V838 Monocerotis

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V838 Monocerotis
Description de l'image V838 Mon HST.jpg.
Données d'observation
(époque J2000.0)
Ascension droite 07h 04m 04,8223s[1]
Déclinaison −03° 50′ 50,637″[1]
Constellation Licorne[2]
Magnitude apparente +15,74

Localisation dans la constellation : Licorne

(Voir situation dans la constellation : Licorne)
Caractéristiques
Type spectral M6.3I
Astrométrie
Mouvement propre μα = −0,536 mas/a[1]
μδ = +0,078 mas/a[1]
Parallaxe −0,001 4 ± 0,105 1 mas
Distance ~20 000 al
(~6 000 pc)

Désignations

Nova Monocerotis 2002, V838 Mon, 2MASS J07040482-0350506, GSC 04822-00039[3]

V838 Monocerotis (en abrégé V838 Mon) est une étoile variable de la partie australe de la constellation équatoriale de la Licorne[2]. Le , elle est découverte à la suite d'un éclat intense photographié par N. J. Brown, éclat qui connait une magnitude visuelle maximum de 6.77 le . ll s'agit d'une étoile binaire : son compagnon stellaire est une étoile bleu-blanc de la séquence principale (type spectral B5V)[4].

Évolution[modifier | modifier le code]

L’évolution de V838 par Hubble.

L'étoile inconnue qui émet un rayonnement intense de magnitude estimé à 10, est découverte par N. J. Brown sur des photos réalisées le 6 puis le dans un secteur où l'on ne connaissait pas au préalable d'objet stellaire d'une magnitude inférieure à 12. Considérée comme une potentielle nova, il est tout de même émis des doutes par le spectre d’émission non caractéristique d'une jeune nova, et l'analyse du spectre indique un profil P Cygni[5]. Les noms de Nova Monocerotis 2002 (Nova Mon 2) et de V838 Monocerotis (V838 Mon, en tant que 838e étoile variable de la constellation de la Licorne) sont donnés à ce nouvel objet céleste à cause de suppositions de nova et des caractéristiques démontrant un caractère variable. Des photos préexistantes qui avaient été prises sur la période du au dans le secteur, et disponibles sur la base Stardial, ont permis à Jim Bedient de révéler que l'explosion lumineuse aurait commencé environ le [6].

Depuis cette date, l'astre est suivi de près par les scientifiques, notamment grâce au télescope spatial Hubble, car le phénomène qui a provoqué l'augmentation soudaine de sa luminosité est encore mal compris. Le spectre d'émission évolue, et de nouveaux pics de luminosité sont constatés sur le spectre de l'infrarouge avec une magnitude absolue atteignant −9.8 (magnitude apparente de 6.77), faisant de l'étoile une des plus lumineuses de la Voie lactée[7]. En utilisant l’interféromètre d'essais JPL Palomar, en 2005, les astrophysiciens ont déterminé un rayon du disque formé par sa couche externe d'environ 1 570 ± 400 R[8]. Le flash stellaire illumine progressivement le nuage de poussières qui l'entoure, donnant l'impression d'éjecter une coquille de poussières[9],[10].

De récentes observations menées depuis 2008 suggèrent que cette brusque augmentation de luminosité pourrait être la conséquence d'un fait extrêmement rare dans l'univers : la collision entre deux étoiles[11],[12]. Les recherches de 2008 et 2011 ont permis d'évaluer le rayon de l'étoile actuelle à 380 R.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d (en) A. G. A. Brown et al. (Gaia collaboration), « Gaia Data Release 2 : Summary of the contents and survey properties », Astronomy & Astrophysics, vol. 616,‎ , article no A1 (DOI 10.1051/0004-6361/201833051, Bibcode 2018A&A...616A...1G, arXiv 1804.09365). Notice Gaia DR2 pour cette source sur VizieR.
  2. a et b (en) Résultats pour « V838 Mon » [html], sur l'application Compute constellation name from position de VizieR (consulté le 29 mars 2015)
  3. (en) V* V838 Mon -- Cataclysmic Variable Star sur la base de données Simbad du Centre de données astronomiques de Strasbourg.
  4. (en) Ulisse Munari et al., « On the distance, reddening and progenitor of V838 Mon » [« Sur la distance, le rougissement et le progéniteur de V838 Mon »], Astronomy and Astrophysics, vol. 434, no 3,‎ , p. 1107-1116 (DOI 10.1051/0004-6361:20041751, Bibcode 2005A&A...434.1107M, arXiv astro-ph/0501604, résumé, lire en ligne [html], consulté le )
    Les coauteurs de l'article sont, outre Ulisse Munari : Arne Henden (en), Antonella Vallenari, Howard E. Bond, Romano L. M. Corradi, Lisa Crause, Silvano Desidera, Enrico Giro, Paola M. Marrese, Silvia Ragaini, Alessandro Siviero, Rosanna Sordo, Sumner Starrfield, Toma V. Tomov, Sandro Villanova, Tomaz Zwitter et R. Mark Wagner.
    L'article a été reçu par la revue Astronomy and Astrophysics le , accepté par son comité de lecture le et publié le 2 mai 2005.
  5. N. J. Brown, « Circulaire IAU No. 7785 », (consulté le )
  6. « V838 Monocerotis », sur http://www.aavso.org, (consulté le )
  7. (en) William B. Sparks, Howard E. Bond, Misty Cracraft, Zolt Levay, Lisa A. Crause, Michael A. Dopita, Arne A. Henden, Ulisse Munari, Nino Panagia, Sumner G. Starrfield, Ben E. Sugerman, R. Mark Wagner, et Richard L. White, V838 Monocerotis: A Geometric Distance from Hubble Space Telescope Polarimetric Imaging of its Light Echo, 2007. « 0711.1495 », texte en accès libre, sur arXiv.
  8. (en) B. F. Lane, A. Retter, R. R. Thompson et J. A. Eisner, « Interferometric Observations of V838 Monocerotis », The Astrophysical Journal Letters, vol. v622, no 2,‎ (ISSN 1538-4357, OCLC 4843918775). « astro-ph/0502293 », texte en accès libre, sur arXiv.
  9. (en) « Astronomy Picture of the Day », sur http://apod.nasa.gov/,
  10. Cette étoile éjecte probablement une coquille de poussières, mais qui n'est pas directement détectée.
  11. (en) T. Kamiński, R. Tylenda et M. Konacki, « Keck/HIRES Spectroscopy of V838 Monocerotis in October 2005 », The Astrophysical Journal Supplement Series, vol. 182,‎ 2009 april 15, p. 33 (ISSN 0067-0049, DOI 10.1088/0067-0049/182/1/33, lire en ligne, consulté le )
  12. (en) R. Tylenda, T. Kamiński, M. Schmidt, R. Kurtev, T. Tomov, High-resolution optical spectroscopy of V838 Monocerotis in 2009, 2011. « 1103.1763 », texte en accès libre, sur arXiv.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]