Utilisateur:Michel Abada/Article en cours de modification/Salomé (fille d'Hérodiade)

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L'article en cours d'écriture: Salomé (fille d'Hérodiade)

Lucas Cranach l'Ancien

Salomé (parfois Salomé II) est le nom d'une princesse juive du Ier siècle mentionnée chez l'historiographe judéo-romain Flavius Josèphe. Fille d'Hérodiade et d'Hérode « fils d'Hérode », elle épouse en première noces son oncle (le demi-frère de son père) Hérode Philippe II, puis Aristobule de Chalcis, roi d'Arménie Mineure[1].

Dans le Nouveau Testament, une « fille d'Hérodiade » — habituellement identifiée par la tradition chrétienne à cette Salomé — est l'héroïne d'un épisode des évangiles selon Matthieu[2] et selon Marc[3] qui est la reproduction d'un récit populaire profane dont l'aspect scandaleux le rend historiquement peu vraisemblable[4] : la fille — ou la « fillette »[5] — d'Hérodiade danse devant Hérode Antipas[6] qui est peut-être son père[5]. Charmé, celui-ci lui accorde ce qu'elle veut. Sur le conseil de sa mère, elle réclame alors la tête de Jean-Baptiste, qu'Hérode Antipas apporte sur un plateau.

L'enfant sans désir propre qui apparait dans l'épisode néotestamentaire devient un personnage de tentatrice sensuelle qui inspire les artistes, particulièrement aux XIXe et XXe siècles[7].

Flavius Josèphe[modifier | modifier le code]

La seule mention explicite de « Salomé », fille d'Hérodiade et d'Hérode, fils d'Hérode, se trouve dans le livre XVIII des Antiquités judaïques de Flavius Josèphe[8].

Sa mère quitte son mari Hérode II, fils d'Hérode, pour se marier avec le frère de celui-ci, Hérode Antipas, qui est tétrarque de Galilée. Flavius Josèphe évoque un comportement contraire aux lois nationales, qui fait référence au fait qu'Hérodiade « s'est séparée de son mari encore vivant ». Il précise la généalogie de Salomé en ces termes :

« Quant à Hérodiade leur sœur, elle épousa Hérode, qu'Hérode le Grand avait eu de Mariamne, la fille du grand-pontife Simon ; et ils eurent pour fille Salomé, après la naissance de laquelle Hérodiade, au mépris des lois nationales, épousa, après s'être séparée de son mari encore vivant, Hérode, frère consanguin de son premier mari qui possédait la tétrarchie de Galilée. Sa fille Salomé épousa Philippe, fils d'Hérode, tétrarque de Trachonitide, et comme il mourut sans laisser d'enfants, elle épousa Aristobule fils d'Hérode, frère d'Agrippa ; elle en eut trois fils : Hérode, Agrippa, Aristobule. »

Un mariage contesté[modifier | modifier le code]

Pour être nommé à la tête de la tétrarchie de Philippe par l'empereur, Antipas a imaginé conforter sa position en se mariant avec Hérodiade[9]. « Il se dit qu'un mariage avec Hérodiade pourrait renforcer sa prétention à obtenir un jour le titre royal de la part de l'empereur[10]. » « Partant pour Rome », là où tout se décide, Antipas passe proposer le mariage à Hérodiade, ce qu'elle s'empresse d'accepter[11],[12]. Elle décide de se séparer de son mari encore vivant[13], ce qui fait scandale dans la région dès que ce projet est révélé. Ils conviennent qu'elle cohabitera avec lui dès qu'il sera rentré de Rome[12] et surtout « qu'il répudierait la fille d'Arétas », avec laquelle Antipas était marié[S 1],[14].

La manœuvre semble habile car Hérodiade descendant à la fois d'Hérode le Grand et des Hasmonéens, est d'une lignée, nettement plus assurée que la sienne et une union matrimoniale pourrait renforcer la prétention d'Antipas à obtenir le titre royal de la part de l'empereur[10]. Elle est aussi la sœur du futur Hérode Agrippa Ier[15], adversaire potentiel, qui d'ailleurs gagnera finalement ce combat d'influence.

Jean le Baptiste[modifier | modifier le code]

Le projet de mariage est donc révélé et c'est là qu'intervient « Jean surnommé Baptiste » qui montre que probablement la population de l'ex-tétrarchie de Philippe, voyait aussi d'un très mauvais œil, le fait de passer sous le pouvoir d'Antipas. Jean le Baptiste rassemble un grand nombre de gens autour de lui « qui sont très exaltés en l'entendant parler[S 2] ».

Il est possible que comme d'habitude, cette opposition ait été assise aussi sur des arguments religieux, particulièrement efficaces pour rassembler les Juifs à cette époque dans cette région. L'Évangile attribué à Marc retient un de ces arguments qui rendaient les gens « très exaltés en l'entendant parler ». Il disait à Hérode Antipas : «  Il ne t'est pas permis d'avoir la femme de ton frère[S 3] », marquant ainsi son opposition au mariage avec Hérodiade, essentiel dans le dispositif mis en place par Antipas. En effet, cette union choquait doublement « en raison de l'interdiction légale du mariage avec la femme de son frère (Lév. 18, 16; 20, 21), que Jean-Baptiste rappelait sans ménagement[16] », mais Hérodiade violait aussi la règle qui interdisait à une femme juive de répudier son mari, ce que la loi romaine permettait[17].

Le récit évangélique[modifier | modifier le code]

Salomé n'est pas nommée dans les Évangiles, où apparaît un personnage — une fillette — identifié comme « la fille d'Hérodiade » (ou d'« Hérodias » selon les traductions). Pour certains spécialistes comme Étienne Trocmé[18], c'est l'identification même de Salomé qui pose problème, puisqu'ils interprètent le texte en grec de l'évangile selon Marc comme parlant d'une fille portant le même nom que sa mère: Hérodiade[16],[19].

Dans les Évangiles, Jean-Baptiste dénonce le remariage d'Hérodiade avec Hérode Antipas.

Évangile selon Marc[modifier | modifier le code]

Salomé avec la tête de saint Jean-Baptiste (1607), par Le Caravage.

Selon l'évangile attribué à Marc (VI:14-29), Hérode (dont on suppose qu'il s'agit d'Hérode Antipas, malgré le titre de « roi » que lui donne l'évangéliste[16]), excédé par les critiques au sujet de son mariage, fait arrêter Jean et « le fait lier en prison ». Sa femme Hérodiade voulait faire tuer Jean mais Hérode Antipas le protégeait, car il le « connaissait pour un homme juste et saint » et « l'écoutait avec plaisir ».

L'Évangile selon Marc (vers 68-73[20]), 6:17-28 [21], indique :

« Car Hérode lui-même avait fait arrêter Jean, et l’avait fait lier en prison, à cause d’Hérodias, femme de Philippe, son frère, parce qu’il l’avait épousée, et que Jean lui disait : « Il ne t’est pas permis d’avoir la femme de ton frère. » Hérodias était irritée contre Jean, et voulait le faire mourir. [...] Un jour propice arriva, lorsque Hérode, à l’anniversaire de sa naissance, donna un festin à ses grands, aux chefs militaires et aux principaux de la Galilée. La fille d’Hérodias [traduction alternative : « Sa fille Hérodiade »[22]] entra dans la salle ; elle dansa, et plut à Hérode et à ses convives. Le roi dit à la jeune fille [« la fillette »[23]] : « Demande-moi ce que tu voudras, et je te le donnerai. » Il ajouta avec serment : « Ce que tu me demanderas, je te le donnerai, fût-ce la moitié de mon royaume. » Étant sortie, elle dit à sa mère : « Que demanderai-je ? » Et sa mère répondit : « La tête de Jean-Baptiste. » Elle s’empressa de rentrer aussitôt vers le roi, et lui fit cette demande : « Je veux que tu me donnes à l’instant, sur un plat, la tête de Jean-Baptiste. » Le roi [...] envoya sur-le-champ un garde, avec ordre d’apporter la tête de Jean-Baptiste. Le garde alla décapiter Jean dans la prison, et apporta la tête sur un plat. Il la donna à la jeune fille [« la fillette »[23]], et la jeune fille [« la fillette »[23]] la donna à sa mère. »

Évangile selon Matthieu[modifier | modifier le code]

L'Évangile selon Matthieu (vers 80-90[24]), 14:3-11 [25], indique :

« Car Hérode, qui avait fait arrêter Jean, l’avait lié et mis en prison, à cause d’Hérodias, femme de Philippe, son frère, parce que Jean lui disait : « Il ne t’est pas permis de l’avoir pour femme. » Il voulait le faire mourir, mais il craignait la foule, parce qu’elle regardait Jean comme un prophète. Or, lorsqu’on célébra l’anniversaire de la naissance d’Hérode, la fille d’Hérodias dansa au milieu des convives, et plut à Hérode, de sorte qu’il promit avec serment de lui donner ce qu’elle demanderait. À l’instigation de sa mère, elle dit : « Donne-moi ici, sur un plat, la tête de Jean-Baptiste. » Le roi fut attristé ; mais, à cause de ses serments et des convives, il commanda qu’on la lui donne, et il envoya décapiter Jean dans la prison. Sa tête fut apportée sur un plat, et donnée à la jeune fille, qui la porta à sa mère. »

Légendes[modifier | modifier le code]

Selon un texte apocryphe, la Lettre d'Hérode à Pilate, Salomé mourut en passant sur un lac glacé : la glace se brisa et elle tomba jusqu'au cou dans l'eau. La glace se reforma autour de son cou, laissant apparaître sa tête comme posée sur un plateau d'argent. On situe généralement cette légende au lac de Barbazan (Haute-Garonne), près de Saint-Bertrand de Comminges. Selon Flavius Josèphe, Hérode aurait été exilé à Lugdunum près de l'Espagne[26], ce qui correspond à l'ancienne Lugdunum Convenarum. Hérodiade elle-même apparaît dans diverses légendes pyrénéennes comme un personnage maléfique[27][réf. incomplète].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Sources primaires[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. Mireille Hadas-Lebel, « Généalogie des Hérodiens », dans Rome, la Judée et les Juifs, éd. Picard, 2009, p. 44.
  2. Mt 14. 1-12.
  3. Mc 6. 14-29.
  4. Étienne Trocmé, L'évangile selon saint Marc, éd. Labor et Fides, 2000, p. 170.
  5. a et b Étienne Trocmé, L'évangile selon saint Marc, éd. Labor et Fides, 2000, p. 175.
  6. Habituellement considéré comme son beau-père, l'analyse textuelle de l'évangile selon Marc fait qu'on ne peut exclure que son rédacteur envisage qu'Hérode soit le père de la fillette, ce qui fait débat chez les historiens ; cf. Benoît Standaert, « Évangile selon Marc, commentaire : deuxième partie, Marc 6, 14 à 10, 52 », dans Études bibliques, n° 62, éd. J. Gabalda, 2010, p. 480.
  7. Camille Focant, Marc, Un évangile étonnant, éd. Peeters, 2006, p. 195.
  8. Flavius Josèphe, Antiquités judaïques, livre XVIII, V, 4 [lire en ligne].
  9. Nikkos Kokkinos, The Herodian Dynasty: Origins, Role in Society and Eclipse, Journal for the Study of the Pseudepigrapha Supplement Series, 1998, Sheffield Academic Press, Sheffield, pp. 267-268.
  10. a et b Christian-Georges Schwentzel, "Hérode le Grand", Pygmalion, Paris, 2011, p. 216-217.
  11. André Paul, Encyclopædia Universalis, article HÉRODIADE ou HÉRODIAS
  12. a et b Christian-Georges Schwentzel, "Hérode le Grand", Pygmalion, Paris, 2011, p. 216.
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  14. Nikkos Kokkinos, in Jack Finegan, Chronos, kairos, Christos: nativity and chronological studies, éd. Jerry Vardaman & Edwin M. Yamauchi, 1989, p. 133.
  15. Christian-Georges Schwentzel, "Hérode le Grand", Pygmalion, Paris, 2011, p. 225.
  16. a b et c Étienne Trocmé, L'évangile selon Marc, éd. Labor et Fides, Genève, 2000, p. 172.
  17. E. Mary Smallwood, The Jews under Roman Rule, p. 185.
  18. Étienne Trocmé interprète même le texte en grec de l'évangile selon Marc comme parlant d'une fille qu'Antipas et Hérodiade auraient eu ensemble et qui porterait le même nom que sa mère: Hérodiade. cf Étienne Trocmé, L'évangile selon Marc, éd. Labor et Fides, Genève, 2000, p. 172.
  19. Taylor, V. (1966). The gospel according to St Mark, 2nd Edition. London: Macmillan pp. 310s.)
  20. Raymond E. Brown, Que sait-on du Nouveau Testament ? , Bayard, 2010, p. 169.
  21. Traduction de Louis Segond, disponible sur Wikisource.
  22. Cette traduction qui rend τῆς θυγατρὸς αὐτοῦ Ἡρῳδιάδος est selon Étienne Trocmé la plus vraisemblable ; cf. Étienne Trocmé, L'évangile selon saint Marc, éd. Labor et Fides, 2000, p. 175.
  23. a b et c Étienne Trocmé, L'évangile selon saint Marc, éd. Labor et Fides, 2000, p. 174.
  24. Raymond E. Brown, Que sait-on du Nouveau Testament ? , Bayard, 2010, p. 214.
  25. Traduction de Louis Segond, disponible sur Wikisource.
  26. Flavius Josèphe, Guerre des Juifs et Antiquités judaïques
  27. Bernard Duhourcau, Guide des Pyrénées mystérieuses, Tchou, éd. 1985.

Machins[modifier | modifier le code]

re-bonjour, tant que nous sommes sur l'article Hérodiade, j'en profite pour te demander pour la deuxième fois de changer le titre de la section que tu as créée et intitulée: « Voilà un exemple de manipulation de source ». Il est assez évident qu'il n'y a aucune manipulation de source dans cette affaire. J'avais écrit : « Elle (Hérodiade) est la cause d'une guerre entre le roi Arétas IV de Pétra et Hérode Antipas. » Alors qu'en fait sa demande de répudiation de la fille d'Arétas est l'élément déclencheur du conflit. Il y a au mieux une approximation dans la traduction et lorsque tu l'as fait remarquer j'ai immédiatement proposé une formulation alternative que tu as acceptée. Je ne vois donc aucune raison de maintenir cet intertitre et ton précédent refus m'avais vraiment surpris. Michel Abada (d) 20 mars 2013 à 13:51 (CET)

C'est un nettoyage de printemps ? J'ai déjà répondu, et je n'ai toujours pas changé d'avis. Assume. Sardur - allo ? 20 mars 2013 à 13:54 (CET)