Abbaye du Val-Richer

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Abbaye du Val-Richer
image de l'abbaye
Cette aile du XVIIe siècle est la seule des bâtiments conventuels conservée
de l'abbaye du Val-Richer.
Diocèse Lisieux
Numéro d'ordre (selon Janauschek) CXXXIII (233)[1]
Fondation 24 juin 1147
Abbaye-mère Clairvaux
Lignée de Clairvaux
Abbayes-filles Aucune
Congrégation Ordre cistercien (1147-1791)
Protection Logo monument historique Inscrit MH (1991, 2008)
Coordonnées 49° 09′ 39″ N, 0° 05′ 49″ E[2].
Pays Drapeau de la France France
Province Normandie
Région Normandie
Département Calvados
Commune Saint-Ouen-le-Pin
Géolocalisation sur la carte : Calvados
(Voir situation sur carte : Calvados)
Abbaye du Val-Richer
Géolocalisation sur la carte : Normandie
(Voir situation sur carte : Normandie)
Abbaye du Val-Richer
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Abbaye du Val-Richer

L'abbaye Notre-Dame du Val-Richer est un ancien monastère cistercien d'hommes, situé sur le territoire actuel de la commune de Saint-Ouen-le-Pin dans le Calvados.

Historique[modifier | modifier le code]

Abbaye cistercienne[modifier | modifier le code]

Elle fut fondée vers 1146 par Philippe de Harcourt (évêque de Bayeux).

Elle tomba sous le régime de la commende en 1539.

Le monastère fut saccagé à deux reprises pendant les guerres de Religion (France).

Après la tentative de Réforme protestante - la paix religieuse ayant été imposée par l'action coordonnée du pouvoir religieux (concile de Trente et Contre-Réforme) et du pouvoir royal : Louis XIII (avec Richelieu) et Louis XIV (jusqu'à la révocation de l'édit de Nantes), l'abbaye du Val-Richer fut restaurée dans sa discipline et dans ses locaux par Dom Dominique Georges.

La discipline monastique fut, en effet, réformée vers 1650 dans le sens de l'étroite observance[3] ; mais après le décès de l'initiateur de cette tentative de renouveau en 1693, l'esprit du siècle des Lumières imprégna les couches de la société et pénétra jusque dans les cloîtres où s'introduisit le relâchement.

Au XVIIe siècle, les bâtiments furent reconstruits dans le style classique (voir Classicisme) comme en témoignent les parties qui ont subsisté.

Au XVIIIe siècle, les vocations religieuses se raréfiant et les abbés commendataires exigeant de plus en plus de revenus et bénéfices, l'effectif général des monastères diminua.

En 1791, lors de la Révolution française, les moines furent chassés de leur abbaye.

Architecture et description[modifier | modifier le code]

Lors de la Révolution française le cloître ainsi que l'église abbatiale furent détruits. Trente stalles provenant de l'abbaye, datant du règne de Louis XIV, furent réemployées à l'église Saint-Jacques de Lisieux. L'abbaye bénéficie de deux inscriptions au titre des monuments historiques en 1991 et 2008[4].

Demeure des descendants de François Guizot[modifier | modifier le code]

En 1836, les bâtiments à l'abandon furent rachetés par l'historien et homme politique François Guizot. Plusieurs fois ministre puis président du conseil, il recherchait une résidence dans sa circonscription électorale de Lisieux. Il fit restaurer les bâtiments restants et aménager autour de sa résidence un parc d'agrément.

Les deux filles de François Guizot épousèrent les frères de Witt. Puis les deux filles d'Henriette Guizot et Conrad de Witt épousèrent deux frères Schlumberger. Le Val-Richer passa alors dans la famille de Marguerite de Witt et Paul Schlumberger, les parents des frères Schlumberger, Conrad, Jean, Marcel et Maurice.

Autres bâtiments[modifier | modifier le code]

  • Laboratoire, en brique, des frères Schlumberger.
  • Bâtiment agricole, construit en pans de bois, à colombages en brins de fougère sur solin de pierre, regroupant une étable, une porcherie, une charretterie et une grange à foin.
  • Fruitier, en brique et pierre.
  • Grand corps de logements, en pierre et brique, pignons en pans de bois[5].

Prix Guizot[modifier | modifier le code]

Il existe deux prix Guizot. L'un, prix de l'Académie française, remis chaque année depuis 1994 dans le domaine de l'histoire. L'autre, créé en 1993 pour commémorer François Guizot, député du Calvados de 1830 à 1848, à l’initiative d'Anne d'Ornano, présidente du conseil général du Calvados, de François Furet, de l’Académie française et de l’Association François Guizot-Val Richer qui regroupe des descendants de l’homme d’État. Il est attribué tous les deux ans à l’auteur d’une grande œuvre d’histoire ou d’étude du monde contemporain accessible à un large public.

Filiation et dépendance[modifier | modifier le code]

Val-Richer est fille de l'abbaye de Clairvaux.

Liste des abbés[modifier | modifier le code]

Selon une liste fournie par le Gallia christiana[6], il y a eu 35 abbés jusqu'à sa suppression.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (la) Leopold Janauschek, Originum Cisterciensium : in quo, praemissis congregationum domiciliis adjectisque tabulis chronologico-genealogicis, veterum abbatiarum a monachis habitatarum fundationes ad fidem antiquissimorum fontium primus descripsit, t. I, Vienne, Vindobnoae, , 491 p. (lire en ligne), p. 9.
  2. « Carte IGN 1712 SB » sur Géoportail (consulté le 20 septembre 2017)..
  3. Réformes et continuité dans l'ordre de Cîteaux : de l'étroite observance à la stricte observance : actes du colloque Journées d'histoire monastique, Saint-Mihiel, 2-3 octobre 1992, Cîteaux, commentarii cistercienses, (ISBN 9080041386, OCLC 37263414)
  4. « Ancienne abbaye du Val Richer », notice no PA00111836, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  5. Yannick Basse-Normandie, Emmanuel Luis, Patrick Merret et Pascal Corbierre, Pays de Cambremer, Cahiers du temps, coll. « Images du patrimoine », (ISBN 978-2-35507-032-7).
  6. La France pontificale (Gallia christiana), histoire chronologique et biographique des archevêques et évêques de tous les diocèses de France depuis l'établissement du christianisme jusqu'à nos jours, divisée en 17 provinces ecclésiastique. Rouen
  7. Note biographique sur Mgr Guitard de Ratte

Liens externes[modifier | modifier le code]