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Catastrophe de la rue François-Morin
Le Voleur illustré
Le Voleur illustré

Type Explosion au gaz
Pays Drapeau de la France France
Localisation Paris
Coordonnées 48° 51′ 21″ nord, 2° 21′ 23″ est
Date
Bilan
Blessés 45
Morts 11

Géolocalisation sur la carte : Paris
(Voir situation sur carte : Paris)
Catastrophe de la rue François-Morin

La catastrophe de la rue François-Miron désigne la série d'explosions au gaz survenue le au carrefour de la rue François-Miron et de la rue du Pont-Louis-Philippe. Elle fit onze morts et quarante-cinq blessés.

L'enchainement des faits[modifier | modifier le code]

Le quartier se prépare à l'inauguration de l'Hôtel de ville de Paris et à la fête nationale prévues le 14 juillet.

Vers 6 heures du matin, Mme Garcin perçoit une forte odeur de gaz dans la cave du restaurant du même nom. Elle prévient son mari qui s'assure que les becs de gaz sont fermés. Au même moment, un ouvrier de la Compagnie parisienne du gaz, passant dans la rue, remarque l'odeur de gaz qui semble provenir du café Duchêne. M. Duchêne inspecte son installation et se rend à la mairie et à la Compagnie du gaz afin que la fuite soit réparée. La Compagnie du gaz envoie une équipe qui arrive après la première explosion.

Un employé du restaurant Garcin descendit dans la cave avec une chandelle allumée. La première explosion de gaz se produit au moment de l'ouverture de la porte de la cave. La première explosion fait peu de dégâts. Mais elle entraîne une explosion plus sérieuse chez le coiffeur qui disposait de la cave voisine. Un incendie se déclara dans la boutique contiguë, un papetier qui conservait des rognures de papier. Une nouvelle explosion éventre le café Duchêne. Le cuisinier croyant le danger passé alluma son fourneau. L'explosion fit s'effondrer le plafond de l'entresol, éclater les glaces, et retourna les piles de pierres qui soutenaient la maison. Il fallut étayer la maison alors que les explosions n'étaient pas terminées, mais elles étaient sans gravité.

Le bilan[modifier | modifier le code]

Le bilan de la catastrophe est de onze victimes. Quatre personnes sont mortes sur le coup. Plusieurs sont mortes lors de leur transfert à l’hôpital. Deux autres décèdent dans les jours qui suivent[1],[2],[3]. La dernière victime décède en 1885 des suites de ses blessures. Toutes les victimes proviennent de l'explosion du café Duchêne ; les autres explosions n'ont blessé personne.

Quarante-cinq personnes sont blessées. Il s'agit des locataires, des sauveteurs et de curieux attirés par la première explosion victimes[4] de commotions cérébrales, fractures, brûlures superficielles produites par le jet de flammes dans la rue, plaies causées par les éclats de vitres et de glaces, lésions des yeux et des oreilles.

Quelques jours après la catastrophe, disparaît M. Ravry, un jeune homme âgé de 29 ans comptable au Cercle des arts libéraux et demeurant au Café des Entrepreneurs, situé au n°17 rue François-Miron. Atteint d'aliénation mentale, marqué par la catastrophe, il s'est enfui de chez lui. Un temps annoncé comme étant une victime supplémentaire de la catastrophe[5], il a réapparu au bout de cinquante-quatre jours. Au cours de cette période, il a parcouru la France, l'Italie et la Suisse avant de redevenir lucide et rentrer chez lui le 16 septembre[6].

Liste des victimes[modifier | modifier le code]

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Les causes[modifier | modifier le code]

Canalisation de la rue François-Miron.

Une succession de causes amena à la catastrophe. La canalisation des eaux de l'Ourcq comportait un joint défectueux qui laissait s'échapper beaucoup d'eau sous la chaussée. L'eau creusa une cavité qui rompit la canalisation de gaz. Le gaz se déversa dans les égouts et les caves et se retrouva coincé sous la chaussée asphaltée suite à son remplacement par du macadam imperméable quelques jours avant la catastrophe[7],[8].

Les responsabilités[modifier | modifier le code]

Café des Entrepreneurs après l'explosion.

Les circonstances et les responsabilités furent difficiles à établir. La ville de Paris, la Compagnie parisienne d'Éclairage et de Chauffage par le gaz et l'administration des eaux de Paris se rejettent la faute. Dans une décision du 23 février 1894, onze ans après la catastrophe, le Conseil d'État déclare comme « seule responsable des conséquences des explosions de gaz qui se sont produites, le 12 juillet 1882, au carrefour des rues François-Miron et du Pont-Louis-Philippe » la Ville de Paris[9],[10].

Hommages[modifier | modifier le code]

Le 19 juillet 1882, sur proposition de Georges Martin, le conseil municipal de Paris accorde une concession perpétuelle aux victimes de la rue François-Martin dans la cimetière du Père-Lachaise (41e division). Une concession de deux mètres est accordée, à titre gracieux, pour l'inhumation de : 1° Louis Euzenat ; 2° Jean-Baptiste Duchêne ; 3° Marie-Irène Gardet ; 4° Jeanne Alice Gardet, née Chambon ; 5° François-Simon Gardet ; 6° Jean Baptiste Édouard Moity[11].

Des médailles d'honneur et des mentions honorables sont décernées par le président de la République Jules Grévy aux sapeurs-pompiers de Paris et aux gardiens de la paix qui ont porté secours aux victimes ainsi qu'à des ouvriers qui ont participé aux travaux de déblaiement et de consolidation[12].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

  1. « Catastrophe de la rue du Pont-Louis-Philippe », Le Crime illustré,‎ (lire en ligne).
  2. « Faits divers », La Justice,‎ , p. 4 (lire en ligne).
  3. Paul Brouardel, Les explosifs et les explosions au point de vue médico-légal, (lire en ligne).
  4. « Catastrophe de la rue François-Miron », Le Génie civil : revue générale des industries françaises et étrangères,‎ , p. 450 (lire en ligne).
  5. « Une résurrection », Le Matin,‎ , p. 3 (lire en ligne).
  6. « Faits divers », Le Temps,‎ , p. 3 (lire en ligne).
  7. (en) Jean-Baptiste Fressoz, « The Gas Lighting Controversy: Technological Risk, Expertise, and Regulation in Nineteenth-Century Paris and London », Journal of Urban History, vol. 33,‎ , p. 729-755 (lire en ligne).
  8. Denis Varaschin, Risques et prises de risques dans les sociétés industrielles, Peter Lang, (lire en ligne), p. 76.
  9. http://www.memoireetactualite.org/presse/73COURDALPES/PDF/1890/73COURDALPES-18900513-P-0003.pdf
  10. Léon Garnier et Paul Dauvert, Les Concessions de gaz et d'électricité devant la juridiction administrative, recueil d'arrêtés des Conseils de préfecture et d'arrêts du Conseil d'État (2e série, 1882-1896), (lire en ligne).
  11. « Conseil municipal de Paris - Séance du mercredi 19 juillet », Le Temps,‎ , p. 3 (lire en ligne).
  12. Journal officiel de la République française, (lire en ligne), p. 4243.
[[Catégorie:Catastrophe en France]]
[[Catégorie:Paris au XIXe siècle]]