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Henry Zvi Lothane

Henry Zvi Lothane, docteur en médecine, est un psychiatre américain, psychanalyste, éducateur et écrivain. Lothane est actuellement Professeur Clinicien au Mount Sinai School of Medicine, située à New York. Il est spécialisé dans le domaine de la psychothérapie. Il est l'auteur de plus de quatre-vingts articles et commentaires scientifiques, traitant divers thèmes tels que la psychiatrie, la psychanalyse et l'histoire de la psychothérapie. Il est également l’auteur d'un livre sur le célèbre cas Schreber, intitulé In Defense of Schreber. Soul Murder and Psychiatry.[1] Ce livre étudie la vie et l'œuvre de Daniel Paul Schreber au regard de la psychiatrie et de la psychanalyse du 19ème siècle et du début du 20ème siècle.

Vie et œuvre[modifier | modifier le code]

Lothane est né à Lublin, en 1934, dans une famille Juive. Lors de la division de la Pologne entre les Allemands et les Soviétiques en 1939, la famille dû fuir vers l'est de la Pologne, alors sous-contrôle Russe. Ils y vécurent de 1939 à 1941. Peu de temps avant l'invasion de la Russie par l'Allemagne en 1941, le père de Lothane se porta volontaire pour émigrer vers la Russie et sauva ainsi la famille de l'extermination. En 1946, la famille Lothane retourna à Lublin, c'est dans cette ville que Lothane suivit l'école primaire. Il poursuivit l'école secondaire à Lodz jusqu'en 1950, date à laquelle sa famille émigra en Israël. Lothane obtiendra son certificat de fin d'étude au lycée Ohel Shem, à Ramat Gan, en Israël. Faisant preuve d'un talent pour les langues, Lothane travailla comme traducteur au cours de son service militaire dans l'Armée de Défense d'Israël. Après la libération, Lothane a étudié à l' Université hébraïque, Hadassah Medical School, à Jérusalem. C'est dans cet établissement qu'il obtient son doctorat en 1960. Après avoir terminé son internat à l'Hôpital Beilinson à Petach Tikwa en 1962, Lothane commença sa spécialisation à l'Hôpital Psychiatrique de Talbieh, à Jérusalem, qui était dirigé par le Professeur Heinrich Winnick, psychiatre et psychanalyste. En 1963, il a émigré avec sa femme et sa fille aux États-unis et a terminé sa spécialisation au Strong Memorial Hospital, à Rochester, dans l'état de New York, qui était présidé par le professeur John Romano. Lothane a été Chef d'Unité au Zucker Hillside Hospital, à New York, de 1963 à 1969. Entre 1966 et 1972, Lothane a étudié la psychanalyse à l'Institut Psychanalytique de la Ville de New York.

Depuis 1969, Lothane est membre de la faculté de l'Mount Sinai School of Medicine, dans la ville de New York, et a accédé au rang de Professeur Clinicien de Psychiatrie. Dans sa pratique privée, Lothane travaille comme psychiatre, psychothérapeute et psychanalyste. À partir de 1994, Lothane a travaillé pour le consulat allemand de New York comme expert-psychiatre, en évaluant la demande d'indémnisation des survivants de l'Holocauste, comprenant également des personnes qui étaient dans le camp d'Auschwitz (le 70e anniversaire de la libération du camp ayant été célébré récemment). Lothane est distingué du titre de Life Fellow de l'Association Américaine de Psychiatrie, il est membre de l'Association Américaine de Psychanalyse ainsi que de l'Association Internationale de Psychanalyse. Auparavant, il a été Président de la Société Américaine des Médecins Psychanalystes.

Les publications de Lothane couvrent un certain nombre de thèmes que sont la psychiatrie, la psychanalyse et la psychothérapie. Les principaux domaines sur lesquels Lothane a publié sont : (1) l'histoire de la psychanalyse (avec des recherches à propos de Sigmund Freud, Carl G. Jung, Daniel Paul Schreber, Sabina Spielrein, et la psychanalyse durant le nazisme) ; (2) la méthodologie, la technique clinique et la psychanalyse contemporaine ; (3) le sexe et l'amour ; ainsi que (4) "La Dramatologie (Dramatology)", qui est une approche du travail et de la technique clinique que Lothane a développé. Dans ses nombreuses publications, Lothane fait plus que simplement relier ces différents thèmes. Il s'inspire souvent, par exemple, de ses recherches historiques pour rectifier les mauvaises compréhensions de Freud dans les discussions contemporaines sur la technique analytique.

Le cas Schreber[modifier | modifier le code]

Daniel Paul Schreber était un juge allemand qui, au cours de sa vie, a été hospitalisé à trois reprises (1884, 1893 et 1907) en psychiatrie. Sa deuxième hospitalisation, au cours de laquelle il a été déclaré légalement fou, est devenu le récit d'un livre publié en 1903, Denkwürdigkeiten eines Nervenkranken publié en français sous le titre Mémoires d'un Névropathe, et en anglais sous le titre Memoirs of My Nervous Illness.[2] Curieusement, la traduction en anglais omet le sous-titre : "Dans quelles circonstances une personne considérée comme fou, peut être détenue dans un asile contre sa volonté ?" Ceci excluant sans doute le point central du livre, à savoir que Schreber cherchait à retrouver sa propre liberté. Grâce à l'analyse novatrice des mémoires de Schreber, rédigée par Freud en 1911, le "cas Schreber" devint une pierre angulaire de la littérature analytique. La thèse phare de Freud est que le deuxième épisode délirant de Schreber, en particulier sa prétendue paranoïa, a été causé par des désirs homosexuels passifs à l'égard de son premier psychiatre, Paul Flechsig.

Le cas Schreber occupe à nouveau le devant de la scène en 1959, avec la publication du livre "Schreber : le père et le fils", par le psychanalyste Américain W. G. Niederland.[3] Niederland a soutenu que Schreber a été maltraité, enfant, par son père Moritz au moyen de pratiques éducatives sadiques et par l'utilisation torturante d'appareils orthopédiques, auxquels, d'après Niederland, Schreber se réfère dans le Chapitre XI de son livre. Morton Schatzman a également soutenu les mêmes thèses que Niederland en 1973, dans son livre à succès Soul Murder. Persecution in the Family.[4] En revanche, Han Israels, en 1989, dans sa biographie sur la famille Schreber soutient que Moritz Schreber, qui se a été injustement diabolisé dans ces livres.[5] La même année (1989) paraît le premier texte de Lothane sur Schreber, qui se centre sur la relation historique entre Schreber et ses médecins.[6] La recherche de Lothane est une révision fondamentale de la biographie et de l'interprétation de la vie et l'œuvre de Paul Schreber. Cette étude s'est basée sur des archives et des recherches historiques inédites, elle a mis l'accent en particulier sur les lacunes historiques laissées par Freud et Niederland. L'étude de Freud, par exemple, ne fait aucune mention de la mère de Schreber ou de la femme de celui-ci, excepté dans les moments où il spécule sur leur rôle de protecteur qui l'aurait préservé d'une attirance pour les hommes autour de lui. De la même manière, Niederland dit peu de choses sur la mère de Schreber et sa femme, excepté le fait que l'on peut les considérer comme étant des dramatis personae dans la vie de Schreber, surtout à partir du point de vue psychanalytique. Alors que les œuvres de Freud et de Niederland spéculent à propos des fantasmes de Schreber sur la personne du Dr Flechsig, peu d'efforts semblent avoir été fait au niveau de la recherche sur le traitement réel de Schreber par Flechsig, dont nous avons pourtant trace dans plusieurs archives. La recherche de Lothane sur Scheber, qui comprend un livre, In Defense of Schreber[7] et plus d'une trentaine d'articles et commentaires publiés entre 1989 et 2014 ont permis l'ajout de nouvelles données et, par conséquent, de nouvelles analyses qui étaient inconnues de la part de Freud, Niederland et de d'autres chercheurs. Elles ne portent pas seulement sur Schreber lui-même, mais également sur les personnes qui ont été importantes dans la vie de ce dernier. L'élément le plus original de l’approche de Lothane est le respect qu'il montre pour Schreber, le présentant comme un penseur digne d’intérêt, et dans son propre droit en tant que professeur, car il a su transmettre des leçons importantes pour les psychiatres et les psychanalystes[8].

Le livre In Defense of Schreber a suscité près de 40 critiques, de la plus positive à la plus négative. Le psychiatre Richard Chessick, par exemple, a parlé positivement de ce livre considérant qu’il rectifiait "d'innombrables erreurs historiques": "Lothane, dans son enquête historique minutieuse, nous offre une compréhension approfondie de l'état de la psychiatrie de l'époque, avec une connaissance de ce que Schreber a pu supporter venant de sa femme et de diverses figures d'autorité." [9] D’autres critiques ont été plus négatives, par exemple, Gerd Busse à propos de la version de 1992 de l'ouvrage, et Ernst Falzeder sur la version parue en 2004. Certaines interprétations inédites de Lothane sur le cas Schreber apparaissent dans le film de 2011, Shock Head Soul, consacré au cas Schreber[10].

Sabina Spielrein[modifier | modifier le code]

Sabina Spielrein était un médecin et psychanalyste Russo-Juive, ainsi que la deuxième femme à se joindre à Freud en intégrant le cercle de Vienne. En 1904, à l'âge de 19 ans, Spielrein a voyagé en Suisse pour étudier à l' Université de Zürich. Peu de temps après son arrivée, Spielrein contracta une dépression nerveuse et fut admise à la clinique psychiatrique du Burghölzli en tant que patiente du directeur Eugen Bleuler et de son adjoint de la C. G. Jung, alors âgé de 29 ans. Spielrein est devenue une patiente unique, participant aux expériences d'association de mots de Jung et Franz Riklin. Elle s'inscrit en tant qu'étudiante à l'école de médecine de Zürich en 1911, et obtient le titre de docteur. Elle écrit la première étude psychanalytique d'un patient schizophrène dans le cadre de sa thèse. Après des années de pratique en tant que psychanalyste en Europe, Spielrien retourne en Union Soviétique en 1923, où elle enseigna la psychanalyse. Elle prenait en cure à la fois les adultes et les enfants, jusqu'à ce que la psychanalyse fût interdite sous Staline. Après l'invasion allemande, en 1942, Spielrein et ses deux filles furent assassinées et enterrées dans une fosse commune. Le recueil des textes de Spielrein a été publié en Allemagne, le plus célèbre d'entre eux portait sur la destruction comme cause du devenir, un texte qui a inspiré la théorie de Freud sur l'instinct de mort[11].

En 1906, Jung écrivit à Freud qu'il avait en cure une étudiante anonyme, un cas difficile qui le devint de plus en plus, jusqu'à atteindre son paroxysme en 1909.[12] Ce fait est passé inaperçu jusqu'en 1980, quand l'analyste Jungien Aldo Carotenuto publia son livre A Secret Symmetry. Sabina Spielrein between Jung et Freud (version anglaise de 1982),[13] qui se base sur le journal intime allemand de Spielrein ainsi que sur ses lettres échangées avec Jung et Freud. À la suite de ce livre, il a été largement admis que Spielrein, en tant que patiente, et Jung, qui continuait à être son psychiatre, avaient eu des relations sexuelles. Cela établissait une faute professionnelle de la part de Jung, ainsi qu'un possible scandale et un déshonneur qui s'en suivrait. Jung suspectait en effet Spielrein de répandre des rumeurs à son sujet. Cette histoire implique également que Jung et Freud se seraient entendus pour passer sous silence ce potentiel scandale.

En 1999 Lothane attire l'attention sur des sources fondamentales qui étaient inconnues des auteurs anglais, il s'agissait du journal intime, en russe, et des lettres que Spielrein a écrit à sa mère (Lothane les traduisit en anglais).[14] Ces sources ont mis à jour des détails importants et inconnus sur Spielrein lorsqu'elle était étudiante, et à propos de Jung quand il était professeur à l'école de médecine. L'analyse des lettres par Lothane met en évidence le mensonge de Jung à l'égard de Freud, lui stipulant que Spielrein était encore sa patiente jusqu'en 1906. Spielrein a elle-même informé Freud que le traitement s'était terminé en 1905, et Jung a confirmé qu'il l'a "traitait" gratuitement. Alors que dans ses lettres à Freud, Jung fait référence aux problèmes auxquels il était confronté dans son mariage et aux tentations d'adultères qu'il connût, il conserva l'excuse du traitement pour couvrir ces problèmes réels, et Freud choisit alors de ne pas s'en mêler. En outre, Lothane soutient que Spielrein résolva l'énigme de sa relation avec Jung dans une lettre à sa mère, nommant son amitié teintée d'érotisme avec Jung de "poésie" : "jusqu'à présent, nous en sommes restés au niveau de la poésie, ce qui n'est pas dangereux, et on en restera à ce niveau..." S'il se sont engagés dans ces tentations d'ébats "dangereux", ce n'est un fait connu que d'eux seuls. Pour Lothane, les preuves existantes ne suffisent pas à confirmer l'histoire selon laquelle ils se seraient engagés dans une relation sexuelle.

Dans plusieurs articles, Lothane critique les écrits qui ont suivi le livre de Carotenuto, qui de manière générale supposent à Jung une inconduite sexuelle, ainsi que la couverture d'un scandale publique. Lothane fait valoir que, même si Jung et Spielrein ont eu une relation sexuelle consumée en tant que professeur et étudiante en médecine, une telle situation pourrait encore être très différente d'une inconduite professionnelle, et qu'elle ne pourrait pas être un motif de réclamation de dommages et intérêts.[15] Concernant la relation de Spielrein avec Jung, Lothane soutient qu'elle a été à la fois dramatique et mélodramatique, inspirée par le motif de la Liebestod des opéras de Wagner. D'ailleurs, les preuves suggèrent qu'autant pour Jung que pour Spielrein, il ne s'agissait que d'une relation métaphorique : de telles dispositions ont produit des idées créatives pour tous deux, ainsi qu'une réminiscence nostalgique pour Spielrein. En effet, Spielrein voulait épouser Jung et lui faire un enfant, qu'elle aurait appelé Siegfried. Pour Jung, elle est restée une muse, et non une maîtresse. Qu'il y ait eu, ou non, des relations sexuelles entre eux, le lien qui les unissait se caractérisait par une entraide mutuelle, de l'amitié et de "l'amour au sens large du terme" (voir ci-dessous). En langue anglaise, Lothane pointe une différence entre loving (aimer) et liking (l'inclination, l'attachement), mais "dans d'autres langues, l'amour peut référer soit à (1) l'amour au sens large, appelé agape, caritas, philia, sympathia, ou à (2) la luxure, c'est à dire, la libido, cet 'amour' couvrant à la fois l'amour comme désir sexuel et le plaisir sexuel, et l'amour en tant qu'attachement, fixation"[16].

Psychologie de l'amour et du sexe[modifier | modifier le code]

À partir de 1982, Lothane publie une série d'articles sur ce qu'il a nommé "l'amour au sens large du terme" ("love writ large") : c'est-à-dire l'amour comme relevant d'un sentiment, d'une émotion, d'une activité, soit comme le fondement des relations interpersonnelles au sein du couple, mais également au sens le plus large, de relations pouvant se nouer entre les personnes dans des contextes et des rencontres sociales. Pour Lothane, l'amour et son antagonisme, la haine qui se manifeste par de l'agressivité dans la parole et de la violence dans les actes, ne sont pas de simples sentiments, mais également des actions, des comportements et des conduites parmi les plus importantes des relations interpersonnelles. L'amour a été un sujet négligé et mal compris dans les écrits psychiatriques et psychanalytiques, selon Lothane.

Ce point de vue a conduit Lothane à mettre en évidence un hiatus important dans les écrits de Freud: (1) dans une premier temps, au niveau empirique et à partir de 1890, dans sa pratique de la suggestion ainsi que plus tard, en tant que psychothérapeute, Freud a identifié le rôle de l'amour interpersonnel et (2) ; dans un second temps, au niveau théorique, dans ses Trois Essais sur la Théorie de la Sexualité en 1905, Freud réduit l'amour à la libido, en postulant que l'amitié et l'amour dérivent de la pulsion sexuelle. La dernière théorie de Freud a eu pour conséquence d'être frappée d'un certain nombre de critiques lui reprochant l'absence d'une approche interpersonnelle. À ce titre, voir "la psychanalyse relationnelle" ("relational psychoanalysis"). Lothane réfute cette thèse et affirme au contraire qu'il y a un "Freud interpersonnel", resté largement méconnu au sein de la tradition psychanalytique. Lothane soutient que Freud, malgré son approche monadique, c'est-à-dire centrée sur les facteurs intrapersonnels des expériences du patient, dans ses théories du trouble mental, la méthode psychanalytique de Freud est toujours dyadique, c'est-à-dire qu'il y est toujours question d'un autre (interpersonnel).

En 1892, Freud a écrit un essai sur la psychothérapie (qui a été publié en 1905), dans lequel l'amour est présenté comme une composante du traitement. En 1893-1895, à la période des Études sur l'Hystérie, l'amour a continué de jouer un rôle dans le traitement, comme lors de la deuxième période de ses recherches consignées dans L'Interprétation des Rêves. Lothane a repris de Freud ses approches interpersonnelles des troubles traumatiques, le rôle de l'humour dans la psychothérapie, ainsi que la méthode et la technique de l'association libre dans plusieurs articles.[17] Dans ces textes, Lothane a préféré utiliser le terme "interpersonnel", forgé par Harry Stack Sullivan, à celui de "relationnel" car il soutient que l'on peut avoir des relations non seulement avec des personnes, mais également avec des objets et des animaux ; par conséquent, le terme de "relations interpersonnelles" n'est pas une simple redondance : il s'agit bien d'une modification fonctionnelle.

Selon Lothane, c'est Sandor Ferenczi qui a apporté les développement les plus importants sur l'amour en psychanalyse, plus que toutes les autres grandes figures de la tradition psychanalytique.[18] L'apport majeur de Ferenczi est le suivant : "l'amour" se définit par n'importe quel sentiment positif qui est au cœur de la pratique analytique, il se manifeste par l'empathie, la sympathie, ainsi que par les processus interpersonnels émotionnellement positifs. Ces sentiments sont au cœur du processus d'analyse, car ils sont essentiels à la vie humaine et sociale en général. Concernant l'importance de l'amour, Lothane est d'accord en principe (1) avec Ferenczi, que l'amour et la sensibilité corporelle comporte de la sexualité, mais ceux-ci n'y sont pas réductible ; et (2) avec Michael Balint (disciple le plus éminent de Ferenczi), qui a unifié l'amour primaire et la technique analytique car "l'amour, ou l'amour primaire (selon la phrase de Balint), est le levain...le véritable moteur du processus thérapeutique qui rend possible à la fois l'étude du conflit et de la frustration qui lui est sous-jacente, ainsi que leur éventuel dépassement."[19]

Méthodologie de la psychanalyse interpersonnelle[modifier | modifier le code]

À partir de 1982, et tout au long de sa carrière, Lothane a publié de nombreuses études sur la méthode clinique de la psychiatrie et de la psychanalyse. Par exemple, en 1982, Lothane a soutenu, à l'encontre de la définition des hallucinations et des délires comme étant des troubles de la perception, qu'il s'agissait plutôt de phénomènes associés au rêve, à la rêverie, et à la fantaisie (comme Eugen Bleuler a pu le soutenir face à Emil Kraepelin et à Karl Jaspers).[20] La plupart des travaux méthodologiques de Lothane tente de préciser la nature de l'association libre et son rôle fondateur dans la clinique psychanalytique. Dès ses premiers travaux, Lothane a utilisé les concepts de la technique élaborés par deux des disciples directs de Freud : "l'écoute avec la troisième oreille" de Theodor Reik et "l'instrument analysant" d'Otto Isakower, que Lothane a renommé "association libre réciproque"[21] afin d'insister sur son aspect fonctionnel plutôt que sur son statut métaphorique. En prolongeant le travail de ses prédécesseurs, et en se référant à la "réciprocité" de l'association libre, Lothane cherche à souligner que : (1)l'association libre ne vient pas exclusivement de l'analysant, mais également de l'analyste qui associe également durant la situation clinique ; (2) il y a une telle dynamique interpersonnelle entre analysant et analyste, que le matériel qui se dégage de l'association de l'un, suscite des associations chez l'autre, et vice versa, grâce à un processus réciproque et interpersonnel.[22] Cette idée revient à Freud ; dans un chapitre sur la psychothérapie de l'hystérie, en 1895, dans les cas issus des Études sur l'Hystérie et de sa définition du patient dans L'Interprétation des Rêves. Freud ajoute cette idée de réciprocité (aussi bien pour le patient que pour le médecin) dans ses écrits techniques entre 1912 et 1915. Une certaine similitude avec les idées de Lothane peut se retrouver dans le travail du psychanalyste Marque Blechner, également dans le concept de "troisième analyse" du psychanalyste Thomas Ogden[23] et dans la notion jungienne d'August Cwik du "rêve associatif"[24]. Même si le concept de Lothane insiste davantage sur la dynamique entre les participants, au contraire de ceux de Ogden ou Cwik.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Henry_Zvi_Lothane#cite_note-26https://fr.wikipedia.org/wiki/Henry_Zvi_Lothane#cite_note-26Lothane puise ses sources spécifiques chez Freud et dans la tradition psychanalytique classique, tout en mettant l'accent sur les caractéristiques interpersonnelles de la vie et de la situation clinique, contrairement à la plupart des psychanalystes relationnels contemporains. Cela peut s'expliquer car Lothane considère qu'il y a beaucoup plus d'éléments interpersonnels dans la tradition psychanalytique classique que ne le suggèrent les psychanalystes relationnels. Lothane soutient que les théoriciens contemporains de la psychanalyse relationnelle ont eu tendance à négliger les dimensions interpersonnelles que Freud a souligné.[25] La perspective interpersonnelle de Lothane soutient que c'est à la fois le langage et les actes discursifs, tout comme l'amour et les actes d'amour, qui sont des phénomènes primordiaux, présents dans les drames de la vie, dans le symptôme et dans la thérapie. La prise en considération de ces facteurs a conduit Lothane à développer son concept de "Dramatology"[26].

Dramatology[modifier | modifier le code]

Lothane introduit la notion de "dramatology" comme une manière de conceptualiser et d'illustrer, à la fois l'interaction humaine en général, et la nature de l'interaction thérapeutique en particulier.[27] La "Dramatology" est un terme qui n'est pas encore référencé dans les dictionnaires usuels, il est différent de la notion de dramaturgie, qui est l'art de la composition dramatique et de sa représentation sur scène ou au cinéma. La Dramatology partage les mêmes buts et valeurs que la théorie du Dramatisme proposée par le critique littéraire Kenneth Burke. Elle s'en démarque cependant, puisque la Dramatology représente un nouveau paradigme pour la psychothérapie en particulier, et pour l'interaction humaine en général. Lothane a inventé le terme "Dramatology" comme étant le contraire, mais étgalement le complément du terme existant de "narratologie," qui renvoie à l'étude de la conceptualisation des interactions humaines sur le plan narratif ou récitatif.[28]

Les drames sont des événements qui se produisent "ici et maintenant", alors que les histoires sont créées après les événements et toujours, dans une certaine mesure, pour servir des intérêts personnels, historiques, culturels ou politiques du ou des narrateur(s) en question. Lothane note que, traditionnellement, la psychanalyse a puisé son matériel principal dans les récits d'un passé remémoré, transmis au thérapeute. En revanche, Lothane fait valoir que, bien que les histoires se basent sur le passé, dans l'acte de raconter l'histoire au thérapeute, il s'agit d'un événement dans l'ici et maintenant ; donc une communication actuelle, qui est écouté par le thérapeute comme dans une conversation ordinaire. Lorsqu'à l'écoute s'ajoute l'association libre réciproque, le processus englobe non seulement le contenu conscient, mais puise aussi dans les connexions inconscientes et ses ramifications, ce qui est à la fois plus complet et plus pertinent, car ce processus produit le souvenir d'évènements passées. Le processus de l'association libre est alors lié à la fonction de l'imagination ; un processus qui repose sur l'émergence spontanée d'images mentales, qui joue également un rôle essentiel dans la communication. Selon les termes de Lothane : "je propose le terme" dramatology’ ... comme un paradigme qui fait référence à (1) la dramatisation dans les pensées : les images et les scènes vécues dans les rêves et les fantasmes, et (2) à la dramatisation dans les actes : dans les dialogues et la communication non verbale comme les expressions faciales et les gestes entre les dramatis personae qui sont impliqués dans les intrigues de l'amour et de la haine, de la fidélité et de la trahison, de l'ambition et de l'échec, du triomphe et de la défaite, de la peur et de la panique, du désespoir et de l'espoir".[29] Lothane se réfère pour cela plus à "l'action du langage" qu'au "langage d'action", ainsi que le souligne Bromberg dans un article sur la technique dans l'analyse relationnelle[30].

Ainsi la dramatology complète la narratologie. Le patient et le thérapeute alternent chacun dans leur rôle, entre celui qui parle et celui qui écoute. Le processus de l'association libre réciproque ne cesse de susciter des images qui se regroupent dans des actes d'interprétation et de confrontation, qui à leur tour produisent un insight. Dans la vraie vie, la personne qui vient consulter un psychiatre ou un psychanalyste présente comme un individu unique dans son apparence physique, ses vêtements, sa classe sociale et son identité culturelle. Elle communique dans un style particulier à travers ses mots et ses émotions, le ton de sa voix, sa posture et les mimiques de son de visage, son corps et ses membres, et bien plus encore. L'histoire que la personne raconte est différente d'une histoire écrite. Elle est en soi le début d'une relation dramatique. Si tous les comportements de la personne sont traduits par le psychiatre en symptômes, syndromes et systèmes, formant des diagnostics, à suivre par exemple l'orientation Kraepelinienne ou Jasperienne, le résultat peut être de perdre la singularité de l'individu dans un processus d'abstraction et de généralisation. Le psychanalyste, avec ce qui précède, peut formuler que les comportements individuels de la personne relèvent davantage d'une dynamique de transfert, que du déroulement d'un drame personnel et interpersonnel.

La dramatology, inspirée de la thérapie du drame interpersonnel[31] respecte l'importance des diagnostics et des formules dynamiques d'interprétation dans le discours scientifique, elle s'efforce, d'autre part, de créer un lien avec la réalité de la vie de la personne au sein de la rencontre thérapeutique, et ceci au-delà des étiquettes diagnostiques et des formules interprétatives. Les outils fondamentaux de la dramatology sont l'observation participante (Harry Stack Sullivan), l'empathie, l'association libre réciproque, et la confrontation. Dans le processus de la thérapie du drame interpersonnel, les prétendus symptômes de la maladies sont traduits en revenant sur les évènements de l'histoire de vie du patient, ces symptômes en sont alors les formes dérivées manifestes.

En 2011, Duncan Reyburn se réfère à la dramatology, en lien avec la philosophie de G. K. Chesterton, comme une approche herméneutique "dramaturgique" qui s'enracine dans une "compréhension dramatique de la nature de l'être"[32].

Nazisme et psychologie des masses[modifier | modifier le code]

Freud a marqué l'histoire avec son essai sur la psychologie des masses en 1921 (terme qui s'est perdu dans la traduction anglaise psychologie du groupe)[33], en mettant en lumière la dynamique interpersonnelle existante entre un leader et les masses qu'il dirige. Citant Le Bon ("l'individu faisant partie d'une foule acquiert le sentiment d'une force invincible, le sentiment de responsabilité disparaît entièrement par l'effet de contagion, [il est] une créature agissant par instinct [avec] la violence, la férocité, l'enthousiasme et l'héroïsme des êtres primitifs"), Freud a ajouté que "dans le groupe, l'individu rejette la répression de ses pulsions inconscientes, soit tout ce qui est mauvais dans l'esprit humain, une disparition de la conscience, un sentiment de toute-puissance [pour] les relations amoureuses (ou, pour utiliser une expression plus neutre, les liens affectifs) constituent également l'essence de l'esprit de masse ; le cerveau – le Christ, le Commandant en Chef – les aime tous d'un amour comme une sorte de frère aîné, comme leur substitut du père, la similitude avec la famille se réalise ; l'individu abandonne son moi idéal et lui substitue l'idéal du groupe, incarné par le leader, lui imposant nécessairement d'être un chef puissant."

Les analyses courantes du phénomène Nazi se sont principalement intéressé à la personne d'Adolf Hitler, sa personnalité et sa biographie, et à un degré moindre à la caractéristique des masses qui l'ont suivi, ainsi qu'à l'interaction entre Hitler et les masses. Lothane a quant à lui étudié la psychologie des masses du Nazisme en reliant les idées de Freud à celles de Wilhelm Reich (notamment à celles présentées dans son livre, paru en 1933 Mass Psychology of Fascism afin d'éclairer la montée de la tyrannie Nazie, la persécution des médecins, psychiatres et psychanalystes Juifs allemands, et l'Holocaust.[34] Lothane a également constaté que son analyse du Nazisme pouvait éclairer la hausse récente des fondamentalismes religieux violents et militants.

Projet en cours[modifier | modifier le code]

Lothane travaille actuellement à la rédaction d'un livre sur Sabina Spielrein.

Distinctions[modifier | modifier le code]

  • 1991, Certificat d'Excellence The Nancy Roeske pour l'Enseignement des Étudiants en médecine, par l'Association Américaine de Psychiatrie
  • 1993, Prix de Reconnaissance en tant qu’Auteur, décerné par le Postgraduate Center for Mental Health en 1993, pour le livre In Defense of Schreber : Soul Murder and Psychiatry, 1992
  • 1995-98, Président de l'American Society of Psychoanalytic Physicians de 1995 à 1998
  • 2001, Promu Life Fellow de l'Association Américaine de Psychiatrie
  • En 2011, Prix Thomas S. Szasz pour contribution exceptionnelle à la cause des libertés civiles

Il a également été le Président de l'Union of Concerned Psychoanalysts and Psychotherapists. Il est Membre de l'Association Internationale de Psychanalyse et Membre Honoraire de la Polish Psychiatric Association.

De 1985 à 2004, il a été le Rédacteur scientifique de la Psychoanalytic Review ; depuis 2005, il fait partie du Comité de Rédaction du Journal of Social Distress and the Homeless, et depuis 2000 du Comité de Rédaction de l' International Forum of Psychoanalysis. Depuis 2005, il est éditeur correspondant du European Journal of Psychoanalysis.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Monographies

Lothane, Z. (1992). In defense of Schreber. Soul murder and psychiatry. Hillsdale, NJ/London: The Analytic Press

Lothane, Z. (2004). Seelenmord und Psychiatrie Zur Rehabilitierung Schrebers. Giessen: Psychosozial-Verlag. (2ème edition de In Defense of Schreber)

Articles

Lothane, Z. (1982). Dialogues are for dyads. Issues in ego psychology, 8:19-24.

Lothane, Z. (1982). The psychopathology of hallucinations—a methodological analysis. British Journal of Medical Psychology, 55:335-348

Lothane, Z. (1989a), Freud, Flechsig and Weber revisited: an inquiry into methods of interpretation. Psychoanalytic Review, 79:203-262

Lothane, Z. (1992). In defense of Schreber. Soul murder and psychiatry. Hillsdale, NJ/London: The Analytic Press.

Lothane, Z. (1997). Omnipotence, or the delusional aspect of ideology, in relation to love, power, and group dynamics. American Journal of Psychoanalysis, 57:25-46.

Lothane, Z. (1997). Freud and the interpersonal. International Forum of Psychoanalysis, 6:175-184.

Lothane, Z. (1998). The feud between Freud and Ferenczi over love. American Journal of Psychoanalysis, 58:21-39.

Lothane, Z. (1999). Tender love and transference: unpublished letters of C. G. Jung and Sabina Spielrein. International Journal of Psychoanalysis, 80(6):1189-2004.

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Liens externes[modifier | modifier le code]

  • La page personnelle de Lothane du Mt Sinai Medical Center [1]
  • Publications à propos de Schreber [2]

Catégorie:Psychiatre américain

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  4. Morton Schatzman: Soul Murder: Persecution in the Family ( (ISBN 0-394-48148-8))
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