Utilisateur:Leonard Fibonacci/Caius Julius Caesar Vipsanianus

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Leonard Fibonacci/Caius Julius Caesar Vipsanianus
Caius Julius Caesar Vipsanianus

Caius Julius Caesar Vipsanianus (né en 20 av. J.-C. - mort le 21 février 4), fils de Julia et Marcus Vipsanius Agrippa. Son père meurt en 12 av. J.-C., mais il avait été adopté avec son frère Lucius à leur naissance par leur grand-père maternel, l'empereur Auguste, qui souhaitait assurer sa succession. Né dans la gens Vipsania, il entre ainsi dans la gens Julia d'où son nom de Caius Julius Caesar avec l'ajout de son ancien nom gentilice "Vipsania" avec le suffixe "ianus". Héritiers présomptifs de l'empereur, ils sont tous les deux nommés consuls et fêtés en tant que « princes de la jeunesse » (principes iuventutis). Des statues et des temples sont érigés en leur honneur, comme la Maison Carrée à Nîmes. En 1 av. J.-C., il est à la tête d'une armée qu'il commande au nom d'Auguste en Arménie. En 1 ap. J.-C., il dirige une expédition au Moyen-Orient et notamment en Arabie Heureuse[1].

Cependant, ces plans de succession ne se réalisèrent pas : son frère Lucius meurt en 2 et Caius le suit deux ans plus tard à l'âge de 23 ans. Gravement blessé durant la campagne d'Artagira en Arménie, il décide de vivre retiré en Syrie où, d'après certaines sources, il aurait connu une déchéance physique et psychologique à l'annonce de la mort de son frère. Sous la pression d'Auguste, il est forcé de rentrer à Rome en 4 ap. J.-C. C'est au cours de ce voyage qu'il trouve la mort, forçant le navire à faire escale à Limyra en Lycie où un cénotaphe fut élevé en son honneur.

En 1 av. J.-C., il s'était marié avec Livilla, fille de Nero Claudius Drusus et d'Antonia Minor.

Contexte[modifier | modifier le code]

Marcus Vipsanius Agrippa fut l'un des premiers partisans d'Auguste (alors "Octavius") lors de la dernière guerre de la République romaine qui s'ensuivit à la suite de l'assassinat de Jules César en 44 av. J.-C.. Son père était un général clé dans les armées d'Auguste, commandant des troupes dans des batailles décisives contre Marc Antoine et Sextus Pompée. Dès le début du règne de l'empereur, Agrippa fut confié pour gérer les affaires dans les provinces de l'Est et reçut même la bague d'Auguste, apparemment sur son lit de mort en 23 av. J.-C., un signe qu'il deviendrait princeps si Auguste mourait. Il est probable qu'il aurait gouverné jusqu'à la maturité du neveu de l'empereur, Marcus Claudius Marcellus. Cependant, Marcellus est mort d'une maladie qui s'était répandue dans toute la ville de Rome cette année-là[2],[3],[4].

Une fois Marcellus parti, Auguste a organisé le mariage d'Agrippa avec sa fille Julia, qui était auparavant l'épouse de Marcellus. En 18 av. J.-C., Agrippa reçut la tribunicia potestas ("la puissance tribunicienne"), pouvoir que seul l'empereur et son héritier immédiat pouvaient espérer obtenir. La puissance tribunicienne lui a permis de contrôler le Sénat. Agrippa a agi en tant que tribun au Sénat pour adopter une législation importante et, même s'il ne disposait pas du pouvoir et de l'autorité de l'empereur, il se rapprochait de la position de co-régent[4],[5],[6].

Éléments biographiques[modifier | modifier le code]

Petite enfance et famille[modifier | modifier le code]

Caius et Lucius César debout avec des boucliers et des lances entre eux; simpulum and lituus au dessus.

Caius est né à Rome en 20 av. J.-C. de Marcus Vipsanius Agrippa et de Julia. Il faisait partie de la dynastie julio-claudienne et était apparenté à tous les empereurs julio-claudiens. Du côté de sa mère, il était l'aîné des petits-fils de l'empereur Auguste. Il était le beau-fils de Tibère par le mariage de sa mère Julia avec lui et le beau-frère de Claude par le mariage de sa sœur Agrippine l'Aînée avec Germanicus. Il était aussi l'oncle de Caligula, fils de sa sœur Agrippina. Le dernier empereur de la dynastie sera Neron, qui était le petit-neveu de Caius et le petit-fils de Germanicus[7]. Un sacrifice annuel le jour de son anniversaire a été accordé par décret[8].

En 17 av. J.-C., son frère Lucius est né. Immédiatement après, l'empereur Auguste l'adopta, ainsi que Lucius, de leur père par une vente symbolique et nomma Caius et Lucius ses héritiers[9]. On ignore ce que leur père a pensé de l'adoption[10]. Leur père adoptif les a initiés à la vie administrative quand ils étaient encore jeunes et les a envoyés dans les provinces en tant que consuls élus. Auguste a enseigné à Caius et Lucius comment lire, nager et les autres éléments de l'éducation, en prenant soin de les entraîner à imiter sa propre écriture, principalement par lui-même[11]. Peu de temps après leur adoption en été, Auguste a organisé les cinquièmes Jeux séculaires. L'adoption des garçons associée aux jeux a servi à introduire une nouvelle ère de paix - la Pax Augusta[12].

Cette année-là, sa famille est parti pour la province de Syrie, car son père se vit confier le commandement des provinces d'Orient avec imperium maius[13]. Quatre ans plus tard, en 13 av. J.-C., Caius participa aux Jeux Troyens avec les autres jeunes patriciens lors de l'inauguration du Théâtre de Marcellus[14].

Également en 13 av. J.-C., son père est rentré à Rome et a été rapidement envoyé en Pannonie pour réprimer une rébellion. Agrippa y arriva cet hiver-là (12 av. J.-C.), mais les Pannoniens abandonnèrent leurs projets. Agrippa est retourné en Campanie en Italie, où il est tombé malade et est décédé peu après[15]. La mort du père de Caius a fait de la succession un problème urgent. Les aurei et les denarii émis en 13-12 av. J.-C. expliquent clairement les projets dynastiques de l'empereur pour Caius et Lucius. Leur père n'était plus disponible pour assumer les rênes du pouvoir en cas de décès de l'empereur, et Auguste devait préciser qui étaient ses futurs héritiers au cas où quelque chose arriverait[16].

Pour en apprendre davantage sur les affaires militaires, il accompagna Tibère dans sa campagne contre les Sicambri en 8 av. J.-C.[14]. L'année précédente, Drusus l'Ancien, frère de Tibère, était mort en revenant d'une campagne de l'autre côté du Rhin. Tibère a reçu le commandement de la Germanie et mena deux campagnes outre-Rhin en 8 et 7 av. J.-C.. Il a fait passer son armée entre l'Elbe et le Rhin et a rencontré peu de résistance, sauf de la part des Sicambres. Tibère a failli exterminer les Sicambres et ses survivants ont été transportés du côté romain du Rhin, où ils pourraient être surveillés de plus près[17].

Début de carrière[modifier | modifier le code]

Monument aux princes de la jeunesse de Durocortorum.

Caius a été élu consul designatus par le Comitia Centuriata en 6 av. J.-C. avec l'intention d'assumer le consulat à sa vingtième année. L'année suivante, Augusta l'a nommé pontife et lui a accordé le droit d'assister aux réunions du sénat, d'assister à des spectacles et d'assister à des banquets avec des sénateurs[18],[19]. Le soutien romain au jeune prince se répandit bientôt en Italie; Des statues et des inscriptions ont été installées dans chaque district afin de commémorer le fait qu'il avait été nommé consul à un âge sans précédent de quatorze ans[20],[21].

L'année suivante (5 av. J.-C.), lorsqu'il atteignit l'âge militaire, il assuma la toea virile et fut présenté par Auguste au sénat, qui le déclara princeps iuventutis ("prince de la jeunesse") et sevir turmae (commandant d'un division de cavalerie). Ayant été désigné consul, il fut autorisé à donner son avis au sénat. Lucius, son cadet de trois ans, reçut les mêmes honneurs lorsqu'il a atteint le même âge[18],[19].

Succession d'Hérode[modifier | modifier le code]

Caius Caesar

À la suite de la mort du roi Hérode le Grand de Judée en 4 av. J.-C., ses fils Hérode Antipas et Hérode Archélaos vinrent tous deux à Rome avec leur propre version du testament d'Hérode et d'un codicille qui désignaient chacun des deux comme héritier principal du royaume de leur père. Auguste, comme d'habitude, a décliné l'entière responsabilité de la décision. Il a convoqué un conseil de sénateurs, parmi lesquels il a inclus Caius. Le conseil a décidé de ratifier le testament apporté par Archelaus, qui comprenait un important legs à Auguste et à son épouse Livia[22],[23].

Les villes de Judée se sont révoltées après que le procurateur, Sabinus, ait envoyé les légions romaines afin de protéger les dizaines de millions de sesterces en dépot dans le trésor dont une parie non-négligeable était promise à l'empereur[24]. Le gouverneur de la Syrie, Varus, a été forcé de faire venir des légions de Syrie pour rétablir l'ordre[23].

Depuis 15 ans, Hérode n'était pas seulement roi de Judée mais aussi procurateur de Syrie. Avec plusieurs membres de sa famille il jouait un important rôle dans la stabilisation de la région. Un ou deux ans avant la mort d'Hérode, alors qu'il était de plus en plus malade, le roi des rois Parthe Phraatès V a aidé Tigrane IV et sa sœur-épouse Érato à monter sur le trône d’Arménie avec l’aide de nobles arméniens et expulsé Artavazde III, le roi installé par Rome. Hérode a envoyé son neveu Joseph avec une armée partie de Syrie. Mais celle-ci a traversé le territoire d'Abgar V contre sa volonté. Selon Moïse de Khorène, l'armée envoyée par Hérode a alors été vaincue et Joseph a été tué dans les combats (-4). La suprématie romaine en Orient dépendait de la possession de l'Arménie en tant que protectorat. Avant que Rome puisse traiter avec les Parthes en Arménie, il lui fallait d'abord pouvoir disposer de ses légions syriennes, qui étaient toujours mobilisée pour mater la révolte en Judée[25].

Afin de pouvoir disposer de ses légions, le royaume de Judée a été divisé entre les fils d'Hérode le Grand en se conformant à peu près au testament d'Hérode et en prenant en compte le codicille. Près de la moitié du royaume a été attribuée à Archelaus, tandis que l'autre partie a été subdivisée entre ses frères, Antipas et Philippe. Cela a permis de rétablir la stabilité dans la région. Après avoir réglé le problème en Judée, l’empereur a décidé de déployer une armée en Arménie afin de rétablir son statut de protectorat romain et de montrer au monde oriental que Rome dominait sur toutes les terres jusqu’à l’Euphrate[25] et même jusqu'au Caucase.

Commandement en Orient[modifier | modifier le code]

Départ[modifier | modifier le code]

Restes du Forum d'Auguste avec le Temple de Mars vengeur.

En raison de son âge avancé, Auguste était incapable de se rendre lui-même en Orient. Il y avait peu de personnes en qui l'Empereur avait confiance pour régler les problèmes orientaux, mais il avait confiance dans les capacités de Caïus. C'était un bon choix, car sa présence représentait celle de la famille impériale: tous les ordres, toutes les promesses ou menaces émanant de lui étaient aussi valables que s'ils émanaient de l'empereur lui-même. Néanmoins, il n'avait que dix-huit ans et était donc trop jeune pour mener d'importantes affaires[26].

Avant de partir pour l'Orient, lui et son frère Lucius ont été autorisés à consacrer des bâtiments à la gestion des jeux organisés pour célébrer l'inauguration du Temple de Mars vengeur (1er août 2 av. J.-C.). Son plus jeune frère, Postumus, a participé au jeu de Troie avec le reste de la jeunesse équestre. 26 lions ont été abattus dans le Cirque Maximus, il y a eu des combats de gladiateurs, une bataille navale entre les "Perses" et les "Atheniens", et 36 crocodiles ont été abattus dans le Cirque Flaminius[note 1],[27].

Les amis d’Auguste avaient espéré qu’il renoncerait à son projet d’envoyer Caius en Orient, mais devant les troubles qui s'y déroulaient, il persista dans son projet et l'envoya Gaius dans la province romaine de Syrie au début de l’année 1 avant notre ère. L'empereur a investi Caius du pouvoir proconsulaire et lui a fait épouser sa cousine germaine, Livilla. Livilla était la fille de Drusus l'Ancien et d'Antonia Minor[27],[28].

En raison de sa jeunesse et de son inexpérience, l’empereur a demandé à plusieurs personnages d’accompagner Caïus en tant que conseillers : Marcus Lollius Paulinus comme adiutor ("aide")[29], Publius Sulpicius Quirinus comme recteur ("guide")[30], le futur historien Velleius Paterculus[31], Lucius Domitius Ahenobarbus (le grand-père de Neron)[32], le roi Juba II de Maurétanie[33] et le futur préfet du prétoire Séjan[34],[35].

En route pour la Syrie, Caius a rendu visite à Tibère qui avait abandonné la politique et s'était retiré à Rhodes[31]. Selon Suétone, il l'aurait accueilli fraichement lors de leur rencontre sur l'île de Samos. Tibère fut aliéné lors de la réunion, à la fois par le comportement de Lollius et de ses centurions. Suétone poursuit en disant que Tibère avait écrit à l'empereur pour lui demander de remplacer Lollius [29]. La rivalité de Lollius avec Tibère a continué même après que l'entourage de Caius soit arrivé en Oreint. Lollius s'efforça de retourner Caius contre lui. En tout cas, Caius n'avait aucune affection pour l'homme qui avait contribué, directement ou indirectement, à la ruine de sa mère[note 2] Lollius a même proposé une fois de décapiter Tibère si Caius en donnait l'ordre[36] Suétone dit que c'est l'influence croissante de Lollius qui a obligé Tibère à plaider auprès d'Auguste pour son retour à Rome[37].

Consulat[modifier | modifier le code]

Inscription en latin provenant du Cénotaphe de Caius et de Lucius Caesar à Pise

Au 1er janvier de l'année suivante il est devenu consul avec son beau-frère, Lucius Aemilius Paullus, en application de la décision prise en 6 av. J.-C. en dépit de son absence[19]. Caïus était probablement déjà arrivé à Antioche lorsque son consulat a commencé. Il a organisé une armée pour l'invasion de l'Arménie et entamé des négociations avec Phraates dans l'espoir de parvenir à un accord. L'empereur ne souhaitait pas une guerre ouverte et le roi Parthe semblait vouloir éviter une guerre ouverte. Les négociations ont probablement été accélérées par la présence de l'armée de caius en Syrie, qui menaçait l'Empire Parthe. Des ambassadeurs de tous les royaumes orientaux ont rendu visite au jeune consul âgé alors de 20 ans pour lui rendre hommage. Cette année, des monuments ont été érigés pour lui et son frère en tant que fils d’Arès ou en tant qu’Ares lui-même[38].

À cause de son inexpérience il était obligé de compter sur ses compagnons, en particulier Lollius, qui a profité des pouvoirs qu'il lui ont été confiés et qui aurait détenu des villes, des personnes et même des princes souverains en exigeant une rançon pour leur libération. Après que Caius ait ouvert les négociations avec Phraates, Lollius a offert au roi des Parthes certaines concessions en échange d'importantes sommes d'argent[39].

Les préparatifs de la guerre se poursuivirent au printemps et en l'été de l'an 1 apr. J.-C. Les négociations ont alors abouti à une avancée décisive. Comme Phraates n'était pas disposé à faire la guerre, il a accepté d'évacuer l'Arménie et d'abandonner ses frères qui étaient toujours retenu à Rome comme otages[27],[40]. Au second semestre de l'année[41], Caius s'est avancé avec son armée jusqu'à la frontière parthe à un endroit inconnu et a conduit Phraates à accepter un accord final dans lequel il renonçait à toute revendication sur l'Arménie et à tout pouvoir sur ses demi-frères[42]

C'est à peu près à cette époque qu'Auguste vint en Judée et félicita Caius de ne pas avoir prié à Jérusalem, ce qui aurait été une provocation pour les Juifs qui y vivaient[43].

Expédition en Arabie[modifier | modifier le code]

Au cours de son séjour en Orient, Caius a dirigé une expédition en Arabie dont la localisation exacte reste incertaine, bien que Pline l'Ancien l'ait mentionné à propos des exploits d'Aelius Gallus en Arabie heureuse[44], qui a eu lieu 25 années plus tôt. Diverses raisons ont été invoqués pour justifier cette expédition, telle que la tentative de Rome de contrôler le commerce depuis l'Arabie heureuse[45]. Le roi de Maurétanie, Juba II, accompagnait Caius dans ces expéditions. Afin de préparer Caius à sa rencontre avec les Arabes, Juba lui écrivit un traité. Selon Pline, le jeune prince aurait atteint le golfe d'Aqaba. Cette expédition a eu lieu avant son séjour en Arménie et, en se fondant sur l'inscription sur le cénotaphe de Caius à Pise, il est presque assuré qu'elle a eu lieu pendant l'année de son consulat[33].

John Grainger situe Caius dans le golfe d'Aqaba ou en Nabathée. Il se pourrait donc que Gaius ait dirigé son "expédition arabe" soit pour soutenir soit pour discipliner le roi de Nabathée, Aretas IV, qui venait de se proclamer roi sans obtenir l'accord préalable de l'Empereur[46]. Après l'expédition de Caius la frappe de monnaies au nom du roi se poursuit[33] et ce dernier règnera jusqu'en 38-40.

CDion Cassius, dans une note fragmentaire[47], mentionne des troubles en Égypte auxquels un tribun de la garde prétorienne a mis fin. Il est probable que cet homme faisait partie de l'entourage de Caius, mais à part cela, rien n'est connu de lui[46].

En Arménie[modifier | modifier le code]

Carte du royaume d'Armenie et des royaumes clients environnants.

L'année suivant son consulat, au printemps, il a tenu une réunion avec Phraates au bord de l'Euphrate, au cours de laquelle un banquet a été organisé pour célébrer un traité de paix. C'est là que Phraates, offensé par Lollius, a révélé à Caius les négociations secrètes qu'il avait eu avec lui. C’est pour le crime d’extorsion des présents aux rois (regnum muneribus) que Lollius a perdu l’amitié de Caius et a été contraint de se suicider par absorption de poison. Pline le Jeune dit qu'il avait amassé une fortune grâce à ses crimes et que, par conséquent, sa petite-fille pouvait se permettre de porter des bijoux d'une valeur de 40 millions de sesterces, soit une somme considérable[39],[48]. La mort de Lollius a été une chance pour Tibère. Après elle, Caius a consenti au retour de Tibère à Rome et donc à sa réinsertion ultérieure dans la politique romaine[49].

Au même moment, le trône d'Arménie était devenu vacant et, avec l'autorisation de l'empereur, Caius avait placé Ariobarzanes de Médie sur le trône. Les Romains n'étaient pas les seuls intéressés par l'Arménie: les Parthes ont alors suscité une révolte parmi les nobles arméniens. Une importante force de rebelles a occupé la forteresse de la ville d’Artagira. Caius a été entraîné dans le conflit et a envahi l'Arménie à la fin du mois d'août 22 apr. J.-C.. Il ne rencontra aucune opposition sérieuse car il ne dut réprimer que quelques révoltes du parti nationaliste[50].

Le 9 septembre, Abbadon, le chef de la rébellion, a invité Caius à entrer dans la forteresse pour des pourparlers. Cela s'est avéré être une ruse et Caius a été blessé lors de la confrontation. Il a été emporté par ses lieutenants outragés. Les forces romaines ont rapidement assiégé la ville et pris la forteresse après d'intenses combats[51],[52].

Au début, la blessure de Caius ne semblait pas grave et il a été en mesure d'achever la pacification de l'Arménie, tâche relativement facile[27],[53],[50]. L'année suivante (3 ap. J.-C.), il était complètement sous le choc des effets de sa blessure, avait démissionné de son commandement et s'était retiré dans la province romaine de Syrie d'où il a informé Auguste qu'il ne souhaitait plus participer à la vie publique[27],[50]. La campagne orientale s'était avérée sévère: sa santé était faible et son équilibre mental instable. À l'âge de vingt-trois ans, le jeune homme que l'Empereur considérait comme son héritier et son seul espoir de prospérité avait abandonné ses perspectives de réputation et de pouvoir dans un accès sauvage de désespoir et de peur. Auguste fit de son mieux pour lui remonter le moral et le convaincre de revenir en Italie. Caius est mort sur le chemin du retour, forçant le navire à faire escale à Limyra en Lycie le 21 février 4 apr. J.-C.[54]. Un cénotaphe y fut élevé en son honneur.

Post-mortem[modifier | modifier le code]

La Maison Carrée de Nemausus était dédiée à Caius et Lucius.

Alors que Caius était en Arménie, son frère Lucius avait été envoyé en Espagne par Auguste pour compléter son entraînement militaire. Il y tombe malade et meurt le 20 août 2 apr. J.-C. à Massalia (Marseille)[55]. En l'espace de 18 mois, l'avenir de Rome a été ébranlé[56]. Les morts de Caius et de Lucius, les deux héritiers préférés de l'Empereur, pousse Auguste à adopter son beau-fils Tibère et son dernier petit-fils, Postumus, le 6 juin 4 apr. J.-C.[19].

De nombreux honneurs ont été rendus à Caïus par des citoyens et des responsables municipaux de l'Empire, y compris Colonia Obsequens Iulia PisanaPise), où il a été décrété que les matrones devaient observer des rites appropriés pour déplorer son décès. Les temples, les bains publics et les magasins ferment leurs portes, les femmes pleurent de manière inconsolable. Pour commémorer sa brève vie, un cénotaphe a été érigé sur la rivière Limyrus en Lycie[57]. À titre posthume, le Sénat a voté des honneurs pour les jeunes Césars et a organisé l'exposition au Sénat des lances et des boucliers d'or que les garçons avaient reçus lorsqu'ils ont atteint l'âge du service militaire[57]. Les cercueils contenant leurs cendres ont été entreposés dans le mausolée d'Auguste aux côtés de ceux de leur père Agrippa et d'autres membres de la famille impériale[57].

Aussi bien Tacite que Dion Cassius ont suggéré qu'une conspiration peut avoir été la cause des morts de Caius et Lucius et que Livia, la grand-mère de Caius, peut avoir eu une part dans leur mort. Le motif présumé de Livia était peut-être d'orchestrer l'avènement de son propre fils, Tibère,comme héritier d'Auguste.[47],[58].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Sources primaires[modifier | modifier le code]

Sources modernes[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Cassius Dio reports that, after the games, Gaius was given command of the legions on the Ister (Danube), and that he did not take part in actions as he was there to learn (Dio, LV.10).
  2. In 2 BC, Julia the Elder was forced into exile after she had received a letter in Tiberius' name. She was deemed guilty of committing adultery on multiple accounts by her father Augustus (Dio, LV.10; Suetonius, Life of Augustus 65).

Références[modifier | modifier le code]

  • A History of Rome Under the Emperor de Théodore Mommsen, p.107
  • Who's who in the romans world de John Hazel, p.48
  1. Catherine Virlouvet (dir.), Nicolas Tran et Patrice Faure, Rome, cité universelle : De César à Caracalla 70 av J.-C.-212 apr. J.-C, Paris, Éditions Belin, coll. « Mondes anciens », , 880 p. (ISBN 978-2-7011-6496-0, présentation en ligne), chap. 8 (« Les Romains et le monde »), p. 508.
  2. Bunson 2002, p. 10
  3. Southern 2013, p. 203
  4. a et b Dunstan 2010, p. 274
  5. Rowe 2002, p. 52–54
  6. Scullard 2013, p. 216
  7. Wood 1999, p. 321.
  8. Cassius Dio, Roman History, LIV.8.5
  9. Cassius Dio, Roman History, LIV.18.1
  10. Davies et Swain 2010, p. 284.
  11. Suetonius, The Lives of the Twelve Caesars, Life of Augustus, 64.
  12. Powell 2015, p. 159–160.
  13. Powell 2015, p. 161
  14. a et b Smith 1873, p. 555.
  15. Cassius Dio, Roman History, LIV.28.1–2.
  16. Wood 1999, p. 65.
  17. Wells 2003, p. 157.
  18. a et b Cassius Dio, Roman History, LV.9.
  19. a b c et d Pettinger 2012, p. 235.
  20. CIL 06, 897; CIL 06, 3748
  21. Ferrero 1909, p. 247.
  22. Josephus, Antiquities of the Jews, XVII.9.5.
  23. a et b ,Ferrero 1909, p. 257.
  24. Josephus, Antiquities of the Jews, XVII.10.2–10.
  25. a et b Ferrero 1909, p. 259.
  26. Ferrero 1909, p. 259–261.
  27. a b c d et e Cassius Dio, Roman History, LV.10
  28. Hazel 2002, p. 48
  29. a et b Suetonius, The Lives of the Twelve Caesars, Life of Tiberius, 12
  30. Tacitus, The Annals, III.48
  31. a et b Velleius Paterculus, II.101
  32. Suetonius, The Lives of the Twelve Caesars, Life of Nero, 5
  33. a b et c Bowersock 1983, p. 56.
  34. Tacitus, The Annals, IV.1
  35. Ferrero 1909, p. 272.
  36. Suetonius, The Lives of the Twelve Caesars, Life of Tiberius, 13
  37. Ferrero 1909, p. 275
  38. Ferrero 1909, p. 276.
  39. a et b Ferrero 1909, p. 276–277.
  40. Ferrero 1909, p. 277–278.
  41. CIL 11, 1421.
  42. Ferrero 1909, p. 284.
  43. Suetonius, The Lives of the Twelve Caesars, Life of Augustus, 93
  44. Pliny, Natural History, VI.32
  45. Young 2001, p. 91–93.
  46. a et b Grainger 2013, p. 117.
  47. a et b Cassius Dio, Roman History, LV.10a
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  49. Ferrero 1909, p. 285.
  50. a b et c Velleius Paterculus, II.102
  51. Bunson 2002, p. 47.
  52. Sartre 2005, p. 68.
  53. Ferrero 1909, p. 286
  54. Ferrero 1909, p. 287–288.
  55. Mommsen 1996, p. 107
  56. Suetonius, The Lives of the Twelve Caesars, Life of Augustus, 65
  57. a b et c Powell 2015, p. 192
  58. Tacitus, The Annals, I.3