Utilisatrice:Adonia60/Pierre Boulez Saal

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La Pierre-Boulez Saal est un auditorium situé à Berlin, Französische Strasse (rue Française), dédiée au compositeur et grand chef d’orchestre français, Pierre Boulez (1925-2016) et située à proximité de l'université Humboldt et de l'Office fédéral des affaires étrangères. Le bâtiment abrite également l'Académie Barenboïm-Saïd. Un programme saisonnier varié comprenant jusqu'à 100 concerts de musique de chambre exceptionnels y est proposé chaque année[1].

Histoire[modifier | modifier le code]

Michael Muller, maire de Berlin, a concédé le bâtiment de 9 500 mètres carrés pour un euro symbolique, sous la forme d'un bail emphytéotique, de quatre-vingt-dix-neuf ans à Daniel Baremboïm, à charge pour lui d'effectuer les travaux qui s'avéraient nécessaires. Celui-ci souhaitait y réaliser une salle de concert et des espaces réservés à son Académie[2].

Ce projet est né de la rencontre entre plusieurs hommes:

En 1964, Daniel Barenboïm et Pierre Boulez interprétèrent le premier concerto pour piano de Béla Bártok à la Philharmonie de Berlin qui venait d'être récemment inaugurée. Une solide amitié naquit entre les deux hommes. En 1980, Daniel Barenboïm et l’Orchestre de Paris ont créé «Notations I - IV» de Boulez. La même année, Pierre Boulez rencontra Frank Gehry à Los Angeles alors qu'il travaillait avec le Los Angeles Philharmonic[3].

Edward Saïd et Daniel Barenboïm se sont rencontrés dans le hall de l'ancien hôtel Hyde Park Corner en 1992. Sept ans plus tard, ils ont fondé le West-Eastern Divan Orchestra dans le but de promouvoir le dialogue entre les cultures du Moyen-Orient. Le premier concert de l'orchestre en herbe a eu lieu à Weimar, en Allemagne. L'orchestre est devenu un symbole de la paix de renommée mondiale. En 2002, Barenboim et Said ont publié «Parallels and Paradoxes: Explorations in Music and Society». Après avoir entendu parler du West-East Divan Orchestra, Frank Gehry a fait la connaissance de Daniel Barenboïm plus personnellement et est resté un partisan des idées qui ont amené à la constitution de l’orchestre. Ce lien a entraîné l’engagement généreux de Gehry dans la nouvelle salle de spectacles de l'Academie Barenboïm-Saïd[3].

La conception et la construction de cette salle unique ont été motivées non seulement par ses idéaux, mais également par un fort sentiment de camaraderie et un objectif commun. Cet espace doit permette à chaque auditeur de ressentir un lien direct avec les interprètes, tandis que les musiciens peuvent pleinement réaliser leur vision dans un espace personnalisé pour leur art.

Il reçut une aide de 14 millions d'euros de sponsors, dont Giorgio Napolitano, l'ancien président de la République italienne, fut l'un des principaux. Le gouvernement fédéral allemand lui octroya une vingtaine de millions d'euros. Le projet global coûta 36,5 millions d'euros[2].

Architecture[modifier | modifier le code]

Après la Seconde Guerre mondiale, le bâtiment qui abrite la Pierre Boulez Saal a été redessiné par Richard Paulick. Bâtiment classé, il a été conçu pour servir de dépôt aux décors du Staatsoper Unter den Linden, fonction qu’il a remplie à partir du milieu des années 50 jusqu’en 2010[4]. Il est situé dans la Französische Strasse, au centre de ce qui fut Berlin-Est jusqu'à la chute du mur édifié en 1962.

Le bâtiment, détruit pendant la seconde guerre mondiale, a été reconstruit entre 1951 et 1955 par Richard Paulick qui dessina également le Staatsoper Unter den Linden. Les statues, les balustrades de la corniche et les immenses fenêtres des façades lui confèrent un style classique et ont été conservés lors de la dernière restauration[5].

L’architecte américain Frank Gehry, ami de Daniel Barenboïm et de Pierre Boulez, a intégré l’impulsion de Barenboïm à sa conception avec une expertise et un brillant que partagent les artistes. Le croquis initial des ovales que Gehry a présenté à Daniel Barenboïm lui a laissé une impression inégalée. Barenboïm a encouragé l'architecte à poursuivre son élan créatif initial pour créer une salle de concert non traditionnelle. Bien que sceptique au début, Gehry a conçu son design exceptionnel, finissant par se rendre compte que "les artistes reconnaissent parfois d’autres artistes d’une manière que nous ne comprenons pas vraiment[4]."

"Le lendemain, nous le lui avons donné, il s'est assis devant le modèle et l'a observé pendant des heures ...", a raconté Frank Gehry à propos de la réaction de Pierre Boulez devant la maquette de la salle. Peut-être que Boulez était en train de réaliser le potentiel de cette salle extrêmement flexible, bouleversé par ses innombrables possibilités. C'est une construction modulaire qui, en reconfigurant ses niveaux, propose une grande variété de corrélations spatiales. Le concept déterminant de «Salle Modulable» (salle modulable) le distingue des autres lieux et lui confère une place de choix dans le paysage musical de Berlin[4].

Une esquisse expressive d’ovales inspire cet espace sphérique, qui couvre 360 degrés. La proximité du public et des musiciens est un ingrédient essentiel, car ils ne sont jamais séparés de plus de quelques mètres. Sa conception permet au public de ressentir un lien particulièrement fort avec l’énergie particulière dégagée lors de la création musicale. Les deux ellipses astucieusement imbriquées des niveaux créent une impression d'apesanteur impressionnante.

Un autre innovateur majeur de notre époque, l'acousticien Yasuhisa Toyota, fondateur de la Nagata Acoustics America, s'est associé à l'effort visant à créer l'acoustique impeccable de la salle. Par pure conviction, MM. Gehry et Toyota ont tous deux fait don de leur travail en guise de cadeau d’appréciation pour la vision du projet.

La salle peut accueillir jusqu'à 682 spectateurs et chacun est parfaitement intégré à l'espace. Le système de réglage de la salle permet de l'adapter au nombre de musiciens et, surtout, au répertoire joué. Chaque point de vue offre une vision différente du concert et même les artistes-interprètes peuvent découvrir constamment de nouvelles perspectives au sein de l'espace. L'intimité de la salle permet aux musiciens solistes d'apparaître sur scène avec la même plénitude que les formations de musique de chambre, tout en pouvant s'adapter parfaitement à un orchestre de taille moyenne. C'est l'expression d'un idéal qui souligne l'unité et inspire la créativité chez tous ceux qui franchissent le seuil de la Pierre Boulez Saal[4].

La rénovation du bâtiment a commencé en 2014. Elle nécessita 2200 mètres cubes de béton neuf et 700 tonnes d'acier pour renforcer les vieux murs et conférer une nouvelle fonction à l'espace[6].

La salle est éclairée naturellement par les hautes fenêtres de l'édifice, les murs et le plafond sont lambrissés de bois de cèdre rosé du Canada, le plancher de la scène est en bois clair à larges lattes. Le bacon ondule sans attache au dessus des gradins. Les fauteuils bicolores décrivent un motif abstrait rappelant l'ellipse formée par le balcon[4].

L'extérieur d'origine permet de rappeler le passé significatif des bâtiments, tout en abritant avec un intérieur ingénieux et techniquement puissant. Outre la Pierre Boulez Saal, les travaux de rénovation de l'académie comprennent 21 salles de répétition, un auditorium, une bibliothèque, des bureaux et d'autres espaces annexes occupant une superficie de 6 500 mètres carrés.

Fonctions de la Pierre Boulez Saal[modifier | modifier le code]

Entièrement modulable, la Pierre Boulez Saal peut accueillir un orchestre de chambre, un petit ensemble, ou deux grands Steinway.

La saison d'ouverture du Pierre Boulez Saal débuta en mars 2017, l'inauguration eut lieu le 4 mars.

La programmation s'ouvre à la musique de chambre, à la musique baroque, à la musique contemporaine, au jazz, à la musique classique arabe, à la musique iranienne[7].

Avec le lancement de la nouvelle salle, un nouvel ensemble a été créé spécialement pour l'espace et constitue un élément important du projet. Le Pierre Boulez Ensemble, dont la direction est assurée par Michael Barenboïm, fils cadet de Daniel, est composé d'étudiants de l'Académie Barenboim-Said, de la Staatskapelle Berlin et de l'Orchestre du Divan Ouest-Est. Les fondateurs de Pierre Boulez Saal espèrent inspirer les générations futures de musiciens et de mélomanes pour les années à venir[8].

À partir d'octobre 2016, les jeunes étudiants de l'Académie commencèrent leur formation dans l'immeuble.

Histoire Michael Muller, maire de Berlin, a concédé le bâtiment de 9 500 mètres carrés pour un euro symbolique, sous la forme d'un bail emphytéotique, de quatre-vingt-dix-neuf ans à Daniel Baremboïm, à charge pour lui d'effectuer les travaux qui s'avéraient nécessaires. Celui-ci souhaitait y réaliser une salle de concert et des espaces réservés à son Académie. Ce projet est né de la rencontre entre plusieurs hommes: En 1964, Daniel Barenboïm et Pierre Boulez interprétèrent le premier concerto pour piano de Béla Bártok à la Philharmonie de Berlin qui venait d'être récemment inaugurée. Une solide amitié naquit entre les deux hommes. En 1980, Daniel Barenboïm et l’Orchestre de Paris ont créé «Notations I - IV» de Boulez. La même année, Pierre Boulez rencontra Frank Gehry à Los Angeles alors qu'il travaillait avec le Los Angeles Philharmonic. Edward Saïd et Daniel Barenboïm se sont rencontrés dans le hall de l'ancien hôtel Hyde Park Corner en 1992. Sept ans plus tard, ils ont fondé le West-Eastern Divan Orchestra dans le but de promouvoir le dialogue entre les cultures du Moyen-Orient. Le premier concert de l'orchestre en herbe a eu lieu à Weimar, en Allemagne. L'orchestre est devenu un symbole de la paix de renommée mondiale. En 2002, Barenboim et Said ont publié «Parallels and Paradoxes: Explorations in Music and Society». Après avoir entendu parler du West-East Divan Orchestra, Frank Gehry a fait la connaissance de Daniel Barenboïm plus personnellement et est resté un partisan des idées qui ont amené à la constitution de l’orchestre. Ce lien a entraîné l’engagement généreux de Gehry dans la nouvelle salle de spectacles de l'Academie Barenboïm-Saïd. La conception et la construction de cette salle unique ont été motivées non seulement par ses idéaux, mais également par un fort sentiment de camaraderie et un objectif commun. Cet espace doit permette à chaque auditeur de ressentir un lien direct avec les interprètes, tandis que les musiciens peuvent pleinement réaliser leur vision dans un espace personnalisé pour leur art. Il reçut une aide de 14 millions d'euros de sponsors, dont Giorgio Napolitano, l'ancien président de la République italienne, fut l'un des principaux. Le gouvernement fédéral allemand lui octroya une vingtaine de millions d'euros. Le projet global coûta 36,5 millions d'euros. Architecture Après la Seconde Guerre mondiale, le bâtiment qui abrite la Pierre Boulez Saal a été redessiné par Richard Paulick. Bâtiment classé, il a été conçu pour servir de dépôt aux décors du Staatsoper Unter den Linden, fonction qu’il a remplie à partir du milieu des années 50 jusqu’en 2010. Il est situé dans la Französische Strasse, au centre de ce qui fut Berlin-Est jusqu'à la chute du mur édifié en 1962. Le bâtiment, détruit pendant la seconde guerre mondiale, a été reconstruit entre 1951 et 1955 par Richard Paulick qui dessina également le Staatsoper Unter den Linden. Les statues, les balustrades de la corniche et les immenses fenêtres des façades lui confèrent un style classique et ont été conservés lors de la dernière restauration. L’architecte américain Frank Gehry, ami de Daniel Barenboïm et de Pierre Boulez, a intégré l’impulsion de Barenboïm à sa conception avec une expertise et un brillant que partagent les artistes. Le croquis initial des ovales que Gehry a présenté à Daniel Barenboïm lui a laissé une impression inégalée. Barenboïm a encouragé l'architecte à poursuivre son élan créatif initial pour créer une salle de concert non traditionnelle. Bien que sceptique au début, Gehry a conçu son design exceptionnel, finissant par se rendre compte que "les artistes reconnaissent parfois d’autres artistes d’une manière que nous ne comprenons pas vraiment." "Le lendemain, nous le lui avons donné, il s'est assis devant le modèle et l'a observé pendant des heures ...", a raconté Frank Gehry à propos de la réaction de Pierre Boulez devant la maquette de la salle. Peut-être que Boulez était en train de réaliser le potentiel de cette salle extrêmement flexible, bouleversé par ses innombrables possibilités. C'est une construction modulaire qui, en reconfigurant ses niveaux, propose une grande variété de corrélations spatiales. Le concept déterminant de «Salle Modulable» (salle modulable) le distingue des autres lieux et lui confère une place de choix dans le paysage musical de Berlin. Une esquisse expressive d’ovales inspire cet espace sphérique, qui couvre 360 degrés. La proximité du public et des musiciens est un ingrédient essentiel, car ils ne sont jamais séparés de plus de quelques mètres. Sa conception permet au public de ressentir un lien particulièrement fort avec l’énergie particulière dégagée lors de la création musicale. Les deux ellipses astucieusement imbriquées des niveaux créent une impression d'apesanteur impressionnante. Un autre innovateur majeur de notre époque, l'acousticien Yasuhisa Toyota, fondateur de la Nagata Acoustics America, s'est associé à l'effort visant à créer l'acoustique impeccable de la salle. Par pure conviction, MM. Gehry et Toyota ont tous deux fait don de leur travail en guise de cadeau d’appréciation pour la vision du projet. La salle peut accueillir jusqu'à 682 spectateurs et chacun est parfaitement intégré à l'espace. Le système de réglage de la salle permet de l'adapter au nombre de musiciens et, surtout, au répertoire joué. Chaque point de vue offre une vision différente du concert et même les artistes-interprètes peuvent découvrir constamment de nouvelles perspectives au sein de l'espace. L'intimité de la salle permet aux musiciens solistes d'apparaître sur scène avec la même plénitude que les formations de musique de chambre, tout en pouvant s'adapter parfaitement à un orchestre de taille moyenne. C'est l'expression d'un idéal qui souligne l'unité et inspire la créativité chez tous ceux qui franchissent le seuil de la Pierre Boulez Saal. La rénovation du bâtiment a commencé en 2014. Elle nécessita 2200 mètres cubes de béton neuf et 700 tonnes d'acier pour renforcer les vieux murs et conférer une nouvelle fonction à l'espace. La salle est éclairée naturellement par les hautes fenêtres de l'édifice, les murs et le plafond sont lambrissés de bois de cèdre rosé du Canada, le plancher de la scène est en bois clair à larges lattes. Le bacon ondule sans attache au dessus des gradins. Les fauteuils bicolores décrivent un motif abstrait rappelant l'ellipse formée par le balcon. L'extérieur d'origine permet de rappeler le passé significatif des bâtiments, tout en abritant avec un intérieur ingénieux et techniquement puissant. Outre la Pierre Boulez Saal, les travaux de rénovation de l'académie comprennent 21 salles de répétition, un auditorium, une bibliothèque, des bureaux et d'autres espaces annexes occupant une superficie de 6 500 mètres carrés. Fonctions de la Pierre Boulez Saal Entièrement modulable, la Pierre Boulez Saal peut accueillir un orchestre de chambre, un petit ensemble, ou deux grands Steinway. La saison d'ouverture du Pierre Boulez Saal débuta en mars 2017, l'inauguration eut lieu le 4 mars. La programmation s'ouvre à la musique de chambre, à la musique baroque, à la musique contemporaine, au jazz, à la musique classique arabe, à la musique iranienne. Avec le lancement de la nouvelle salle, un nouvel ensemble a été créé spécialement pour l'espace et constitue un élément important du projet. Le Pierre Boulez Ensemble, dont la direction est assurée par Michael Barenboïm, fils cadet de Daniel, est composé d'étudiants de l'Académie Barenboim-Said, de la Staatskapelle Berlin et de l'Orchestre du Divan Ouest-Est. Les fondateurs de Pierre Boulez Saal espèrent inspirer les générations futures de musiciens et de mélomanes pour les années à venir. À partir d'octobre 2016, les jeunes étudiants du Moyen-Orient commencèrent leur formation dans l'immeuble.

(en) « About the hall », sur Pierre Boulez Saal (consulté le 27 avril 2019) Myriam Anissimov, Daniel Barenboïm, de la musique avant toute chose, Paris, Tallandier, février 2019, 395 p. (ISBN 979-10-210-2231-7), Partie V, chapitre 7 (en) « About the hall », sur Pierre Boulez Saal (consulté le 27 avril 2019)

  1. (en) « About the hall », sur Pierre Boulez Saal (consulté le )
  2. a et b Myriam Anissimov, Daniel Barenboïm, de la musique avant toute chose, Paris, Tallandier, , 395 p. (ISBN 979-10-210-2231-7), Partie V, chapitre 7
  3. a et b (en) « About the hall », sur Pierre Boulez Saal (consulté le )
  4. a b c d et e (en) « About the hall », sur Pierre Boulez Saal (consulté le )
  5. Myriam Anissimov, Daniel Barenboïm, de la musique avant toute chose, Paris, Tallandier, , 395 p. (ISBN 979-10-210-2231-7), Partie V, chapitre 7
  6. (en) « About the hall », sur Pierre Boulez Saal (consulté le )
  7. Myriam Anissimov, Daniel Barenboïm, de la musique avant toute chose, Paris, Tallandier, , 395 p. (ISBN 979-10-210-2231-7), Partie V, chapitre 7
  8. (en) « About the hall », sur Pierre Boulez Saal (consulté le )