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Pavlos



Pavlos Dionyssopoulos dit Pavlos [pic1], né à Corinthe (Péloponnèse, Grèce) en 1930 et mort le 14 Juin 2019 à Athènes (Attique, Grèce) est un artiste plasticien, artiste peintre, sculpteur grec ayant vécu la plus grande partie de sa vie à Paris (France).

Pavlos va s’ingénier toute sa vie durant à métamorphoser le quotidien et les images qui nous entourent à l’aide du même matériau.

Il est connu pour ses oeuvres en matériau de récupération, essentiellement le papier et ses thèmes inspirés du quotidien.

Pavlos le « peintre sans pinceau » est l’artiste le plus emblématique de ce matériau.

Matériau léger, souple, matériau de l’intelligence.

Il va en détourner l’usage, créer son alphabet, inventer son langage pictural,

sa palette et sa propre technique, qu’il va travailler et perfectionner jusqu’à la virtuosité, devenant ainsi plus peintre qu’un peintre.

Cette cosmogonie poétique et unificatrice est à l’origine d’une oeuvre aux déploiements multiples.

Inclassable et s’étant constamment refusé à toute appartenance à un mouvement artistique il est considéré comme un des représentants les plus singuliers de l’art de la seconde moitié du XXème siècle.

« L’histoire de Pavlos est l’histoire d’un artiste qui a su contribuer magistralement à la promotion esthétique du matériau brut de l’affiche et de l’emballage. Et cela, à la charnière d’une situation décisive, celle du Paris des années 60. C’est aussi l’histoire d’un créateur qui a su affirmer et développer l’originalité de son talent dans le respect profond des valeurs structurelles de sa mémoire. En utilisant les propriétés spécifiques du papier brut, il a produit des image - objets qui ont rejoint spontanément la peinture au coeur de sa vérité poétique, et il est devenu ainsi plus peintre qu’un peintre, sans le chercher, par la force des choses … »[1]


Biographie:

Pavlos est né à Corinthe en 1930, alors que ses parents y séjournaient pour du travail.

La date de naissance exacte de Pavlos est inconnue, les archives de la mairie de Corinthe ayant brûlé pendant la deuxième guerre mondiale, il est né officiellement en 1930 mais les témoignages familiaux font état de 1932 (Juillet 1932 d’après sa tante Giovanna, soeur de son père Constantin, qui l’avait baptisé.).

Le bureau d’état civil de la mairie de Filiatra fait état de deux inscriptions 1930 et 1932.

La date de naissance retenue à son inscription à l’École des Beaux Arts d’Athènes est 1933.

Pavlos voit dans ses années d’enfance l’essence de sa créativité.


Enfance :

C’est à Filiatra (Messinie) [pic2] une petite ville de la côte ouest du Péloponnèse que Pavlos passa son enfance avec ses frères et soeurs, Savvas, Giorgos, Angeliki et Takis.

Le jeune Pavlos est le second de la fratrie.

Son père Constantin est artisan cordonnier, sa mère Giannoula femme de ménage, couturière travaillant aux champs à l’occasion.

Ses deux parents bien qu’ils n’aient pas eu les moyens de connaitre l’art avaient chacun une inclination artistique, l’un quand il créait ses modèles de chaussures, l’autre par le chant qu’elle

pratiquait.

« Sur le plan éducatif mes années d’enfance ne m’ont pas offert beaucoup de choix. En revanche, j’ai beaucoup appris de la conduite de mes parents, qui étaient d’honnêtes gens. Des gens dotés d’un respect inné pour les choses, pour les êtres humains, pour les événements, un respect pour tous et pour tout. Mon père aimait ce qu’il faisait, il le faisait avec amour. Ils ne m’ont pas enseigné toutes ces choses, je les ai vues. » Pavlos[1]

Ils vivent avec ses trois frères et sa soeur dans une petite maison, rue Anapafseos.

Alors que Savvas l’ainé commence à apprendre la profession de cordonnier à douze ans auprès de son père, Pavlos lui est très tôt attiré par le dessin.

Dans cette région agricole entre mer et montagnes il passe ses journées entre l’école, le travail au champs à ramasser les olives ou sulfater les plantations, aider son père à l’atelier de cordonnerie, la messe et parfois le travail de berger pour conduire les animaux pâturer.

Sa maturité, sa constance, et son besoin de dépassement provoquent très tôt l’intérêt de sa communauté.

Excellent élève, c’est un enfant sociable qui a beaucoup d’amis.

Dès ses plus jeunes années il dessine en toute occasion dans le sable, la terre avec une pièce de bois, sur des cartons, des feuilles avec du charbon puis des crayons encouragé par son professeur de dessin.

Il commence à peindre, fait des natures mortes, des paysages et de nombreux portraits. [pic3]

N’ayant pas les moyens d’en acheter il crée ses propres jouets avec des assemblages de fruits et de légumes séchés.

Les vacances scolaires sont longues, presque quatre mois à cette époque dans le Péloponnèse.

La famille les passe dans une petite maison au bord de la mer à Agia Kiriaki et à Agrili où ils campent, le jeune Pavlos collectionne les cristaux de sel trouvés sur les rochers et les herbes de mer. Il pêche, ramenant poissons et crabes.

Durant le Collège (Gymnasio en Grèce) il se prend de passion pour la lecture. Les livres sont rares. Il lit beaucoup de poètes grecs Solomon et Cavafis entre autres.

« Une poésie d’inspiration plutôt philosophique, différente de celle qui chantait la nature, mais qui m’attirait aussi au niveau émotionnel. » Pavlos[1]

Il lit des biographies d’artistes, parmi lesquelles un ouvrage sur Van Gogh qui contenait des extraits de la correspondance avec son frère Théo qui le marqueront.

Bien qu’ils vécurent dans des conditions très modestes et que Pavlos ressentit très tôt l’inégalité sociale qui l’entourait il attribue plus tard dans sa vie d’artiste les origines de sa créativité à ses années d’enfance et au rapport qu’il eut avec la nature et les éléments qui la composent :

« La NATURE, c’est à dire la lumière, le soleil, le chaud, le froid, le vent, la pluie, le tonnerre, l’eau, fut mon premier contact avec la vie, je baignais là-dedans pendant toute ma petite enfance […] La nature c’est ce qui existe au dedans de moi, ce qui accompagne mon existence […] toute mon éducation, mon éducation créatrice j’entends, vient de la nature. » Pavlos[1]

Départ pour Athènes :


En 1947 Frederika de Hanovre et Paul 1er de Grèce, alors en voyage passent par Filiatra. Pavlos fait le portrait de leur fils Constantin.

Il est présenté au couple royal par le maire.

On propose alors à Pavlos d’aller étudier à Athènes. Ses parents acceptent.

À Athènes il vit chez sa tante Giovanna dans le quartier de Ilisia, 10 rue Pontos.

Il étudie à l’École des Beaux Arts d’Athènes en auditeur libre, dont il est le plus jeune étudiant.

Le soir il poursuit son cursus scolaire classique comme le permet le système éducatif grec. Il termine son Lycée en 1949 alors qu’il est en classe préparatoire de l’école des Beaux Arts.

Il fréquente une librairie où il entre pour la première fois en contact avec l’art contemporain. Il est impressionné par l’oeuvre de Klee, Masson et Pollock.

En 1950 il est reçu au concours de l’École des Beaux Arts.

Il quitte le logement de sa tante pour une colocation avec son frère ainé Savvas monté à Athènes, toujours dans le même quartier d’Ilisia.

Il fait la connaissance et se lie d’amitié avec Nikos Kourkoulos.

Aux Beaux Arts Pavlos est remarqué et soutenu par son professeur Giannis Moralis, et par le sculpteur Giannis Pappas.

Diplômé des Beaux Arts en 1954, il ne se présente cependant pas à l’épreuve permettant d’enseigner en établissement scolaire, contrariant les souhaits de sa famille pour laquelle être professeur était l’aboutissement d’une ascension sociale.

Premier voyage en France en 1954 :

Pavlos postule pour une bourse attribuée par l’Ambassade de France. Le jury est composé de professeurs de l’école des Beaux Arts et de L’École d’Architecture. Il est retenu à l’unanimité.

C’est la première fois qu’il quitte la Grèce.

Il passe par Rome qui l’émerveille.

Arrivé à Paris il découvre un monde qu’il n’avait jusqu’alors connu que dans les livres. Il visite galeries et musées. Il continue à peindre et dessiner [pic4] [pic5], et fréquente l’Académie de la Grande Chaumière.

Il voyage aux Pays-Bas, en Allemagne et en Espagne. À Tolède il est particulièrement ému par l’oeuvre d’El Greco (lien).


Il revient ensuite à Athènes pour travailler.

Pavlos a alors une activité intense dans le milieu du théâtre et de la publicité et réalise de nombreux décors pour l’opéra et le théâtre.

Il crée entre autres seul les décors pour le Cercle de Craie Caucasien de Bertold Brecht dans le théâtre expérimental de Karolos Koun, les décors pour les Noces de Figaro, et avec Spyros Vassiliou en 1956 les décors pour le Christ Recrucifié adapté du roman de Nikos Kazantzakis, au Manos Katrakis Greek Popular Theatre.

Il peint des fresques et des icônes pour des institutions dont l’église Agios Konstantinos d’Athènes.

Mais il rêve « d’un ailleurs ».

« La misère matérielle, la pauvreté ne me font pas peur, j’ai passé mon enfance dans le dénuement et j’étais heureux. Si je devais recommencer ma vie je ne changerais pas de cadre : le même père, la même mère, au même endroit. Ce qui me fait peur c’est la mentalité rétrograde du compromis et de l’indifférence. » Pavlos [1]

En 1957 Pavlos obtient sur concours la Grande Bourse de la Fondation Hellénique des Bourses d’État, équivalent du Prix de Rome, afin de retourner à Paris pour trois années.

Retour à Paris en 1958 :


De retour à Paris, Pavlos vit grâce à sa bourse et de petits boulots tout en continuant à peindre.

Il occupe alors son premier atelier à Paris au 95 rue de Vaugirard [pic6], voisin de celui de Dubuffet, qu’il fréquente et apprécie.

« Il avait son atelier en face du mien, rue de Vaugirard. Nous avons fait connaissance. C’était quelqu’un de très intéressant ; nous parlions d’art et de choses diverses. Un jour il me dit quelque chose qui raisonne encore à mes oreilles : « l’art, avant tout, c’est une invention, tout autre chose c’est de la singerie. » Pavlos [1]

Il entre alors en contact avec nombre d’artistes du Paris de l’après guerre, Calder et Giacometti

entre autres.

Il rencontre César avec lequel il restera en lien longtemps.

Porté par l’effervescence artistique et intellectuelle de la vie parisienne, les rencontres sont nombreuses et stimulantes. C’est la période de l’ouverture, mais aussi des doutes pour Pavlos, qui peint encore mais n’éprouve plus de satisfaction à l’acte de peindre, en proie à des moments de profondes désillusions, et de remise en cause radicale de son travail, de son identité d’artiste peintre, et de ce qu’est pour lui l’Art.

Totalement perdu il détruit certaines de ses toiles, et commence à faire des choses apparement absurdes contraires à tout ce qu’il avait appris.

« Je ne voulais plus peindre. L’acte du pinceau sur la toile ne m’intéressait plus, ne m’offrait plus aucune satisfaction intellectuelle, aucune réponse à mes problèmes philosophiques et existentiels. En revanche, quand je rassemblais divers matériaux et que je les assemblais pour fabriquer des objets, comme lorsque j’étais petit et que je fabriquais mes jouets éphémères, je me sentais un autre homme. Jusqu’à ce qu’un jour, je prenne des ciseaux, un cutter, et me mette à découper des magazines en bandes verticales plus ou moins égales pour créer des compositions abstraites. » Pavlos [1]

Deux expositions marquantes pour Pavlos:

Jasper Johns à la Galerie Larcade en Janvier 1959 et Rauschenberg en Mai 1961 à la Galerie Daniel Cordier.

1960 - 1965 La Période Radicale :


Ses manipulations sur le papier l’amènent à réaliser des oeuvres brutes caractérisées par des accumulations verticales de liasses de bandes de papier de magazines puis d’affiches vues sur la tranche.[pic7]

Pavlos collecte des vielles revues et journaux dans les poubelles et opère un travail de découpe en bandes verticales.

Il réalise des assemblages, des juxtapositions de ces bandes de papier, en biais, et sur la tranche [pic8]

« Dés l’instant ou j’ai saisi le papier, je l’ai travaillé avec un immense respect. Je le laissait me guider, me parler, me révéler par lui-même tout son potentiel. Je n’ai jamais rien commencé à confectionner avec une idée préconçue ; j’ai toujours travaillé avec passion, de façon impulsive, et j’éprouvais une telle jouissance en travaillant de cette façon, qu’avec le temps le matériau lui-même me révélait des possibilités expressives infinies. Ainsi en suivant la logique interne de mon matériau, j’ai peu à peu réalisé que j’avais découvert un élément essentiel de mon langage ». Pavlos [1]


1963 : Emergence de la couleur avec l’utilisation des affiches massicotées.

En 1963 apparaissent les premières affiches massicotées dans le travail de Pavlos.[pic9]

Plus grandes, plus colorées que les journaux et les magazines utilisés jusqu'à présent.

C’est en prenant le métro qu’il remarque sur les murs ces grand formats colorés qui, dit-il, « lui font signe ».

Il se fournit les affiches dans les décharges, puis les imprimeries où il en récolte les rebuts, parfois s’en faisant chasser.[pic10]

Puis il va les faire trancher au massicot en longues bandes.

Ces affiches de grandes dimensions permettent de plus grands formats, et affirmeront la présence de la couleur dans toute son oeuvre.

Rencontre avec Pierre Restany et les Nouveaux Réalistes.

En 1963 Pavlos expose une oeuvre en papier d’affiches massicotées au Salon des Réalités Nouvelles.

Il est remarqué par Pierre Restany [lien WIKI à insérer] qui va le voir ensuite dans son « atelier Capharnaüm de la rue de Vaugirard ».[2]

Pour Restany Pavlos est un nouveau réaliste qui s’est approprié la tranche du papier, et en présente la chair.

Le critique et théoricien auteur du manifeste du Groupe des Nouveaux Réalistes [lien WIKI à insérer] voit en lui un nouveau réaliste sans le savoir. Il comprend aussi la singularité de Pavlos.

Pavlos connait alors Arman, Christo, Niki de Saint-Phalle, Tinguely, Spoerri et Klein ainsi que les affichistes Villeglé, Rotella et Hains.

Il se trouve des affinités avec ces artistes avec lesquels se lient des amitiés.

Cette rencontre est importante pour Pavlos mais il gardera cependant toujours ses distances vis à vis des Nouveaux Réalistes en tant que groupe ainsi que de tout autre mouvement théorisé.

« Je ne me suis jamais engagé dans aucun mouvement. Moi-même je suis un mouvement en mouvement, je ne crée pas, je m’amuse.»  Pavlos [3]


1964 Exposition à la Galerie J :

La Galerie J est alors le laboratoire du nouveau réalisme.

Cette première exposition personnelle de Pavlos, où il présente ses affiches massicotées dans une galerie parisienne d’avant garde, lui permet de toucher la critique et les collectionneurs.

1964 Exposition avec les Nouveaux Réalistes à la Galeria del Leone, en marge de la Biennale de Venise.

Pavlos expose en marge de la Biennale de Venise avec le groupe des Nouveaux Réalistes.

Alors que le Pop Art américain investit l’Europe par le biais de la biennale, Pierre Restany [pic11] a l’idée d’organiser au même endroit une exposition du groupe des Nouveaux Réalistes.

Aux côtés d’Yves Klein, Arman, Martial Raysse, Christo et des affichistes Villeglé, Dufrêne et Rotella, Pavlos expose ses affiches massicotées.

Le Nouveau Réalisme en tant que nouvel art qui ne connait pas de délimitation entre abstraction et figuration, et utilise les matériaux industriels et les déchets de la société de consommation, est tout à fait en phase avec le travail de Pavlos. [4]


1965-1966 Période de l’Abstraction Baroque

À la charnière entre la période radicale et ses futures « Paper Constructions » figuratives [pic20], Pavlos s’enivre des nouvelles libertés trouvées dans son matériau.

Volutes de couleurs et courbes en tensions s’entremêlent dans des abstractions aux pouvoirs hypnotiques. Toujours faites d’affiches massicotées ces constructions presque organiques, le portent progressivement par le travail de la main, à la maitrise de la forme.

En 1965 Pavlos débute sa collaboration avec Ileana Sonnabend, et une année plus tard il expose à la Galleria Elefante à Venise cette évolution de son travail, qui sera appelée période Baroque [pic12], ou Abstraction Baroque.


1966 Période du Gigantisme Figuratif :


Cette nouvelle évolution de son oeuvre se superpose aux derniers Baroques.

Pavlos se laisse toujours conduire par ses mains, les possibilités expressives de son matériau et sa fascination pour l’image.

Dans son nouvel atelier rue Saint-Jacques [pic13], les abstractions se transforment en objets familiers créés en grands formats.

On trouve cependant les premières courbes et inflexions du papier dans le travail de Pavlos dès 1963 et les premières analogies figuratives dès 1965 avec des oeuvres pourtant encore abstraites dont les titres sont évocateurs : « La terre est ronde, le ciel aussi » [pic14], « Montagne ».

Influencé par le contexte de l’époque, et renouant toujours plus avec sa nature de peintre, les thèmes deviennent ouvertement figuratifs, tirés du quotidien, certains diront Pop.

Mais là aussi s’il ne renie pas une certaine affiliation avec les Pop artistes, il se dégage de l’œuvre une philosophie et une émotion bien différente.

Si Pavlos le fils de cordonnier s’amuse à reprendre parfois le catalogue des objets « pop » de la société de consommation (La vache qui rit [pic15], le pan bagnat [pic16], le Big Mac [pic17], la Harley Davidson, la gaine [pic18]…) ce n’est ni comme référence critique, ni comme posture idéologique, mais comme transcendance poétique de la réalité.

« Les objets de Pavlos … sont figuratifs à un troisième degré, pour ainsi dire. L’image qu’ils offrent de l’objet ne correspond pas à la représentation directe. Mais l’agencement structurel de l’image donne une sensation d’analogie telle avec l’objet que nous en percevons l’apparence plus vraie que nature. Le sandwich, le pot de fleur, le cendrier, l’arbre, les chapeaux issus des volutes multicolores du papier nous communiquent ainsi l’impression gratifiante d’une réalité plus vraie que nature. Ce supplément de vérité confère à l’objet une valence générique autonome. Il n’est lié à aucune connotation historique ou ambiantale quelconque. L’objet de Pavlos est une forme libre dans l’espace, libre et familière que nous pouvons adopter librement sans faire référence à telle ou telle situation culturelle, et qui conquiert aisément notre sympathie par son vitalisme joyeux. Voilà ce qui différentie essentiellement l’objet Pavlos de l’objet Pop, qui ne peut se concevoir sans une référence prosélytique au lifestyle américain métropolitain des années 60 et à son expansion planétaire. » [2]


1967 Première exposition aux États Unis à la Fischbach Gallery, New York :

Après les juxtapositions de bandes de papier brut et radicales du début, les mises en courbes et les volutes abstraites de la période Baroque, les premières représentations apparemment figuratives apparaissent, avec des thèmes issus du quotidien.

Les images - objets de Pavlos apparaissent comme des simulacres, des pièges poétiques et métaphysiques pour l’oeil et l’esprit.

C’est la création de ses premières Cravates. Pourtant Pavlos n’en portera jamais.

Durant cette période travaillant sans cesse et se laissant guider par les possibilités plastiques et optiques du papier, il acquiert virtuosité et expressivité dans le travail de son matériau.

Ses oeuvres de papiers vus par la tranche rendent leur sujet de prime abord joyeux et coloré, presque décoratif.

Il fabrique à l’aide de papier d’affiches des images d’objets, des objets de toutes sortes [pic19], du quotidien.

Mais ils apparaissent à la fois aussi étranges que familiers.

Représentations d’images mentales nées toutes de la même matrice de matière et de vides, mal vues de face, ni sculptures, ni peintures, dont les couleurs et la profondeur changent selon le point de vue de l’observateur. Tension du matériau, vibrations et irisations des couleurs, animés de mouvement sans force génératrice, donnent une autre dimension à la banalité du quotidien.

Tout comme la filiation faite au Nouveau Réalisme, quand l’oeuvre de Pavlos semble proche d’un référent rassurant, elle s’éloigne alors dans un mouvement de balancier trouvant son équilibre.

C’est sans doute avec le recul certaines références au Pop Art et au Nouveau Réalisme qui son inclus totalement dans l’oeuvre de Pavlos, et non l’inverse.

Pavlos est cependant tout aussi proche d’un Matisse, ou d’un Morandi.[1]

« C’est comme si Pavlos avait enjambé les fenêtres de Matisse pour se retrouver délibérément (et nous avec lui) dans un espace libéré de son rapport au monde dit réel, dans la caverne iridescente. Comme Matisse encore qui répond avec enthousiasme à la commande de la chapelle de Barnes, Pavlos se libère des murs, se donnant ainsi la possibilité de rassembler toutes les dimensions sur un seul plan communiquant ainsi à ses regardeurs l’allègement de la pesanteur du monde. il unifie l’apparence. C’est là que l’œuvre de Pavlos échappe à l’aspect purement ludique auquel on pourrait au premier regard la réduire. Son oeuvre en dépit des apparences est peut-être la moins immédiate des nouveaux réalistes. Certes tout le monde peut en jouir. Mais il faut du temps pour en déployer ses implications. Il faut se garder de ce premier soleil et consentir à entrer dans sa caverne. L’oeuvre est tragique au sens grec du terme, au sens ou elle crie que la vie vit d’illusion. »[5]

Il s’agit plus d’un processus de déréalisation poétique apparemment non critique et bienveillant, un processus de démystification du réel, une désintellectualisation des apparences, une réflexion sur la nature des choses donnée aux sens.

Le succès rencontré par Pavlos aux États Unis, est d’ailleurs en partie dû à l’absence de référence idéologique dans son travail.

« L’état d’esprit américain n’était pas à ma mesure […] Je n’ai jamais fait de popular art, car mes références sont différentes. Tout ce que j’ai fait, je l’ai trouvé dans mon environnement, dans la nature, et la nature est un mouvement en soi. » Pavlos [1]

Parfois même d’un kitsch assumé dans certaines oeuvres des années 2000 (« Gigantism » et « tire bouchons »), Pavlos semble toujours se jouer des codes de l’art, des évidences et d’un certain monde de l’art, à ses yeux élitiste et mystificateur.

« Nombreux sont ceux qui attribuent le succès de mon travail à son originalité. Grande erreur ! Personnellement ce n’est pas l’originalité de l’expression qui m’intéresse mais la fonction référentielle de l’oeuvre comme source d’une nouvelle expressivité. L’abolition de la distance qui sépare l’art du public. Mon intention, et j’insiste là dessus dans chacune de mes interviews, est de libérer le public de ce mysticisme que lui a délibérément insufflé tout un système. Que son contact avec l’oeuvre soit plus direct et plus sain ; qu’il cesse enfin de chercher dans l’œuvre d’art une dimension visionnaire qui n’existe pas, comme le bigot qui voit couler les larmes des yeux de la Sainte Vierge. Je respecte le croyant, je ne comprends pas le bigot. » Pavlos [1]


1967 Exposition à la Dayton’s gallery 12, Minneapolis : Paper Constructions

Tout en continuant la gigantisation de certaines images, on y trouve cette fois des éléments du quotidien à l’échelle humaine et les premières ébauches d’environnements (La boutique de vêtement [pic20]).

Il expose vestiaires, cabines de douche, miroir, salle de bain, pack de bières [pic21] …

Ces installations fonctionnent comme des trompe-l’oeil.

C’est aussi l’apparition d’un thème récurent et emblématique de son travail : le vêtement.

Et notamment la création des premières Chemises de Pavlos [pic22].

1968 Exposition Galerie Ileana Sonnabend : Environnements.

Pavlos éprouve après plusieurs années de sa période Gigantisme le besoin de réduire la taille de ses représentations à l’échelle naturelle tout en gardant le grand format, afin d’y inclure l’observateur et d’abolir un peu plus la distance entre l’homme et l’oeuvre. Il crée donc à l’occasion de cette exposition un environnement.

Une salle avec quatre colonnes en papier coffrées de plexiglas apparaissant soutenir le plafond [pic23], dans l’autre chaque mur est occulté par d’immenses rideaux de papier, laissant l’espace de la galerie totalement vide par ailleurs.

L’exposition connait le succès, critique et commercial, même si les interprétations qui y sont données de son travail sont parfois erronées sur l’intention.

Il s’agit pour Pavlos de traiter l’Espace. Le volume à sa façon avec la colonne qu’il considère comme essence de la sculpture, et d’investir en trompe-l’oeil la planéité des surfaces, en créant un environnement à la fois familier par ses références et son échelle, mais aussi étrange et insaisissable pour l’esprit.


1969 Exposition Galerie Thomas, Munich. La salle de conférence.

Installation composée de chaises en Formica avec des vestes en papier massicoté accrochées à leurs dossiers. La « présence de l’absence » dira Pierre Restany [6].

Banale scène d’une salle de conférence vidée à l’heure de la pose devenue image - objet.


1971 Série Jex :

Lors de sa seconde exposition à la galerie Ileana Sonnabend, Pavlos change pour un temps de matériau. En allant faire ses courses, remarquant à la caisse un client payer ses achats, il a l’idée d’utiliser le tampon Jex : la laine de fer.

Il crée un environnement poétique constitué d’ombres matérielles sur les murs de la galerie, en nuances de gris. [pic24]

L’écrivain et critique d’art José Pierre, disciple d’André Breton, écrit [pic25]:


« Récurez votre regard !

Mettez un tampon jex dans votre cerveau

Grâce à Pavlos

vous aurez les

concepts artistiques

les plus PROPRES du monde

L’ART brille à nouveau de tout son éclat

Laissez la crasse

à ceux qui s’en nourrissent. »[7]


« Rêverie sur l’immatérialité de la mémoire, télépathe mnémotechnique de l’objet familier : jamais on aura parlé aussi pertinemment et à chaud d’une série d’objet de Pavlos qui constituent une parenthèse noire et blanche dans l’océan coloré de l’oeuvre, et qui de ce fait ont pris d’emblée un relief particulier. Pavlos exposera les vêtements ombrés à quelques reprises, à la Galerie New Smith de Bruxelles (1971), et à l’I.A.C de Londres (1975), notamment […] »[2]


1972 Première Rétrospective : Kunstverein de Hanovre.

À partir des années 70, Pavlos qui jusque là avait travaillé sur des objets et l’environnement domestique, s’intéresse à recréer la nature. [pic26]

Il veut donner l’idée de l’Arbre, mais pas d’un arbre précis. Il demande donc à des amis de dessiner un arbre. Il constate que les différents croquis réalisés ont tous une forme commune.

Il crée alors L’Arbre, une sculpture tridimensionnelle grandeur nature, de papier et de plexiglas.

Invité par Manfred de la Motte pour une grande exposition rétrospective en Allemagne, Pavlos investi cinq espaces :

La Forêt (26 arbres), le Temple, le Couloir, la Salle de Conférence et la Boutique pour Hommes.

José Pierre en prologue du catalogue:

« Pavlos : La matière voyage sans fin. Je ne fais que choisir ses véhicules … Je n’imite pas et je ne parodie pas. Je tente de réduire à un même matériau et à un même geste créateur l’industrie humaine et l’industrie divine. Pourquoi ? Tout simplement parce que les produits de ces deux industries prennent une même importance dans la conscience humaine. Une importance considérable, d’ailleurs. Nous mettons des manteaux et nous regardons des arbres. Qu’est-ce que cela veut dire ? Cela veut dire que les manteaux et les arbres occupent une grande place dans notre esprit, qu’ils exercent une profonde influence spirituelle sur nos pensées et nos actions […]

L’homme nu n’existe pas : c’est un mensonge que les grecs ont fait circuler autrefois. »[8]

Pavlos ne voit cependant pas dans cette grande exposition une réelle rétrospective mais le bilan intermédiaire de dix années intenses de son parcours avec le papier.

La même exposition est présentée en 1973 au Kunstverein de Hambourg.

La forêt est cette fois l’environnement d’un concert avec la Musique pour cinquante-neufs oiseaux et accompagnement de forêt de Hans-Christian von Dadelsen.

Enfin l’exposition finit au Kunstverein de Cologne.

La Forêt de Pavlos est exposée la même année au Grand Palais à Paris à l’occasion du Festival d’Automne du Centre National d’Art Contemporain. [pic27]


1973 Premier Happening :


Pavlos est invité par le musée Folkwang d’Essen ainsi que d’autres artistes auxquels on demande pour un programme vidéo de s’enregistrer pendant les phases de leur travail.[pic28]

Il trouve alors un nouveau stratagème pour appliquer son leitmotiv : le rapprochement du public avec l’oeuvre et la suppression , autant que possible, de la distance qui les sépare.

« Je me considère comme un révolutionnaire non politisé. Un anarchiste platonique », définition qu’il invente pour lui même.[1]

Il s’agit pour le public de jouer, en se lançant des confettis, et de faire apparaitre sur les murs (préparés avec une colle magnétique invisible) une fresque composée de silhouettes, grandeur nature, de joueurs (football, basket ball).

Pour Pavlos qui n’a pas d’intérêt particulier pour le sport il s’agit de créer un jeu en écho ou en miroir où le public s’empare du matériau et entre dans le processus créatif et récréatif de l’oeuvre.

Ce happening rencontrera toujours un grand succès.

Il fut réalisée ensuite dans différents pays et pour différents publics.

En 1974 pour la fin de la dictature des colonels en hommage au retour de la Grèce à la démocratie à la galerie Iolas - Zoumboulakis, en 1998 pour le Ministère des Affaires Étrangères à l’occasion de la coupe du monde de football organisée en France. Puis en 2000 à la station de métro Omonia à Athènes [pic29], où cette fresque est depuis exposée de façon permanente et enfin en 2001 au Forum Grimaldi à Monaco. [pic30]


1973 Début de la Collaboration avec Alexandre Iolas

C’est Niki de Saint-Phalle qui présente Pavlos à Alexandre Iolas. [lien vers WIKI Alexandre Iolas]

À cette époque celui-ci est déjà le marchand d’art génial et excentrique qui a soutenu Victor Brauner et a le premier exposé Andy Warhol. Il connait déjà le travail de Pavlos.

Pavlos veut traiter à sa façon un classique des thèmes de l’art, un des sujets les plus traité et un des plus communs de l’histoire de l’art, la Nature Morte :

« … mon travail, qui donne une image représentative, est dans son fondement comme pensée, avant tout conceptuel. La manière et le matériau n’ont aucune importance. L’important, c’est que je ne fais pas une image de l’objet. Je fais un objet de l’image que j’en ai. C’est exactement le contraire et ça a une grande importance. Je vais donner un exemple pour me faire mieux comprendre : un artiste qui peint avec les couleurs et le pinceau, place une pomme sur une table. Il met ensuite le chevalet et la toile devant la pomme et la peint telle qu’il la voit, c’est à dire, il fait l’image de l’objet. Moi, à la place de la pomme, je mets l’Homme et je lui ouvre la tête. J’y prend l’image qu’il a de la pomme et à partir de cette image, je fais son objet. J’ai fait la même chose avec les arbres de la forêt : alors qu’on les reconnait comme images, ces dernières ne renvoient pas en réalité à un genre d’arbre particulier mais au concept de l’arbre comme image. » Pavlos [1]

« Pavlos manipule donc des séquences de couleurs pour dessiner des formes quotidiennes […]. Toujours dans l’affiche massicotée, mais présentée en éventail, il expose ainsi une série de natures mortes : bouteilles, pommes, compotiers. Les fines lamelles du papier reconstituent le volume en irradiant d’un centre où elles sont collées. C’est un travail délicat et poétique. L’objet, artificiellement recomposé, se transforme en effet de couleurs. » [9]

Ni sculpture, ni peinture les natures mortes de Pavlos sont des peintures dans l’espace.

Volume et immatérialité se conjuguent dans l’étrange beauté d’une pure neutralité synthétique. [pic31]

Cette première exposition chez Iolas permet à Pavlos de toucher un public plus large, bien au delà des artistes et des collectionneurs.[pic32]


1974 Happening Hydra : le cireur de chaussures.

« Je crois aux choses qui ne méritent pas d’être crues. » Pavlos [10]

Pendant l’été 1974 alors qu’il est sur l’île d’Hydra, lieu de villégiature privilégié d’une certaine élite intellectuelle Pavlos décide de réaliser un happening.

Il s’agit pour lui de se rappeler de ses origines modestes de fils d’artisan et d’affirmer sa vision universelle de l’Art.

Il se déguise donc portant le frac, muni d’un nécessaire de cireur de chaussures. [pic33]

Il crée l’attroupement et l’effervescence sur le petit port durant une soirée, en réalisant des chaussures peintes sur les pieds des passants et des enfants.

C’est pour le fils du cordonnier devenu artiste, le moyen de rapprocher dans l’art et la poésie du geste tous et toutes, de toutes catégories sociales. Les habitants de l’île arpenterons ruelles et rochers « chaussés de ces peintures » , et pourtant pieds nus, pour certains plusieurs jours.

Pierre Restany également à Hydra cet été là sera lui aussi le témoin privilégié de ce moment particulier de sa mémoire d’enfant devenu artiste dont il témoignera dans ses écrits.[2]


1980 Biennale de Venise.

Utilisant le ruban cadeau de Bois-Le-Duc, le Bolduc, Pavlos investit le pavillon Grec de la Biennale de Venise d’une série d’accumulations monochromes ondulantes. Des oeuvres de couleurs vives, parfois électriques voire kitsch, d’autres en tons de gris, blanc ou noire. La grande vie est faite de toutes les couleurs et ce nouveau matériau comme à chaque fois lui est donné par les hasards du destin, alors qu’il fait ses courses la veille de Noël aux Galeries Lafayette.

Opportunisme ou Kaïros, l’homme comme l’artiste se laissera toute sa vie guider par son instinct.

« Pour moi, l’art est la rencontre de plusieurs éléments : pensée, mémoire, instinct, expérience, sentiments, tout ensemble. » Pavlos [1]

La couleur est ici traitée dans le grouillement d’une multitude de corpuscules spiralés jouants avec la lumière [pic34]. La force pure de ces toisons artificielles va avec l’évocation joyeuse du paquet cadeau.

Pavlos affirme une nouvelle fois ainsi son parcours solaire, loin du mode critique, mais cette fois au sein même de l’institution de la Biennale de Venise.

1981 début de la collaboration avec la galerie Redmann, il exposera à plusieurs reprises à Berlin.


1982 Vitrines de vêtements.


L’environnement urbain est ici représenté par des Vitrines de vêtement.

Il s’agit d’évoquer des images qui nous sont très familières, souvent d’une grande banalité que l’on rencontre sans cesse en se promenant dans les rues.

Pavlos cette fois utilise du papier déchiré et la technique du collage à plat.

« Chaque fois, le papier m’a fait découvrir de nouveaux horizons. Aussi ma technique n’est pas standardisée et ne devient pas un style. L’important pour moi est de bien maîtriser sa technique, comme un virtuose, son instrument. À partir où l’on a appris les sons de sa langue, sa grammaire et sa syntaxe, on peut composer le morceau dicté par son inspiration, concrétiser tout ce que l’on a imaginé. » Pavlos [1]

On peut aussi retrouver évoqué dans les Vitrines le thème de la boite transparente, la boite en plexiglas qui lui est chère, aussi bien pour protéger ses créations que comme frontière entre ses images - objets et le monde réel. Une vitrine c’est aussi une boîte qui nous sépare de l’image qui nous fascine. Cette frontière exacerbe le désir pour l’image, pour l’objet.

Les Vitrines de Pavlos atteignent une nouvelle dimension, métaphysique.[pic35]

1985 Les Drapeaux de l’Europe.


Enfant de la guerre, la construction européenne qui se dessine alors paraît à Pavlos une utopie désirable. Il expose 12 drapeaux de l’Europe au musée Pieridis à Athènes en 1985 pour la première édition d’Athènes Capitale Européenne de la Culture [pic36], puis en 1997 pour Thessalonique Capitale Européenne de la Culture. Enfin en 2001 au musée d’art Cycladique, il réalise une version à 16 drapeaux.

Un installation différente et évolutive est exposée dans la Collection d’Art du Parlement Européen.[pic37]


1988 Exposition Champs et Marines à la Fondation Veranneman en Belgique.


L’artiste se rappelle de ses vacances d’enfant dans une bicoque au bord de la mer.

La nuit il pouvait de son lit entendre les vagues.

C’est ainsi que l’idée d’une partition de papier représentant la mer fut à l’origine de ses Marines.

Dans la solitude de son atelier, le son du long déchirement du papier en rythme de courbes successives, lui évoque la mer.

« Avec la force de l’image et de la couleur, je pouvais maintenant faire à nouveau le monde depuis le début » Pavlos [1]

Pavlos va chercher dans ses souvenirs d’enfance les images de la nature qui l’ont tant marqué: marines[pic38], paysages, maisonnettes, champs [pic39], arbres [pic40], champs de fleurs [pic41], ciels, forêts [pic42] et plus tard les cyprés [pic43].

« Que quelqu’un ait conscience de ce qu’est la nature, voilà qui signifie qu’il est prêt à communiquer avec les forces primordiales du monde, cela veut dire qu’il sent que l’oeuvre d’art permet cette ouverture vers le monde. Et à ce propos surgit ici dans mon esprit la phrase de Pindare : « ce qui surgit de la nature est plus puissant que tout […] ».[11]


Gallerie Guy Pieters 1990 Belgique. L’environnement de cyprès.

Pavlos débute sa collaboration avec Guy Pieters. Elle sera à l’origine de la réalisation de nombreux projets.

En 1991 exposition one man show à la FIAC.

1992 Exposition retrospective à la Chapelle de la Sorbonne, Paris.

Daniel Abadie commissaire de l’exposition écrit dans l’introduction du catalogue: « L’invention colorée de l’oeuvre de Pavlos - comme son refus du discours théorique - a souvent masqué l’ambition de son propos. La brève mais importante période où il renonce à l’usage de l’affiche pour celui de la laine d’acier en est la preuve. […] Vêtements fantomatiques, ombres de spectateurs figés sur le mur suscitent par delà le brio de la technique qui au moyen d’un matériau ménager retrouve les subtilité du dessin au fusain - ce malaise mis à jour par De Chirico celui des pièges de l’apparence. Avec la laine d’acier devenue pur dessin, Pavlos démontre d’une autre façon que l’identité de tout objet peut se dissoudre au bénéfice d’une fiction qui, aux yeux de chacun, semble l’évident témoignage de la réalité. […] Peintre, Pavlos lorsqu’il travaille dans la troisième dimension souligne le caractère artificiel de celle-ci qui n’est dans son oeuvre que le déploiement dans l’espace d’une multitude de surfaces planes développées autour d’un axe. Aussi, alors que l’objet semblerait devoir trouver, en devenant sculpture, une matérialité plus évidente, il devient au contraire, dans le travail de Pavlos leurre total, volume virtuel, sans poids, qu’une boite de plexiglas isole du reste du monde pour mieux en souligner la nature différente. Plus il s’approche de la représentation, plus Pavlos nous rappelle que celle-ci n’est rien qu’un code. C’est ainsi qu’il faut lire ses oeuvres où les objets fabriqués par le peintre viennent s’inscrire en contrepoint de ceux tirés du monde réel.[…] C’est que la surprise, pour le peintre, reste d’abord cette magique interrogation devant le réel, à laquelle aucune oeuvre ne peut totalement répondre, et qui lui permet de continuer à s’émerveiller, dans le secret de l’atelier, avec quelques rebuts de papier grâce auxquels il réussit à refaire le monde. »[12]

1994 Exposition l’Atelier de l’Artiste Galerie JGM Paris


Il utilise avec poésie et non sans une certaine dérision les lieux communs de la représentation de l’atelier de l’artiste classique pour remettre en question la définition de toute création picturale.

« J’ai toujours été préoccupé par mon identité artistique, depuis le début. Je n’ai jamais été sûr de moi et je demandais des réponses ». Pavlos [1]

Au delà de ses interrogations légitimes sur son propre travail, il se moque là encore des clichés sur l’art colporté par un public crédule, et en creux il fait un pied de nez au microcosme de l’art contemporain.[pic44] [pic45] [pic46]

1997 Grande retrospective au Musée Macédonien d’Art Contemporain de Thessalonique, capitale européenne de la culture, puis à l’espace Ergostation de l’École des Beaux Arts d’Athènes. Fondation JF Costopoulos

Katerina Koskina présente dans les vastes espaces de l’Ergostasio de l’école des Beaux Arts d’Athènes la plus grande retrospective de Pavlos à ce jour.


2004 Gallerie Rive Gauche Exposition « circulez il y a tout à voir ».

Panneaux de signalisation, pneus, motos, automobiles. Pavlos poursuit son inventaire du quotidien.

« Pavlos est homme à aimer le monde, à aimer passionnément. Aimer le monde ! La chose est suffisamment rare aujourd’hui dans le petit univers de l’art pour être souligné. Généralement les jeunes artistes préfèrent décortiquer le banal pour mieux critiquer avec cynisme leur environnement. L’émotion, le beau; autant de valeurs fondamentales que l’art contemporain s’ingénie à bannir depuis quelques années. Il faudra un jour s’interroger sur ce mouvement et tenter de comprendre les raisons d’une telle haine. Pavlos, comme l’a immédiatement remarqué Pierre Restany est aux antipodes de tout cela. » [13]

Il réalisera par la suite Aston Martin, et Opel Corsa [pic47], reproduction d’automobiles grandeur nature.

Toutes les couleurs préexistent dans les affiches imprimées qu’il choisit, qu’il ploie, plie et assemble tel des bouquets de fleurs. La façon dont il contrôle l’usage de ces assemblages colorés dans ses oeuvres dépasse l’entendement.


Cannes 2004, rétrospective « Papiers en Fête ».


Organisée par Frédéric Ballester sur deux sites, à La Malmaison et l’Espace Miramar.

«  […] les images simulacres que Pavlos crée et qu’il nous donne à voir, se sont, depuis, envisagées et traitées dans la série. Par une nouvelle réalité illusionniste elles nous révèlent l’authenticité du regard qu’il glisse sur une nature urbaine envahie par les stigmates d’une société de consommation, à laquelle il s’affilie. Avec la spontanéité et la curiosité d’un enfant, il oppose à son temps la joie de vivre et procède dans son art par le jeu et la simplicité de sa technologie. »[14]

« Sa thématique, associée à l’historicité des mouvements du Nouveau Réalisme et du Pop Art, recueille son affiliation. L’idée que nous nous faisons de l’œuvre de Pavlos est originale, en plein accord avec le savoir-faire d’un artiste / artisan. Le résultat est dépendant d’une approche méticuleuse de la réalité poétique du quotidien, qu’il sait imposer dans sa transcription. L’objet magique nous est livré comme un hommage ou plus subtilement comme une dérision, qui semble vouloir redonner le goût de chercher le sens. [14]


En 2005 simultanément à la Gallerie Rive Gauche et à Gallerie Laurent Strouk il rend hommage dans une série d’oeuvres aux Pop Artistes. Il revisite notamment Tom Wesselmann, Jim Dine et Roy Lichtenstein qu’il a connu dans sa jeunesse.

Pavlos introduit par ce biais des représentations humaines dans ses compositions.

2006 Exposition Galerie Stavros Michalarias, Athènes.

Il se lie d’amitié avec cet homme de l’Art avec lequel il aura plusieurs collaborations.


2008 Exposition « Cinéma, Cinéma », Galerie Guy Pieters, Knokke, Belgique.


Cette exposition inaugure pour Pavlos une nouvelle phase de son travail.

Toute l’oeuvre de l’artiste semble scotomiser le sujet humain en tant qu’individualité. Pavlos préfère livrer des représentations qui suggèrent l’être de l’homme dans un dialogue de fascination avec le monde, pour le rapprocher de l’universel.

À 78 ans le maître du papier réalise un travail sur l’image à partir de films de Cinéma connus du plus grand nombre. Extraites de films, décomposées et reconstruite avec sa technique, ces images - mémoires où pour la première fois il s’autorise des représentations humaines élaborées (La série Jex comprenait quelques rares ombres humaines, les Happening de confettis des silhouettes, la série « Hommage au Pop Art » des interprétations Pop stylisées), alors qu’elles parlent à tous, parlent autrement.

Cependant il ne s’agit là encore que de représentations d’images humaines, de représentation en écho, et de surcroît d’images de films, extraites, reconstruites et travaillées. [pic48]

Certaines de ces compositions sont des grands formats, dont la technique de construction et les assemblages des matières de couleurs étonnent par leur complexité.

Ces « images archétypes » toutes faites de papier d’affiches vont rencontrer un grand succès.

Bien que sa production traduise toujours une étonnante vitalité et une incroyable maîtrise, sentant son avenir se raccourcir il éprouve le besoin de réaliser une autobiographie, « l’environnement d’une vie », selon ses mots, qui paraît la même année aux Éditions Linda et Guy Pieters [1]

En 2009 il poursuit ce travail mémoriel sur l’image dans le One Man Show « Baisers de Cinéma », Galerie Guy Pieters, à l’occasion d’Art Paris.


Les dernières années de l’artistes sont marquées par la maladie.

Cependant Pavlos à presque 80 ans va encore donner une séries de grandes expositions. Libéré depuis longtemps de toute posture artistique il se laisse aller au pur plaisir de son art.

« Les Super » en 2013 [pic49], et les « tire bouchons » en 2014, témoignent de cet affranchissement et de la jubilation d’un artiste - artisan, maître de son art, devenu peintre sans pinceau par la force du destin.[2]

« Mes couleurs bougent, ce n’est nullement cinétique et encore moins Pop Art, c’est une troisième perception. » Pavlos [10]



NOTES ET RÉFÉRENCES :


1.     Pavlos, Editions Linda et Guy Pieters, 2008

2.     Pierre Restany, La couleur est la force du destin, Pavlos exhibition’s Catalog, Costopoulos Foundation, Athens, 1997

3.     Frédéric Ballester Hommage au Pop Art, Galerie Rive gauche / Galerie Laurent Strouk, Paris 2005

4.     Christos Joachimides, Die Auflösung des « schönen Bildes », Kunstverein Hannover/Hamburger Kunstverein, Hannover, 1972

5.     Maud Benayoun, Pavlos, La Caverne Iridescente, Éditions Linda et Guy Pieters, Knokke, Belgium, 2008

6.     Pierre Restany, Pavlos, L’espace-temps de la couleur, Biennale de Venise, Venezia, 1980

7.     José Pierre, Publicité, Galerie Ileana Sonnabend, , Paris, 1971

8.     José Pierre, Pavlos, oder die Beschreibung der Welt, Kunstverein Hannover / Hamburger Kunstverein, Hannover, 1972

9.     Otto Hahn, L’Express du 30 Avril 1973

10.  Yves Dieulafait, Entretien avec Pavlos, Pavlos, Editions Linda et Guy Pieters, 2008

11.  Demosthènes Davvetas, La Chirosophie dans le travail de Pavlos, Galerie Guy Pieters, Knokke-le-Zoute, 1990

12.  Daniel Abadie, catalogue de l’exposition Pavlos 30 ans de papiers, Chapelle de la Sorbonne, Editions Lannoo Tielt, 1992, préface.

13.  Damien Sausset, Circulez il y a tout à voir, exposition Galerie Rive Gauche, Paris, 2004

14.  Frédéric Ballester, Papiers en Fête, La Malmaison, Espace Miramar, Cannes 2004



BIBLIOGRAPHIE


1.     Daniel Abadie, La tentation du peintre, Galerie Redmann, Berlin 1986

2.    Daniel Abadie, La tentation du peintre, Lineart / Galerie Guy Pieters, Gand, 1989

3.     Daniel Abadie, catalogue de l’exposition Pavlos 30 ans de papiers, Chapelle de la Sorbonne, Editions Lannoo Tielt, 1992, préface.

4.     Frédéric Ballester, Soyez la Camera, La Malmaison, Cannes, 1986

5.     Frédéric Ballester, Papiers en Fête, La Malmaison, Espace Miramar, Cannes 2004

6.     Frédéric Ballester Hommage au Pop Art, Galerie Rive gauche / Galerie Laurent Strouk, Paris 2005

7.     Maud Benayoun, Pavlos, La Caverne Iridescente, Éditions Linda et Guy Pieters, Knokke, Belgium, 2008

8.     Bernard Borgeaud, Die Zweideutige Wirklichkeit, Kunstverein Hannover / Hamburger Kunstverein, Hanover, 1972

9.     Giuliano Briganti, Intervista a Pavlos, galerie de Foscherari, Bologna, 1975

10.  Jean Corbu, Picasso Unique et en chacun d’Eux, Galerie Laurent Stroud, 2005

11.  Demosthènes Davvetas, La Chirosophie dans le travail de Pavlos, Galerie Guy Pieters, Knokke-le-Zoute, 1990

12.  Demosthènes Davvetas, Chirossophos, Collection L’art en écrit, éditions Jannink, 2006

13.  Jean Dypréau, Die Belagerung der Realität, Kunstverein Hannover / Hamburger kunstverein, Hannover, 1972

14.  Yves Dieulafait, Entretien avec Pavlos, Pavlos, Editions Linda et Guy Pieters, 2008

15.  Michel Fusil, Im Atelier, Kunstverein Hannover / Hamburger kunstverein, Hannover, 1972

16.  Otto Hahn, Das Bild als Materialereignis,Kunstverein Hannover / Hamburger kunstverein, Hannover, 1972

17.  Otto Hahn, Papiers déchirés…, Veranneman Foundation, Kruishoutem, 1988

18.  Wulf Herzogenrath, Zur Ausstellung, Kölnischer Kunstverein, Köln, 1973

19.  Christos Joachimides, Die Auflösung des « schönen Bildes », Kunstverein Hannover/Hamburger Kunstverein, Hannover, 1972

20.  Christos Joachimides, Pavlos’ natures mortes, Galleria Marzona, Bielefeld 1974

21.  Helmut Leppier, Papier aus Kunststoff, Kölnischer Kunstverein, Köln, 1973

22.  Giuseppe Marchiori, Die seltsamen Flösse der Medusa, Kunstverein Hannover / Hamburger Kunstverein, Hannover, 1972

23.  Emmanuel Mavrommatis, Matière, objet-image dans le travail de Pavlos, Galerie Zoumboulakis, Athens, 1974

24.  Emmanuel Mavrommatis, Représentation, matériau et traitement dans le travail de Pavlos, Biennale de Venise, Venezia, 1980

25.  Emmanuel Mavrommatis, Matière, objet-image dans le travail de Pavlos, Galleria dell’Oca, Rome, 1975

26.  Manfred de la Motte, Zu dieser Ausstellung, Kunstverein Hannover / Hamburger Kunstverein, Hannover, 1972

27.  Demetrios Papastamos, Art-Cut-Art, Biennale de Venise, Venezia, 1980

28. Pavlos, Editions Linda et Guy Pieters, 2008

29.  José Pierre, Publicité, Galerie Ileana Sonnabend, , Paris, 1971

30.  José Pierre, Pavlos, oder die Beschreibung der Welt, Kunstverein Hannover / Hamburger Kunstverein, Hannover, 1972

31.  Pierre Restany, Papier - Rythmus - Farbenzauber, Kunstverein Hannover / Hamburger Kunstverein, Hannover, 1972

32.  Pierre Restany, Pavlos, L’espace-temps de la couleur, Biennale de Venise, Venezia, 1980

33.  Pierre Restany, Pavlos, L’espace-temps de la couleur, Palais des Beaux-Arts, Bruxelles, 1982

34.  Pierre Restany, La Légende des choses, Lineart / Galerie Guy Pieters, Gand, 1989

35.  Pierre Restany, La Légende des choses, Galerie Artio, Athens, 1989

36.  Pierre Restany, La Légende des choses, Galerie Lavignes - Bastille, Paris, 1989

37.  Pierre Restany, Pavlos, L’espace-temps de la couleur, FIAC / Galerie Guy Pieters, Paris, 1991

38.  Pierre Restany, La couleur est la force du destin, Pavlos exhibition’s Catalog, Costopoulos Foundation, Athens, 1997

39.  Damien Sausset, Circulez il y a tout à voir, exposition Galerie Rive Gauche, Paris, 2004



FILMOGRAPHIE :


Pavlos - Film documentaire - Athènes, Filiatra, Paris, Jana Markova, ZDF, 1985



EXPOSITIONS PERSONNELLES


1964 Galerie J, Paris, France

1966 Galleria l’Elefante, Venezia, Italy

        Blue Gallery, Stockholm, Sweden

1967 Fischbach Gallery, New York, USA

1968 Paper Constructions, Dayton’s Gallery 12, Minneapolis, USA

        Galerie Aujourd’hui, Palais des Beaux-Arts, Bruxelles, Belgium

        Galerie Mickery, Amsterdam, The Nederlands

        Galerie Ileana Sonnabend, Paris, France

1969 Galerie Thomas, Munchen, Germany

1971 New Smith Gallery, Bruxelles, Belgium

        Les Cravates de Pavlos, Galerie Stadler, Paris, France

        Galerie Ileana Sonnabend, Paris, France

        Studio Für Moderne Kunst, Goethe Institut, Athens, Greece

1972 Kunstverein Hannover, Hannover, Germany

        Pavlos Arbeiten aus den Jahren 1960/65, Galerie Der Spiegel, Koln, Germany

        Galerie Nouvelles Images, Den Haag, The Nederlands

        Kunstverein Hamburg, Hamburg, Germany

        La Forêt de Pavlos, Grand Palais, Festival d’Automne, Paris, France

        Galerie Alexandre Iolas, Paris, france

1973 Natures Mortes, Galerie Der Spiegel, Köln, Germany

        Folkwang Museum, Essen, Germany

        Galerie Alexander Iolas, Geneva, Switzerland

        Natures Mortes, Galerie Alexander Iolas, Paris, France

        Kolnischer Kunstverein, Köln, Germany

1974 Objets, Galerie d’Art Moderne, Basel, Switzerland

        Galerie Alexander Iolas, Milano, Italy

        Vêtements, Galerie Löwenadler, Stockholm, Sweden

        Natures Mortes, Galerie Marzona, Bielefeld, Germany

        Iolas - Zoumboulakis Gallery, Athens, Greece

        Galleria Il Fauno, Torino, Italy

1975 Galerie Henneman, Bonn, Germany

        Natures Mortes, Galleria de Foscherari, Bologna, Italy

        Natures Mortes, Galleria Dell’Oca, Roma, Italy

1976 Iolas Gallery, New York, USA

        Galleria Naviglio, Milano, Italy

1977 Galerie Semiha Huber, Zurich, Switzerland

1978 New Smith Gallery, Bruxelles, Belgium

1979 Objets-Dessins (1969-1979), Veranneman Foundation, Kruishoutem, Belgium

1980 Neue Arbeiten, Galerie Isernhagen, Isernhagen, Germany

        Biennale di Venezia, Venezia, Italy. Greece dedicates the whole exhibition to Pavlos

1981 Basel Contemporary Art Fair, Galerie Redmann, Basel, Switzerland

        Galerie Redmann, Berlin, Germany

1982 Miranda Gallery, Hydra, Greece

        Galerie 121, Anvers (Antwerp), Belgium

1983 Galerie Redmann, Berlin, Germany

1985 Artio Gallery, Athens, Greece

        Flags, Pinacotheca for Modern Art Pieridis, Athens, Greece

1986 Galerie Redmann, Berlin, Germany

1987 Artio Gallery, Athens, Greece

1988 Champs - Marines, Veranneman Foundation, Kruishoutem, Belgium

        Galerie Heyram-Mabel Semmler, Paris, France

        Art Köln, Galerie Rebmann, Köln, Germany

1989 Lineart, Galerie Guy Pieters, Gand, Belgium

        Chicago Fair, 1900-2000 Gallery, Chicago, USA

        Champs - Marines, Artio Gallery, Athens, Greece

        Oeuvres de 1961 à 1989, Galerie Lavignes-Bastille, Paris, France

        Art Köln, Galerie Rebmann, Köln, Germany

        Galerie Redmann, Berlin, Germany

1990 Pavlos, Galerie de Poche, Marcel Fleiss, Paris, France

        Galerie Guy Pieters, Knokke-le-Zoute, Belgium

        Art Köln, Galerie Rebmann, Köln, Germany

1991 FIAC (Paris International Contemporary Art Fair), Grand Palais, Guy Pieters - One Man                Show, Paris, France

1992 1962-1992, Galerie Redmann, Berlin, Germany

        Philarmonic Center for the Arts, Naples, Florida, USA

        30 ans de Papiers, Chapelle de la Sorbonne, Paris, France

        Miami International Expo, Miami, Florida, USA

1993 Galerie Z-M, Thessaloniki, Greece

        Artio Gallery, Athens, Greece

        Galerie Guy Pieters, Knokke-le-Zoute, Belgium

1994 L’Atelier de l’artiste, J.G.M Galerie, Paris, France

        Art Thema Gallery, Bruxelles, Belgium

1995 Galerie Redmann, Berlin, Germany

        Nicosia Municipal Art Center, Nicosia, Cyprus

1996 Ploes II, In another reality Petros and Marika Kydonieos Foundation, Andros, Greece

        Pavlos, Galerie Sonia Zannettacci, Geneva, Switzerland

1997 Pavlos, Retrospective, Museum of Macedonian Art, Thessaloniki, Greece

        Retrospective, Athens School of Fine Arts, Athens, Greece

1998 5e Forum des Arts Plastiques en Ile de France, Centre Culturel Boris Vian, Les Ulis, France

        Performance Football in 80 artists around de WorldCup, Galerie Enrico Navarra, Paris, France

        Performance Football in Allons la France, Ministry of foreign affairs, Quai d’Orsay, Paris,     France

2000 Mini Retrospective, Galerie 51, Paris, France

        Football, Public work creation and installation at Omonia metro station, Athens, Greece

2001 The Flags of Europa, Goulandris Museum, Athens, Greece

        Performance Football, in MONDIAL exhibition - Grimaldi Forum, Monaco

2002 31st Book Festival, Athens, Greece

2003 Pavlos, Sonia Zannettacci Gallery, Geneva, Switzerland

2004 Pavlos: Circulez, il y a tout à voir, Galerie Rive Gauche - Marcel Strouk, Paris, France

        Pavlos, Retrospective, Papiers en fête, La Malmaison and Espace Miramar, Cannes, France

2005 Hommage au Pop Art, Galerie Rive Gauche and Galerie Laurent Stroud, Paris, France

2006 Michalarias Gallery, Athens, Greece

        Espace Cultural Ample, Barcelona, Spain

2007 Retrospective, Ermoupolia Art, Syros, Greece

2008 Cinéma - Cinéma, Guy Pieters Gallery, Knokke-le-Zoute, Belgium

2009 Baisers de Cinéma, Guy Pieters Gallery, Paris, France

2010 Exposition Heart - Galerie laurent Strouk - Paris


2010 « One Man Show » Stavros Michalarias Gallery, Athènes, Grèce.

        Gigantism, Opera Gallery, London, UK

2013 « Les Super », Galerie Laurent Strouk, Paris, France

2014 Le tire Bouchon, Galerie Kapopoulos, Mykonos, Grèce

2016 « Dans la vie on a toujours besoin d’un balai », Galerie Sobering, Paris, France

2017 Les Historiques, Galerie Sobering, Paris, France


EXPOSITIONS COLLECTIVES


1956 Institut Français, Athens, Greece

1957 Zygos Gallery, Athens, Greece

1958 Alexandria Biennial, Alexandria, Egypt

1960 Galerie de l’Université, Paris, France

1962 Petits Formats ( Caras, Condos, Pavlos, Tsoclis), Galerie Klio, Hydra, Greece

        Peintres et Sculpteurs Grecs à Paris, Museum of Modern Art, Paris, France

1963 Salon des Réalités Nouvelles, Paris, France

        House of Letters and Arts, Athens, Greece

        Caniaris, Condos, Pavlos, Tsoklis, Center of Fine Arts and Letters, Athens, Greece

        Panhellenic exhibition, Athens, Greece

1964 Galleria del Leone ( Arman, Dufrêne, Cristo, Pavlos, Raysse, Rotella, Spoerri, Villeglé), Venezia, Italy

        Art Fair Comparaisons, Paris, France

        Art Fair Comparaisons’ Selection, Kunstverein München, München, Germany

1965 Metamorphoses Parallèles, Galerie Astor, Athens, Greece

        Magie im Altag, Galerie Margarete Lauter, Mannheim, Germany

        Biennale de Paris, Paris, France

        Salon de la Jeune Peinture, Paris, France

        Art Fair Comparaisons, Paris, France

        Art Fair Comparaisons’ Selection, Sao Paulo, Brazil

1966 Premio Marzotto Prize, Valdagno, , Baden-Baden, Copenhagen, Amsterdam? London, Paris

        Art Fair Comparaisons, Paris, France

        Panhellenic exhibition, Athens, Greece

1967 Museum of Contemporary Crafts, New-York, USA

        Gallery Stadler, Object Art         Les Assises du Siège Contemporain, Musée des Arts Décoratifs, Paris, France

         L’Art Vivant 1965-1968, Maeght Foundation, Saint Paul de Vence, France

         Art Objectif, Galerie Stadler, Paris, France (Mc Cracken, Deschamps, Hamilton, Indiana, Pascali, Pavlos)

         San Marin Biennial, San Marin

         Salon de la Jeune Peinture, Paris, France

        Museum of Contemporary Crafts, New York, USA.

        L’Art Vivant, Maeght Fondation, Fondation, Saint-Paul-de-Vence, France.

1968  30 contemporary artists present some collages, Arlogos Gallery, Nantes, France

          Avant-Garde Griechenland, Fordererkreis Kulturzentrum, Berlin, Germany

1969  Salon de Mai, Paris, France

         Grands et Jeunes d’Aujourd’hui, Paris, France

         Troisième exposition sur « Les visages de l’art contemporain en France », Hanovre, Monaco, Cologne, Amsterdam, Anvers, Rome, Bruxelles, Milan.

         Galerie Argos, Nantes (César, Miralda, Pavlos)

         Galeries « Pilotes », Musée d’art moderne de la ville de Paris, France.

1970  3 Aktuelle Kunst aus Frankreich, Modern Art Museum, München, Germany

          Klischee + Antiklischee, Neue Galerie, Aachen, Germany

          3 Aktuelle Kunst aus Frankreich, Kunstverein Hannover, Hannover, Germany

          3 Aktuelle Kunst aus Frankreich, Kolnischer Kunstverein, Köln, Germany

          3 sculptors, Arlogos Gallery, Nantes, France

1971   Berliner Galleries International Art Fair, Berlin, Germany

          Multiples. The first decade, Philadelphia Museum of Art, Philadelphia, USA

          Der Geist des Surrealismus, Baukunst Galerie, Köln, Germany

1972   Wool Art, 36 Artists and the wool, Galerie Boutique Germain, Paris, France

          « La Forêt de Pavlos », C.N.A.C. Automn Festival, Grand Palais, Paris, France

          I.K.I. Dusseldorf, Düsseldorf, Germany

1973   L’Arbre, Château de La Verrerie, Le Creusot, France

          7 Kölner Kunstmarkt, Galerie Der Spiegel, Köln, Germany

1974   Veranneman Foundation, Kruishoutem, Belgium

1975   Eight Artists, Eight Attitudes, Eight Greeks, I.C.A, London, England

1976   Dix ans, Dix affirmations, Maison de la Culture d’Amiens, Amiens, France

1977   Les Mains Regardent, Centre Georges Pompidou, Paris, France

          Paris Biennial / 1959 - 1967 Anthology, Fondation Nationale des Arts Plastiques, Paris,  France

1978   FIAC, Grand Palais, Paris, France

1980   Papier Papier, Réattu Museum, Arles, France

1981   Phoenix, Alter Oper Frankfurt, Frankfurt am Main, Germany

          Portraits d’Arbres, Centre Culturel de Boulogne Billancourt, France

1982   Europalia 82: Greece/ Greek contemporary Art, Palais des Beaux Arts, Bruxelles, Belgium

1985   Greek Artists in France, Municipal Pinacotheca, Rhodos, Greece

1986   Extra Sommerlich, 25 Artists works, Galerie Redmann, Berlin, Germany

          Be the Camera, Musée de la Malmaison, Cannes, France

1988   Hyper-Product, Club 22, Athens, Greece

1989   11 Sculptors, 11 matérials, Galerie Eterso, Cannes, France

          Délires de Livres, centre Culturel de Boulogne Billancourt, Fance

1991   La Femme Enfin, Musée des Jacobins, Toulouse, France

          La Femme Enfin, Musée du Luxembourg, Paris, France

1992   Images d’Objets, Galerie Sonia Zannettacci, Geneva, Switzerland

          Pop Art, Galerie Michael, Darmstadt, Germany

          L’Art Actif, Peter Stuyvesant Foundation, Traveling exhibition

1995   Plein Cadre, Galerie Sonia Zannettacci, Geneva, Switzerland

1997   Bâtons, Chiffres et Lettres, FIAC 97, Galerie Sonia Zannettacci, Espace Eiffel Branly, Paris, France

1998   5e Forum des Arts Plastiques en Ile de France, Centre Culturel Boris Vian, Les Ulis, France

2000   Art and Cigar,  Through Europe Traveling Exhibition organized by Gérard Xuriguéra

2002    31th Book Festival, Athens, Greece

2004   Métamorphoses du Livre, Exhibition of Caroline Corre and the C.L.A.C, Forney Library, Hotel de Sens, Paris, France

2010 « HEART », Galerie Laurent Strouk, Paris, France

2011 Picasso For Ever, Galerie Laurent Strouk, Paris, France

2017 Art Paris Fair, Sobering Gallery, Paris, France


COLLECTIONS PUBLIQUES


Museum of Modern Art, New York, USA

Boymans - Van Beuningen Museum, Rotterdam, The Nederlands

Sammlung Ludwig, Aachen, Germany

Ixelles Museum, Bruxelles, Belgium

Museo de Arte Contemporaneo Sofia Imber, Caracas, Venezuela

Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, Paris, France

Musée National d’Art Moderne, Centre Georges Pompidou, Paris, France

Sprengel Museum, Hannover, Germany

Kunsthalle, Hamburg, Germany

Ludwig Modernkunst Museum, Vienna, Austria

Modern Galerie Saarbrücken, Saarbruck, Germany

Peter Stuyvesant Foundation, Amsterdam, The Nederlands

National Gallery, Berlin, Germany

European Parliament Art Collection, Strasbourg, France

Ethniki Pinacothiki, Athens, Greece

Macedonian Center for Contemporary Arts, Thessaloniki, Greece

Pinacothiki D. Pieridis, Athens, Greece

Fonds Départemental d’Art Contemporain du Val de Marne, Créteil, France

Musée des Arts Décoratifs, Paris, France