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La chronologie des attentats du 13 novembre 2015 en France et de leurs conséquences retrace le déroulement des attentats proprement dits puis, mois par mois, les avancées de l'enquête et des différentes conséquences tant au niveau national que sur le plan international.

Au fil des progrès de l'enquête dans les jours qui suivent les attentats, cette chronologie des événements est révélée à la presse par François Molins, procureur de Paris. Les attaques menées pratiquement au même moment, se déroulent le soir du 13 novembre et sont l'œuvre de trois équipes de trois hommes chacune équipés de dispositifs explosifs identiques et de fusils d'assaut de type Kalachnikov excepté le premier groupe.

Le vendredi 13 novembre vers 21 h 20, le premier commando entre en action près du stade de France en faisant exploser la ceinture d'explosifs dont ils sont équipés. Les trois explosions font au total, outre les terroristes, un mort et une dizaine de blessés graves. À 21 h 25, le second groupe de trois terroristes intervient dans plusieurs rues des 10e et 11e arrondissements. Se déplaçant à bord d'une Seat León de couleur noire immatriculée en Belgique, ils ouvrent le feu à trois reprises sur des personnes attablées à des terrasses de bars et de restaurants, causant la mort de trente-neuf personnes et fait trente-deux blessés graves, puis l'un des terroristes, Brahim Abdeslam, fait sauter sa ceinture d'explosifs dans un café du boulevard Voltaire, faisant deux blessés graves. Ses deux complices disparaissent. À 21 h 40, le troisième groupe arrive au théâtre du Bataclan (11e arrondissement), abat des personnes à l'extérieur du bâtiment, y pénètre et commence à tirer par rafale sur les spectateurs. Les trois hommes exécutent froidement les spectateurs, un par un. La tuerie fait 89 morts et des dizaines de blessés graves avant que les forces de police n'interviennent et abattent les trois terroristes.

Attentats (13 novembre 2015)[modifier | modifier le code]

Abords du stade de France (Saint-Denis)[modifier | modifier le code]

Carte des attentats aux abords du stade de France.

Vers 21 h 20, retentit une première explosion face au restaurant et bar à cocktails Events[1] rue Jules-Rimet, près de la porte D du stade de France à Saint-Denis, où se déroule depuis vingt minutes le match amical de football France-Allemagne. Deux corps sont retrouvés, celui du kamikaze portant un gilet explosif composé de TATP (peroxyde d'acétone) et de boulons et celui d'une victime, un passant soufflé par l’explosion.

Vers 21 h 30, toujours rue Jules-Rimet, mais face à la porte H, près d'un établissement de restauration rapide de l'enseigne Quick[1], un second terroriste porteur d'un dispositif similaire se fait exploser[note 1]. Selon une rumeur, les deux hommes ont été refoulés par les stadiers, alors que le match avait déjà commencé[2]. Cependant, selon Jacques Lambert : « À ce jour et contrairement à certaines infos qui circulent, on ne sait pas véritablement »[3],[4].

À 21 h 53, une troisième et dernière explosion se produit selon le même mode opératoire, cette fois plus au sud, rue de la Cokerie (de l'autre côté de l'autoroute par rapport au stade), devant un autre établissement de restauration rapide, celui-ci de l'enseigne McDonald's. Le corps du terroriste Bilal Hadfi est retrouvé et identifié[5]. L'un des gardiens du Stade de France racontera par la suite comment, quelques minutes plus tôt, il a refoulé le terroriste lorsque celui-ci cherchait à pénétrer dans le stade[6].

Les drapeaux français, européen et allemand accrochés entre deux arbres face au restaurant La 3e Mi-Temps.
Drapeaux face au stade de France après le match France-Allemagne.

Au total, ces actions font un mort[7] et onze blessés graves[8], dont trois Roms d'un bidonville de La Courneuve[9]. Seize des victimes, dont cinq dans un état grave sont évacuées et soignées à l'hôpital Delafontaine de Saint-Denis[10].

Les explosions sont entendues par les joueurs, le public et les téléspectateurs lors de la retransmission télévisée en direct. Elles sont prises initialement pour le bruit de gros pétards. À 21 h 36, dans la tribune présidentielle, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve reçoit un appel téléphonique du préfet de police de Paris qui l'informe que les explosions ne sont pas accidentelles[11]. Le président de la République François Hollande, qui assiste au match avec le ministre de l'Intérieur et le ministre allemand des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier, est alerté par le préfet de la Seine-Saint-Denis et les forces de sécurité que les explosions n'étaient pas accidentelles. Il s'est ensuite rendu au PC sécurité du stade, suivi par Bernard Cazeneuve. Informé des autres attaques, François Hollande quitte le stade à la mi-temps en priant ses ministres et le président de l'Assemblée nationale de rester jusqu'à la fin de la rencontre[12]. Au coup de sifflet final, le speaker Franck Bargine (alias Max ex-Fun Radio) annonce « un incident extérieur » et donne des consignes d'évacuation. À la suite d'une rumeur, un mouvement de foule d'une travée envahit la pelouse durant une demi-heure[13].

Le match n’a pas été interrompu, afin d'éviter la panique. Les joueurs, les spectateurs et les journalistes présents dans l'enceinte du stade ont été maintenus dans l'ignorance des faits jusqu'à la fin du match[14]. Accompagné du président de la Fédération française de football Noël Le Graët, le secrétaire d'État chargé des Sports, Thierry Braillard informe les joueurs français des attaques terroristes une fois ceux-ci revenus dans leur vestiaire[13]. Se joignant aux joueurs français en signe de solidarité, les joueurs allemands sont eux aussi bouleversés. Alors que l'hôtel des joueurs allemands a déjà été évacué dans la même journée en raison d'une alerte à la bombe, ces derniers décident de passer la nuit dans le vestiaire du stade, avant de rejoindre l'aéroport de Roissy dans plusieurs minibus banalisés le lendemain matin[13].

D'après Thierry Braillard, les kamikazes auraient voulu pénétrer dans l'enceinte du stade de France sans y parvenir[15] et leur attaque serait donc globalement un échec. Une source policière juge qu'il est « miraculeux qu'il y ait eu si peu de victimes. Concrètement, ce qu'ils ont fait, à part se suicider, ça n'a aucun sens. Ce n'est pas la bonne heure : si vous voulez faire un carnage, vous faites ça au moment de l'entrée ou de la sortie des spectateurs. » De même, elle affirme que « s'ils avaient attendu la fin du match, quand des milliers de personnes se pressent vers le métro, ils auraient là aussi fait de terribles dégâts […] Mais surtout, ils auraient créé une panique incroyable. La panique, par effet indirect, c'est terrible. Les gens se piétinent[16] ». Sur les raisons de ce comportement, la même source policière ajoute : « Pour l'instant, l'hypothèse la plus probable, c'est qu'ils avaient pour consigne de taper à 21 h 20 pour se coordonner avec le Bataclan. Ils n'étaient peut-être pas bien malins, ils n'avaient pas réussi à se positionner là où ils auraient dû, ils se sont fait péter à l'heure où on leur a dit[17]... »

Terrasses des 10e et 11e arrondissements[modifier | modifier le code]

La seconde série d'attentats est opérée par trois hommes circulant dans une Seat noire immatriculée en Belgique. L'état actuel de l'enquête laisse supposer qu'il s'agit d'Abdelhamid Abaaoud, de Brahim Abdeslam et d'un troisième terroriste non encore identifié. Durant une vingtaine de minutes, et sur quatre sites rapprochés, ils abattent des dizaines de personnes attablées à des terrasses de cafés et de restaurants, en criant « Allahu akbar » et « C'est pour la Syrie », comme en témoignent des passants[18].

À 21 h 25[19], ils ouvrent le feu sur le bistrot Le Carillon[20], au 18, rue Alibert (à un angle de cette rue avec la rue Bichat), puis sur le restaurant qui lui fait face : Le Petit Cambodge, au 20, rue Alibert (à un autre angle de cette rue avec la rue Bichat)[21]. Au milieu de la nuit du drame, Le Monde fait état de quinze personnes tuées, et de dix blessés en urgence absolue, catégorie qui regroupe les blessés graves ou à traiter en extrême urgence[7].

Devanture de couleur violette du restaurant Casa Nostra en 2013.
Devanture et terrasse du restaurant Casa Nostra (2013).

À 21 h 32, ils tirent[22] sur la brasserie Café Bonne Bière[23], 32, rue du Faubourg-du-Temple (au croisement de celle-ci avec la rue de la Fontaine-au-Roi) et près de la terrasse d'un restaurant italien, Casa Nostra, 2, rue de la Fontaine-au-Roi[24]. Au milieu de la nuit du drame, le bilan est de cinq personnes tuées et huit blessés en urgence absolue[7].

À 21 h 36, ils attaquent le restaurant La Belle Équipe au 92, rue de Charonne (au carrefour de celle-ci avec la rue Faidherbe[21]). Le bilan est ici de dix-neuf personnes tuées (dont l'épouse du patron du bar, qui formait avec son mari un couple mixte juif/musulman[25]) et quatorze blessés en urgence absolue[7].

Enfin à 21 h 43, ayant été déposé par la Seat au café-brasserie Comptoir Voltaire, au 253, boulevard Voltaire (à un angle de cette artère et la rue de Montreuil)[26], Brahim Abdeslam se fait exploser au moment où il passe commande [27] en utilisant le même dispositif explosif que les terroristes du stade de France. L'explosion cause deux blessés graves et une dizaine de blessés légers, car seule la charge qu'il portait au dos a explosé[26].

Après ces tueries, Salah Abdeslam (en) que l'on soupçonne d'avoir convoyé aux abords du Stade de France les trois terroristes qui s'y sont fait exploser, à bord d'une Clio noire qu'il a ensuite abandonnée Place Albert-Kahn, a peut-être renoncé à se faire sauter dans le 18e arrondissement[28]. Il se déplace dans Paris avant de regagner Bruxelles dans la nuit avec l'aide de deux complices joints par téléphone et qui sont venus le chercher de Belgique, Mohamed Amri et Hamza Attou, le premier étant barman et le second revendeur de cannabis au café des Abdeslam[29]. Les trois hommes sont contrôlés dans la matinée du samedi sur l'autoroute A2 par des gendarmes français à hauteur de Cambrai, sans être interpellés, car Abdeslam n'apparaît pas encore comme l'un des suspects des attentats[30]. Attou appelle dans la nuit de vendredi à samedi un certain Ali Oulkabi qui est un ami de Brahim Abdeslam. Samedi à midi, Attou retrouve à Laeken Ali Oulkabi qui les convoie avec son véhicule personnel[29]. Il découvre la compagnie de Salah Abdeslam et ses actes[29]. Après avoir pris un café, Ali Oulkabi dépose Salah Abdeslam à Schaerbeek où l'on perd sa trace[29].

Salle du Bataclan (11e arrondissement)[modifier | modifier le code]

Détail d'un ticket d'entrée au Bataclan pour le concert des Eagles of Death Metal le vendredi soir 13 novembre 2015.
Trois véhicule de la police nationale bloquent la route avec en arrière-plan le Bataclan.
Véhicules de police devant la salle du Bataclan, le lendemain des attaques terroristes.

À 21 h 40[31], trois individus[32] armés — Samy Amimour, Ismaël Omar Mostefaï et Foued Mohamed-Aggad — font irruption par l'entrée principale dans le théâtre du Bataclan où se déroule depuis une demi-heure un concert du groupe de rock Eagles of Death Metal, après avoir abattu des personnes à l'extérieur du bâtiment (contrairement à ce qui avait initialement indiqué aucun videur de la salle n'a été tué, selon le témoignage du responsable de la sécurité au Bataclan)[33]. Alors que le groupe interprète la chanson Kiss the Devil[34], les terroristes (habillés en civil, n'ayant pas l'apparence de salafistes et à visages découverts[35]) ouvrent le feu en rafales. Les spectateurs les moins exposés pensent qu'il s'agit de pétards ou d'un spectacle pyrotechnique faisant partie de la mise en scène[35]. Certains survivants rapportent que les terroristes tiraient dans la foule, en criant « Allahu akbar »[36],[37],[38], « à tue-tête », précise Shawn London, l'ingénieur du son du groupe de rock Eagles Of Death Metal[39]. Selon plusieurs témoins, les terroristes faisaient référence aux bombardements aériens en Syrie[40] décidés par François Hollande[41], et disaient qu'ils venaient venger leurs « frères »[42] tués à l'occasion des frappes françaises[43],[44].

Des spectateurs prennent la fuite par l'issue de secours[45], aidés, selon le responsable de la sécurité, par les membres de l'équipe des videurs[33], d'autres se cachent dans les étages ou sur les toits. Les terroristes cessent de tirer en rafales : ils tuent un à un des spectateurs à terre dans la fosse et achèvent des blessés à bout portant, comme ceux qui font le mort, ils tapent du pied sur les corps pour savoir s'ils sont vivants et vont jusqu'à forcer un des survivants à les aider à bouger les corps pour déceler ceux qui simulent. Certains parviendront tout de même à survivre dans la fosse, soit en restant complètement immobiles, soit en profitant d'un rechargement d’arme pour sortir de la salle[35]. L'un des terroristes s'adresse à un jeune homme « typé », dont « la peau mate » le fait souvent passer pour un jeune d'origine maghrébine, et lui dit, selon son amie : « Toi, t'es des nôtres ! », avant de l'épargner et de tirer sur un autre jeune à ses côtés[35]. Un des spectateurs qui venait de sauver une femme enceinte suspendue à une fenêtre est pris en otage par les terroristes qui l'obligent à assister au massacre alors qu'ils tirent depuis le balcon, puis engagent la conversation sur leurs revendications, lui demandent d'appeler BFM TV, et le forcent à faire le guet aux fenêtres et de crier que les terroristes sont munis d'explosifs[46].

Les forces de police vont intervenir par étapes. Certaines sources annoncent que « vers 21 h 45, la BAC de Paris est appelée en renfort ». Vers 22 h[47], deux officiers de la BAC pénètrent dans le Bataclan. Ils aperçoivent un des terroristes sur la scène, au rez-de-chaussée, tenant en joue un otage, les mains sur la tête, à qui il ordonne de s’allonger sur le sol[48]. Ils l'abattent aussitôt[48], sa ceinture d'explosifs se déclenche. Les deux autres terroristes se réfugient à l'étage. Équipés uniquement d'armes de poing, les policiers de la BAC ne peuvent poursuivre l'assaut : ils quittent le Bataclan et appellent du renfort[49]. La BAC n'en continue pas moins d'intervenir à l'extérieur du Bataclan : à 22 h 9, de nombreux tirs sont échangés. Présent devant la salle de spectacle, le photographe Patrick Zachmann, de l'agence Magnum, filme la scène : les policiers de la BAC (positionnés à un angle du Boulevard Voltaire et du passage Saint-Pierre-Amelot) tirent sur un (ou plusieurs) assaillant(s), eux-mêmes tirant depuis les issues du Bataclan ou du passage Saint-Pierre-Amelot[50].

Un premier groupe de la BRI arrive à 22 h 15, suivi par le RAID. Ismaël Omar Mostefaï et Samy Amimour sont alors retranchés à l’étage avec une vingtaine d’otages, cherchant sans succès à joindre des médias[51]. À partir de ce moment, d'après Christophe Molmy qui dirige les opérations pour la BRI « il n’y a (plus eu) eu un seul coup de feu […]. C’était extrêmement impressionnant, il n’y a pas eu un bruit, même pas de complainte des victimes. […] On a d’abord sécurisé le bas pour extraire les blessés et les personnes valides. […] Les médecins de la BRI et du RAID nous désignaient les victimes à évacuer en priorité »[52]. Vers 22 h 30, un deuxième détachement de la BRI arrive, élevant à une trentaine le nombre de membres des forces de l’ordre sur place. Vers 23 h, le RAID reste dans la fosse[53], tandis que les membres de la BRI accèdent aux étages en deux colonnes[54]. Ils commencent par exfiltrer les personnes survivantes et dissimulées[54]. À 23 h 15, ils arrivent devant deux portes : derrière celle de gauche, les deux terroristes sont retranchés avec leurs otages[54]. Ils entendent un otage crier : « Arrêtez, n'avancez plus ! Ils sont deux, ils ont des ceintures explosives, ils menacent de nous tuer, de nous couper la tête. »[55] Puis, désigné comme porte-voix par les terroristes, cet otage communique aux policiers un numéro de téléphone sur lequel ils peuvent les joindre.

Le policier négociateur va alors entamer pendant près d'une heure un dialogue depuis l'extérieur du bâtiment, installé dans un véhicule banalisé avec un collègue et la psychologue de la BRI. Cinq appels sont passés entre 23 h 27 et h 18. Les terroristes demandent à la BRI de les laisser sortir. Un policier raconte : « Ils étaient très énervés, très speed et confus, comme sous l'emprise d'une drogue. Ils répétaient les mêmes phrases en boucle. Nous sommes les soldats du califat. Tout ça est de la faute d'Hollande. Vous attaquez nos femmes et nos enfants en Syrie. On se défend en attaquant les femmes et les enfants de France. » Après le deuxième appel, à 23 h 29, le policier négociateur informe Christophe Molmy qu'il ne pense pas obtenir de reddition. Celui-ci demande au préfet et au directeur de la police judiciaire l'autorisation de donner l'assaut. À 23 h 45, le préfet de police donne son accord. Trois autres appels ont lieu, dans le seul but de gagner du temps de façon à obtenir des responsables du Bataclan des indications sur la configuration des lieux et à permettre aux policiers de s'organiser. À 23 h 48, troisième appel : les terroristes « ne menacent plus d'égorger tout le monde, de jeter les otages par la fenêtre » confiera plus tard le policier négociateur. L'assaut est donné à h 20[56] et dure trois minutes. Le premier binôme de la colonne d'intervention ouvre la porte, abrité derrière un bouclier[57]. De nombreux coups de feu et des explosions sont entendus de l'extérieur du Bataclan[58]. Les hommes de la BRI avancent vers l'endroit où les terroristes se sont réfugiés[57]. Ceux-ci se sont positionnés au fond, essayant de s'abriter derrière les otages. Ils répondent à l'assaut des policiers par des tirs nourris, tandis qu'une partie des policiers lancent des grenades détonantes et défensives, au fur et à mesure de leur avancée, et qu'une autre partie aide les otages à quitter les lieux[57]. Arrivés face aux terroristes, les hommes de la BRI tirent, l’un des assaillants est touché, explose, tuant le deuxième[54], tous les otages sont évacués sains et saufs[59] lors de cette ultime action.

Post-attentat (novembre 2015)[modifier | modifier le code]

Enquête[modifier | modifier le code]

Opération policière à Saint-Denis le 18 novembre[modifier | modifier le code]

Trois groupes de policiers (un de deux, un de quatre et un de vingt-six) en uniforme avec armes et protection pour la plupart attendent sur la rue de la République.
Des forces de police, rue de la République.

Le 16 novembre, un témoignage fait état de la présence de Abdelhamid Abaaoud sur le territoire français. Après plusieurs vérifications, téléphoniques et bancaires essentiellement, les enquêteurs s'orientent vers Saint-Denis. Le 18 novembre, les forces de l'ordre, Raid, BRI , police , secours, prennent place dans le centre-ville. À h 16 l'assaut est donné sur un appartement, présenté par certains médias comme un squat, situé 48, rue de la République. La porte de l'appartement résiste dans un premier temps aux charges explosives du RAID, ce qui permet aux terroristes de préparer leur riposte. L'attaque dure plusieurs heures face à des terroristes retranchés à l'intérieur. L'intervention, se termine vers 11 h 30. À l'issue de cette intervention trois personnes sont mortes : Abdelhamid Abaaoud, sa cousine Hasna Aitboulahcen et un homme non encore identifié.

Impliqués[modifier | modifier le code]

Logistique[modifier | modifier le code]

Un véhicule de type Seat León III aperçu sur les lieux des attentats et contenant des armes (trois fusils d’assaut kalachnikov, onze chargeurs vides et cinq pleins[60]) est retrouvé dans la nuit du 14 au 15 novembre à Montreuil[61], en face d'une ancienne mosquée, aujourd'hui détruite[62]. Une Renault Clio IV noire immatriculée en Belgique, louée par Salah Abdeslam, est découverte place Albert-Kahn (18e arrondissement) le 17 novembre, laissant penser à l'existence d'une quatrième équipe en plus des trois passées à l'action[63].

Victimes[modifier | modifier le code]

Un premier bilan des attentats établi le 14 novembre fait état de 129 morts[64] : 89 au Bataclan[32] dont un riverain tué par une balle perdue[65] ayant ricoché sur son balcon[66], 15 sur les terrasses du bistrot le Carillon et du restaurant Le Petit Cambodge, 5 sur celles du restaurant Casa Nostra et de la brasserie Bonne Bière, 1 aux abords du stade et 19 au restaurant La Belle Équipe. 352 blessés sont par ailleurs dénombrés[7]. Un seul policier est blessé (à la main, par une balle ayant ricoché)[67]. Les membres du groupe de rock américain Eagles of Death Metal et leur équipe sont sains et saufs[68], sauf Nick Alexander, leur responsable du merchandising, qui a été tué[69].

Le 20 novembre le nombre de morts monte de 129 à 130[64].

Le 27 novembre François Hollande préside une cérémonie d’hommage national aux victimes dans la cour de l'hôtel des Invalides[70],[71]. À cette occasion, il demande aux Français de pavoiser leur domicile toute la journée[72]. C'est la première fois que des civils sont honorés dans le panthéon militaire[73].

Sécurité[modifier | modifier le code]

International[modifier | modifier le code]

Défense[modifier | modifier le code]

Politique[modifier | modifier le code]

Décembre 2015[modifier | modifier le code]

Enquête[modifier | modifier le code]

Le 1er décembre, Mohamed S. est arrêté en France et placé en garde à vue. Il est soupçonné d'avoir été un intermédiaire entre la cousine d'Abdelhamid Abaaoud, qui lui cherchait un abri de repli, et Jawad Bendaoud, présenté comme un "marchand de sommeil" de Saint-Denis[74],[75].

Le 4 décembre, la police belge annonce que deux nouveaux suspects sont « activement recherchés ». Le 9 septembre, Salah Abdeslam, qui s’est rendu en Hongrie à deux reprises au mois de septembre, a en effet été contrôlé à la frontière austro-hongroise alors qu’il se trouvait à bord d'une Mercedes avec ces deux hommes munis de faux papiers[76].

Le 9 décembre, l’identité du troisième terroriste ayant attaqué le Bataclan est révélée par la police française. Il s’agit de Foued Mohamed-Aggad, un Français de 23 ans originaire de Wissembourg[77]. Il serait parti en décembre 2013 pour la Syrie avec son frère aîné Karim et sept autres jeunes radicalisés (la plupart du quartier de la Meinau à Strasbourg où a grandi Mohamed-Aggad), qui tous rentrent en France après la mort de deux frères membres du groupe. Seul Mohamed-Aggad reste en Syrie. Il s'y marie avec une française [78],[79].

Victimes[modifier | modifier le code]

Sécurité[modifier | modifier le code]

Le 3 décembre 2015, le gouvernement lance une campagne de communication sur les réflexes à avoir en cas d’attaque terroriste[80]. S'échapper, se cacher, alerter, telles sont les trois étapes à respecter en cas d'attaque terroriste, selon la fiche réflexe diffusée par le gouvernement. L'affiche, reprenant dans la forme la signalétique des consignes de sécurité présentes à bord des avions, devrait être diffusée et affichée dans les lieux publics : stades, aéroports, salles de concert ou de spectacle, les préfectures, les mairies, les grands magasins et les gares. Elle sera également diffusée sur Internet et sur les réseaux sociaux pour permettre à tout un chacun de la consulter, de l'imprimer ou de l'afficher dans un lieu utile. Elle doit être ultérieurement complétée par une vidéo[81].

Janvier 2016[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Cette heure est celle officiellement donnée lors de la conférence de presse du procureur de Paris François Molins, le 14 novembre 2015. Cependant, des enregistrements vidéo du match laissent penser que l'écart entre la première et la seconde explosion était nettement plus réduit, puisque la première détonation est entendue à 16 min 24 s après le début du match, et la seconde à 19 min 34 s.

Références[modifier | modifier le code]

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  2. Rémi Dupré, « La sécurité de l’Euro 2016 en question », lemonde.fr, (consulté le )
  3. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées stadier
  4. « Aucun terroriste n'a été refoulé du Stade de France », sur Foot 01
  5. « Le déroulé exact des attentats du 13 novembre », sur liberation.fr,
  6. Attentats : le héros du stade de France se confie, Le Point,
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  9. Carole Sterlé, « Darius, blessé à Saint-Denis : « J’ai vu un homme exploser devant moi » », leparisien.fr, (consulté le )
  10. Linda Maziz, « Service des urgences « Nous avons reçu des blessés dignes d’un état de guerre » », lejsd.com, (consulté le )
  11. Robin Panfili, « Comment François Hollande a appris les attentats en région parisienne », sur slate.fr,
  12. Thomas Liabot, « Au Stade de France, Hollande entend une détonation, puis apprend l'attaque au Bataclan », lejdd.fr, (consulté le )
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  14. « Attentats: l'équipe d'Allemagne a passé la nuit au Stade de France », Europe 1,‎ (lire en ligne, consulté le )
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  16. Agence France Presse, « Attentats au Stade de France: le mystère des kamikazes », lexpress.fr, (consulté le )
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  20. http://si.wsj.net/public/resources/images/BN-LG652_fratta_J_20151115121922.jpg
  21. a et b « Fusillades à Paris : ce que l'on sait », sur libération.fr (consulté le )
  22. Les attaques de la nuit du 13 novembre, heure par heure, Libération, 14 novembre 2015
  23. Le nom officiel de cette brasserie, au moment de l'attentat et sur sa devanture, et toujours à l'heure actuelle publié sur son site, est : Café Bonne Bière. Cependant l'établissement, rénové après l'attentat puis ré-ouvert le 4 décembre 2015, affiche depuis lors sur sa devanture l'appellation : À la Bonne Bière..
  24. « Attaques à Paris : au moins 120 morts, carnage au Bataclan », sur www.ledauphine.com (consulté le )
  25. Pascale Zonszain, « Attentats de Paris : le patron juif de La Belle Equipe pleure sa femme musulmane », actuj.com, (consulté le )
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  28. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées libé2211
  29. a b c et d Élise Vincent, « Attentats du 13 novembre : l’improbable conversation d’Ali O. avec Salah Abdeslam », lemonde.fr, (consulté le )
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