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MGTOW est le sigle de Men Going Their Own Way. L’expression peut se traduire en français par : « hommes suivant leur propre voie (ou chemin) ». Ce mouvement, qui fait partie de la sphère masculiniste[1], est largement considéré comme misogyne, antiféministe et haineux.

Définition et positionnement[modifier | modifier le code]

MGTOW est l'acronyme de Men Going Their Own Way. L’expression peut se traduire en français littéral par : « hommes suivant leur propre voie (ou chemin) ». Ce mouvement, fait partie de la manosphere[1], qui rassemble plusieurs communautés masculiniste existante sur le web. Il est majoritairement considéré comme misogyne, antiféministe et haineux[2],[3],[4],[5],[6],[7],[8]

La mouvance MGTOW, ou Hommes en Mouvement, se construit principalement en réaction au féminisme. Les MGTOW abandonnent les femmes et la société occidentale jugée corrompue par le féminisme. Le système étant selon eux impossible à réformer ils "suivent leur propre voie". Ils pensent aussi être victimes du gynocentrisme qui condamne les hommes à être des pourvoyeurs de ressources[9].

De plus, selon les MGTOW "on ne pourra JAMAIS  changer les biais anti-masculins des gouvernements, des institutions et de l'opinion publique” [10]. La Redpill est vécue comme une forme de nihilisme, le monde est un « shit hole »[10]

Philosophie[modifier | modifier le code]

Les MGTOW cherchent à se transformer et adoptent donc une philosophie particulière. Ils ont condensé leurs échanges sur le forum Reddit en un document pdf : The Redpill Handbook[11]. Ils y expliquent leur philosophie et donnent des conseils qui prennent diverses formes : du sport au style vestimentaire, de la planification d’objectifs à leur atteinte, de techniques de maîtrise du langage corporel adaptées à la séduction aux « mises en garde » sur les choses à ne pas faire dans le processus de séduction[11]

S‘il existe des surfaces de porosité idéologique entre les MGTOW et d’autres communautés masculinistes, elles ne sont pas constantes dans le temps. Ils partagent la philosophie/mythologie de la pilule rouge comme le décrit Jie Liang Lin : " Le plus frappant reste la prolifération de la terminologie de la pilule roge qui a commencé sur le subreddit r/TRP dédié à l’antiféminisme et la défense de la culture du viol pour ensuite se répandre dans les espaces des MRA et des MGTOW".

La finalité de cette transformation, qui est un  désengagement social et économique total, est unique au sein de la sphère masculiniste. Cependant bon nombre des posts Reddit ou Facebook traitent de questions en rapport avec les femmes ou le féminisme comme le souligne Zhané Hunte : "Si quelqu'un devait prendre la pilule rouge, il se rendrait compte que le féminisme est une stratégie sexuelle. Cette stratégie vise à accéder aux hommes les mieux lotis tout e préservant l'impression en même temps qu'elles sont subordonnées aux hommes."[12] L’argent est l’outil par lequel cette domination s’exerce. Il est également vu comme un outil d’émancipation, tant que l’on ne cède pas aux impératifs sociétaux et qu’on le garde pour soi.

Stades du MGTOW[modifier | modifier le code]

Selon le journaliste Mack Lamoureux[13], différents stades de MGTOW existent :

  • stade 0 : prise de conscience de discriminations contre les hommes et rejet du mensonge que constituerait l'égalité entre les sexes ;
  • stade 1 : rejet des relations de couple à long terme ;
  • stade 2 : rejet des relations de couple à court terme et à long terme ;
  • stade 3 : désengagement économique, recherche d'une vie minimaliste ;
  • stade 4 : désengagement social par refus des interactions avec la société dans son ensemble.

Sous groupes[modifier | modifier le code]

Hommes moines[modifier | modifier le code]

Mack Lamoureux[13] signale l'existence d'un sous-groupe de MGTOW ayant choisi le célibat et l'abstinence portant le nom de Men Going Monks (« les hommes devenant moniaux »).

À la différence de l'homme moine dont la motivation est la chasteté radicale, le MGTOW ne s'interdit pas des relations à court terme avec les femmes car son désir de célibat ne l'oblige pas à l'abstinence. Toutefois, son intérêt commun assumé sur ce point est de demeurer détaché de la femme et de lui accorder une place qui soit, quand elle n'est pas inexistante, négligeable et non déterminante pour l'évolution spirituelle et l'épanouissement personnel des hommes. Ainsi le MGTOW refuse toute forme d'engagement formel ou symbolique avec l'autre sexe quand cet engagement présente un danger potentiel ou à haut risque pour leur bien-être, leur propre autonomie et la préservation de leurs ressources socioéconomiques personnelles. Le MGTOW prend pour justification les dérives idéologiques contemporaines à l'encontre des hommes qui sont en relation avec une femme : féminisation incontrôlée de la société et des législations ; violences conjugales et abus divers de la part de la femme encouragés par le tabou et sa déresponsabilisation ; diabolisation et partis pris à l'encontre de l'homme ; systèmes en défaveur de l'homme en cas de conflit ; paternité imposée ou frauduleuse ; augmentation des séparations et divorces dont les conditions de partage des biens sont jugées iniques pour l'homme dans la majorité des cas ; contexte d'impunité ou de complaisance encourageant fortement les fausses accusations de la part de la femme et leurs conséquences socioprofessionnelles et psychologiques irrémédiables sur l'homme même après reconnaissance de son innocence....

Hommes herbivores[modifier | modifier le code]

Selon Roselina Salemi, journaliste de La Repubblica, le concept japonais des « hommes herbivores » est un sous‑ensemble de MGTOW[14] (bien que son apparition soit chronologiquement antérieure à l'apparition effective du phénomène MGTOW tel qu'il est conceptualisé dans le reste du monde, ses premières mentions dans les grands médias japonais remontant à au moins — dénommé simplement « herbivore » dans un premier temps par le chroniqueur et rédacteur en chef Fukasawa Maki, puis complété par « homme herbivore » dans le numéro du de la publication du périodique féminin japonais non-no par la Shueisha).

Mack Lamoureux voit les hommes herbivores comme une conséquence des conditions socio‑économiques au Japon et le mouvement MGTOW comme un choix idéologique[13]. Dans un article pour le DELFI, les MGTOW sont décrits comme une réaction contre les lois féministes occidentales tandis que les hommes herbivores sont une réponse contre les rôles traditionnels au Japon, y compris celui du salaryman[15].

Dans les deux cas, il y a corrélation avec une baisse du taux de natalité.

Sphère d'activité[modifier | modifier le code]

Les MGTOW sont quasiment exclusivement présent sur le web et échangent principalement en anglais. Ils profitent de l’anonymat relatif du web pour échanger des contenus, des avis, des conseils, etc. . Si quelques manifestations physiques peuvent exister, elles sont sporadiques et minoritaires. Bien que la nature floue de la communauté empêche un compte exact, l’indicateur généralement utilisé pour les comptabiliser est la participation active ou passive sur des forums dédiés à l’image de 4chan, Reddit ou encore Jeuxvidéo.com. Le subReddit MGTOW comptait à son apogée 147 000 membres[16] avant d’être mis en quarantaine puis supprimé par la plateforme.  Différents groupes existent sur d’autres réseaux sociaux tels Facebook et Instagram.

Les MGTOW, comme les masculinistes en règle générale produisent des contenus écrits sur des sites dédiés et des forums. On peut citer, parmi les sites francophones qui reviennent le plus dans les échanges textuels entre les individus, Néo-masculin, Homme-en-Mouvement et MGTOW France. Beaucoup de ceux que l'on qualifie de “chroniqueurs” masculinistes (Mos Majorum, Alexis Fontana, Osalnef, etc.) écrivent ici et là des articles traitant de la condition masculine ou féminine au sens large ou abordent ce sujet via des chaînes Youtube.

Le mode d'action des MGTOW passe souvent par de l'intimidation en ligne ou du harcèlement. Callum Jones identifie en plus un "harcèlement passif" généré par les MGTOW via leurs discussions en ligne[17]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b (en-US) Debbie Ging, « Alphas, Betas, and Incels: Theorizing the Masculinities of the Manosphere », Men and Masculinities, vol. 22, no 4,‎ , p. 638–657 (ISSN 1097-184X et 1552-6828, DOI 10.1177/1097184x17706401, lire en ligne, consulté le )
  2. Mack Lamoureux, « Le groupe d’antiféministes qui a banni les femmes de sa vie », sur Vice, (consulté le )
  3. (en) « The men who have sworn never to sleep with women again », sur The Independent, (consulté le )
  4. « Les MGTOW ou la haine des femmes poussée à son comble », sur Slate.fr, (consulté le )
  5. Marc-André Sabourin, « Voyage au cœur de la manosphère », sur L’actualité (consulté le )
  6. « MGTOW, ces hommes qui détestent les femmes », 24Heures,‎ (ISSN 1424-4039, lire en ligne, consulté le )
  7. « La nébuleuse masculiniste », sur LExpress.fr, (consulté le )
  8. (en) Justin Caffier, « Here Are Reddit’s Whiniest, Most Low-Key Toxic Subreddits », sur Vice, (consulté le )
  9. Jie Liang Lin, Antifeminism Online, transcript Verlag, (ISBN 978-3-8376-3497-6, DOI 10.25595/503, lire en ligne)
  10. a et b (en) The Red Pill Handbook (compilation d'échanges entre MGTOW sur le subreddit r/TRP), 426 p. (lire en ligne), page 63
  11. a et b (en) The Red Pill Handbook, 426 p. (lire en ligne), Sommaire
  12. Zhane Hunte, ‘Female Nature, Cucks, and Simps’: Understanding Men Going Their Own Way as part of the Manosphere., (lire en ligne)
  13. a b et c Mack Lamoureux, « Le groupe d’antiféministes qui a banni les femmes de sa vie », Vice Magazine,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  14. (it) « Finalmente soli », La Repubblica,‎ (lire en ligne, consulté le ) :

    « "Dentro c'è di tutto: “erbivori” (nel senso di per nulla carnali) stile giapponese, ..." (Translated: "Among [the MGTOW] there are all sorts of things: "herbivores" (meaning: no carnal relations) of the Japanese type, ..." »

  15. (lt) « Moterų minčių apie "tikrus vyrus" forumuose prisiskaitęs vaikinas: vyrai, susimąstykite », DELFI,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  16. « Men Going Their Own Way », sur web.archive.org, (consulté le )
  17. (en-US) Callum Jones, Verity Trott et Scott Wright, « Sluts and soyboys: MGTOW and the production of misogynistic online harassment », New Media & Society,‎ , p. 146144481988714 (ISSN 1461-4448 et 1461-7315, DOI 10.1177/1461444819887141, lire en ligne, consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]