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Jacques Salbert[modifier | modifier le code]

Jacques Salbert, né le 20 juillet 1930 et décédé le 21 août 2021, est un historien spécialiste de la Mayenne.

Jacques Salbert
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Jacques Salbert
Biographie
Naissance

Sarthe
Décès
(à 91 ans)
Nationalité
Français
Activité
Historien
Conjoint
Janine Salbert

Biographie[modifier | modifier le code]

Né dans la Sarthe en 1930, Jacques Salbert était marié à Janine Salbert avec qui il eut trois enfants[1]. Jacques Salbert a beaucoup enseigné au cours de sa carrière, il a par ailleurs été professeur d’histoire tout d’abord au lycée Ambroise-Paré de Laval puis à l’École normale d’Instituteurs de Laval de 1960 à 1975[2]. Le Centre départemental de documentation pédagogique de la Mayenne fut également sous sa direction en 1990[3].

Recherches[modifier | modifier le code]

Département de la Mayenne[modifier | modifier le code]

Il fut membre de la Société d’archéologie et d’histoire de la Mayenne. Il contribua de par ses nombreux écrits à développer les connaissances sur ce département français. Il rédigea de nombreux articles dans la revue l’Oribus ou encore dans les Annales de Bretagne ainsi que plusieurs ouvrages phares sur le sujet à savoir la Mayenne des origines à nos jours (1984), Histoire de Laval (1994) et Laval, mille ans d’histoire et d’architecture (1999). Au cœur de ce dernier, il nous retrace l’histoire de la ville durant le XVIIe et XVIIIe siècles avec à sa tête la famille de la Trémoille. Il y expose la création architecturale de la ville à cette époque avec l'édification d’hôtels particuliers mais il évoque aussi la fortune de cette famille reposant sur le commerce de la toile de lin ou encore l’essor de la religion avec l’installation de nouveaux ordres religieux. Dans l'ouvrage la Mayenne des origines à nos jours écrit en collaboration avec d'autres auteurs qui nous retrace l'histoire du département de l'antiquité au XXe siècle, Jacques Salbert se charge de décrire le département aux Temps modernes. Il met l'accent sur la canalisation de la Mayenne au XVIe siècle qui permit l'essor de la vie économique de la province la reliant aux autres villes[4]. Jacques Salbert passe en revue de nombreux aspects de cette province du Maine au cours de quatre siècles tels que les conséquences de la Réforme, des guerres de Religion sur les récoltes et l'aristocratie ou encore la conjecture économique évoquant les différents types de productions agricoles et textiles au gré des aléas politiques et climatiques. Il différencie au sein de son analyse le monde urbain et le monde rural dans lequel la plupart des terres étaient tenues en métayage[5].

Retables lavallois[modifier | modifier le code]

Il réalisa sa thèse en 1976 sur les retables lavallois qui sont des structures architecturées, de véritables symboles de la Contre-Réforme présents au cœur des églises mayennaises, bretonnes et sarthoises. Concernant la répartition du retable lavallois sur plusieurs régions Jacques Salbert démontra que cette dernière dépendait très fortement du réseau fluvial et maritime mis en place à cette époque[6]. Le retable lavallois s’inscrit parfaitement selon Jacques Salbert dans le contexte religieux contemporain, sa présence dans plusieurs paroisses s’explique par l’instauration de la Contre-Réforme car il permettait ainsi une modification du décor de l’église à moindre coût[7]. Le maître-autel était dès lors mis en avant par cette structure architecturée rendant possible une meilleure visibilité de la célébration eucharistique[8]. Le marbre représente un des composants phares du retable lavallois, ce dernier provenait des carrières proches de Laval à savoir celles de Saint Berthevin et d’Argentré. Salbert étudia tout d'abord plus en détail la commande mettant en lien la sphère économique avec la production de retables. Il en est venu à la conclusion que la courbe correspondant à la conjoncture économique entrait en contradiction avec celle de l'édification des retables[9]. En effet, alors que la production de retables dans les années 1668-1697 fut relativement importante, ce laps de temps correspondait à une période très sombre pour l’économie lavalloise. Il y apporta à cette hypothèse deux raisons : la première le fait qu’un retable servait de camouflage à toute période économique sombre et la deuxième expose l'idée qu'un retable représentait un moyen de demander la protection des saints et de dieu lors de périodes compliquées[10]. La commande, le choix de l'édification et le financement d'un retable reposaient sur la fabrique, sur certains notables par souci de prestige, sur la sanior pars et également sur le clergé qui s'attachait à respecter les nouvelles normes cléricales étiquetées concernant la décence du lieu de culte et l'enseignement[11]. La fabrique, la paroisse sélectionnait le dessin présenté par l'architecte qui laissait envisager l'aspect définitif du retable. Cette dernière fournissait la pierre de maçonnerie, le sable, la chaux nécessaires à l'édification alors que l'architecte avait pour objectif d'acheter le tuffeau et le marbre[12]. Jacques Salbert fit certaines attributions en fonction des retabliers rédigeant par artiste la liste de retables réalisés. Il s’attarda donc aussi sur la vie des retabliers, leur niveau social s’arrêtant plus particulièrement sur la figure de Pierre Corbineau qui est qualifié de personnage emblématique de cette école lavalloise selon lui. Il accorda par ailleurs une importance capitale dans la formation de ce mouvement lavallois au retable présent au collège de la Flèche[13] réalisé par Pierre Corbineau ou l’architecte François Derand, la question reste toujours en suspens[14]. Jacques Salbert s’attacha davantage à étudier les retables lavallois présents en Mayenne et réalisés par la famille Corbineau. Cette famille a joué selon lui un rôle majeur dans la formation du style lavallois du fait qu’ils ont participé à certains grands chantiers tels que le château de Brissac[15]. Néanmoins, il ne faut pas oublier le rôle important qu'a pu jouer Jean Martinet dans l'établissement de ce style[16]. En ce qui concerne la dimension artistique du retable, de par son ornementation reposant sur des chutes et des guirlandes de fleurs et de fruits, des cartouches, des incrustations de marbre coloré et des frontons brisés, l'historien considérait que le retable lavallois appartenait au style maniériste[17].  À ce propos et pour justifier cet argument, il finit sa thèse par l'analyse de la structure du retable en cherchant ses origines, ses sources au sein du milieu local ainsi que dans les réalisations de grandes figures du XVIe et XVIIe siècles à savoir Jacques Androuet du Cerceau, Jean Barbet ou Jacques Bugier[18]. Les recueils de dessin ou de gravures ont pour lui forcément joué un rôle dans le transfert de certains motifs à Laval ou encore en Bretagne. Pour Jacques Salbert, la création de l’école lavalloise repose en partie sur des échanges faits avec les architectes responsables de chantiers commandés par le roi de l’époque. Il termina sa thèse par une analyse iconographique du retable, concluant ainsi sur le fait qu’ils concentrent en majorité des statues de la Vierge Marie, de Saint-Pierre et des représentations du Rosaire[19].

Publications[modifier | modifier le code]

Auteur :

  • « La chapelle Saint-Louis du collège des Jésuites de la Flèche en Anjou (aujourd’hui prytanée militaire) », Annales de Bretagne, tome 68, n°1, 1961, p. 163-187.
  • « L’exposition commémorative des deux guerres à Laval », Annales de Bretagne, tome 72, n°2, 1965, p. 334-335.
  • Les ateliers de retabliers lavallois aux XVIIe et XVIIIe siècles : étude historique et artistique [texte remanié de « Thèse Art et Archéologie », Université Rennes 2, 1972], Université de Haute-Bretagne Institut armoricain de recherches historiques de Rennes, Paris, Klincksieck, 1976.
  • « À propos d’un livre récent : les royalistes de la Mayenne et le monde moderne », Annales de Bretagne et des pays de l’Ouest, tome 85, n°4, 1978, p. 617-624.
  • « Le retable de Piré-sur-Seiche (1632) ou le maintien de la tradition médiévale », Artistes, artisans et production artistique en Bretagne au Moyen-Âge, 1983, p. 135-137.
  • « Les mouvements de la richesse à l’intérieur de la ville de Laval (1709-1750), d’après les rôles de la taille », Annales de Bretagne et des pays de l’Ouest, tome 91, n°4, 1984, p. 369-384.
  • Démographie et société à Laval au XVIIIe siècle, textes de Jacques Salbert et Joël Surcouf, Laval, Société d’archéologie et d’histoire de la Mayenne, 1988.
  • Retables de la Mayenne, textes de D. Eraud, D. Maynard, J. Perrin et de J. Salbert, Paris, Inventaire Général, 1990.
  • Mayenne, textes de Janine et Jacques Salbert, Laval, Siloë, 1992.
  • Histoire de Laval, Laval, Siloë, DL 1994.
  • Laval : mille ans d’histoire et d’architecture, Laval, Siloë, 1999.
  • « La cathédrale de la Sainte-Trinité de Laval », 303 arts, recherches et créations, texte de Jacques Salbert et Dominique Eraud, n°70, 2001, p. 128-155.
  • « Retables de l’église des Cordeliers de Laval », Art sacré : L’Europe des retables Volume II (XVIe-XVIIIe siècles) [actes de colloque, Mans, Rencontre avec le Patrimoine religieux, 13-16 octobre 2004, Françoise Michaud-Fréjaville (dir.)], Châtillon-sur-Indre, Rencontre avec le Patrimoine religieux, 2008, p. 64-81. (en collaboration avec Dominique Éraud)


Éditeur scientifique :

  • La révolution agricole en Mayenne au XIXe siècle, texte publié par Jacques Salbert d’après la déclaration du dépôt légal et imprimé par 44-Nantes Impr.du. C.R.D.P, 1976.
  • La Révolution des transports au XIXe siècle en Mayenne, documents réunis et présentés par Jacques Salbert et imprimés par 44-Nantes Impr.du. C.R.D.P, 1978.
  • Agriculture et paysans en Mayenne aux temps modernes : XVIe-XVIIIe siècles, documents réunis et présentés par Jacques Salbert, Nantes, C.R.D.P, 1979.
  • Industrie et condition ouvrière en Mayenne au XIXe siècle, documents réunis et présentés par Jacques Salbert et imprimés par 44-Nantes Impr.du. C.R.D.P, 1979.
  • La Grande bourgeoisie d’Ancien régime en Mayenne, texte publié par Jacques Salbert d’après la déclaration du dépôt légal et imprimé par 44-Nantes Impr.du. C.R.D.P, 1979.
  • La première chouannerie en Mayenne, documents réunis et présentés par Gérard Blottière et Jacques Salbert, Nantes, C.R.D.P, 1980.
  • La Mayenne : de la réunion des États généraux à la création du département : 1789-février 1790, documents réunis et présentés par Gérard Blottière, Madeleine Renard, Jacques Salbert, Laval, Archives départementales de la Mayenne, 1989.


Directeur de publication :

  • La Mayenne des origines à nos jours, Saint-Jean-d’Angély, Bordessoules, 1984.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Florence Stollesteiner, « L’historien spécialiste de la Mayenne Jacques Salbert est décédé », Ouest France,‎ (lire en ligne)
  2. « Jacques Salbert », sur BnF, (consulté le )
  3. « Jacques Salbert », sur BnF, (consulté le )
  4. Jacques Salbert, La Mayenne des origines à nos jours, Saint-Jean-d'Angély, Bordessoules, , p. 176
  5. Jacques Salbert, La Mayenne des origines à nos jours, Saint-Jean-d'Angély, Bordessoules, , p. 221
  6. Bruno Restif, La Révolution des paroisses. Culture paroissiale et Réforme catholique en Haute-Bretagne aux XVIe et XVIIe siècles, Rennes, Presses Universitaires de Rennes / Société d’Histoire et d’Archéologie de Bretagne, , p. 252
  7. Jacques Salbert et Dominique Éraud, « Retables de l’église des cordeliers de Laval », Art sacré : L’Europe des retables Volume II (XVIe-XVIIIe siècles), Châtillon-sur-Indre, Rencontre avec le Patrimoine religieux,‎ , p. 64-81
  8. Bruno Restif, « Les retables de Haute-Bretagne », Annales de la Société d’histoire et d’archéologie de l’arrondissement de Saint-Malo,‎ , p. 85-103 (lire en ligne)
  9. Bruno Restif, La Révolution des paroisses. Culture paroissiale et Réforme catholique en Haute-Bretagne aux XVIe et XVIIe siècles, Rennes, Presses Universitaires de Rennes / Société d’Histoire et d’Archéologie de Bretagne, , p. 252
  10. Jacques Salbert, Les ateliers de retabliers lavallois aux XVIIe et XVIIIe siècles : étude historique et artistique, Paris, Klincksieck, , p. 120
  11. Bruno Restif, « Les retables de Haute-Bretagne », Annales de la Société d’histoire et d’archéologie de l’arrondissement de Saint-Malo,‎ , p. 85-103 (lire en ligne)
  12. Serge Chassagne, « Salbert (Jacques), Les ateliers de retabliers Lavallois aux XVIIe et XVIIIe siècles, étude historique et artistique [compte-rendu] », Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest, vol. 84, no 4,‎ , p. 142-147 (lire en ligne)
  13. Bruno Restif, La Révolution des paroisses. Culture paroissiale et Réforme catholique en Haute-Bretagne aux XVIe et XVIIe siècles, Rennes, Presses Universitaires de Rennes / Société d’Histoire et d’Archéologie de Bretagne,, , p. 193
  14. François Le Boeuf, « Quelques travaux inédits de Derand dans la chapelle des Jésuites de la Flèche », Histoire de l’art, no 39,‎ , p. 97-105 (lire en ligne)
  15. Serge Chassagne, « Salbert (Jacques), Les ateliers de retabliers Lavallois aux XVIIe et XVIIIe siècles, étude historique et artistique [compte-rendu] », Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest, vol. 84, no 4,‎ , p. 142-147 (lire en ligne)
  16. Bruno Restif, La Révolution des paroisses. Culture paroissiale et Réforme catholique en Haute-Bretagne aux XVIe et XVIIe siècles, Rennes, Presses Universitaires de Rennes / Société d’Histoire et d’Archéologie de Bretagne, , p. 193
  17. Bruno Restif, « Les retables de Haute-Bretagne », Annales de la Société d’histoire et d’archéologie de l’arrondissement de Saint-Malo,‎ , p. 85-103 (lire en ligne)
  18. Michèle Ménard, Une histoire des mentalités religieuses aux XVIIe et XVIIIe siècles. Mille retables de l’ancien diocèse du Mans, Paris, Beauchesne,
  19. Serge Chassagne, « Salbert (Jacques), Les ateliers de retabliers Lavallois aux XVIIe et XVIIIe siècles, étude historique et artistique [compte-rendu] », Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest,‎ , p. 142-147 (lire en ligne)