Vénus de Brassempouy (La Poire)

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Vénus de Brassempouy
(La Poire)
Image illustrative de l’article Vénus de Brassempouy (La Poire)
Type Statuette
Dimensions H : 4,3 cm - l : 2,5 cm - p : 2,6 cm
Inventaire M.A.N. no 47 019
Matériau ivoire de mammouth
Période Paléolithique supérieur
Culture Gravettien (31 000 à 22 000 ans AP)
Date de découverte 1892
Lieu de découverte Grotte du Pape, Brassempouy (Landes)
Coordonnées 43° 37′ 43″ nord, 0° 42′ 37″ ouest
Conservation Musée d'Archéologie nationale de Saint-Germain-en-Laye
Géolocalisation sur la carte : Landes
(Voir situation sur carte : Landes)
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La Vénus de Brassempouy, dite également « La Poire » du fait de sa forme, est une statuette préhistorique découverte en 1892 sur le site de Brassempouy, dans le département des Landes, en France. Elle ne doit pas être confondue avec la célèbre « Dame de Brassempouy ».

Historique[modifier | modifier le code]

Pierre-Eudoxe Dubalen découvre cette petite statuette sur le site de Brassempouy[1] le 19 septembre 1892, lors d'une excursion de l'Association française pour l'avancement des sciences, qui tenait son congrès annuel à Pau[2],[3]. Mais Dubalen, chercheur pourtant intègre, s'attire quelque inimitié de ses collègues avec un geste malheureux : il dissimule sa trouvaille à ceux qui l'accompagnent[4],[5] et ne la montre qu'à trois ou quatre des excursionnistes à la fin de la journée[6]. Par ailleurs, la statuette est hélas brisée lors de sa découverte par les instruments agricoles utilisés lors des fouilles.

La statuette ayant été mal remontée, on observe un problème au niveau abdominal qui aurait dû se trouver à la place du sein[7],[n 1]. En effet, pour pouvoir adapter le morceau comme ventre, « il a fallu, tout en le plaçant trop à droite, interposer une pièce de bois et combler les vides avec une substance de remplissage[10] ».

Description[modifier | modifier le code]

Seul le pseudo-ventre et la cuisse droite restent conservés. La cuisse droite est forte et bombée. On remarque également, proche de la ceinture pelvienne, de petits traits gravés représentant pour certains des poils et pour d'autres un bout de vêtement[11],[2].

Il est particulièrement difficile de donner un sexe à cette statuette sachant qu'aucun caractère féminin n'est présent si l'éventuel mauvais placement du sein n'est pas pris en compte.

Les dimensions de l'objet sont[11] :

  • L = 4,3 cm
  • l = 2,5 cm
  • E = 2,6 cm

Elle est façonnée à partir d'ivoire de mammouth[11].

Vénus de Brassempouy, exposée au musée national d'archéologie de Saint-Germain-en-Laye

Datation[modifier | modifier le code]

Sa datation reste incertaine, à cause des mauvaises méthodes de fouilles employées. Cependant, les formes opulentes de la statuette correspondent stylistiquement aux figurines féminines du Gravettien (31 000 à 22 000 ans AP)[2].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. La reconstitution a été effectuée par Passemard (1938[8]) et Champion (1951[9]).

Références[modifier | modifier le code]

  1. Simonet, sur hominides.com.
  2. a b et c Delporte 1980, p. 42-43.
  3. [Magitot 1892] Émile Magitot, « Excursion géologique et anthropologique à la grotte de Brassempouy (Landes) », Annales du Congrès de l’Association française pour l'avancement des sciences, 21e session, 1re partie,‎ , p. 250-254 (lire en ligne [sur Gallica]).
  4. [Vergès 1987] Jean Vergès, « L'excursion préhistorique du 19 septembre 1892 à Brassempouy ou les tribulations de la vénus de Dubalen », Bulletin de la société de Borda, no 408,‎ , p. 529-546.
  5. [Barrouquère 2012] Hervé Barrouquère, « Dubalen archéologue : du terrain au musée », Bulletin de la Société de Borda, no 507,‎ 3e trimestre 2012, p. 305-326 [309] (lire en ligne [sur archeolandes.com], consulté en ).
  6. Magitot 1892, p. 254.
  7. [Chollot 1964] Marthe Chollot, Collection Piette : art mobilier préhistorique, catalogue,  éd. des Musées nationaux, .
  8. [Passemard 1938] Luce Passemard (1896-1968), Les statuettes féminines paléolithiques dites venus stéatopyges (thèse de doctorat en Lettres, Faculté des lettres et sciences humaines de Toulouse), Nîmes, libr. Tessier, , XVI pl. + 153.
  9. [Champion 1851] Benoît-Claude Champion, « Restauration de statuettes aurignaciennes en ivoire », Revue archéologique, 6e série, t. 38,‎ , p. 129-133 (présentation en ligne).
  10. Duhard 1993, p. 36.
  11. a b et c Schwab 2008, p. 94.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • [Cohen 2003] Claudine Cohen, La femme des origines : Image de la femme dans l'art préhistorique occidental, Paris, Belin-Herscher, (ISBN 2-7335-0336-7).
  • [Delporte 1980] Henri Delporte, Brassempouy : la grotte du Pape, station préhistorique il y a 20 000 ans... l'art, Contis, Association culturelle de Contis, , 74 p. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • [Duhard 1993] Jean-Pierre Duhard, Réalisme de l'image féminine, Paris, Éditions du CNRS, coll. « Cahiers du Quaternaire » (no 19), , 242 p. (lire en ligne [sur Gallica]). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • [Schwab 2008] Catherine Schwab, La Collection Piette : Musée d'archéologie nationale, château de Saint-Germain-en-Laye, Paris/Saint-Germain-en-Laye, RMN, , 126 p. (ISBN 978-2-7118-5512-4). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Lien externe[modifier | modifier le code]