Utilisateur:Le ghola/chêne d'allouville

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Le chêne en hivers

Le chêne d'Allouville est un chêne pédonculé situé à Allouville-Bellefosse en Seine maritime, classé monument historique en 1932. Son âge exact n'est pas connu ; il a été estimé à 800 ans au siècle dernier, on pense aujourd'hui qu'il en aurait 1 200. Il serait apparamment le plus vieux chêne de France. Sa hauteur est de 18 m, et sa circonférence atteint les 15 m à 1 m du sol.[2]. Il se situe pied de l'église, dans le centre du village peuplé, il draine chaque année quelque 30 000 à 40 000 visiteurs[3].


Histoire[modifier | modifier le code]

La légende voudrait que le chêne ait été planté en 911 pour la naissance de la Normandie, mais les scientifiques pensent de nos jours que le chêne serait daté du 9ème siècle. Probablement contemporain de Charlemagne, le chêne d’Allouville a probablement vu défiler les troupes de Guillaume le Conquérant en marche vers l’Angleterre. Celui-ci devriandra duc de Normandie en 1035 et il aurait selon la légende fait halte à son pied[4][5].

En vieillissant, l'arbre s'est creusé de l'intérieur, offrant dans ses entrailles le petit mètre carré nécessaire pour une vie d'ascète. Les premières traces écrite datent 1696 quand l'abbé Du détroit, le curé de la paroisse, après avoir réussit à faire rentrer 40 enfants, à qui il avait promit obole, dans le tronc creux du chêne; installa deux chapelles superposées dans les cavités du tronc. Il entend sanctifier le chêne en aménageant en bas une chapelle dédiée à Notre Dame de la Paix, et au dessus, la chapelle du Calvaire appelée maintenant Chambre de l'Ermite, pour son ami le Père Du Cerceau qui y installé sa cellule ermitale[4][6]. La dédicace fut donc faite en 1696, par l'abbé du Détroit[5]. Une fois le Père Du Cerceau partit, le chêne demeura sans locataire[5].

Jadis entouré d'autres arbres, il a échappé à la destruction, notamment pendant la Terreur où les révolutionnaires voulaient l'incendier à cause de sa notoriété, et aux légendes prétendant qu'il possèderait des pouvoirs magiques, il fut cependant sauvé par l’instituteur du village, Jean Baptiste Bonheure, qui le rebaptisa « temple de la raison » en installant un écriteau à la place de l’ancien qui le condamnait[4][6].

Après ces évènements rageurs, il ne suffira au vieux chêne que cinquantaine d'années pour redorer son blason aux yeux des plus hautes instances du pouvoir laïque en place. Notamment quand une statue de la vierge en bois doré qui fut offerte au chêne par l’impératrice Eugénie, épouse de Napoléon III. Cette pièce est maintenant mise en sureté à la sacristie de l’église Saint-Quentin d’Allouville[4]. La chapelle, ainsi que la chambre qui la surmonte et l'escalier qui y conduit, avaient vieilli sous l'action du temps. En 1853 l'abbé Cholet profita d'une visite du Préfet de la Seine-Inférieure pour lui demander de classer le chêne comme monument historique et restaurer le lambris de la chapelle[5]. C'est le baron Le Roy qui offrit 1,200 fr pour la restauration du chêne. C'est l'abbé Robert, alors directeur au séminaire d'Yvetot, qui se chargea de conduire le travail de restauration, qu'il fit exécuter par M. Martin, sculpteur, de Caudebec. L'œuvre fut accomplie dans le style du xviie siècle. Une fois terminé Mgr Blanquart de Bailleul, archevêque de Rouen, bénit l'autel neuf et y célébrer la messe le 3 octobre 1854[7][5] [N 1].

Au XIXe siècle, le chêne d'Allouville-Bellefosse devint officiellement une curiositée et il fit l'objet de soins attentifs de la part des villageois. Ils tapissèrent l'intérieur des chapelles de lambris, recouvrirent son tronc d'un manteau d'écailles de bois et aménagèrent un véritableescalier doté d'une balustrade pour en faciliter l'accès. Il fut frappé en 1912 par la foudre qui l'amputa de moitié, et est sans cesse ausculté, soigné, consolidé depuis. C'est grâce aux efforts d'Henri Gadeau de Kerville que le site est enfin classé monument historique en 1932[8]. En 1988, une structure métallique fut installé pour soutenir l'arbre qui menace de s'abattre. [9]. En 1990, le chêne a été restauré à cause de son état de santé et des dégradations dues aux touristes. En 2007 une reprise des escaliers, réaménagement des abords pour éviter le piétinement et améliorer les conditions de sécurité ont été effectués. En 2008, les planches de bois et les graviers qui entour le chêne ont été changé et un espace a été spécialement aménagé autour du chêne pour faciliter la visite des touristes[10].

Les chapelles[modifier | modifier le code]

Chapelle de la vierge[modifier | modifier le code]

L'abbé du Détroit alors curé d'Allouville à la fin du XVIIe siècle, couvrit avec de l'essente toutes les crevasses du chêne. Il construisit, avec du bardeau, un petit clocher surmonté d'une croix de fer s'élevait au-dessus du feuillage. Malheureusement ce clocher, qui figure sur la gravure d'Eustache-Hyacinthe Langlois, ne subsiste plus aujourd'hui. Dans la partie intérieure du tronc il établit une chapelle qu'il dédia a Notre-Dame-de-la-Paix, comme il est encore possible de le lire sur la porte de la cellule : Erigée par M. l'abbé du Détroit, curé d'Allouville, en l'année 1696[11].

L'oratoire champêtre, long de 1 mètre 75 centimètre, large de 1 mètre 17 centimètres, mesure 2 mètres 28 centimètres de hauteur. Il est parqueté comme un salon, et on peut apercevoir au fond un autel de bois éclairé par deux chandeliers et une lampe suspendue au plancher. Les images de sainte Marie, de saint Joseph et de saint François-Régis, on été tapissé sur les murs. La porte a été grillée pour empêcher l'entrée au sanctuaire sans en cacher la vue[11].

Cellule ermitale[modifier | modifier le code]

L'abbé du Détroit a complété son œuvre en installant au- dessus de la chapelle une chambre dans laquelle est installé lit assez grand pour coucher un homme de petite taille. Un escalier de bois conduit à cette cellule monastique, qui, en 1710, accueil le père Du Cerceau qui s'y fit ermite. Poète reconnut il y écrivit notamment un poème sur le chêne et l'épine d'Allouville aujourd'hui disparut. Après son départ, la cellule resta inoccupée[12] [N 2].

Biologie[modifier | modifier le code]

Description du Chêne pédonculé

Le Chêne pédonculé (Quercus robur L. = Q. pedunculata Ehrh.) est un arbre à feuillage caduc des régions tempérées de l'hémisphère nord, appartenant à la famille des Fagacées. Il est très commun dans les plaines de France sauf dans la région méditerranéenne et en Corse. Ses différents noms viennent du latin robur fort et pedunculatus pédonculé car le fruit est porté par un long pédoncule. C'est un grand arbre de 25 à 35 mètres de haut. Son feuillage est caducifolié. Il a une longévité de 500 à 1000 [14]. C'est une espèce monoïque et postpionnière. L'écorce est lisse chez les jeunes arbres puis devient très profondément crevassée avec des gerçures horizontales. Il possède dees bourgeons sont ovoïdes, ses feuilles sont alternes avec un très court pétiole et des oreillettes. Les lobes sont peu marqués (ondulés)[15]. Les glands qu'il donne mesurent de 1 à 5 centimètres et sont portés par un long pédoncule (de 2 à 10 cm)[14]. . La hauteur du chêne d'Allouville-Belfosse, comparativement à sa grosseur, est relativement faible. Son tronc, qui est totalement creux, présente à peu près, depuis le sol jusqu'au sommet, c'est-à-dire jusqu'à l'endroit où il semble avoir été rompu, la forme d'un cône. Il est toujours actif et produit du feuillage et des glands[16].

Association C.H.E.N.E.[modifier | modifier le code]

Près du centre Allouville Bellefosse, dans une maison normande à colombages, a été installé le Centre d'hébergement et d'études sur la nature et l'environnement appelé C.H.E.N.E.; le centre a été fondé par Jean Pierre Jacques, qui décida en 1979 de créer ce centre pour sauver les oiseaux victimes de dégazages sauvages[17], il est maintenant devenue un centre spécialiste dans le traitement des oiseaux mazoutés et a été à l'origine de l'invention d'une machine à laver les oiseaux englués d'hydrocarbures[18].

Le centre a ouvert le 06 Juin 1980. Aujourd'hui, le C.H.E.N.E. recueille plus de 1000 animaux par ans[17], ce qui fait de lui le Centre le plus important de France[18]. Il s'occupe principalement des oiseaux mais aussi d'animaux plus commun comme les hérissons, canards ou même phoques, victimes de diverses pollutions et les receuil puis les soigne avant de les relâcher dans leur milieu naturel[17], ces derniers sont prient en cherge sur un terrain de 5 000 m2 où sont installées des stuctures adaptées aux soins et à l'hébergement des animaux recueillis[18].

Le centre organise régulièrement des animations pour sensibiliser la populations et s'occupe aussi du musée qu'ils accueillent, ce dernier vise à familiariser le grand public à la faune de Haute Normandie et à son nécessaire respect[17], il présente sur deux étages des dioramas d'animaux de la région naturalisés, dans leur milieu reconstitué (mammifères, oiseaux, insectes,...). Une salle est entièrement consacrée aux mammifères marins récupérés sur le littoral, de plus, une salle de projection et une salle d'exposition complètent l'ensemble. Ce musée accueille chaque année près de 10 000 visiteurs, touristes et scolaires[18]. A tout ceci s'ajoute, chaque année une exposition temporaire est mise en place et débute au printemps[17].

Ils sont fous ces Normands... (Le chêne d'Allouville)[modifier | modifier le code]

Le Chêne d'Allouville (aussi connu sous le titre Ils sont fous ces Normands) est une comédie française réalisée par Serge Pénard en 1981.

Synopsis: Le petit village normand d'Allouville s'enorgueillit de son chêne millénaire. Mais un jour, un projet d'élargissement menace l'arbre. Le député Charles Crétois tient à ce projet qui lui permet de continuer la spéculation à laquelle il se livre sur certains terrains. Il est soutenu par le maire d'Allouville auquel il a promis la légion d'honneur. Mais tout le village manifeste : ils veulent sauver le chêne et vont barricader le village et se défendre contre les CRS. [19][20]

Jumelage[modifier | modifier le code]

Depuis 1981, le chêne-chapelle d’Allouville-Bellefosse est jumelé avec le Gros-Chêne de Liernu[21].

Filmographie[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jacques Ragot, Monique Ragot, Guide de la nature en pays de Caux, éditions des falaises, Fécamp, 2005, (ISBN 284811035X)
  • BARY-LENGER Anne, Le chêne. Les chênes pédonculé et sessile en France et en Belgique., Bruxelle, 1993, (ISBN 2-87114-095-2)
  • Marquis, Notice sur le Chêne-Chapelle d'Allouville dans le pays de Caux, in-12 de 7 p., Rouen, 1822.
  • Id., Précis analyt. des Trav. de l'Acad. do Rouen, 1822, p. 40-46.
  • Id., Archives de la Normandie, 1.1", p. 83-84 et pi.
  • Dubreuil, Quelques Notes sur l'accroissement des arbres exogènes, in-4°, Caen, 1847.
  • Id., Mém. de l'Institut des Provinces, 1.i", in-4", Caen, 1847.
  • De Glanville, Promenade archéol. de Rouen à Fécamp , p. 80-83.
  • Les Églises de l'arrond. d'Yvetot, I1" 6dit., t. 11 , p. 384-88 ; 2' édit., t. n , p. 379-83.
  • L'abbé Cholet, Le Chêne-Chapelle , etc., dans les cimetières d'Allouville-Bellefosse, in-12 de 24 pages, Paris, Bailly, 1810. Plusieurs fois réimprimé.
  • Gustave Gouellain, Jean Benoît Désiré Cochet, Revue de la Normandie, Impr. E. Cagniard, 1867.

Notes[modifier | modifier le code]

  1. A trois reprises différentes, M. Cholet a publié une notice biographique sur ce végétal fameux, et chaque fois, il a augmenté son œuvre de documents-nouveaux. La première édition parut en 1843 et elle était intitulée : « Le Chêne-Chapelle, végétal remarquable et peut-être le plus vieiu et le plus « gros de tous les chênes qui se trouvent en Europe, dans le cimetière d'Allouville- « Bellefosse, près d'Yvetot (Seine-Inférieure), in-8 de 23 p. avec une planche. « Paris, Bailly, 1843. » —La seconde édition parut en 1856, et elle comptait 64 pages du même format. La troisième édition a été publié en 1863. Elle fut imprimée à Bol- bec, chez Valin, imprimeur des Pères Franciscains. Cette notice est double et elle est ainsi intitulée : « Notice sur le Chêne-Chapelle d'Allouville-Belle- « fosse, suivie d'une notice historique sur Pierre Dlain d'Esnambuc, fondateur « de la puissance française aux Antilles. » La partie qui concerne le chène- chapelle compte 80 pages in-8. Celle qui regarde d'Esnambuc en compte 70.
  2. Indépendamment du gros Chêne, il existait jadis, au fond du presbytère d'Allouville, un hêtre et une épine d'une grosseur colossale, que le vandalisme de 1793 n'a pas épargnés. Cette épine supportait une espèce de rotonde à fenêtres et plan- chéièe, où une douzaine de personnes pouvaient se mettre à table. On accédait dans cette salle par un escalier en bois. Le feuillage du hêtre formait un dôme immense pouvant abriter soixante à quatre-vingts personnes. Ces merveilles de la nature, que le respectable Du Détroit croyait léguer aux âges futurs, ont disparu.

References[modifier | modifier le code]

  1. http://www.tela-botanica.org/eflore/BDNFF/4.02/nn/75316
  2. Jacques Ragot, Guide de la nature en pays de Caux : flore, faune, géologie, Éditions des Falaises , novembre 2005, (ISBN 978-2-84811-035-6), p. 166.
  3. http://www.paris-normandie.fr/index.php/cms/13/article/54933/Travaux_autour_du_chene
  4. a b c et d http://allouvillebellefosse.free.fr/?page_id=8
  5. a b c d et e Gustave Gouellain, Jean Benoît Désiré Cochet, Revue de la Normandie, Impr. E. Cagniard, 1867, p.564
  6. a et b http://www.univ-lehavre.fr/cybernat/pages/chenallo.htm
  7. Les Eglises du l'arrondissement d'Yvetot, 2e édition, T. n, p. 382.
  8. http://krapoarboricole.unblog.fr/2008/10/20/le-vieux-chene-dallouville-bellefosse-seine-maritime/
  9. Jacques Ragot, Guide de la nature en pays de Caux : flore, faune, géologie, Éditions des Falaises , novembre 2005, (ISBN 978-2-84811-035-6), p.167.
  10. paris-normandie, 1 novembre 2008
  11. a et b Gustave Gouellain, Jean Benoît Désiré Cochet, Revue de la Normandie, Impr. E. Cagniard, 1867, p.565
  12. Gustave Gouellain, Jean Benoît Désiré Cochet, Revue de la Normandie, Impr. E. Cagniard, 1867, p.566
  13. Gustave Gouellain, Jean Benoît Désiré Cochet, Revue de la Normandie, Impr. E. Cagniard, 1867, p.566
  14. a et b ansBARY-LENGER Anne, Les chênes pédonculé et sessile en France et en Belgique., Bruxelle, 1993, (ISBN 2-87114-095-2), p.124
  15. Jacques Ragot, Guide de la nature en pays de Caux : flore, faune, géologie, Éditions des Falaises , novembre 2005, (ISBN 978-2-84811-035-6), p. 168.
  16. Jacques Ragot, Guide de la nature en pays de Caux : flore, faune, géologie, Éditions des Falaises , novembre 2005, (ISBN 978-2-84811-035-6), p. 168.
  17. a b c d et e http://www.chene.asso.fr/index.html
  18. a b c et d http://www.univ-lehavre.fr/cybernat/pages/assochen.htm
  19. a et b http://www.imdb.com/title/tt0193062/
  20. a et b http://www.cinemotions.com/modules/Films/fiche/22510/Ils-sont-fous-ces-Normands.html
  21. http://www.chenemillenairedeliernu.be/gc/ac_body.html

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