Utilisateur:Zunkir/Troisième dynastie d'Ur

Une page de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Principaux sites de la Mésopotamie sous la Troisième dynastie 'Ur

La Troisième dynastie d’Ur (raccourci en Ur III) est, comme son nom l’indique, la troisième dynastie de la ville sumérienne d’Ur, selon la tradition historiographique mésopotamienne. Mais il s’agit surtout d’un grand empire fondé par les souverains de cette dynastie, qui domina toute la Mésopotamie durant ce que l’on appelle parfois la période néo-sumérienne, d’environ 2112 à 2004 av. J.-C. (chronologie moyenne).

Histoire politique[modifier | modifier le code]

Au milieu du XXIIe siècle, l'Empire d'Akkad est détruit par les barbares Gutis, qui dominent à partir de ce moment le pays de Sumer et d'Akkad. Mais les Sumériens ne se laissèrent pas dominer longtemps. Vers 2120, le roi d'Uruk, Utu-hegal, défait Tiriqan le roi des Gutis. Il peut alors exercer sa souveraineté sur le sud mésopotamien. Mais son règne fut de courte durée. En 2113, il est détrôné par des notables de la cour, à la tête desquels se trouve Ur-Nammu, gouverneur d'Ur, et qui est peut-être son frère. Ce dernier prend le pouvoir et transfère la capitale dans sa ville.

Ur-Nammu (2112-2095)[modifier | modifier le code]

Dès son intronisation, Ur-Nammu affirme sa domination sur le territoire dirigé auparavant par Utu-hegal. Il se fait couronner à Nippur, la ville sainte de Sumer, et prend le titre de roi "d'Ur, de Sumer et d'Akkad". Ur-Nammu montre son intention de réunir sous sa coupe toutes les puissantes cités autrefois rivales du sud de la Mésopotamie, et se présente en continuateur du royaume d'Akkad. Son règne est surtout connu par l'introduction du code de lois qu'on lui attribue (en fait peut-être rédigé à l'instigation de son successeur Shulgi, ce qui ferait que les évènements décrits ne soient plus attribuables à Ur-Nammu). Elle nous renseigne sur la conquête de la Basse-Mésopotamie, des expéditions en direction du plateau iranien, ainsi qu'une œuvre pacifique importante (restaurertion de grandes cités, nombreux hommages rendus aux dieux, développement agricole). Il meurt en 2095, semble-t-il au cours d'une expédition militaire.

Shulgi (2094-2047)[modifier | modifier le code]

C'est alors son fils Shulgi qui lui succède. Il décida dès le début de son règne d'entreprendre plusieurs réformes qui vont être à la base de l'Empire d'Ur pendant de longues années. Il unifia le système administratif de son royaume pour le rendre plus cohérent, réforma le système de propriété des terres, réorganisa l'armée. Il se trouva ainsi à la tête d'un État bien organisé, servi par des fonctionnaires efficaces et dévoués. Devenu un roi puissant et incontesté, il put se faire diviniser la vingtième année de son règne (2074), fait très rare dans l'histoire mésopotamienne. On peut imaginer que son pouvoir fut dès lors sans limites.

En 2070, Shulgi rentra dans une politique extérieure expansionniste, et dirigea son armée vers le nord de la Mésopotamie et l'Élam. Ces guerres furent motivées par un besoin de sécuriser les frontières du riche pays d'Ur, qui attisait bien des convoitises. Au nord, les pays de Karkhar, Simurrum, Urbilum et Harshi (situés en bordure du Zagros, dans la région des deux Zab), peuplés de Lullubi et de Hourrites, sont soumis au bout de onze campagnes. Pour protéger son pays, le souverain d'Ur (ou un de ses prédecesseurs) fit bâtir un mur, le BAD MADA ("mur de territoires non incorporés") dans la région où la Diyala rejoint le Tigre. Les royaumes élamites d'Anshan, de Marahshi et de Simashki furent soumis par la méthode douce (alliances matrimoniales : Shulgi donnant ses filles en mariage pour rallier certains rois à sa cause) ou forte (campagnes militaires). Shulgi s'empara de la grande cité de Suse et l'intégra à son empire.

Shulgi mourut en 2047, après 48 ans d'un règne bien accompli. Les causes de sa mort son aussi peu claires que celles de son père : assassinat ou maladie ? Quoiqu'il en soit, son fils Amar-Sîn lui succède alors, et fait ériger un splendide tombeau à son père, digne de son statut divin.

Amar-Sîn, Shu-Sîn et Ibbi-Sîn[modifier | modifier le code]

Les trois fils de Shulgi vont se succéder à la tête de l'Empire d'Ur. L'aîné Amar-Sîn (2046-2038) s'empara d'Assur, et poursuivit l'œuvre militaire de son père au nord et à l'est, pour mater des soulèvements. Ses victoires lui permirent d'assurer le calme dans ces régions. Tout comme son père, Amar-Sîn se fit déifier. Il mourut en 2038, apparemment d'une infection due à une ampoule plantaire.

Shu-Sîn (2037-2029) doit dès son intronisation faire face à des révoltes contestant son autorité au nord et attaquer l'Élam. Mais le danger principal ne vint pas de ces région affaiblies par de longues années de guerre, mais plutôt de l'ouest, d'où arrivaient ceux que les Sumériens appelaient MAR.TU, les Amorrites. Pour faire face à leurs intrusion, Shu-Sîn fit bâtir un grend mur défensif. Désormais, le puissant royaume d'Ur était sur la défensive face aux hordes nomades. C'est Ibbi-Sîn (2028-2004), qui monte sur le trône à la mort de son frère, qui fera les frais de la montée en puissance des adversaires d'Ur, et verra la fin du royaume.

Le royaume[modifier | modifier le code]

L'organisation de l'Empire d'Ur III a un grand intérêt, parce qu'il est l'un des premiers grands États historiques auquel on ait tenté de donner des structures cohérentes et efficaces, et parce que cette période a connu une grande prospérité.

Le roi[modifier | modifier le code]

Le personnage le plus haut placé est le roi (LUGAL) d'Ur. Il est l'élu de Enlil, roi des Dieux et patron de l'Empire, ce qui lui assure une supériorité sur tous ses sujets.

Depuis Shulgi, le roi se fait diviniser, comme l'avait fait auparavant Naram-Sin d'Akkad. Il dispose donc d'un prestige encore plus grand, mais son autorité n'est cependant pas sans limites. A sa mort, il est toutefois vénéré comme un Dieu. Shulgi s'est même fait construire un mausolée prestigieux, et s'est vu dédié des lieux de cultes.

L'administration du royaume[modifier | modifier le code]

Après le roi, le second personnage de l'administration centrale est le SUKKALMAH (le grand chancelier). Il dirige les SUKKAL (messagers), qui sont des inspecteurs ayant pour devoir de contrôler les administrations locales. Le roi dispose ainsi d'un réseau de controlleurs fidèles qui lui permettent de savoir tout ce qu'il advient dans son pays. Grâce à un système de relais situés chacun à une journée de marche d'un autre relai, ces fonctionnaires peuvent se déplacer aisément et quadriller tout le territoire. Le SUKKALMAH est aussi chargé du gouvernement des marches, qui sont les provinces les plus instables politiquement. L'Empire d'Ur était ainsi un Etat fortement centralisé.

L'Empire était divisé en une trentaine de provinces, ayant chacune un gouverneur à leur tête, chargé de diriger l'administration civile et de rendre la justice, ENSI (ancien titre issu de la période des Dynasties Archaïques) ainsi qu'un gouverneur militaire, le ŠAGIN (sumérien) / šakkanakkum (akkadien). Les provinces extérieures abritaient des colonies militaires destinées à y maintenir la domination d'Ur et à défendre les frontières. Les gouverneurs sont souvent issus de la province qu'ils dirigent, et il arrive même que ce titre soit transmis par hérédité. La seule différence avec l'avant-Empire est qu'ils sont désormais soumis à l'autorité du roi d'Ur. Les souverains ont essayé de se les attacher par une politique d'alliances matrimoniales. Il pouvait arriver aussi que certains personnages réussissent à cumuler plusieurs fonctions d'ENSÍ. Dans les campagnes, le hazannum (le maire) dirige les petits bourgs et les villages.

Pour diriger l'État, le roi dispose d'abord de terres à Ur. Mais celles-ci sont insuffusantes pour permettre à l'Etat de subsisiter. Il perçoit donc des impôts (en fait des redevances sur les produits agricoles ou manufacturés), payés principalement par les temples, mais aussi par les particuliers, ainsi que des tributs livrés par les pays vaincus.

Il existe aussi un système de prélèvement spécifique à l'Empire d'Ur : la BALA ("cycle" ou "rotation"). Chacune des provinces du KALAM (le "pays", c'est-à-dire le coeur du royaume) est chargée de payer à tour de rôle un tribut dont le montant est négocié par avance avec des représentants du pouvoir central, en fonction des capacités de la région. Il s'agissait le plus souvent d'animaux, mais aussi de productions dont la province dispose abondamment (céréales, bois). Ces prélèvement pouvaient ensuite être stockés dans des centres de redistribution, le mieux connu étant situé dans la cité de Puzrish-Dagan, près de Nippur. Mais le tribut pouvait aussi être dirigé directement vers une autre province ayant des besoins spécifiques, ou tout simplement être conservé et utilisé dans la province même. Ce système original est en fait limité dans le temps, puisqu'il n'a été en place que sous le règne de Shulgi.

Les povinces limitrophes (celles qui n'appartiennent pas au KALAM, le "pays", c'est-à-dire essentiellement dans le Zagros, jusqu'à Suse au sud et Assur au nord) devaient s'acquitter du GUN.MADA ("impôt sur la région"), un impôt annuel payé par les colonies militaires qui y sont implantées.

Société[modifier | modifier le code]

La société de l'Empire d'Ur est divisée comme toute société mésopotamienne entre libres et non libres.

Les premiers sont constitués du haut de l'échelle sociale, c'est-à-dire les membres de l'administration de l'Etat, une minorité qui vit dans l'aisance, et surtout d'une majorité de gens vivant dans des conditions moins enviables, les classes laborieuses. Ils travaillent pour les palais et les temples, et sont groupés en unités de production. Ils ont soit un métier dans lequel ils sont spécialisés, soit ils peuvent être employés à des tâches différentes selon les besoins (moissons, récoltes, constructions, etc.). Il existait aussi une classe particulière, les EREN ("troupe"), dont la première fonction était d'être des soldats, mais qui pouvaient être mobilisés pour des travaux divers si besoin est.

Les esclaves (ÌR) étaient principalement des prisonniers de guerre, mais aussi quelquefois des personnes ayant perdu leur liberté du fait de problèmes économiques (dettes, ventes d'enfants par les parents), ou encore par des décisions juridiques. Les esclaves étaient intégrés dans les troupes d'eren, ou dans les unités de production des palais et des temples. L'esclavage domestique est limité aux familles les plus riches. Les libres des classes laborieuses n'avaient pas une meilleure situation que les non-libres, qui devaient avoir des conditions de vie et de travail similaires, et qui disposaient de nombreux droits, notamment celui de propriété, et de se marier. La différence vient du fait que l'esclave appartient à son maître, dont l'attitude définira le degré de liberté de celui-ci. L'esclave pouvait être affranchi.

Économie[modifier | modifier le code]

Organisation[modifier | modifier le code]

Les temples soccupent une place majeure dans l'économie. Ils sont dirigés par le ŠABRA ("préfet"), qui est à la tête d'une administration importante parallèle à celle des ministres du culte. Les souverains d'Ur ont imposé leur autorité sur les temples, qui servent l'Etat selon ses besoins. Le roi prend lui-même en charge les offrandes aux grands temples. A côté de cela, le temple sert à encadrer l'économie du pays par ses nombreuses terres donnés à des métayers (le GANA.URU.LA, "champ affermé"), et l'importante production qu'il réalise dans toutes les activités économiques. L'administration du temple n'est indépendante que pour ses activités proprement religieuses. Elle dispose toujours pour cela de la "propriété du seigneur" (GANA.NI.EN.NA), exploitée par des ENGAR (qui dirige une équipe de laboureurs), et destinée à nourir le personnel du temple et à servir pour le culte du dieu, ainsi que des offrandes redistribuées entre les prêtres. Une autre partie du domaine est constituée par le "champ de subsistance" (GANA.ŠUKURA), concédé à des membres de l'administration du temple pour augmenter leurs revenus propres. Le roi concède de son côté des terres de son domaine aux dignitaires de son royaume. Le secteur privé est inconnu parce qu'il ne livre que très peu de sources.

L'artisanat[modifier | modifier le code]

L'artisanat est surtout le fait du palais. Les simples artisans, qu'ils soient metallurgiers, charpentiers, artistes, etc. travaillent en petites équipes, surveillées par des contremaîtres, et sont soumis à des taxes. Toutefois, les situations varient, et certains travaillent dans de meilleures conditions que d'autres.

L'industrie textile est nettement plus imposante. Les ouvriers sont principalement des femmes travaillant dans de grandes manufactures. Certaines unités de production étaient très importantes : près de 15 000 ouvrières travaillaient dans une manufacture de la province de Girsu. Les productions de laine et de cuir sont de ce fait imposantes, atteignant des quantités jamais atteintes avant ou après dans l'histoire mésopotamienne. Ceertaines grandes unités de production pouvaient aussi être polyvalentes, et produire non seulement des produits textiles mais aussi alimentaires.

Le commerce[modifier | modifier le code]

Poids tel que ceux que l'on utilisait pour faciliter l'évaluation des marchandises, XXIIe siècle

Le commerce est dirigé par les palais et les temples. Ils emploient des marchands (DAMGAR), qui avaient un rôle d'intermédiaire. L'organisme finance l'expédition, avec des produits devant être vendus (textiles et alimentaires), et même, fait nouveau, avec du métal (l'argent), qui commence à cette époque à prendre de l'importance. Mais l'étalon des échanges reste surtout le grain d'orge, l'emploi de l'argent étant surtout limité aux grands organismes, du fait que sa circulation était soumise au contrôle de l'Etat.

Ur est une ville qui s'est grandement enrichie par le commerce international, grâce notamment au commerce maritime, facilité par la proximité de la mer aux hautes époques. Ceci explique la présence de deux ports de commerce dans la cité.

La "renaissance sumérienne"[modifier | modifier le code]

La période néo-sumérienne (qui inclut, en plus de la Troisième dynastie d'Ur, la Seconde dynastie de Lagash, représentée avant tout par le règne de Gudea) a été caractérisée comme une période de "renaissance sumérienna". Si ce terme apparaît comme impropre, notamment parce qu'il manque un déclin sumérien précédant une renaissance, le période de l'Empire d'Akkad marquant simplement un retrait politique de l'élément sumérien. Il n'empêche que cette période connaît une floraison culturelle importante, tant du point de vue artistique que littéraire.

Littérature[modifier | modifier le code]

La période d'Ur III voit la mise par écrit de nombreux textes littéraires écrits en sumérien, qui reste la langue littéraire dominante, même s'il est en déclin en tant que langue vernaculaire. C'est de cette période que date la mise par écrit de nombreux mythes sumérien sous la forme qui nous est parvenue, même si des versions antérieures ont existé.

On peut citer plusieurs mythes constituant les piliers de la littérature mythologique de cette période : le Déluge sumérien, la descente d'Inanna aux Enfers, le cycle des rois de la Première dynastie d'Uruk, Enmerkar, Lugalbanda et Gilgamesh, dont une version de la célèbre épopée a peut-être déjà été mise par écrit à cette période. Ce roi est en tout cas un modèle pour les rois d'Ur, qui se rattachent à ses parents Ninsun et Lugalbanda.

La littérature religieuse est également florissante : hymnes, prières, et textes religieux, notamment autour du rituel du Mariage sacré. Certains hymnes sont consacrés au roi Shulgi, qui a été divinisé et a constitué un modèle pour la postérité.

On dispose également de nombreuses inscriptions et textes royaux, avant tout des inscriptions de fondations, mais aussi d'autres textes plus développés comme le Code d'Ur-Nammu, le plus ancien code de loi mésopotamien connu, qui fournit de précieux détails historique. Du point de vue de l'historiographie, une version de la Liste royale de Sumer existe déjà à cette période.

Religion[modifier | modifier le code]

Le panthéon d'Ur III est celui de la Mésopotamie du sud de la fin du IIIe millénaire. À la tête vient Enlil, le roi des dieux, pourvoyeur de la royauté depuis sa cité, Nippur, qui a un caractère sacré. Viennent ensuite Enki, Anu, Utu, Ninlil, Inanna, et le dieu-lune Nanna, divinité tutélaire d'Ur.

Les rois d'Ur se divinisent à partir de Shulgi, en suivant en cela la tradition instaurée par Naram-Sin d'Akkad, qui leur a probablement servi de référence. Des hymnes sont écrits en leur honneur, et on leur élève des temples, comme celui de Shu-Sîn à Eshnunna.

La littérature et les constructions religieuses de cette période sont très abondantes (voir plus haut et plus bas).

Art[modifier | modifier le code]

Architecture[modifier | modifier le code]

Les rois d'Ur III ont été de grands batisseurs. Leur capitale a été au centre de leurs attentions, mais ils n'en oublièrent pas pour autant les autres grandes villes de Sumer, que ce soit Nippur, Uruk, Eridu, etc. Les constructions restent dans le cadre de la tradition mésopotamienne : murailles, palais, temples. La nouveauté est l'apparition des premières grandes ziggurat connues, construites par Ur-Nammu et Shulgi dans les principales villes religieuses de Basse-Mésopotamie.

On doit à Shulgi plusieurs constructions spéciales. D'abord une ville, Puzrish-Dagan, peut-être destinée à être sa capitale, en tout cas connue pour sa très abondante documentation, concernant surtout des entrées et des sorties de bétail (on ne sait trop d'où). Ensuite une grande muraille, située entre l'Euphrate et la basse Diyala, nommée BÀD.IGI.HUR.SAG.GÁ, "muraille qui fait face à la montagne". Elle était destinée à juguler les incursions des nomades MAR.TU en Basse-Mésopotamie. Son fils Shu-Sîn renforça cette construction.

Chute du royaume[modifier | modifier le code]

Ibbi-Sîn monte sur le trône en 2028, et entreprend les premières années de on règne des expéditions contre Simmurum au nord, et contre Suse et Anshan à l'est en Élam. Mais ce ne sont que des victoires inutiles contre des adversaires qui ne sont pas les plus dangereux. En effet, les Amorrites pénètrent de plus en plus profondément vers le coeur du pays de Sumer, et affaiblissent le pouvoir d'Ur. Ibbi-Sîn perd rapidement sa souveraineté sur plusieurs territoires : Eshnunna au nord, puis Suse et Der à l'est, ainsi que Umma et Lagash, dans le pays de Sumer même. Le royaume connaît alors la disette et l'inflation, causées par la perte de ces riches terres, la perturbation du commerce et les ravages causés par les Amorrites. En 2017, une incusion de ceux-ci cause la famine à Ur. Ibbi-Sîn envoie alors Ishbi-Erra, un de ses fidèles, à la recherche de grain à Isin. Profitant de la présence de nomade qui limite les possibilités d'intervention armée du roi d'Ur, ce dernier fait sécession. Il restaure l'ordre dans ses territoires, et s'empare de Nippur, la cité sainte, et devient ainsi le souverain légitime du pays, choisi par Enlil le roi des Dieux.

Ibbi-Sîn est alors considérablement affaibli, mais, grâce à des derniers fidèles, il conserve son autorité sur certains territoires. Mais Ishbi-Erra, s'il ne peut s'emparer d'Ur, est toutefois à la tête d'un royaume plus prospère qu'il peut mieux défendre. Il réussit ainsi à se débarrasser des Amorrites. En 2007, le roi Kindattu de Simashki dirige une armée composée d'Elamites et de soldats des pays de Subartu (le nord de la Mésopotamie) et de Su (indéterminé) vers le pays de Sumer, qu'ils ravagent. Mais ils sont repoussés par Ishbi-Erra. En 2004, une nouvelle armée revient dans la région. Elle s'attaque cette fois-ci au plus faible, c'est-à-dire Ibbi-Sîn. Ur ne tient le siège que quelques jours, et tombe rapidement. Elle est pillée, incendiée, et son roi est emmené captif vers l'Élam où il finit ses jours.

C'est ainsi que fut porté le coup de grâce au royaume qui s'était élevé plus haut qu'aucun autre avant lui, et avait laissé de ses riches années une impression d'âge d'or, qui fit que sa chute fut considérée comme un désastre, la fin d'une grand époque. Ur aura posé les bases des grands royaumes qui lui succèderont, qui poursuivront son modèle d'organisation et l'amélioreront. Tandis que les Sumériens vont disparaître, assimilés par les Sémites après l'arrivée des Amorrites, une nouvelle ère s'ouvre dans l'histoire mésopotamienne, la période paléo-babylonienne ou amorrite.

Lien interne[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) McGuire Gibson, R. D. Biggs, The organization of power : aspects of bureaucracy in the ancient Near East, Chicago, 1987
  • (en) D. Frayne, The Royal inscriptions of Mesopotamia, Early periods, vol. 3/2, Ur III period (2112-2004 BC), Toronto, 1993
  • (de) W. Sallaberger, A. Westhenholz, Mesopotamien, Akkade-Zeit und Ur III-Zeit, OBO 160/3, 1999