres », ou « ruisseau de Souvres », ou « Manse de Mareille »[3].

Hydrologie[modifier | modifier le code]

Le Courtineau est un affluent de la Manse. Il prend naissance sur la commune de Sainte-Catherine-de-Fierbois.

Il est l'objet de nombreux travaux et projets de re naturalisation, restauration, d’aménagement, d’entretien de la part du Syndicat de la Manse[4].

Histoire[modifier | modifier le code]

La vallée de Courtineau fut très certainement occupée dès la préhistoire comme l'atteste l'atelier préhistorique de l'éperon des Deux-Manses découvert en 1865 par l'abbé Jean-Jacques Bourassé[3] et situé à la confluence du Courtineau avec la Manse. Cet éperon fut occupé à l'époque romaine[3]. De nombreux objets préhistoriques des époques paléolithique et néolithique ont aussi été découverts sur les plateaux environnant la vallée.

Patrimoine remarquable[modifier | modifier le code]

La vallée de Courtineau comporte de nombreux petits éléments architecturaux qui sont utiles à l'histoire et l'archéologie.

La chapelle Notre-Dame-de-Lorette[modifier | modifier le code]

La chapelle Notre-Dame-de-Lorette creusée dans le roc aurait constitué le refuge d'un ermite au XIVe siècle[3]. Le , Jeanne d'Arc s'y serait abritée pour se protéger d'une averse alors qu'elle parcourait la vallée de Courtineau pour aller à Chinon voir le roi Charles VII, après deux nuits passées à Sainte-Catherine-de-Fierbois.

Les moulins à eau[modifier | modifier le code]

Bien que d'un faible débit, le Courtineau alimentait cinq moulins :

  • le moulin de la Chaise : de 1241 à 1789, il appartenait au Chapitre de Saint-Martine de Tours et dépendait de la Prévôté de Saint-Epain[5].
  • le moulin de Courtineau
  • le moulin de Malicorne : au XIVe et au moins jusqu'au XVIIe siècle, il dépendait à la seigneurie de Sainte-Maure-de-Touraine[6]. On y cultivait du chanvre (chènevis)[7]; aujourd'hui son parc a été planté et aménagé en splendide jardin botanique et havre de biodiversité, il est magnifiquement paysagé et héberge des essences remarquables, notamment de vénérables cyprès chauves, chêne américain, ginkgo biloba, tulipier de virginie, sapin d'espagne, catalpas, magnolias, des guneras spectaculaires, une importante bambouseraie, des milliers de fleurs, et autres essences rares ou extraordinaires. Site privé et enchanteur, il ouvre régulièrement ses portes lors d'occasion spéciales, ateliers, évènements, shootings photos, tournages, privatisation intimistes, activités ou visites guidées organisées et communiquées par Un Jardin Ecosystème.
  • le moulin de Souvres
  • le moulin de Mareille, grande bâtisse de trois étages qui figure sur la carte de Cassini et le cadastre Napoléonien de 1827[5]. D'après les anciens, la bâtisse était avant 1900 une scierie, la roue à aubes était placée plus loin[8].

Le village de Courtineau[modifier | modifier le code]

Le village de Courtineau est composé de maisons troglodytiques. Il possédait encore au milieu du XXe siècle un café, une épicerie et une école.

Un ancien four à chaux[modifier | modifier le code]

Un ancien four à chaux est présent à flanc de coteau entre le moulin de la Chaise et le village de Courtineau. La production locale de chaux était réputée pour sa qualité et sa blancheur. Elle servait pour la construction mais était aussi utilisée par les agriculteurs qui la répandaient dans leurs champs.

La Fontaine Saint-Marc[modifier | modifier le code]

Une fontaine dédiée à Saint Marc fut jadis un but de pèlerinage. Selon la légende, son eau protège des troubles de la vue. Elle était autrefois le départ de la procession pour le pèlerinage à Notre Dame de Lorette[9].

Lavoirs[modifier | modifier le code]

Plusieurs lavoirs se succèdent dans la vallée.

Tombes mérovingiennes[modifier | modifier le code]

Près du carrefour de Pont-Goubault se trouvent trois tombes mérovingiennes taillées dans le roc et disposées en éventail (une quatrième tombe existe, très détériorée et disposée en travers du chef des trois autres). Lors de leur découverte, ces trois tombes contenaient toutes un squelette dont la tête était tournée vers le nord. Des débris de poteries du Ve ou VIe siècle ont aussi été découverts à cet endroit[10].

Carrières[modifier | modifier le code]

De nombreuses carrières de pierre, souvent cachées dans la végétation, existent tout au long de la vallée.

Faune et flore[modifier | modifier le code]

La vallée de Courtineau est l'habitat d'espèces protégées au niveau régional, national et mondial, elle héberge une faune et flore riche et remarquable, elle est classée Zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF)[2]. La loutre y est de retour. 17 espèces de chauves-souris y trouvent refuge. Le très rare campagnol amphibie y est observé. Le castor a été revu en 2014 sur le cours d'eau. La cistude a été revue en 2013[11]. Plus de 180 espèces d'oiseaux et 7 de reptiles différents y sont régulièrement observés. La richesse et diversité entomologique et botanique y est aussi remarquable. De nombreux biotopes différents y sont présents étant donné la configuration des lieux.

Un inventaire faunistique et floristique a été publié en 2020 avec une nouvelle version mise à jour en 2023: il témoigne de l'exceptionnelle richesse de cet environnement préservé.

Ruisseau[modifier | modifier le code]

De part et d'autres de la Vallée de Courtineau sillonne appelé aussi "Le Courtineau" : celui ci était autrefois et encore appelé aujourd'hui, "Manse de Souvres", "Manse de Mareille", "Ruisseau de Souvres" et sur certaines cartes il est intitulé" "Ruisseau de l'étang".

Il a été l'objet d'importants de travaux de re naturalisation avec l'intervention du Syndicat de rivière Val de Vienne, ce qui permet à de nombreuses espèces aquatiques de s'y épanouir avec plus de 12 espèces de poissons dont le chabot, les vairons, loches, gardons, rotengles, chevesnes, anguilles, carpes, ...

Voies de communication[modifier | modifier le code]

La vallée est traversée par une pittoresque voie étroite et sinueuse. Elle est surplombée par l'autoroute A10 au niveau du viaduc de Courtineau[12].

Circuits touristiques[modifier | modifier le code]

Boucle cyclo[modifier | modifier le code]

L'office de tourisme du pays de Sainte-Maure-de-Touraine propose une boucle cyclotouristique de 37 km (3 h) appelée « les troglos du Courtineau »[13].

Chemin de Saint-Jacques de Compostelle[modifier | modifier le code]

Venant de Sainte-Catherine-de-Fierbois, le chemin de Saint-Jacques de Compostelle (voie de Tours ou Via Turonensis) traverse la vallée de Courtineau au niveau du village de Courtineau.

Evènements[modifier | modifier le code]

Trail de l'orchidée[modifier | modifier le code]

Le Trail de l'orchidée s'y tient chaque année en mai[14].

Pèlerinage à Notre-Dame-de-Lorette[modifier | modifier le code]

La chapelle Notre-Dame-de-Lorette est le lieu d’un important pèlerinage chaque premier dimanche d’octobre.

Références[modifier | modifier le code]

  1. « INV_CULTUREL_VALLEE_COURTINEAU_NOV_2020_BASS_DEF.pdf », sur Google Docs (consulté le )
  2. a et b Museum national d'Histoire naturelle, « INPN, ZNIEFF 240009682 - Vallée de Courtineau - Description », sur inpn.mnhn.fr (consulté le ).
  3. a b c et d E. Montrot, Sainte Maure de Touraine, Editions Rive Droite, .
  4. « Sainte-Maure de Touraine - Porte de la Touraine », sur www.sainte-maure-de-touraine.fr (consulté le ).
  5. a et b Gabriel-Henri Penet, Moulins en Touraine, CEA Le Ripault, .
  6. Mémoires de la Société archéologique de Touraine: Série in 80, Société archéologique de Touraine., (lire en ligne).
  7. Le domaine seigneurial de Sainte-Maure au XVIIe siècle, Les Amis du Vieux Chinon, (lire en ligne), p. 527-528.
  8. Marc Fouquier, Le chemin des moulins des vallées de Saint-Epain, Mairie de Saint-Epain.
  9. « Balade des vallées vertes | Commune de Saint Epain », sur saint-epain.fr (consulté le ).
  10. Paul Cordonnier-Détrie, « VIe Circonscription », Gallia, vol. 12, no 1,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  11. SEPANT- ObsNat, « Cistude d'Europe (Emys orbicularis) », sur Obs'37 (consulté le )
  12. « Viaduc de Courtineau (Sainte-Maure-de-Touraine/Sainte-Catherine-de-Fierbois) | Structurae », sur Structurae (consulté le ).
  13. « Sainte Maure de Touraine - Randonnées », sur www.tourisme-saintemauredetouraine.fr (consulté le ).
  14. « Trail de l'Orchidée », sur www.traildelorchidee.fr (consulté le ).

Liens externes[modifier | modifier le code]