Utilisatrice:TheodoraManzana/Brouillon2

Une page de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Fonctionnement[modifier | modifier le code]

L'UNRRA coopère également avec plus de 125 organisations privées, telles que la Croix-Rouge, CARE, la Friends' Ambulance Unit, l'American Jewish Joint Distribution Committee, qui aident notamment à recueillir des fonds et à distribuer sur place les produits alimentaires[1].

A l'apogée de son fonctionnement, l'UNRRA employait plus de 10 000 personnes. Ces volontaires sont formés pendant quelques semaines dans des centres, comme celui de College Park dans le Maryland, à Munich, en Allemagne[2], ou à Granville en Normandie, avant d'être envoyés sur le terrain[3]. Bien qu'ils soient encouragés à se considérer comme volontaires internationaux, ils parlent majoritairement anglais, étant originaires du Royaume-Uni ou des États-Unis pour la plupart[4]. Les offres d'emploi pour l'UNRRA, diffusées dès 1944, s’adressent aux personnes expérimentées et diplômées travaillant dans le champ du travail social. Cette exigence de professionnalisme se même aussi à l'idée de vocation, d'empathie naturelle et de sens du devoir que devrait aussi posséder les agents de l'UNRRA. Les formations dispensées seront globalement peu utiles aux futurs agents de l'UNRRA : beaucoup d'informations sur les pays de destination, mais peu sur les pays d'origine des personnes déplacées ; peu d'indications pratiques sur la manière de s'occuper des personnes dans les camps[4]. Parmi les agents de l'UNRRA nombreuses sont les femmes britanniques ou américaines. Sur les 12.889 membres du personnel de l'UNRRA en décembre 1946, 37 % sont américains, 34 % sont britanniques et 44 % sont des femmes[5]. Dans la zone d'occupation française, cependant, la majorité du personnel de l'UNRRA est d'origine française (66% en octobre 1945, et 68% en février 1946)[6].

L'UNRRA est placée sous l'autorité de la Supreme Headquarters Allied Expeditionary Force dans zones libérées. Ainsi les camps de personnes déplacées sont-ils sous contrôle miliaire des armées alliées, à qui reviennent les problématiques du transport, du logement, et des fournitures. Dans la pratique, cela entraîne de nombreuses difficultés pour les officiers de l'UNRRA, qui doivent aussi demandeur les permissions aux commandements armées sur place.

Le travail de l'UNRRA va plus loin que de fournir des ravitaillements et des logements aux personnes déplacées : l'organisation encourage l'organisation et la vie sociale dans les camps par les personnes déplacées elles-mêmes, au point que certains camps aidés par l'UNRRA se construisent en véritables systèmes démocratiques autogérés[7].

La France, dont la gestion d'une zone occupée a été prévue assez tard (seulement à la conférence de Yalta en février 1945), met en place différentes structures : un Service des prisonniers et déportés auprès de la 1re armée française, et la Mission française du rapatriement en Allemagne (MFRA), en liaison avec la Supreme Headquarters Allied Expeditionary Force. Elle rapatrie ses prisonniers de guerre, mais aussi tous les civils français présents sur le sol allemand : volontaires, travailleurs obligatoires, déportés, etc. Les personnes déplacées d'autres nationalités présents dans la zone française, souvent d'Europe de l'Est, sont séparés du reste, et viennent après dans l'ordre de priorité[8].

Champs d'action[modifier | modifier le code]

Le champ d’activité de la nouvelle organisation se divise en quatre domaines principaux : secours essentiels (nourriture, benzine, etc.), service d’entraide (rapatriement, assistance médicale), réhabilitation de la production (semences, experts agricoles) et réhabilitation des biens publics (eau, gaz)[9].

Secours essentiels[modifier | modifier le code]

Finalement, selon les statistiques de l’institution le total de la nourriture délivrée par l’UNRRA représente une valeur 1,236 milliard de dollars soit 9,131 millions de tonnes (principalement des grains, graisses, huiles, viandes et poissons)[9].

Assistance sociale et sanitaire[modifier | modifier le code]

L'UNRRA s'occupe d'endiguer les épidémies (typhus, tuberculose) dans les camps qu'elle administre, mais aussi de la situation sanitaire de pays entiers. Ainsi en Grèce l'agence établit un réseau sanitaire composé de cent soixante médecins, infirmières et sages-femmes tout en participant au programme de reconstruction des hôpitaux d’Athènes. Dans ce même pays, elle lance un plan d’éradication du paludisme par l'épandage massif de DDT[10]. Ces épandages ont également été effectués massivement en Chine, et en Pologne, Italie, Yougoslavie et Albanie.

En 1946, le budget de la direction Santé de l'UNRRA est de 82 millions de dollars, dont 68 vont directement à l’acquisition et à l'envoi de fournitures médicales en tout genre[11].

Personnes déplacées et réfugiés[modifier | modifier le code]

Le nombre de camps de personnes déplacées (ou DPs, pour la dénomination anglaise Displaced Person) dont s'occupe l'UNRRA en Allemagne et en Autriche est de 252 en décembre 1945, 951 en 1946, et encore 762 camps en juin 1947 lorsque l'UNRRA arrête ses activités. Au total, en juillet 1945 l'UNRRA estime qu'elle s'occupe de plus de 2 millions de personnes déplacées sur le territoire de l'Allemagne[12].

La question du rapatriement des populations, voie d'action préférée de l'UNRRA, se pose notamment au sujet des Juifs présents dans les camps. L'idée que la nationalité et que le rapatriement dans le pays d'origine est prioritaire se heurte à celui de ce groupe ethnique et religieux victime de la barbarie nazi, et qui ne veut pas dans son ensemble être rapatrié, mais plutôt souhaite émigrer (principalement en Israël). De même, comme l'Ukraine n'avait pas été reconnue comme État avant la Seconde guerre mondiale, les Ukrainiens peuvent être rapatriés en Union soviétique ou en Pologne (où il existe une grande minorité ukrainienne) : ainsi de nombreux DPs ukrainiens fournissent de faux papiers polonais pour éviter d'être rapatriés en URSS[13]. De manière générale, si le rapatriement des personnes déplacées originaires de pays d'Europe de l'Ouest est plutôt efficace, les personnes déplacées d'Europe de l'Est protestent peu à peu contre un renvoi dans leurs pays tombant sous la coupe de l'URSS. Les critiques contre l'UNRRA se focalisent sur ce point, estimant que l'organisation viole les libertés des DPs, et le droit d'asile[14]. En février 1947, il reste 264 000 DPs dans la zone britannique, 367 000 DPs dans la zone américaine et 36 000 dans la zone française[15]. Face aux frictions des Alliés avec l'Union soviétique, qui exige toujours le rapatriement des citoyens soviétiques de gré ou de force, le mot d'ordre du rapatriement bascule peu à peu vers celui de la réinstallation. Mais c'est la nouvelle Organisation internationale pour les réfugiés qui prendre en charge cette mission à la place de l'UNRRA, pour ce "dernier million" de personnes déplacées[16]. La procédure de détermination des réfugiés, ou éligibilité, change : la charge de preuve de persécutions est désormais à faire par la personne déplacée[17].

Concernant le problème des réfugiés et des personnes déplacées, le chiffre de plus de 30 millions d'Européens déplacés par le conflit est avancé dès 1943[18]. A la fin de la guerre, des milliers d'Européens de toute nationalités envoyés au travail obligatoire en Allemagne, restent sur le territoire, sans pouvoir matériellement rentrer chez eux[19]. Au contraire, des milliers de personnes germanophones (Volksdeutsche) sont chassées des Balkans et d'Europe centrale et orientale[20].

Initialement, la tâche de l'UNRRA est de rapatrier dans leurs pays d'origine ces personnes déplacées. L'idée qui prime est que les États ont droit de réclamer le retour de leurs citoyens, qui doivent eux participer à la reconstruction de leurs pays. Ainsi, l'Union soviétique exige le rapatriement de ses citoyens, de gré ou de force, à la Conférence de Moscou en 1944 et à celle de Yalta en 1945[21].

Réhabilitation de la production et des biens publics[modifier | modifier le code]

Pays aidés par l'UNRRA[modifier | modifier le code]

UNRRA became a key element in alleviating starvation and re- habilitating the country’s infrastructure. By the end of its Europe operations in 1947, UNRRA’s assistance to Yugoslavia in all forms – food, clothing, medical supplies, agricultural supplies, machinery, industrial supplies and equipment, and partly money – amounted to $415,642,000,11 or in today’s cost around $4.8 billion.

Poland was the biggest recipient of aid in Europe, with $477,927,000. Italy came second slightly surpassing Yugoslavia with $418,222,100 and Greece fourth behind Yu- goslavia with $347,162,000 (the Dodecanese Islands were a separate entity and received $3,900,400). From the USSR only Belarus and Ukraine were recipients of aid. They received $60,820,000 and $188,199,300 respectively. The largest recipient of UNRRA aid overall was China with $617,846,700. However, UNRRA operations in Asia lasted until 1949 outlasting operations in Europe by two years. However, if we compare these numbers with demographics we get a broader picture of the impact of UNRRA’s aid. Greece with approx. 7.3 million inhabitants in 1945 comes in first place with $48.09 of aid per capita. Yugoslavia is second with ap- prox. 15 million inhabitants in 1945 and with $27 of aid per capita, followed by Poland with nearly $20 of aid per capita (approx. 24 million inhabitants in 1946). Belarus places fourth with 6.3 million inhabitants and $9.6 of aid per capita, followed by Ukraine with $5.23 of aid per capita (approx. 36 million inhabitants in 1947), China with $1.13 of aid per capita (547 million estimated population in 1950). Italy thus comes in last with a population of 45 million in 1945 and only $0.92 of aid per capita. G. Woodbridge, UNRRA, vol. III, 428.

https://istorija20veka.rs/wp-content/uploads/2020/07/2020_2_6_ajl_129-150.pdf

Directeurs[modifier | modifier le code]

  • Herbert H. Lehman, du 1er janvier 1944 au 31 mars 1946. Grands banquier américain et ancien gouverneur démocrate de l’État de New York. Herbert Lehman a été en 1942-1943 directeur du bureau de l’aide étrangère et des opérations de réinsertion au Département d’État américain.
  • Fiorello La Guardia, du 31 mars 1946 au 1er janvier 1947. Ancien maire de New York (1934-1945).
  • Lowell Ward Rooks, du 1er janvier 1947 au 30 septembre 1948. Général américain. Ancien assistant-chef du personnel G3 au QG de l’USFET (United States Forces, European Theater : Forces militaires des États-Unis stationnant en Europe)

Bibliographie[modifier | modifier le code]

https://etd.ohiolink.edu/!etd.send_file?accession=osu1492608585636304&disposition=inline https://shareok.org/bitstream/handle/11244/27934/Thesis-1962-G653u.pdf?sequence=1&isAllowed=y


Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) William I. Hitchcock, The Bitter Road to Freedom : A New History of the Liberation of Europe, Simon and Schuster, , 446 p. (ISBN 9780743273817, lire en ligne), p. 216.
  2. (en) Anna Holian, « Displacement and the Post-war Reconstruction of Education : Displaced Persons at the UNRRA University of Munich, 1945–1948 », Contemporary European History, vol. 17, no 2,‎ , p. 167-195 (DOI 10.1017/S0960777308004360).
  3. William I. Hitchcock, p. 217.
  4. a et b (en) Silvia Salvatici, « ‘Help the People to Help Themselves’ : UNRRA Relief Workers and European Displaced Persons », Journal of Refugee Studies, vol. 25, no 3,‎ , p. 428-451 (lire en ligne, consulté le ).
  5. Tara Zahra, « Les enfants « perdus » », Revue d’histoire de l’enfance « irrégulière »,‎ , p. 23-74 (DOI 10.4000/rhei.3458).
  6. (en) Laure Humbert, « French Politics of Relief and International Aid: France, UNRRA and Rescue of European Displaced Persons in Postwar Germany, 1945–47 », Journal of Contemporary History, vol. 51, no 3,‎ , p. 612 (lire en ligne, consulté le ).
  7. Old Wine in New Bottles?, p. 161.
  8. Julia Maspero, « La prise en charge des personnes déplacées en Allemagne par les autorités françaises (mars-mai 1945) », Les Champs de Mars, vol. I, no 21,‎ , p. 15-34 (DOI 10.3917/lcdm1.021.0015).
  9. a et b « Chapitre XII. Pain et paix, de l’UNRRA à CARE », dans Sébastien Farré, Colis de guerre : Secours alimentaire et organisations humanitaires (1914-1947), Rennes, Presses universitaires de Rennes, , 284 p. (lire en ligne).
  10. Costas Tsiamis et Dimitrios Anoyatis-Pelé, « Interférences politiques et médicales : le rôle de l’UNRRA à la lutte antipaludique en Grèce », Cahiers de la Méditerranée, no 96,‎ , p. 307-321 (lire en ligne, consulté le ).
  11. (en) Wilbur A.Sawyer, « Achievements of UNRRA as an International Health Organization », American Journal of Public Health, vol. 37, no 1,‎ , p. 41-58 (DOI 10.2105/AJPH.37.1.41).
  12. Old Wine in New Bottles?, p. 159.
  13. Old Wine in New Bottles?, p. 163.
  14. (en-US) Jessica Reinisch, « ‘We Shall Rebuild Anew a Powerful Nation’ : UNRRA, Internationalism and National Reconstruction in Poland », Journal of Contemporary History, vol. 43,‎ , p. 453 (DOI 10.1177/0022009408091835).
  15. Old Wine in New Bottles?, p. 164.
  16. Daniel G. Cohen, « Naissance d'une nation : les personnes déplacées de l'après-guerre, 1945-1951 », Genèses. Sciences sociales et histoire, vol. 38,‎ , p. 56-78 (lire en ligne, consulté le ).
  17. (en) G. Daniel Cohen, « “Who is a Refugee?” : Managing Displacement in the Aftermath of World War Two », dans Matthew Paul Berg, Maria Mesner, After Fascism : European Case Studies in Politics, Society, and Identity Since 1945, LIT Verlag Münster, , 261 p..
  18. (en) Eugene M. Kulischer, The Displacement Of Population In Europe, Montreal, The International Labour Office, (lire en ligne), p. 163.
  19. Jacques Doublet, « Mouvements migratoires d'après-guerre », Population, no 3,‎ , p. 497-514 (DOI 10.2307/1523578).
  20. (en) Jessica Reinisch, « Old Wine in New Bottles? : UNRRA and the Mid-Century World of Refugees », dans Matthew Frank et Jessica Reinisch, Refugees in Europe 1919-1959 : A Forty Years' Crisis?, Bloomsbury Academic, (ISBN 978-1472585615), p. 147-175.
  21. Old Wine in New Bottles?, p. 157.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

  • Les Anges marqués (titre original : The Search), film helvéto-américain réalisé par Fred Zinnemann, sorti en 1948. L'action se passe en 1946 dans l'Allemagne vaincue et détruite : un soldat américain recueille un jeune garçon tchèque, qui vient de s'enfuir d'un centre de regroupement des enfants perdus géré par l'UNRRA. Un des personnages rencontrés est une travailleuse de l'UNRRA en Allemagne, et la mère du jeune garçon travaille également dans un camp de personnes déplacées. Fred Zinnemann, venu en Allemagne pour tourner son film, altère son scénario original après avoir observé les actions de l'UNRRA sur place et s'être entretenu avec des travailleurs des camps. Le film est ainsi particulièrement fidèle aux procédures de l'administration (par exemple, les costumes reprennent les uniformes de l'UNRRA)[1].
  • J'étais un prisonnier, (titre original : The Captive Heart), film britannique réalisé par Basil Dearden, sorti en 1946. Dans un camp de prisonniers de guerre, un capitaine tchèque prend l'identité d'un officier britannique décédé pour échapper aux nazis. Le film a été tourné sur place en Allemagne dans le camp de prisonniers où le co-scénariste avait été détenu.
  • Quelque part en Europe (titre original hongrois : Valahol Európában), film hongrois réalisé en 1948 par Géza von Radványi. Le film est aborde le problème des enfants livrés à eux-mêmes, après la fin de la Deuxième Guerre mondiale.
  • La Scandaleuse de Berlin (titre original : A Foreign Affair), film comique américain réalisé par Billy Wilder, sorti en 1948. L'action se passe à Berlin en 1948 : la cheffe d'une délégation du Congrès américain enquête sur le moral des soldats qui occupent la ville. Au second plan du film sont évoqués les DP et le marché noir. Le réalisateur se rend à Berlin avec une équipe de tournage restreinte durant l'été 1947, pour des prises de vue extérieures de la ville en ruine et en reconstruction après la Seconde Guerre mondiale.
  • Le Troisième Homme (titre original : The Third Man), film britannique réalisé par Carol Reed sur un scénario de Graham Greene, tourné en 1948 dans la ville de Vienne, sorti en 1949. L'action se passe dans les décombres de Vienne dans l'immédiat après-guerre, alors que la ville est divisée en quatre secteurs d'occupation alliés. Le film fut tourné sur place entre fin 1948 et début 1949.
  • Seeds of Destiny, documentaire de propagande commandé par le Département de la Guerre de l'armée américaine, et réalisé par David Miller en 1946. Le but était d'attirer l'attention du public sur la souffrance des enfants et orphelins, des personnes déplacées en Europe, et de promouvoir le travail de l'UNRRA. Le film a remporté l'Oscar du meilleur court métrage documentaire en 1946. https://catalog.archives.gov/id/36234

Lien externe[modifier | modifier le code]

  1. (en) Sharif Gemie et Louise Rees, « Representing and Reconstructing Identities in the Postwar World: Refugees, UNRRA, and Fred Zinnemann’s Film, The Search (1948) », International Review of Social History, vol. 56, no 3,‎ , p. 441–73 (lire en ligne, consulté le ).