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Danièle Poupardin, née Danièle Ducas le à Boulogne-Billancourt et morte le à Paris (14ème)[1], est une médecin généraliste, psychanalyste et militante française de la gauche radicale.

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Biographie[modifier | modifier le code]

Danièle Poupardin naît dans une famille d'origine juive, mais non pratiquante. Elle-même ignore sa judéité jusqu'à la fin de la Seconde guerre mondiale. Son père, Paul Ducas, est pédiatre, et sa mère Lucienne Hermann-Ducas femme au foyer puis commerçante[2]. Après la mobilisation de son père en 1939, elle déménage avec sa mère à Marseille, chez ses grands-parents maternels. A partir de 1941, la famille se cache et déménage à plusieurs reprises pour échapper aux persécutions dont sont victimes les juifs sous le régime de Vichy.

Elle fréquente le lycée Montgrand à Marseille puis le lycée Fénelon à Paris. Adolescente, elle pratique le scoutisme et est éclaireuse au sein de la section neutre (laïque) de la Fédération française des éclaireuses[2]. Elle s’inscrit ensuite à la faculté de médecine de Paris et adhère pendant ses études à l’Union des étudiants communistes (UEC) puis au Parti communiste français[3].

Médecin engagée[modifier | modifier le code]

Elle devient interne à l’Hôpital Albert-Chenevier à Créteil en 1970 où elle côtoie le professeur André Bourguignon qui la marque dans sa pratique de la médecine et sa relations avec les soignants et les patients, puis est chef de clinique à l’hôpital du Kremlin-Bicêtre. Elle dirige quelques temps le centre médico-psycho-pédagogique d’Asnières-sur-Seine, et exerce brièvement en à l’hôpital psychiatrique de Ville-Évrard à Neuilly-sur-Marne[3]. Elle participe quelques temps au Groupe d’information asiles (GIA) créé en 1972 pour travailler sur les soins en psychiatrie sur le modèle du Groupe d'information santé.

En 1977, elle s'installe comme médecin généraliste à Vitry-sur-Seine, avec son mari Didier Poupardin, et y exerce pour toute la suite de sa carrière. Elle adhère au Syndicat de la Médecine générale. Avec son mari, ils créent et animent autour du cabinet Réflexion, Action Santé et avec des habitants une association de santé communautaire, combinant activités de promotion de la santé et réflexions sur l'organisation du système de santé[2].

En 1978, elle est poursuivie au tribunal par l'Ordre des médecins, pour non-paiement de sa cotisation ordinale - un choix alors politique en réaction aux réticences de l'Ordre face à la libéralisation de l'avortement[4][2]. Bien que condamnée à payer sa cotisation, elle fait de son procès une tribune politique pour la dissolution de l'Ordre des médecins.

Avec son mari, ils sont à l'origine en 2010 du manifeste des médecins solidaires[5][6][7], qui dénonce les mesures de des patients et des médecins mises en oeuvre par l'Assurance-maladie. Cette campagne trouve un écho national alors que Didier Poupardin est poursuivi au tribunal par la CPAM pour avoir refusé de respecter le principe de l'ordonnancier bizone, qui distingue pour les patients en affection de longue durée les taux de remboursement des médicaments en fonction de s'ils sont ou non directement reliés à la pathologie considérée[8].

Militante politique[modifier | modifier le code]

Du fait de sa vie de famille et de ses études, elle milite peu jusqu'en 1968. Lors du mouvement social de mai 1968, elle fréquente les assemblées générales de la faculté de médecine et découvre plusieurs mouvements de la gauche radicale. Elle rompt avec le PCF et rejoint à partir de 1970 la Ligue communiste révolutionnaire (LCR)[2]. Elle milite pour l’indépendance de l’Algérie et contre l’intervention militaire américaine au Vietnam.

Elle est candidate à plusieurs reprises aux élections régionales et législatives sur des listses LCR[9][10].

En 2001, elle est tête de liste LCR aux élections municipales à Vitry-sur-Seine, et est élue au premier tour. Conseillère municipale, elle s'oppose en vain à l'extension de la police municipale, y préférant « davantage de prévention, d'action sociale, de services publics municipaux » pour lutter contre la délinquance[11]. Elle est active plusieurs années dans la campagne solidaire qui suit le meurtre de Sohane Benziane, en 2002, et qui vise à obtenir justice, à sensibiliser les collégiens et lycéens autour du slogan "Plus jamais ça", et à obtenir qu'une rue porte son nom[12][13][14].

Elle est militante locale et départementale du MRAP, et est active dans la campagne de soutien à la grève de la faim des sans-papiers du Val-de-Marne en 1998[4]

À sa retraite en 2005, elle crée à Vitry-sur-Seine l’École des adultes, une association d'apprentissage du français destinée aux personnes immigrées allophones qui s'appuie sur le groupe, le chant et le spectacle[15]. La structure accueille quatre cents élèves en 2020[3].

Elle contribue à des travaux de recherche et colloques sur les liens entre l'enseignement de la musique et la psychanalyse[16].

A son décès, le Syndicat de la médecine générale[17] et le Nouveau Parti Anticapitaliste lui rendent hommage[18].

Vie familiale[modifier | modifier le code]

Elle épouse en 1961 Marc Rotterdam, ils ont deux enfants. Elle épouse par la suite Didier Poupardin, ils ont un enfant.

Références[modifier | modifier le code]

  1. « matchID - Moteur de recherche des décès », sur deces.matchid.io (consulté le )
  2. a b c d et e Bernard Thièry et Jean-Paul Salles, « POUPARDIN Danièle, née DUCAS », dans Le Maitron, Maitron/Editions de l'Atelier, (lire en ligne)
  3. a b et c « Danièle Poupardin - Hommage », Vitry - Le Mensuel, no 207,‎ (lire en ligne)
  4. a et b « Un cabinet de médecins anticapitalistes dans un quartier populaire », sur L’Anticapitaliste, (consulté le )
  5. « L’Ordre national des médecins. Entretien avec Danièle et Didier Poupardin », sur NPA, (consulté le )
  6. « Un manifeste pour défendre l’accès aux soins - Les médecins « solidaires » se rebiffent », Le quotidien du médecin,‎ (lire en ligne)
  7. « 120 médecins lancent un manifeste pour défendre l'accès aux soins », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. « Soins remboursés : le médecin en guerre contre la Sécurité sociale devant la justice », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  9. « Les archives des élections en France », sur www.archives-resultats-elections.interieur.gouv.fr (consulté le )
  10. « VAL-DE-MARNE (12) », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  11. Jacky Durand, « La mairie PC de Vitry se rêve en commissariat », sur Libération (consulté le )
  12. Par H. B. Le 6 juin 2005 à 00h00, « Nouvelle action pour ne pas oublier Sohane », sur leparisien.fr, (consulté le )
  13. Par Christine Mateus Le 17 février 2005 à 00h00, « Des pétitions pour que Sohane ait sa rue », sur leparisien.fr, (consulté le )
  14. Par Christine Mateus Le 12 mars 2005 à 00h00, « Une manif pour qu'une rue porte le nom de Sohane », sur leparisien.fr, (consulté le )
  15. Par François-Guillaume Lemouton Le 21 janvier 2006 à 00h00, « L'école où les adultes étrangers apprennent le français », sur leparisien.fr, (consulté le )
  16. Catherin Monnot, « Chapitre II. L’intériorisation des goûts et des qualités de chaque sexe », dans De la harpe au trombone : Apprentissage instrumental et construction du genre, Presses universitaires de Rennes, coll. « Le sens social », (ISBN 978-2-7535-6307-0, lire en ligne), p. 49–94
  17. SMG et Syndicat de la Médecine Générale, « Au revoir Danièle Poupardin, le SMG est en deuil », sur SMG, Syndicat de la Médecine Générale, (consulté le )
  18. « Danièle Poupardin (1937-2023) », sur L’Anticapitaliste, (consulté le )